Publié le 31 Mai 2018

ATELIER n°3

 

En respectant les critères définis d’évaluation de la nouvelle, analyse du texte :

 

ICEBERG

Fred Kassak

Écriture :

PORCHE, une contrainte de l'Oulipo : 

Prenez un mot. Non, non, pas n’importe quel mot. Un mot qui a un parfait homophone, et que le mot et son homophone soient de genres différents.
Par exemple : lit (un lit, une lie), général (un générale, une générale), statue (un statut, une statue). Vous éviterez plainte (une plainte, une plinthe).

Construisez alors une phrase comprenant le mot choisi, mais en prenant bien garde qu’à l’oreille, les deux sens du mot possibles soient précisément tous les deux possibles et que la phrase conserve, lorsqu’on l’entend, une parfaite ambiguïté.

Cela contraint l’auteur à inventer une syntaxe, une construction particulière et qui doit déboucher sur un double sens possible de la phrase.

Par exemple
Pour réussir un banquet, il faut ficeler les bardes.

http://oulipo.net/fr/contraintes/porche

 

LES "PORCHE" DE L'ATELIER

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Rédigé par Atelier Ecriture

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Publié le 31 Mai 2018

Depuis hier je suis majeur. A cette occasion mon père m'a donné distraitement un doigt de whisky pour fêter mon anniversaire, pendant qu'il parlait « d'art majeur » avec un ami qui je crois avait servi dans l'armée en tant que  sergent « majeur ». Ce dernier, une guitare à la main, me proposa de m'expliquer la gamme majeure et ses modes. Je déclinai sèchement tout en me demandant où était passé « le majeurdome » qui s'était occupé de moi pendant la majeure partie de mon enfance. J'aurais bien aimé qu'il me file une bouteille de whisky .Un des seuls principes qu'il m'avait inculqué était « il ne faut pas montrer les fautes d'autrui avec un doigt sale ». Sa fille se déguisait en « majeurette » lors des fêtes communales.

Ce cocktail dînatoire se passait dans notre demeure estivale.
Si mon père pensait que j'allais rester ici toute la soirée il se mettait le doigt dans l'oeil. Je ne connaissais pas la majeure partie de ses amis qui me semblaient tous à moitié demeurés
Soudain je vis arriver tout essoufflé le « majeurdome » la main bandée. Il nous expliqua qu'il avait un panaris à l'ongle de son majeur droit et le médecin l'avait mis en demeure de garder la chambre au moins une journée.Je l'accompagnai jusqu'à celle-ci tout en me demandant où il avait pu attraper cette infection. Sans doute avait-il enlevé ses gants blancs au mauvais moment et au mauvais endroit.

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Rédigé par Françoise

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Publié le 31 Mai 2018

ANNABELLE
Annabelle a choisi ce coin tranquille de sa brasserie habituelle, avec vue sur les toits de Paris à travers ces gigantesques fenêtres aux stores vert anis.
                                            Elle attend son ami et éditeur, lord Follet, afin de discuter de son prochain roman, dont elle s'attache à jeter sur son petit carnet à fleurs, ses dernières idées.
                                            Ce petit guéridon recouvert d'une nappe de couleur assortie aux stores, sur laquelle est posé ce magnifique vase en opaline, les fleurs blanches complètent ce joli tableau et pourquoi pas à l'origine de quelques idées.
                                            L'apparente sérénité de ce lieu est animé par une musique douce, laissant aux clients une sourde rêverie.
                                            La jeune femme a sorti de son sac rétro, ma lettre, moi sa fille, Dominique, un peu perdue de vue depuis mon départ pour Londres, il y a deux ans.
                                            Parfois ma mère m'envoie des ébauches de ses romans.
                                            Annabelle de MARION est déjà très connue, avec son 6eme livre.
                                            Son dernier ouvrage sera concentré sur la vie de Georges SAND ( Aurore DUPIN ), son existence de romancière, épistolaire, sa vie amoureuse, promet d'être riche en investigations.
                                            Je peux l'aider avec des recherches sur l'écrivain R.L. STEVENSON, écrivain britannique, qui durant son séjour en France a découvert une œuvre de G.SAND " Le Marquis de VUILLEMER"
                                            En tant qu'admirateur, il aimerait marcher sur ses traces.
                                            Elle écrit, c'est sa passion une addiction, mais cet endroit apaise un peu ses ardeurs littéraires.
                                            C'est une image, des fenêtres à travers lesquelles Annabelle peut imaginer une partie de sa ville natale, Paris, la cité des amoureux, des artistes, durant les années folles.
                                            Cette période d'après guerre ou tout était nouveau et procurait la sensation d'être quelqu'un d'important.

