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Publié le 17 Janvier 2025

Rédigé par Atelier Ecriture

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Publié le 12 Janvier 2025

En trois ateliers, avec des photos pour support.

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Rédigé par Atelier Ecriture

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Publié le 22 Octobre 2024

 

 

J'ai grimpé la côte. Le cœur battant à chacun de mes pas. Et chaque pas engendrait des pensées contradictoires. A la légèreté de mon corps assouvi, succédait une gravité nouvelle de mon âme. Sol m'attendait chez lui. Tom me laisserait partir avec son élégance naturelle et son inclination pour la fatalité. Je me surpris à désirer qu'il me retienne. Nos invités avaient déserté les lieux. D'en bas me parvenait l'écho affaibli et mélancolique de mon morceau préféré de Schubert l'andante con moto par le trio Wanderer.

 

Tomer se tenait debout sur la terrasse, costume froissé, les yeux rougis, le visage défait.

Il me voit, se redresse instantanément mais n'a pas le temps d'essuyer ses larmes.

- « Tu m'attendais.. J'aurais pu ne pas rentrer Tom » 

« Tu es libre Satine, moi libre de t'attendre, d'espérer et de t'attendre »

« Mais jusqu'à quand »

« Que mon attente devienne oubli »

« Arrête de me faire mal avec ton malheur digne, trop digne, c'est insupportable »

«  Agir autrement me perdrait. Plus de pilotage automatique de mon existence, et, malgré tout, je tiens à mon existence que je ne saurai plus définir si....

« Si ? »

.

« Si »

« Si tu n'habitais plus mes jours. Si tu n'habitais plus à côté de mes nuits. Ces nuits à mes côtés que tu désertes. Mais je me lève, je colle mon oreille à la porte de ta chambre, j'entends ton souffle régulier et le mien se pose sur le tien. A l'unisson. Je m'en retourne apaisé. Triste mais apaisé. Tu es toujours là.

Satine reste là immobile, droite dans sa jupe et ses jupons humides de sel, alourdis par le sable.

Elle n'ose briser le cristal fragile des mots de Tomer. Le voyage d'hiver de Schubert , la valse triste dans la voix de Tomer.

« Tom, puis-je caresser ton visage ? »

 

 

 

 

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Rédigé par Odile

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Publié le 21 Octobre 2024

 
Atelier :
La biographie
 
Sujet en deux parties :
- Écrire une courte biographie ou une histoire de vie pour la personne de l'un de ces portraits.
Après lecture des textes...
- Un nouveau point de vue narratif : Une scène clé de la vie du personnage est racontée par sa mère, son frère, ou une autre personne de son entourage, révélant ainsi une perspective différente sur votre héros.
Portraits et histoires de vie
Portraits et histoires de vie

LES TEXTES

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Rédigé par Atelier Ecriture

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Publié le 21 Octobre 2024

Maxandre d’Herbouville, fils aîné de bonne famille, très chic et fier de sa personne, faisait retourner toutes les secrétaires du Palais. Certaines se plaignaient même d’un torticolis.

Il avait fait brillamment ses classes à l’Ecole de la Magistrature quai des Fleurs dans le quatrième arrondissement de Paris pour devenir un avocat connu et reconnu au Barreau de Versailles.
D’un peu plus que la cinquantaine, malheureusement depuis l’accident, il avait perdu un brin du goût de vivre et ne traitait plus ses affaires qu’avec routine et sans passion,
 
Jusqu’à ce samedi soir où au cours d’un dernier journal télévisé, tout a basculé.
 
Une histoire de gamine si jeune, violée et disparue dans les bas-fonds de Marseille, une certaine Léa.
Léa le même prénom que celui de sa fille unique, celle qui n’est devenue depuis, qu’une ombre d’elle-même, celle que le destin avait mis sur le chemin d’un fou, celle que l’on a fini par retrouver, ligotée dans un train squatté, à la gare de triage de Paris Tolbiac.
Aujourd’hui Léa, toujours là, est ailleurs, dans un autre monde. Elle hiberne dans cet hiver glacé de sa mémoire sans jamais de printemps. Elle grelotte sur son mal être. Maxandre la couvre de son épais manteau d’amour mais elle a toujours froid.
 
