patrimoine & mediterranee

Publié le 28 Octobre 2024

 

 
Atelier :
Description des sons
 
Sujets au choix :
  • Le chant des baleines :
Écrivez une histoire du point de vue d'une baleine à bosse naviguant dans des océans de plus en plus bruyants à cause du trafic maritime. Utilisez la description sensorielle pour raconter les bruits.
 
  • Le retour des tortues
Racontez le périple des tortues marines, leur retour sur la plage pour la ponte, l’éclosion des œufs. Utiliser la description sensorielle pour les les sons qu’elles entendent ou qu’elles produisent.
 

LES TEXTES

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Rédigé par Atelier Ecriture

Publié dans #Patrimoine & Méditerranée

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Publié le 24 Octobre 2024

 
Je viens de rejoindre enfin mon espace vital, l’océan !
Je n’ai pas tout compris à ce qui m’est arrivé plusieurs mois auparavant. Je nageais, heureuse, dans les eaux chaudes à la recherche de nourriture, lorsque des sons inquiétants sont parvenus jusqu’à moi, des sons différents de ceux qui traversent l’eau d’habitude. Ceux-là n’avaient pas la douceur du clapotis, ni le frôlement crépitant des bancs de poissons que je croisais parfois. Des voix humaines, graves et assourdissantes, venant d’une masse sombre au-dessus de ma tête, filtraient à travers l’océan. J’ai senti aussitôt le danger. Pourtant je suis une jeune tortue. Je n’ai connu depuis ma naissance, sur une plage du sud de la France, que des voix chaleureuses. Elles m’ont accueillie avec des intonations joyeuses quand j’ai percé la coquille qui me protégeait. Puis m’ont accompagnée dans un mélange de chuchotements protecteurs et de cris admiratifs tout le long de mon trajet mouvementé et laborieux jusqu’à mon entrée dans l’eau.
Aujourd’hui je retrouve enfin le calme apparent et infini des fonds marins, la caresse de l’eau sur ma carapace, réparée puis soignée avec bienveillance par des humains dévoués pendant plusieurs mois dans un petit bassin. Ils m’ont donné un nom, Caretta, parce que je suis une tortue caouanne. Le bien-être que je ressens à cet instant est mêlé de crainte, les souvenirs me reviennent. Après avoir capté les vociférations des pêcheurs au-dessus de moi, j’ai continué à nager, affolée par ce vacarme. Je croyais avoir échappé au danger mais je me suis retrouvée piégée dans leurs filets. Autour de moi plein de petits poissons prisonniers étaient totalement désorientés. Leurs mouvements désordonnés créaient des vagues sonores étourdissantes. Perdue et désespérée, je me suis laissée porter par l’onde folle, puis plus rien. Jusqu’à ce séjour dans ce petit bassin qui m’a rendu la vie. Mes sauveteurs ont placé sous mon ventre un minuscule boitier bizarre. Sans doute veulent-ils suivre ma trace ?
J’ai hâte maintenant de retourner sur la plage où je suis née pour y pondre mes œufs. J’attendrai que le silence de la nuit s’installe, que les voix aigues des enfants se taisent et, sous la lumière de la lune, je glisserai sans bruit sur le sable et déposerai dans le nid que j’aurai creusé les précieuses boules blanches. Confiant au soleil et au sable le soin de réchauffer et protéger les futurs tortillons, moi, Caretta, je rejoindrai ensuite l’océan pour y continuer ma vie de tortue marine.
 
 

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Rédigé par Mireille

Publié dans #Patrimoine & Méditerranée

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Publié le 24 Octobre 2024

 

C’est ma maison. Son immensité me protège, pourtant les hommes me pourchassent sans arrêt alors que moi je les ignore et que je ne leur veux pas de mal. Je donne la vie et j’allaite mon petit comme les femelles humaines. Je vis au dessus des flots et au dessous pour trouver ma nourriture. Nous n’étions pas fait pour nous rencontrer. Hélas ! Ils ont construit des monstres d’acier qui sillonnent et meurtrissent l’océan.

Lorsqu’il perd son calme, celui-ci décide d’en appeler au ciel. Le bleu lumineux s’efface et le soleil se réfugie derrière les nuages noirs qui s’amoncellent au-dessus des monstres. Moi je m’enfonce dans les abysses avec mon petit et j’y trouve un calme qui m’incite à chanter. Je danse au son d’une musique que je suis la seule à entendre, mon petit se colle à moi et se laisse entraîner dans les sillons de ma sarabande.

