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Publié le 29 Mai 2024

Ils ont marché pendant plusieurs jours, bivouaquant la nuit pour repartir à l'aube. Au crépuscule du soir, ils arrivent enfin à destination.

En passant le dernier col, le village apparaît, paisible, au bord de l'eau. Paré d'ocre, d'or, de lumière, il se blottit contre des collines douces et vallonnées qui l'entourent et le protègent comme une mère.

Au-dessus de lui, dans ce bleu splendide que prend le ciel quand il voit approcher la nuit, s'étire un voile rose, comme pour le couvrir de tendresse.

Harmonieux, rassemblé  sur lui-même, le bourg s'étage en bâtisses de pierres de différentes hauteurs. Des arbres bordent son rempart, d'autres se cachent derrière ses murs, ne laissant apparaître que leurs crinières, touffes vert sombre qui dépassent par-ci, par-là. A ses pieds, la mer lisse reflète l'or et l'azur des pierres et du ciel. Un minaret blond, coiffé d'un dôme élégant, veille sur le village.

C'est l'heure sereine, juste avant la nuit, l'heure de silence, quand le temps prend des airs d'éternité. Et la beauté dilate le cœur.

Yamal en a les yeux qui piquent. Ce pays l'habite, son choix est fait. C'est avec ces femmes et ces hommes qu'il veut vivre désormais. Même si sa mémoire semble revenir, parfois. Des images fugaces le traversent par moment... L'autre jour, en franchissant un passage délicat dans la montagne, une pierre a roulé.

- Pierre ! a-t-il crié pour prévenir les autres. Pierre, pierre, pierre... en écho dans la vallée... en écho dans sa tête quand sa grand-mère l'appelait... Pierre... son prénom ? Sans doute, mais aujourd'hui, il préfère Yamal, son nouveau nom de baptême.

A ses côtés, Salah, son frère, le guide vers un avenir lumineux.

 

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Rédigé par Mado

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Publié le 29 Mai 2024

Lagune - Burano - 1990

Lagune - Burano - 1990

Atelier :
Le narrateur et le point de vue
 
Sujet :
Personnage ? Vêtement ? Immobile ? Animé ? C’est comme vous voulez. Commencez son histoire et passez la feuille à votre voisin pour qu'il poursuive… en respectant bien le narrateur et point de vue choisis précédemment !

LES TEXTES

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Pour les absents qui ont participé virtuellement, même sujet à faire tout seul...

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Rédigé par Atelier Ecriture

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Publié le 29 Mai 2024

 

Jean était frigorifié sur le ponton en attendant Rose avec qui il devait discuter d'un avenir possible. Il s'était enveloppé la tête et les épaules d'une vieille couverture mitée trouvée dans le coffre de sa voiture.
 
L'heure était passée depuis longtemps mais il espérait encore. Les deux billets pour le Brésil bien au chaud dans sa poche lui rappelaient sa promesse.
 
Malgré tout le doute commençait à le tenailler. Les billets de la délivrance serviraient ils à apporter la délivrance ?
Rose, sur le pont du bateau qui fonçait vers Jean égrenait dans sa tête le temps qu'il restait avant ses retrouvailles avec Jean. La fuite, le Brésil, la liberté. Tout cela voguait à ses côtés.
 
Est-ce de la naiveté, Jean était incorrigible et pensait qu'un changement de terre pouvait redresser son destin. Sa rencontre avec Rose l'avait apaisé quelques temps mais...
 
Jean vit arriver au loin une immense forme, le bateau, cette délivrance le bonheur retrouvé, une remise en question.
Il avait fuit physiquement, mais son esprit, le visage de sa bien aimée lui réchauffait le coeur.
Ce coeur battait la chamade.
 
Ces images idylliques explosérent quand Rose sortant du bateau vers le ponton, se précipita dans ses bras. Balayé, le doute et l'angoisse. Elle était là, contre lui, pour un avenir possible.
 
Coucou. Quel beau paysage tout de même. Content de te retrouver. Je t'ai préparé des légumes à l'étouffée ça va nous réchauffer.
 