Cette fille, celle du J T . Maxandre, l’idée lui vient comme une évidence.
Déjà, un bout naissant de sentiments. Marseille… Léa… Tout quitter à Paris…
Maxandre voyagera en avion. Il n’a pas pris le train. Maxandre ne prendra jamais plus le train.

Très vite, il s’installe au pied de cette tour de douze étages sans plus d’ascenseur.
Le dossier de Léa est rouvert.
Maxandre, les cheveux longs, son mal rasé et le V de la victoire, un homme nouveau quelqu’un devenu vrai, qui sait désormais où est sa place, où se dit son combat.
Ce sera pour d’autres Léa, d’autres prénoms, lutter pour les maillons faibles, des filles qui deviennent femmes sur des dalles de béton, des neufs qui se font garçons
pour passer à travers le grillagé des mailles du filet.
 
Il reste tant et tant. A Marseille désormais, Max et son nouveau prénom ne se quittent plus.
 
 
Dany-L
 
 
 
 

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Rédigé par Dany-L

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Publié le 18 Octobre 2024

 
 
Antoine HALER est né le 13 juillet 1946 à Genève, en Suisse, une ville mondialement réputée pour son excellence en horlogerie et joaillerie. Issu d’une famille d’artisans depuis trois générations, il grandit entouré de métaux précieux et de pierres étincelantes. Très jeune, il seconde son père Horace, maître horloger.
Après des études en arts joailliers, Antoine décide d’élargir ses horizons. Il part se perfectionner en Europe.
 
Destination l’Italie, à Florence puis à Paris où il se forme auprès de maîtres renommés, affinant ses techniques de ciselure et de fabrication à la main.
C’est lors d’une soirée animée de l’été 1968 dans le quartier latin, à Paris, que j’ai rencontré Antoine, en compagnie de Sophie une amie étudiante en histoire de l’art. Immédiatement nous avons été attirées par le charisme de cet homme passionné par son métier. Sophie a été séduite par son élégance, sa conversation érudite et son ambition. Elle va très vite tisser un lien particulier avec lui.
Après l’obtention de son diplôme, elle quitte la France pour le rejoindre à Genève, où il vient d’ouvrir sa propre boutique « Haler Bijoux ». Je m’envole l’année d’après pour être le témoin de Sophie à leur mariage.
Spécialisé dans la création sur mesure pour une clientèle haut de gamme, Antoine s’est forgé une réputation en créant des pièces uniques, alliant tradition et modernité.
Mon lien avec le couple ne s’est jamais distendu. J’ai suivi de près l’évolution de sa carrière, nous avons noué une amitié durable. Au fil des ans, j’ai vu sa boutique devenir une adresse incontournable de luxe à Genève.
Horloger émérite, il conçoit une montre unique pour son épouse à la naissance de son fils. Un modèle singulier qui sert de base à la création d’ une collection baptisée l’Ellipse, inspirée de cycles lunaires. Cette série de montres accentue se reconnaissance internationale.
Grâce aux réseaux sociaux nous échangeons très souvent, d’autant qu’Antoine est un homme aux multiples facettes. Grand amateur de nature et de montagne, il trouve son inspiration dans les paysages suisses. Cette quête constante de beauté se reflète dans chacune de ses pièces.
Défenseur d’une joaillerie éthique, il veille à n’utiliser que des pierres précieuses issues de sources responsables. Un engagement qui lui vaut le respect de cet état fédéral.
Ses œuvres ne sont pas seulement prisées par une clientèle de prestige mais exposées dans des musées et galeries d’art.
A ce jour, Antoine HALER est reconnu comme l’un des bijoutiers-horlogers les plus influents de sa génération. Son nom associé à celui de son fils Frédéric est synonyme d’excellence.
Je suis fière de compter parmi ses amis, témoin de l’évolution d’un artiste qui continuera d’inspirer les générations futures.
 
 
 

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Rédigé par Josiane

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Publié le 17 Octobre 2024

Cette ruelle, en fait un cul de sac, ne vivait que par le grincement d’une enseigne rouillée. Celle-ci indiquait, à qui voulait l’entendre, la présence d’un estaminet. Je poussais une porte vermoulue accrochée au cadre par habitude et pénétrais dans une salle obscure et enfumée. J’observais machinalement la clientèle, quand mon attention fut attirée par une femme, seule, attablée devant un verre vide. Son visage me parlait. Mais oui ! C’est elle... Miss POSSO !
 