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Rédigé par Dominique

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Publié le 28 Mai 2018

 

 

Le devenir des tribus – tributs dépend des mères – maires.

 

Pour explorer la vie, il ne faut pas jeter l’encre – l’ancre.

 

Toutes les voies – voix mènent aux champs – chants.

 

Les relents d’odeur corporelle émanent des salles – sales.

 

La poésie libère les maux – mots.

 

Pour les petits, grands sont les pairs – pères.

 

Ces petits tètent leur laie – lait comme des cochons.

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Rédigé par Mado

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Publié le 20 Mai 2018

En face...

Il est 21 H, inconsciemment ou pas, j'attends que la jeune femme d'en face rentre, qu'elle allume ses lampes pour que je puisse entrer dans sa vie partager, si je puis dire, un moment avec elle tel un fantôme.
Suis-je un sale voyeur ? Pas du tout. Ce que j'aime, lorsqu'elle est là, c'est imaginer quel a été son ressenti au fil des heures de la journée ? A-t-elle été joyeuse, triste, contrariée ?
J'aime aussi voir les toilettes dont elle s'est revêtue. D'après celles-ci je me fais des petits films.
J'observe aussi la façon dont elle jette son sac à mains sur le fauteuil : énervée, calme, altière. Je l'ai vue un soir le jeter par terre, avec colère. J'en avais conclu qu'elle avait passé de sales moments à son travail.
Je ne sais quelle est sa profession : enseignante, infirmière, employée de bureau. Le mobilier de son appartement semble indiquer que ses moyens sont plutôt modestes.
Les lumières enfin s'allument . Elle ouvre sa fenêtre, je lui fais signe de la main. M'a-t-elle vu ? Je ne sais pas mais elle la referme brusquement et tire les rideaux, rageusement il me semble.
Je ferme la mienne aussi et m'assieds sur mon fauteuil Roche et Bobois, allume la télé : ce soir au programme il y a le film de François Truffaut « la femme d'à côté ».
J'oublie ma femme d'en face. Soudain je pense que je n'ai même pas fait attention à la toilette qu'elle portait… Je me le reproche. La veille, elle était revêtue d'une robe rouge au corsage échancré, aux manches longues, qui lui couvrait à peine les genoux.
Vivement demain pour une nouvelle rencontre.

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Rédigé par Françoise

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Publié le 20 Mai 2018

ANGELE

 Maxime provisoirement handicapé après un accident tout bête, il a glissé sur 

une peau de banane !!!  se retrouve en fauteuil roulant.

Ce jeune homme féru d'astronomie, attaché à l'observatoire de Nice est conférencier.

Il joue, compose aussi de la musique sur son vieux piano, aime lire des romans policiers.

Cet arrêt momentané dans sa vie active, lui a donné l'idée de mettre à profit ses centres d'intérêts.

Donc un soir de solitude, rien de passionnant à la télé, pas envie de lire ni de pianoter.

En voulant se déplacer péniblement avec son fauteuil, il se heurte à son télescope.

Maxime s'installe et puis comme dans un film de Hitchcock, il joue les voyeurs !!

Il fait nuit, des appartements s'allument les uns après les autres, certaines fenêtres se barricadent derrière leurs stores.

Dans le logement d'en face un jeune couple avec deux enfants arrive, le petit garçon allume la télé, puis se fait réprimander par sa maman.

A l'étage du dessous, une jeune femme blonde retire son manteau et ouvre la fenêtre de gauche, puis celle du centre ce qui fait courant d'air, un rideau bleu s'envole, déjà en petite tenue, ell s'affaire à retirer le dessus de Bon, bon !!

L'appartement d'à côté est éteint.

Soudain la lumière de mon studio s'allume!