Rose le regarda interloquée, des légumes à l'étouffée alors qu'elle ne rêvait que d'être étouffée contre son corps et sentir ses mains jouer de mille caresses le concerto de la tendresse.
 
Décidément Jean et elle n'avaient pas les mêmes priorités. En plus déclara t'il les billets sont antidatés.
Elle voyait son beau rêve partir en fumée.
 
Elle pensait prendre ses jambes à son cou et fuir sans se retourner cet individu n'était pas pour elle.
 
Rose se retourna sans regarder le beau visage torturé de Jean qui ne rêvait que d'elle.
 

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Publié le 28 Mai 2024

 

Il avait déposé ses vêtements sur le poteau au bout du ponton où était-il passé le lac garder son mystère Pas une ride ne venait troubler le miroir dans lequel le ciel se mirait.
 
aussi loin que porter le regard il Il n'apparaissait nulle part ni dans l'eau ni sur une débarque tranquille il semblait S'être volatilisé après s'être dévêtu
 
même dans le lac pas un trouble il semblait volatilisé avait-il plongé ou était-ce une vision un rêve soudain un bruit il réapparut sous le ponton.
 
je poussais un cri d'effroi du sang coulait d'une blessure sur son front son visage était blême ses yeux semblaient vides.
 
mais en la voyant il reprit ses esprits et un léger sourire apparut sur ses lèvres la suite lui semblait prometteuse.
 
il avait soudain envie de vivre et de respirer et l'avenir lui semblait à nouveau radieux.
 
Ces derniers jours avaient été si merveilleux il n'osait encore y croire mais il devait Vite intervenir le soigner le cajoler toute la vie était douce.
 
ils allaient tous les deux vers l'avenir radieux qu'ils allaient construire avec détermination.
 
déjà dans sa tête même encore abstraite les esquisses du futur à deux s'impliquaient peu à peu des rires des bras grands ouverts du soleil du bruit de l'allégresse.
 
de l'espoir de la lumière jour après jour, n'oublions pas que le soleil se cache derrière ces nuages alors je vais à Orly.
 
il est ressuscité ou est-ce la mémoire de son amour disparu que l'image rieuse lui renvoyée ces derniers moments de joies.
 
En tout cas ses vêtements étaient toujours là là où il les avait laissés.
 
les vêtements c'est déjà quelque chose.
 
à quoi pouvait-il servir dans ce camp de nudistes
 

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Publié le 28 Mai 2024

 

Hélène fixait l'horizon malgré le châle dont elle s'était couverte elle frissonnait dans le petit matin blême les heures s’égrenaient lentement pas de trace de Maxime.
 
Mets la confiance l'emporter sur le désespoir il avait promis et il était de parole ses yeux avaient parlé pour lui.
 
Maxime avancer D'un pas assuré il distinguait en guise d'horizon les lignes du rivage et un point encore lointain qui sans aucun doute devait être Hélène son Hélène.
 
c'est dans ces instants d'angoisse qu'il ressenti la place immense qu'elle tenait dans sa vie et il se jura de la secourir et de ne plus la tromper.
 
Hélène se souvenait des jours heureux passés avec lui mais l'angoisse d'une rechute alcoolisée et les coups de folie de la part de cet homme qu'elle aimait ou peut-être maintenant avait aimé se transformaient mais en peur de l'avenir.
 
Il s'approchait elle aurait reconnu sa silhouette et sa démarche entre mille il approchait l'air suppliant mais elle avait trop longtemps cru en ses mensonges pour lui faire à nouveau confiance.
 
Il approchait dans le soir venant et Hélène fixait l'horizon s'imaginant une histoire d'un pêcheur revenant avec des huîtres perlières et rêvait d'un collier magnifique autour du cou.
 
Le collier n'était-il pas le symbole de la soumission à cet homme dont elle ne pouvait se séparer l'amour a parfois des chemins tortueux.
 
Hélène senti en elle une force nouvelle et entendit une voix intérieure qui lui conseillait de fuir cet homme dans un élan salvateur elle s'enfuit dans la direction opposée.
 
Hélas son pied ripa et elle tomba dans l'eau.
 