Une flopée de souvenirs vint me gifler. Je savais tout d’elle. Mon service militaire m’avait cantonné à Oran, au service administratif des personnels. Sa fiche racontait une histoire. Son histoire ! Ponctuée d’accidents de parcours dont elle se serait bien passée.
Née dans les années vingt, sont enfance fut heureuse jusqu’au début de la drôle de guerre. Son père, militaire de carrière, fut tué dans les premiers engagements et sa mère, fluette et fragile, ne résista pas à une mauvaise grippe. Seule et sans famille proche, elle fut confiée à l’assistance publique. Elle y vécut entre quatre murs en chantant « Maréchal nous voilà » jusqu’à ses vingt et un ans où on lui rendit sa liberté. En terme clair, elle se retrouva à la rue avec quelques francs qui n’alourdissaient pas ses poches.
Seule solution possible : l’Armée ! Fille de héros, mort pour la France, elle fut admise à l’école des PFAT comme ambulancière. Dès ses classes terminées elle embarqua, avec tant d’autres, pour Saïgon. Confrontée, d’entrée de jeu au terrain, elle ne tarda pas à se faire remarquer pour son courage et sa détermination à ramener les blessés à l’arrière afin qu’ils puissent être soignés dans les meilleures conditions. Son comportement lui valut de nombreuses citations à l’ordre du régiment. Il est vrai qu’elle n’hésitait pas à porter secours, bien souvent sous le feu de l’ennemi et beaucoup de soldats lui devaient la vie. Tout le monde la respectait.
Un soir de permission où elle s’encanaillait avec des amis légionnaires dans une boite de nuit, ils furent victimes d’un attentat. La bombe fit quatre victimes et elle en réchappa par miracle bien que blessée sérieusement. Son état exigeait un transfert à l’hôpital militaire de Marseille. Sa rééducation, physique et morale, dura plusieurs mois. Ses moyens retrouvés, elle reprit le bateau mais pour l’Algérie. Elle fut affectée dans le service dit « Du renseignement » à Oran, ou comme je l’ai précisé, j’effectuais mon service militaire au bureau de gestion des personnels. C’est là que je fis connaissance avec son dossier. Il était impressionnant, surtout pour un appelé comme moi.
Nous étions dans le même bâtiment, mais nos services ne permettaient que rarement les rencontres. Mon bureau au premier étage et ses «  ateliers « au sous-sol accueillaient une population parfois demanderesse mais aux problèmes très différents. A nos rares rencontres, il n’était pas de bon ton de parler de notre travail. On prenait un verre ensemble et on regagnait nos pénates en pensant à autre chose.
Libéré de mes obligations militaires après trente mois de bons et loyaux service, je pensais en avoir terminé. Que nenni…
En la revoyant, en civil, seule à une table dans un coin sombre, au visage ridé sans indulgence, le regard perdu je ne sais où, je me rappelais qu’elle avait été très belle. Aujourd’hui ses yeux racontaient, avec tristesse, ses exploits passés à quelqu’un, égaré dans son imaginaire, attentif à écouter son histoire.
Vais-je l’approcher, la saluer, voire l’embrasser comme un camarade ? Je n’ose pas. Mon histoire serait banale et le poids de mes mots ne pèseraient rien sur la balance du temps. Je suis persuadé que Gisèle fera parler d’elle. On ne peut pas être un personnage de cette dimension et disparaître sans laisser de trace. L’avenir me donnera raison.
MISS POSSO II
 