Là-haut, l’océan tremble de fureur. Le silence, précurseur de la tempête, ne résiste pas au rugissement des vagues qui, telles des cathédrales, submergent les embarcations. Le craquement des éclairs donnent le « LA » à la gravité des roulements de tambour du tonnerre. Aussi lourds soit-ils, ces bateaux s’éparpillent comme des fétus de paille. Les hélices, livrées à elles-mêmes, s’affolent dans un crissement semblable à des cris de détresse. La pluie crépite sur l’onde grise comme de la mitraille. Les hommes ne sont plus que des hommes. Certains survivront, d’autres pas !

Moi, la baleine à bosse, j’attends la fin de ce grand opéra. Lorsque la dernière note s’éloignera, il sera temps d’applaudir dame nature. Je survivrais, aujourd’hui encore. Demain sera un autre jour.

 

 

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Rédigé par Fernand

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Publié le 24 Octobre 2024

 
- Claudius, veux-tu cet après-midi que nous allions nous étaler au soleil, sur les vaguelettes dans la petite baie des escargots.?
C'est un endroit un peu secret, nous serons tranquilles.
- Oh oui!  je veux bien, cela nous permettra de souffler un peu, car en ce moment à l'entrée de l'embouchure du Nil, où je me nourris bien, c'est le va et vient incessant des containers qui se dirigent vers la mer rouge, pour rejoindre l'Afrique, Cela nous reposera un moment parce que je suis déprimé, j'en ai plein les mandibules. J'ai mon systèmes nerveux qui est mis à rude épreuve ces derniers jours. Le fracas des va et vient, le grincement des containers, le vrombissement des moteurs des énormes paquebots, vont avoir raison de ma santé physique et mentale.
 
Tu as eu le flair Claudius, de me proposer, cette promenade en cette belle journée. Ce repos bien mérité va nous détendre, on va humer, respirer, les embruns des petites vaguelettes c'est super, j'ai hâte d'arriver. Plus qu'un petit kilomètre et nous voilà à la baie des escargots., mon petit refuge.
 
L'océan est calme c'est une chance, tu vas voir dans le coin que je connais, presque au bord des rochers, tu trouveras des petits bancs de krills pour l'apéro. Plus loin dans ce ressac, souvent je trouve des petits anchois, tu en feras ton repas du soir.
- Dis Claudius tu entends ce joli son répétitif qui sonne à mes ouïes, on dirait un bout de métal qui se lamente sur les rochers ?
- Non je pense que la marée est basse et les vagues viennent mourir sur les cailloux écorchés du ressac.
- J'aime bien lorsque je fais la planche dit Nautilus, le soleil qui me caresse les flancs, et la chaleur qui me chatouille, me rend heureux et me fait fredonner un son pleureur comme lorsque j'étais bébé.
 
- Tu sais Claudius, il ne faut pas s'endormir, car le soir va bientôt tomber , et au loin on va entendre le grondement de l'océan qui se met en colère pour montrer que c'est lui le maître. Il se mettra à hurler avec son ami le vent, là il deviendra méchant, alors on devra plonger plus profond, où on retrouvera le calme des profondeurs, juste un ronronnement des moteurs des sous-marins qu'il faudra éviter. Ne t'endors pas, un de nous deux doit veiller pour donner l'alerte. Ça va gémir, hurler, grincer de tous côtés.
- Ok t'inquiète je veille !!!
Ah ! j'apprécie quelle belle journée au calme
 
 
Arlette Julien
 
 
 

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Rédigé par Arlette

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Publié le 22 Octobre 2024

 
Maman avait choisi un endroit tranquille à l'abri des regards...
Elle savait d'instinct, comment après avoir connu notre père, cette énorme tortue marine nommée "BIG TURTLE", que nous, leurs rejetons serions en sécurité .
D'un regard admiratif, notre mère avait été conquise par la manière élégante de se mouvoir de papa, avec ses larges poussées de pattes effilées.
De longues promenades au milieu des coraux, de petits poissons venaient nous caresser gentiment.
Un soir, ou l'océan était particulièrement sombre des "bisous" assez évocateur de son intention dans le cou de maman, fut le début de leur "amour".
Une cour, une ronde, des jalousies....
Enfin, petite mère avait réussi à être enceinte de sa nombreuse colonie de rejetons, nous étions 120 (entre 65 et 165), dans son ventre durant deux mois.
Une idée reçue, si le temps est frais, nous serions des filles, si il fait plus frais des garçons.
Allez savoir...
Il faut sortir de cet océan tourmenté de sons inquiétants, de grondements sourds et angoissants.
BIG TURTLE avait disparu du champs de vision de notre mère, peut-être en "Don Juan" qu'il était, se destinait-il  à d'autres amours reproductifs.
Maman se retrouvait seule à présent, dans cette eau  bouillonnante, ses vagues mugissantes et refoulantes.
Un couple d'hippocampes perdus dans ce tonnerre, nageaient à contre-courant croisant Maman aussi apeurée qu'eux.
Sur cette plage de sable et d'herbes mouillées, un regard, puis la nature reprenant ses droits, elle se mit à creuser toute la nuit, 10cm, puis 20, enfin 60cm semblaient convenir, petite mère pleurait de fatigue, épuisée, mais nous sommes venus remplir ce nid douillet, durant l'incubation de 80 jours (entre 75 et 90 jours).
Arrivés à ce terme, nos yeux s'ouvrirent et nos petites pattes s'activèrent ; avec de petits cris nous allions découvrir l'eau de l'océan.
Moi, j'étais triste de quitter ma petite Maman courageuse, mais j'ai suivi mes frères et sœurs vers l'inconnu.
Je me demandais, en voyant arriver des mouettes et autres oiseaux affamés piquant vers nous, si j'allais atteindre mon but.
Au revoir Maman, j'y suis arrivée, je suis une petite tortue marine ; le soleil nous  accompagnait, l'eau  calme m'attendait....
 