- Chéri, me dit ma mère qui est entrée sans bruit comme à son habitude, je t'ai apporté ton dîner, qu'est ce que tu fais, tu espionnes tes voisins !

- J'étais dans le noir, ils ne me voient pas.

Maman me prépare mes vêtements, mon quotidien, puis étant de permanence à l'hôpital vient m'embrasser avant de se sauver.

Je me réinstalle tout en dînant, après avoir éteint mon chez moi ,c’est mieux voir sans être vu !!

Le comportement de la jeune femme m'intrigue, la salle de bains est la troisième fenêtre, sans gêne aucune, sans impudeur, mon inconnue se retrouve nue comme un ver et déambule, danse même, décontractée, joyeuse.

Soudain fin de suspense, son homme arrive,  et la gifle, elle tombe sur le lit recouvert d'un drap vert, discute, dispute, il lui jette un vêtement et crie !!

Le peignoir à peine enfilé, l'homme la prend dans ses bras et l'embrasse !!

Bon, bon comme c'est bizarre, et les volets tombent sur les fenêtres, fin de l'histoire pour ce soir.

Je recommencerais demain, c'est amusant d'imaginer la vie des gens chez eux, des heureux, des malheureux comme ma voisine de palier, une gentille petite mémé, toute seule dans son grand quatre pièces depuis le départ de ses enfants et la mort de son mari.

Je l'aime bien, me rappelant ma grand mère, je vais quelque fois l'accompagner au piano,

je lui ai donné l'idée d'écrire ses mémoires de guerre, ayant été décorée pour services rendus à la nation.

                                                             ANGELE m'a écouté !!!

     

 

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Rédigé par Dominique

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Publié le 15 Mai 2018

 FENÊTRE DE NUIT

La dame de l’appartement d’en face n’a pas tiré ses rideaux ce soir. La pièce se dévoile dans la lumière dure, presque nue, révèle un pauvre mobilier paré de couleurs vives, comme pour combler le vide.

 

La dame s’affaire en nuisette, penchée sur quelque objet invisible, depuis un bon moment. A croire que le temps s’est figé chez elle. Juste un rideau qui tente de s’échapper par la fenêtre ouverte.

 

Que fait-elle, ainsi penchée ?

Elle range quelques vêtements dans une commode… attrape un bouquin, compagnon de nuit de sa solitude… Sa vie semble si sobre dans cette chambre austère…

Elle est rentrée fatiguée de sa journée de travail. Elle est caissière, institutrice, coiffeuse, boulangère, infirmière, serveuse… peu importe… La nuit, elle devient une anonyme isolée dans la multitude.

 

Que cherche-t-elle ?

Peut-être sa brosse à cheveux… Ses cheveux longs, courts, bruns, blonds, roux, gris, blancs ? Une femme sans âge, sans visage, une inconnue croisée dans la ville le jour-même ? Une vie à côté, juste de l’autre côté de la rue.

 

Que cache-t-elle derrière ce pan de mur ? Quels secrets dans la pénombre ?

De vieilles lettres d’amour… une histoire révolue… un bonheur tout neuf, peut-être…

Elle a reçu une bonne nouvelle aujourd’hui, fait une belle rencontre, retrouvé quelqu’un… ou l’a-t-elle juste espéré ? Où sont ses amis, ses amants ou amantes ?

 

Sa vie reste un mystère sublimé de lumière et cette fenêtre ouverte sur l’intime sait aussi le garder. La dame inconnue se moque des indiscrets qui la regardent en ne montrant d’elle que son cul !

 

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Rédigé par Mado

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Publié le 15 Mai 2018

LA FENÊTRE

J'habite au cinquième d'un immeuble bourgeois. Suite à un accident je suis cloué sur ma chaise et mon seul plaisir aujourd'hui, c'est de regarder le monde qui m'entoure à travers ma fenêtre. La journée je regarde, les teintes du ciel qui se déclinent dans les bleus et les ombres qui, comme le stylet du cadran solaire, m'indiquent les heures. Les heures du jour qui s’égrènent doucement, elles me font languir le moment où tout s'allume, quand les rues se teintent d'orange, J'ai rendez vous avec elle.