Midi ! La vieille ville, pleine comme un œuf était aussi bruyante qu’une volière. Tout ces visiteurs qui se plaisent dans notre belle cité se ruent autour des commerces de spécialités régionales. Socca, pissaladières, beignets de fleurs de courgette et autres se dégustent à toutes les terrasses de café. Essayant de me frayer un chemin dans cette foule bigarrée, je tombe, nez à nez avec Paul Langlois.
- Salut Paul ! Comment va-tu ? Depuis le temps…
- Tu sais que j’ai rempilé cinq ans... Comme sous-lieutenant c’était pas mal. Mais l’appel de la vie civile et un emploi peinard de fonctionnaire ont remporté la victoire.
- Paul tu ne devineras jamais qui j’ai vu ce matin.
- Accouche, ou je te colle huit jours de gnouf.
- Gisèle... Ou si tu préfères : Miss Posso ! Tu te rappelles d’elle ?
- Un peu mon neveu ! D’autant plus qu’il s’agit de ma sœur.
- Ta sœur ? Mais vous ne portez pas le même nom ?
- C’est normal. L’explication est simple. Lorsque nous nous sommes retrouvés orphelin, Gisèle a été confiée à l’assistance publique et moi, qui était encore un enfant, j’ai trouvé une famille qui a bien voulu de moi. Ils m’ont adopté et de ce fait je porte leur nom.
- Écoute, franchement elle m’a paru plutôt abattue, seule dans un petit bistro, attablée dans un coin obscur, perdue dans ses pensées, elle ressemblait à une âme perdue qui cherche son chemin.
- Si tu avais vécu la moitié de sa vie tu te demanderais ce que tu fous sur terre. Elle a déjà eu trois vie. La première en Indochine où ses états de service étaient remarquables, et récompensés, à juste titre, par de nombreuses décorations. La deuxième en Algérie où son boulot, aux renseignements était contraire à sa vocation de dévouement. C’est ce qui l’a faite craquer et a motivé sa demande de libération anticipée alors qu’elle dirigeait le service avec le grade d’Adjudant Chef. Revenu sur Marseille, elle traîna sa langueur de bar en bar. Mais un beau jour elle a rencontré un jeune éleveur de moutons et de chèvres venu en ville pour une procédure administrative.
A onze heures ils prirent l’apéro, à Midi ils déjeunèrent à la même table et à treize heures ils partirent ensemble dans le Lubéron.
Cette troisième vie dans une campagne montagneuse et dans un environnement pastoral remit Gisèle dans le droit chemin et ses vilains souvenirs ne la torturèrent plus. Ma sœur apprit à faire des fromages et le Dimanche allait les vendre dans les villages alentours. C’était paradisiaque. Le silence de la nature, le contact des bêtes et la sérénité de la petite rivière qui s’écoulait à quelques pas de la ferme avaient pris possession de son corps. Tout allait pour le mieux jusqu’à…
Une maladie sans nom lui enleva son compagnon. C’était un brave type qui avait pris la précaution de faire en sorte que Gisèle conserve la propriété en cas de malheur. Je pense qu’il devait se sentir fragile et qu’il aimait vraiment ma sœur.
Ne voulant pas rester seule, elle revendit la ferme et se rapprocha de moi... Maintenant elle attend sa quatrième vie. Je la voie le plus souvent possible. Je n’oublie pas que je suis son petit frère.
- Quelle histoire !
- Comme tu dis ! J’ai confiance, si c’était un mec je dirais qu’elle a des couilles. Elle aime les chats, ils ont sept vie...Alors ?
LA BOITE
 
Gisèle avait réussi à l’emporter avec elle lorsque nous dûmes quitter la maison de notre enfance. Déjà adolescente, ma sœur prit un autre chemin que le mien. On la confia à l’assistance publique. Moi, encore bambin, j’eus la chance d’être adopté par des braves gens.
Elle réussit à la conserver, envers et contre tout, en la cachant pendant des années, à la vue des autres. Cette boite lui était salvatrice. Son couvercle représentait des pêcheurs tirant des filets qui peinaient à ne pas crever tant ils contenaient de poissons. Cette image lui était restée en souvenir de l’époque ou elle découvrait la Bible chez nos parents. La pêche miraculeuse du lac de Génésareth n’avait pas convaincu que Simon.
Gisèle avait décrété que ce objet magique la protégerait de la faim durant toute sa vie. Cette belle image n’a jamais quittée son paquetage. Malgré les épreuves passées, présentes et à venir, elle continue à l’adorer comme un talisman.
Dans un sens, je suis content pour elle. Puisse-t-elle avoir raison.
 
 
 

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Rédigé par Fernand

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Publié le 17 Octobre 2024

 

 

Cette femme aux cheveux blancs, s'appelle Emilie Raper. Son regard plein de malice a attiré mon attention. Chaque sillon de son front représente le chemin tortueux qu'elle a subi pendant ses meilleures années de sa jeunesse en 1940.