 

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Rédigé par Dominique

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Publié le 22 Octobre 2024

 
L’océan est le poumon bleu de la planète, là où la lumière peine à percer sa surface.
Mara, la baleine à bosse, vit dans ces profondeurs où l’on émet des sons dont elle a le secret. Sous les vagues puissantes, les abysses en éveil, elle zigzague au milieu du corail qui survit difficilement au cri des continents. Il est étouffé par le rugissement lointain des moteurs. Ce bruit envahit l’espace autrefois sacré, perturbant les échos des chants des baleines et les mélodies subtiles des récifs.
Mais ce que préfère Mara par-dessus tout c’est le tumulte qu’elle seule peut capter. Le grondement sourd des montagnes sous-marines qui se déplacent lentement comme si la terre exhalait de profondes respirations. Autour d’elle, les poissons sifflent, les écailles luisantes, ode gracieuse destinée aux élégantes sirènes. Les algues s’enlacent au gré des courants, guidées par la main délicate d’un chef d’orchestre invisible, veillant sur les trésors de l’océan.
Elle aime entendre le froissement des crabes qui se faufilent dans les rochers, où le clapotis nourri des vagues caresse les bancs de corail.
Un jour, alors qu’elle descend dans les profondeurs, elle entend un son étrange, inconnu, comme un battement de cœur, plus profond, plus puissant. Intriguée, elle plonge dans les entrailles de ce monde marin. Elle est éclairée par une lumière mystérieuse qui l’oblige à fermer les yeux. L’océan silencieux devient plus froid, elle n’est pas rassurée. Elle réalise soudain que l’océan n’est pas simplement un lieu foisonnant de vie, mais une mémoire bavarde grondant telle un volcan qui chante sa propre mélodie.
Apaisée, elle remonte à la surface. Pour échapper à cette oppression acoustique, elle prend de l’élan et jaillit hors de l’eau. D’un coup puisant de sa queue immense, elle fend la surface offrant un saut majestueux. Son corps s’élève, courbé dans l’air, avant de retomber dans un fracas d’écume envoyant des vagues autour d’elle. Elle se sent vivante, reconnectée à l’océan, malgré les altérations sonores qui s’insinuent chaque jour davantage.
Elle pense pouvoir évoluer en eaux claires mais elle se trouve confrontée dans des ondes troublées par l’homme négligé.
Le plastique dérive, spectre sans visage, nuisible, tissant sur l’océan un funeste ravage. Il laisse une empreinte indélébile sur ce royaume autrefois vierge.
Pourtant au milieu de ce tumulte, l’espoir trace des cercles fragiles ce qui incite Mara à chanter :
 
Océan immense, miroir de nos âmes
Garde ton éclat, préserve ta flamme.
    Que l’homme entende ton appel discret
     Te laisse survivre en secret dans la paix.
 
 
 

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Rédigé par Josiane

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Publié le 22 Octobre 2024

 
Je me souviens de ce poème : '' le récif de corail '' qui par vagues me débouche les ouïes... dans l'assaut de l'Océan... qui susurre à l'oreille, la pulsation du cœur bat dans le bruit rose du coquillage.
 