Elle parvint à s'accrocher à une pile du ponton que faire maintenant nager essayer de remonter sur la terre ferme afin de prendre une décision radicale fuir
 
C'est ce qu'elle fait et elle le fit bien.
 
Elle allait dire adieu à sa vie fini les angoisses l'attente les coups quand il rentrait ivre trop longtemps elle avait été lâche mais désormais elle allait prendre sa vie en main
 

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Publié le 28 Mai 2024

 

Le ciré de Paul attendait depuis trois jours sur un ponton de Venise. Il avait l'air de regarder la mer. C'est bien ce qui intrigait Sophie.

Qu'est-ce qui intriguait Sophie ? Le personnage à travers le ciré de Paul lui faisait un peu peur dans la nuit qui arrivait, en emmenant avec elle les sorcières qui, sur le bord du lac, dansaient les soirs de sabbat.

Mais était-ce bien un ciré, ce vêtement accroché au ponton ? Et était-ce bien celui de Paul ? Sophie le pensait et l'espérait. Sinon, pourquoi Paul avait-il disparu depuis trois jours ? Il n'avait donné aucun signe de vie. Où était-il ? Que lui était(=-il arrivé ? Sophie sentait l'angoisse monter en elle.

Elle regarda attentivement l'eau. Aucun trouble. Aucun corps  flottant. Mais peut-être faut-il alerter ? Appeler les plongeurs ? Le lac n'est pas si grand, ni si profond. S'il est là, on le trouvera vite.

Sophie se mit à imaginer, tous les scénarios défilant dans sa tête. S'était-il noyé ? Etait-il monté sur une de ces frêles embarcations ? Pour aller où ? Sophie sentait l'angoisse monter.

Ses pensées nocturnes ne lui permettaient de voir plus loin. peut-être qu'il a désiré s'éloigner d'elle... Peut-être qu'il a rencontré une autre Sophie, plus jolie, plus intelligente, plus langoureuse... Elle sentit venir l'angoisse de la fin de cette histoire.

Paul avait peut-être oublié, lui, si tête en l'air, son ciré sur le ponton...

Mais malgré tout, avec ou sans ciré, il n'était toujours pas revenu. Désemparée, elle regardait ce petit morceau  de sa vie. Peut-être était-ce un cadeau d'adieu.

Pourtant, elle était plutôt portée sur la réalité des choses. Cadeau ? Non ! Il viendra ! Elle en était sûre.

Des pas résonnaient derrière elle. Elle fit volte-face et le visage de Paul s'épanouit face au sien. D'un cpuo, ses inquiétudes s'évaporèrent.

- C'est une histoire bien complexe, alors, le chante, je sors ma lyre et je ferme les yeux.

Paul n'est pas mort, seulement quelques heures prises loin du train-train journalier. Me revoilà, pensa-t-il en regardant son amour retrouvé, j'arrive...

Et le ciré attendait toujours.

 

 

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Publié le 27 Mai 2024

- J'attends. Je viens de finir mon catéchisme. Les enfants d'Asie sont si dociles. Ils m'écoutent avec ferveur. Ils savent déjà par cœur le "Je vous salue Marie.". Ils m'aiment.

- Après leur avoir dit "Au revoir, à la semaine prochaine!", je me dirige vers l'embarcadère pour attendre le bateau qui va m'emmener sur l'autre rive. Il se met à pleuvoir, je me couvre la tête de mon manteau.

- Les gouttes d'eau envahissent mon visage couvert d'un grand foulard. En entendant le moteur au loin, je sais déjà que c'est mon taxi navigant qui m'emportera loin des enfants d'Asie qui sont des êtres très attachants, joyeux et remplis de ferveur.

- Ce n'est pas grave, je vais bientôt les retrouver et ce sera un moment de pur bonheur.

- Quelle différence avec les enfants français trop habitués à tout avoir sans rien demander. Ici, la vie est dure car ils sont vite confrontés aux difficultés de la vie.

- Mais le meilleur des uns doit-il faire le désespoir des autres ? Le vrai but est d'arriver à gommer les difficultés de ceux qui les subissent. Len enfants de la terre doivent arriver ensemble au but qui leur est destiné.