 

Elle est née à Orléans en 1919, fille de commerçants, travailleurs et courageux, elle a suivi la trace de ses parents. La guerre est venue perturber son destin, elle a choisi une autre route que celle qu'elle avait rêvée étant gamine.
 
Un soir, après une réunion secrète avec des amis de son village, elle décide de faire sa propre guerre, pour lutter contre ces envahisseurs qui voulaient lui voler sa liberté.
- Ah non ! au nom de quoi ?
 
Elle décide de s'engager auprès des réseaux clandestins. Tout en continuant à faire ces livraisons à vélo sur les routes des campagnes environnantes. Elle sert des renseignements précieux pour la résistance qui fournissent aux alliés une aide efficace. Au fil du vent sur sa bicyclette, elle apporte aux hommes dans le maquis de quoi se nourrir et des renseignements de grande importance de la France occupée.
 
Je souligne son courage et sa candeur devant des troupes entières d'allemands qui l'arrêtaient pour lui demander ses papiers. Elle répondait aux questions avec aplomb, avec son sourire malicieux qui faisait capituler les soldats. Ils la laissaient continuer sa route et elle terminait sa mission. Elle acheminait des informations inestimables pour la lutte armée impression de journaux clandestins, destruction des ouvrages stratégiques, ponts, chemins de fer etc.. afin d'entraver l'avancée de l'ennemi. Un seul combat, pour une seule patrie, la sienne, la France de liberté. Elle était presque invisible sur sa bicyclette, elle chantonnait des chansons d'Yves Montant, " A bicyclette", personne ne faisait attention à elle. Elle poursuivait son chemin tortueux, mais fructueux.
 
Cette petite femme, qui est devenue une grande dame, décorée par le Général de Gaulle pour services rendus à la nation, s'en est sortie indemne. Elle a été un élément majeur reconnu dans la Victoire de notre pays.
Surprise imprévisible
 
Deux années, après la fin de la guerre, la vie avait repris plus ou moins sont rythme.
Attablés devant un verre avec quelques amis, la conversation est venue à parler de l'époque que nous avions tous vécu pendant la France occupée.
Au fil des discussions animées, Lucien me dit :
- Tu te rappelles d'Emilie RAPER ?
- Oui, c'est une héroïne, elle a souvent risqué sa vie, pendant cette période noire. Elle a été très impliquée dans la victoire de cette sale guerre.
- Eh bien ! tu devineras jamais, ce qu'elle est devenue après la fin de la guerre, elle s'est mariée avec un allemand.
- Non! tu es sûr de ce que tu me dis?
- J'ai lu un grand reportage sur elle :
Au cours de ses pérégrinations sur les routes dangereuses, elle croisait des barrages de soldats. Ils l'arrêtaient pour vérifier ses papiers.Parmi ces soldats, elle avait remarqué un jeune très beau, des yeux couleur mer, blond, séduisant. Celui-ci était différent des autres. Il se tenait toujours en retrait avec son fusil dans ses bras. Il semblait avoir la tète ailleurs. Il l'a regardé intensément.
Elle le croisait plusieurs fois, sa garnison devait être dans les parages.
Elle était toujours très troublée et confuse, lorsque son regard bleu perçant balayait sa silhouette.
Le soir dans son lit, lumière éteinte elle repensait à lui. Mais elle ne pouvait s'empêcher de lui jeter un regard furtif lorsqu'elle le rencontrait.
Plus tard, l'effervescence de la victoire lui a fait oublier quelques temps, le beau jeune homme Elle reprit sa vie, contrainte, dans le commerce de ses parents. Son père était décédé, et sa mère ne pouvait gérer l'épicerie et charcuterie seule.
 
En 1946, un jour d'été, elle vaquait dans son commerce. Elle servait les clients toujours souriante et joyeuse. Elle chantonnait tout le temps " la vie en rose". Dans la boutique à cet instant, il n'y avait personne, la porte s'ouvre, un monsieur blond, bien mis, élégant rentre dans la boutique, un léger sourire sur les lèvres. Elle lève la tête, reste stupéfaite paralysée, lâche le plat qu'elle tenait dans ses mains. Celui-ci se fracasse sur le sol.
- Pardon mademoiselle, vous ne me reconnaissez pas ? dit-il. Je ne voulais pas vous faire peur, je suis désolée, ce n'était mon intention.. J'ai fait une longue route pour vous revoir. Depuis tout ce temps , je n'ai pu vous oublier, votre regard si doux et malicieux a hanté mes jours et mes nuits.
Avec un accent étranger, il lui dit :
- J'ai alors décidé de venir vous rencontrez pour savoir si vous m'avez pardonné d'être dans le camp adverse qui a fait tant de mal à votre belle France.?
Vous savez dès que j'ai mis un pied sur cette terre, j'ai compris que j'y reviendrait pour des jours meilleurs et que j'y ferai ma vie. et surtout avec vous. Je suis tombé amoureux dès que je vous ai vue la première fois, mais vu les circonstances...
 