 

Je reste dans la nuit de ma pièce, pour observer comme un voyeur amoureux ma voisine d'en face. Je ne peux que l'imaginer, car je ne l’aperçois qu'à travers ses rideaux translucides. Ce qui me fait penser que tous les soirs j'ai l'impression de feuilleter un livre de photo de David Hamilton. Parfois avec la complicité d'un léger courant d'air je la vois ; alors mon cœur bat la chamade. Je la regarde, je m'invente le son de sa voix et sur mes feuilles de dessin je croque les instants de sa vie, je vole les couleurs de son environnement. J'écris sur mon cahier d'écolier, ma flamme pour cette femme que j'appelle mon apparition du soir. Un jour j'éditerais un livre j'ai même trouvé son titre :

" L'amour a sa fenêtre"

 

Pourtant je sais que jamais je ne pourrais la rencontrer. Alors je reste là jusqu'à ce qu'elle éteigne ses lumières. Je l'emporte avec moi dans mes rêves en me disant demain peut être... Et tous les soirs, grâce à elle, je pars en voyage, moi qui ne peux plus bouger.

 

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Rédigé par Bernard

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Publié le 14 Mai 2018

 Night windows - Edward Hopper

Night windows - Edward Hopper

Lecture :

Les fenêtres

 

Celui qui regarde du dehors à travers une fenêtre ouverte, ne voit jamais autant de choses que celui qui regarde une fenêtre fermée. Il n’est pas d’objet plus profond, plus mystérieux, plus fécond, plus ténébreux, plus éblouissant qu’une fenêtre éclairée d’une chandelle. Ce qu’on peut voir au soleil est toujours moins intéressant que ce qui se passe derrière une vitre. Dans ce trou noir ou lumineux vit la vie, rêve la vie, souffre la vie.

Par-delà des vagues de toits, j’aperçois une femme mûre, ridée déjà, pauvre, toujours penchée sur quelque chose, et qui ne sort jamais. Avec son visage, avec son vêtement, avec son geste, avec presque rien, j’ai refait l’histoire de cette femme, ou plutôt sa légende, et quelquefois je me la raconte à moi-même en pleurant.

Si c’eût été un pauvre vieux homme, j’aurais refait la sienne tout aussi aisément.

Et je me couche, fier d’avoir vécu et souffert dans d’autres que moi-même.

Peut-être me direz-vous : « Es-tu sûr que cette légende soit la vraie ? » Qu’importe ce que peut être la réalité placée hors de moi, si elle m’a aidé à vivre, à sentir que je suis et ce que je suis ?

 

Charles Baudelaire, Petits poèmes en prose, 1869.

Écriture :

Observez la photo et imaginez une histoire, la vie du personnage, voire la scène de film en cette période de Festival de Cannes... ou imitez Baudelaire avec un petit poème en prose et vos pensées, réflexions...

 

Rappel du poème en prose ci-dessous :

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Rédigé par Atelier Ecriture

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Publié le 14 Mai 2018

Chaque après-midi quand le temps me le permet je m’assois sur « mon banc » – souvent seul – dans un jardin public parisien ; mais ce jour-là un jeune homme portant un violon s'assit à côté de moi. Nous nous saluâmes et échangeâmes quelques mots. M'enhardissant je sortais de ma poche un vieux bouquin écrit en arménien avec à la dernière page quelques portées de musique .
Ce livre je l'avais toujours vu à la même place sur un rayon de la bibliothèque de mes parents, entre un livre de poésie de Peter Balakian et une biographie de Komitas, créateur de l'école nationale arménienne de musique. Mon
grand-père avait dû mettre ces 2 livres dans sa valise lors de son départ d'Arménie pour s'exiler en France. J'envisageais de le vendre à un bouquiniste des bords de Seine.
Je lui demandai s'il pouvait me jouer ce petit morceau. Ravi il accepta et le joua. Je trouvai qu'il avait bien du talent. Il me demanda si je pouvais le lui prêter quelques jours pour qu'il puisse en faire une photocopie. Je lui donnai avec joie, heureux que ce vieux bouquin ait une nouvelle vie. Papa si tu me vois tu dois être content pensai-je et je
riais en me disant que les vieux messieurs sont bien sentimentaux.

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Rédigé par Françoise

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