- Etre un enfant, c'est la première étape de ce long périple qui mène au monde adulte.

- Dans cette communication médiatique, rapide et pas images trafiquées, nous croyons savoir, prétentieux que nous sommes et d'un coup d'avion, nous croyons connaître un pays. Egarés dans nos croyances, chantons et poétisons pour adoucir nos enfants.

- J'enseigne, j'essaie de transmettre mes valeurs, celles que chaque enfant doit connaître, l'amour de son prochain, la politesse la générosité et toutes ces choses qui semblent constituer la vie.

- J'ai hâte de les voir, tous 'mes petits" dans leur aube blanche de communion.

- Les enfants écoutent ce qu'on leur dit! Mais est-ce qu'on a le droit de leur dire des choses qui ne les concernent en rien quant à leur vécu et histoire.

- Ils pénétrèrent dans le lac comme pour un baptême. l'eau allait les laver de leurs péchés.

- - La cérémonie peut commencer "Ave Maria.

- Je suis là moi, sœur Maria, pour tous les comprendre et les aimer.

 

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Publié le 26 Mai 2024

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LA NOUVELLE EN PHOTOS : atelier 3
LA NOUVELLE EN PHOTOS : atelier 3
Atelier 3 :
La description, l'hypotypose. (cf le lien ci-dessous)
 
Sujet :
Choisissez une image, décrivez l'objet, tentez l'hypotypose et faites avancer votre histoire. Rappelez-vous que la semaine prochaine, c’est suite et fin ! Enfin !

LES TEXTES

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Publié le 26 Mai 2024

 

Roméo, souvent seul à la maison, s’invente des jeux. Depuis leur déménagement, son père a entassé des objets ramenés de son ancien foyer, pour lesquels il n’a pas encore trouvé d’emplacement idéal. C’est vrai qu’il n’a pas beaucoup de temps pour s’occuper de la décoration de leur nouvelle maison. Il essaie de passer son peu de temps libre avec son fils.

 

Roméo, heureusement, a une imagination débordante, ce qui lui permet de ne pas trop souffrir de sa solitude. Ce matin, il est monté au grenier, parce qu’il avait remarqué dans un coin un tableau entreposé recouvert de toiles d’araignées. Avec un balai trouvé sur place, il a débarrassé la peinture de son décor de soie, tout en surveillant les deux araignées qui se sont enfuies sous la caresse du balai. Roméo, qui a été élevé dans une ferme, n’est pas impressionné par les insectes et autres bestioles de toutes sortes. De la main, il essuie la poussière qui masque le dessin, et découvre l’étrange tableau : une fenêtre ouverte sur un paysage marin, des arbres qui balancent leurs branches, il sent presque le vent dans les feuillages… Des petits voiliers naviguent au premier plan sur une mer aussi bleue que le ciel, et, à l’arrière, un transistor géant, les pieds dans l’eau…

Roméo ne comprend pas très bien ce que fait ce poste de radio dans l’eau, c’est peut-être quelqu’un qui l’a jeté. Roméo sait bien qu’il ne faut pas se débarrasser des objets inutiles dans la nature, il faut les emmener à la déchetterie. La maîtresse leur avait fait faire une sortie éducative en début d’année, elle avait emmené tout son petit monde au bord de la rivière dans un endroit un peu isolé, et les enfants avaient constaté que des gens avaient jeté dans l’eau des objets inattendus : une machine à laver, un vélo tout rouillé, des pneus de voitures, beaucoup de bouteilles en plastique et en verre, et d’autres choses indéfinissables. Mademoiselle Lambert avait distribué des gants en plastique et des sacs poubelles à ses élèves, et ils avaient nettoyé les bords de la rivière en enlevant les petits objets à leur portée. Ils avaient séparé le verre et le plastique des autres détritus. Un monsieur était venu avec sa camionnette prendre les sacs pour la déchetterie. Et le lendemain, Monsieur le Maire était venu apporter des biscuits et des bonbons pour les enfants. Ils avaient été félicités, et on avait pris des photos. On avait bien profité de ces moments agréables.