Au fil du temps, ils se voyaient souvent, ils apprenaient à se connaître, malgré les réflexions de certaines personnes qui la traitait de "collabo". De fil en aiguille ils se sont rapprochés. Il semblerait que l'amour dépasse les frontières et efface la terrible période politique imposée dont ils ont été les premières victimes.
Ils sont partis vivre le cours de leur vie dans une grande ville, pour pouvoir fermer le livre du douloureux souvenir.
 
Quelle belle histoire d'amour!
 
 
Arlette Julien
 
 
 

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Rédigé par Arlette

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Publié le 17 Octobre 2024

Artiste peu connue en France, Manuella Salvani a fait une brillante mais courte carrière cinématographique en Italie au début du cinéma parlant. Quand je l’ai découverte, il y a peu de temps, de façon inopinée lors d’une séance à la cinémathèque, son charme florentin, son élégance et sa sensualité m’ont amené à chercher quelques informations sur elle.
Manuella est née en 1910 dans un petit village de Toscane, aux environs de Florence dans une famille peu fortunée. Cinquième et dernier enfant de la fratrie et la seule fille, elle apprend très tôt à se faire un chemin dans la vie. Consciente de sa beauté dès les années de collège, grâce aux regards des garçons posés sur elle, elle décide à vingt ans de se présenter à un casting, bravant l’interdiction parentale. Remarquée immédiatement par un producteur, sa carrière de comédienne débute avec succès. Manuella Salvani quitte à regret sa famille quelques mois plus tard. Ses parents et ses frères voient partir douloureusement la petite soeur gaie et volontaire qu’elle était, dont la naissance avait été accueillie avec tant de joie.
De Florence à Bologne, puis Milan et Rome, Manuella enchaîne les rôles de femmes fatales, conseillée efficacement sur les toilettes, le maquillage et les attitudes qui mettent en valeur les traits parfaits de son visage, ses grands yeux noirs et sa sensualité indéniable. Elle refusera de prendre un nom de scène, preuve qu’elle restera attachée à ses origines.
Sa carrière cinématographique explose en Italie dès 1930 et durera plusieurs années mais ne dépassera pas les frontières de son pays. Je me demande bien pourquoi, en la voyant là sur l’écran, superbe dans sa longue robe noire pailletée, gantée de cuir blanc, les yeux à demi cachés par une voilette noire raffinée, une cigarette entre les doigts.
La suite de sa vie est plus sombre. Elle se laisse emporter par ce tourbillon de fastes, de rencontres d’un soir, de tournages bien arrosés. Mais sa vie privée est un désert. Peut-être est-ce pour cela qu’elle cherche par tous les moyens à remplir par l’alcool et la débauche ce vide affectif ? Quel gâchis ! Elle aurait mérité un succès international !
Sa carrière s’arrête brusquement avec la guerre. Plus de nouvelles d’elle ensuite. Elle disparaît des tournages qui reprendront pourtant quelques années plus tard. Manuella n’apparait plus que dans des salles obscures diffusant des films du passé.
La rumeur dit qu’elle aurait fini sa vie comme elle l’avait commencé dans la pauvreté et l’anonymat.
.......

Aout 2024 en Toscane
Tania Salvani, 24 ans, passe quelques jours de vacances dans la maison de ses grands-parents dans les environs de Florence. Curieuse, elle décide de descendre à la cave où s’entassent pêle-mêle des objets d’autrefois, démodés, fêlés, inutilisables et d’autres souvenirs laissés par ses ancêtres : vêtements, photos, coupures de journaux. Le titre de l’une d’elles attire plus particulièrement son attention, elle est datée de 1942 : « Adieu Aldo Salvani ». Le papier est jauni et écorné mais elle peut déchiffrer ceci :
« Aldo Salvani, 34 ans, ne reviendra pas du front. Sa famille, très appréciée par tous dans leur village toscan, pleure pour la deuxième fois un fils emporté par la guerre. Aldo, le seul enfant de la fratrie resté au village, avait consacré sa vie au travail de la terre, célibataire par choix, il veillait affectueusement sur ses parents vieillissants. Aldo était le frère de Manuella, la seule fille de la famille Salvani, actrice de cinéma renommée en Italie. Suite au décès de ce frère adoré, la comédienne a annoncé mettre un terme à sa carrière cinématographique. Loin des spots des plateaux de tournages et des soirées mondaines, Manuella a choisi de revenir vivre sur cette terre qui l’a vue naître et qu’elle n’a jamais cessé de chérir. Elle souhaite, à l’image d’Aldo, accompagner ses parents dans leur vieillesse. »
Tania reste songeuse. Elle vient enfin de découvrir quelques évènements tragiques vécus par ses aïeux, de ceux dont on préfère ne pas parler tant ils sont douloureux. Elle a une pensée particulière pour Manuella, l’étoile filante du cinéma italien.

 

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Rédigé par Mireille

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Publié le 17 Octobre 2024

 
En feuilletant diverses revues de presse et journaux dans un moment d'ennui profond, ma pensée se fixe soudain sur ce visage fraternel, familier... pourtant je ne le connais pas ; je fouille un peu et m'aperçois qu'il fallait accrocher le visage avec ses poèmes que j'ai souvent écoutés
 
Insulaire du tropique du capricorne, né aux alentours de 1900, né après le processus de colonisation française pratiqué en ce temps-là, sa famille a subi comme tant d'autres les spoliations pour certains, l'humiliation pour d'autres, sans compter les traumatismes infligés sur ce grand peuple  …
 
 
Du coté paternel il n'a pas connu son père biologique mais son oncle est une personnalité politique de l'île et fervent religieux protestant, cependant lui-même se convertit au catholicisme et fréquente l'école des jésuites puis s'en fait renvoyer et devient anti-chrétien, car cet homme dont je vous parle n'est qu'un poète !
Sa mère est d'origine Mérina (langue Imérina austro-nésienne du nord de Madagascar faisait partie de la branche malayo-polynésienne ) ; il est très proche de sa mère...
Ce personnage touchant avance résolu et têtu dans la vie, autodidacte, il absorbe, vorace, plusieurs langues, éclectique dans ses goûts et choix de lecture, il est amoureux des mots avant de comprendre les linéaments qui bâtissent la langue, il aime le français, le français des poètes et artistes bien sûr et sur son chemin littéraire rencontre le symbolisme puis croise le surréalisme qui influence sa prose sans entacher pour autant son âme insulaire, son folklore et sa géographie.
Ce poète maltraité par l'adversité sans la providence, a subi, impuissant, le colonisateur français et projette enragé de devenir citoyen français en y travaillant certes mais aussi car il rêve mais c'est un rêve d'échanger et d'enrichir son patrimoine, bref il veut grandir quoi !
Au pays, sans titularisation il travaille au journal, écrivain, traducteur, correcteur... Il peut ainsi arriver à faire ces publications telles que : ' anthologies de la poésie malgache' et collabore à deux revues littéraires : 18 Latitude Sud et Capricorne...
 
Lors de l'exposition universelle de 1937, il eut l'espoir de représenter son pays mais cela lui fut refusé et sa déception est vive.
Blessé, le poète est ce grand enfant qui s'adonne au jeu, à l'opium, perd le soutien moral de sa famille, de ses cinq enfants adorés qui ne peuvent rien pour lui !...
il ne quittera jamais son île tant aimée, alors il dit adieu à son monde, à ses manuscrits, ses chants, ses amours, ... consciencieux... programme... son suicide... au cyanure... dans son journal et... s'éteint ;
 
Il a quoi : même pas 40 ans ?
 
Ce Solofo Malgache c'est Jean-Joseph Rabéarivelo
 
Poète on l'appelle Rabe H V
 
Vous pouvez lire ses publications traduites en plusieurs langues
 
 
 

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Rédigé par Marie-Thérèse

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