Mais ce transistor, là, c’était bizarre… et soudain, sous les yeux ébahis de Roméo, le poste de radio se transforme en paquebot. L’antenne devient une grande cheminée qui se met à fumer, le bateau possède des hublots, et des ponts sur lesquels les passagers se promènent. Il entend les conversations et les cris de joie des enfants embarqués pour aller en Corse. Aller en Corse, comme l’avait fait sa Tata Marie, elle avait débarqué à Calvi, elle avait montré des photos à Roméo. Là, sur le Transistor-Bateau, Roméo aperçoit sa maîtresse et les élèves de son école. Il est heureux, il va enfin faire un voyage, il en rêvait depuis longtemps. En regardant le bateau plus attentivement, Roméo va constater que le capitaine, à l’avant du bateau, n’est autre que son Papa, et le Second, avec cette belle casquette, mais oui, c’est Maman ! Plus de prison, plus de visite encadrée par les Gardiens pour aller la voir : tous sont libres, heureux, sur cette mer si bleue et si calme !
 

Annie TIBERIO
 

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Rédigé par Annie

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Publié le 22 Mai 2024

 
 
 
Pierre observe les deux marmites. Deux marmites en terre claire, rondes et profondes, avec deux oreilles en guise de poignée. Deux marmites toutes simples, mais si délicates, pourtant. Elles misent sur leurs couvercles pour sublimer leur beauté.
 
 
 
 
La première fait la belle, coiffée d'un chapeau d'argile en forme de dôme à fines rainures concentriques, traversées par trois bandes vertes, improbable triangle aux cotés arrondis, lui-même coupé d'un trait noir en trois brins, autre triangle déformé, pour venir encercler et attirer le regard sur son petit chignon en forme de coupelle, arboré fièrement en son sommet.
 
Elle le nargue, le provoque... Pierre ne saurait le définir, mais ce dont il est sûr, c'est que cet objet lui rappelle quelque chose qui se refuse à émerger. La deuxième marmite sera-elle plus conciliante...? Pierre la détaille : même forme, même dimension, juste le couvercle qui change. Ici, des bandes vertes, roses, des traits noirs partent de dessous la coupelle sommitale pour déborder sur le rebord de la marmite. Marmite qui reste tout autant hermétique que sa sœur.
 
L'épouse de Salah les utilise pour faire mijoter le repas du soir. A demi enterrées, entourées de braises, les marmites murmurent, chuchotent, clapotent, chacune racontant à l'autre ses secrets de cuisson en laissant échapper, par moment, un petit sifflement odorant, diablement appétissant.
 
Salah, assis à même le sol à côté de Pierre, sourit :
- Elles n'ont rien d'arabe ces marmites, hein ?
Pierre acquiesce :
- Elles m'interpellent... je les connais, mais je ne sais pas d'où... Et tu as raison, elles n'ont rien d'arabe. D'où viennent-elles ?
- Je ne sais pas, elles sont là depuis mon enfance. Je les ai toujours vues.
Pensif, Pierre secoue la tête.
- Je les connais, ces marmites...
 
Un souvenir est là, tout près... Il rôde, cherche une issue... surgit : donabé !
- Donabé, donabé, c'est donabé. Note, Salah, avant qu'il m'échappe. Donabé.
La tête entre les mains, Pierre s’accroche à ce mot, le décortique, le pénètre pour accéder au cœur de sa mémoire perdue. Donabé...
Soudain, le flash : marmites japonaises dans la cuisine de sa grand-mère. Lui enfant, les vacances chez Mamie... un chalet à la montagne... les marmites sur le poêle et les mijotés de Mamie qui sentaient bon. Et puis, un jnour, Mamie n'est plus là, le chalet non plus.
- Ce sont les marmites de ma grand-mère. En tout cas, ce sont les mêmes. Des marmites japonaises appelées donabé.
 
Salah regarde Pierre, du bonheur dans les yeux.
- Yamal, tu réalises que tu viens de retrouver un souvenir ? Comment s'appelait ta grand-mère ?
- Ça, je ne le sais pas encore, répond Pierre, mais ça viendra... peut-être... yamal....
 
 
 

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Rédigé par Mado

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