Le soleil sous la mer mystérieuse aurore,
Éclaire la forêt des coraux abyssins
Qui mêle aux profondeurs de ses tièdes bassins,
La bête épanouie et la vivante flore
 
Ayant chaussé les lunettes de plongée du poète enchanteur, me voilà propulsée au gré des flots dans le balancement des marées de l'Océan indien. Haute elle assourdit ; la mangrove est submergée. La vie s'étage en mondes parallèles ; même la force de l'océan obéit à la ronde des astres et leur attraction combinée décuple l'énergie, la grande énergie des fonds marins
 
Dans ce bouillonnement infligé par les ressacs puissants mêlés aux cris du vent, on côtoie les oiseaux tels pluviers, sternes, mouettes accompagnés du rugissement piailleur des singes Colobus ; dans cette cacophonie les tortues vertes viennent pondre sur les plages et laissent leurs petits s'en aller en mer vivre leur odyssée !
La mangrove quel espace étrange !!! plus productif en biomasse que n'importe quel autre système de transformation d'énergie grâce au labyrinthe racinaire des palétuviers et mangles elle crée des symbioses durables pour la faune aquatique et terrestre ; la chaîne de vie qui s'organise et s'y développe devient territoire des crabes et crevettes, barracudas et carangues et autres individus plus discrets comme le pagre ou bonefish ou le poisson-sauteur ; on y rencontre les aigrettes, les crabes-violonistes à marée basse qui nettoient et aèrent le sol s'accouplent et festoient
 
A mi-marée dans le frémissement clapotant de l'eau, prédateurs volants et nageurs des récifs s'activent frénétiques et criaillants, les palourdes, les moules et les huîtres lèchent la roche dans le chuintement des vagues, ici le poisson-pierre, là le poisson-perroquet et dans les herbiers le poisson-lion ou rascasse, les oursins, le crabe-décorateur toute cette engeance grimée naturellement pour se mesurer à l'élément. A l’autre bout du récif les stratégies des coraux se mêlent aux mouvements des anémones puis dans le courant balayeur sonore monte le plancton et du coup les feintes du poisson-feuille rivalisent avec la rigueur du poisson-pierre ou du poisson crocodile pour happer de quoi se nourrir...
 
Passe le poète rêveur :
 
Et tout ce que le sel ou l'iode colore
Mousse, algue chevelue, anémones, oursins
Couvre de pourpre sombre en somptueux dessins
Le fond vermiculé du pâle madrépore
 
Bref, l'eau glougloute et fait son retour dans le lagon bousculé ; les herbiers affleurent en dansant les poissons défilent en bandeaux serrés, le poisson-rasoir se confond à l'herbe dans ce panache de mimétisme et la reine orchestre ce sombre résonateur, c'est la grande seiche (chromatophore) qui a coincé son crabe et après avoir expulsé les carapaces en aspire la quintessence en une goulée, pareil je suppose pour le poulpe ou le calamar
 
Quelle merveille ! Se faire engloutir sans cafter un couic.
 
En contemplation le poète éructe trois vers :
 
De sa splendide écaille éteignant les émaux
Un grand poisson navigue à travers les rameaux
Dans l'ombre transparente indolemment il rôde ;
 
Suspense ... les tremblements de terre sous-marins envahissent les profondeurs en turbulences sonores, brassent l'élément en ondoiements ultra-sensibles à l'attention des cétacés, des tortues et des chromatophores. Des trous d'air caverneux, l'eau est siphonnée, expulsée en jaillissements d'écume ; Le vacarme magistral de l'océan pénètre la mangrove immergée, l'air en mouvement libère ainsi les gobies, le plancton, le krill et tout afflux de nourriture pour la faune alentour...le poisson-papillon, les anémones, le poisson-clown, les crabes-porcelaine qui filtrent comme l'anémone... larves et animaux minuscules de la délivrance... !
 
Rien ne se perd et Tout se transforme ;
 
tel l' hippocampe ailé en embuscade
le poète, n'a de cesse et poursuit sa chimère :
 
Et brusquement d'un coup de nageoire en feu
Il fait par le cristal morne, immobile et bleu
Courir un frisson d'or, de nacre et d'émeraude
 
 
 
 

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Rédigé par Marie-Thérèse

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Publié le 22 Octobre 2024

 
Je nage depuis si longtemps… L’océan en devient opaque à mes yeux fatigués.
J’ai perdu le cap il y a des heures, en traversant une zone de turbulence sonore épouvantable.
Ça cognait, ça claquait, ça tapait, ça grondait. Un énorme cachalot de fer – un sous-marin, disent les humains – a coupé ma route, m’a séparée de mes sœurs. Depuis, je cherche en vain à les retrouver.
 
Au-dessus de moi, à la surface, des ombres se profilent qui vrombissent à toute vitesse dans un remous d’écume tonitruant. Quand je remonte pour évacuer l’air gorgé de vapeur d’eau de mes poumons, je n’entends même plus le souffle, pourtant puissant, de mes évents. Partout, des bateaux se croisent, leurs sirènes hurlent. Je replonge vite vers les profondeurs, vers le calme, et je lance mon cri de ralliement. Une note aiguë et chagrine qui traverse la masse d’eau, diffuse de toutes parts, mais personne ne me répond.
 
J’ai perdu le cap, j’ai perdu mes sœurs.
Devant moi, des petits poissons s’éparpillent en un glissement doux, quelques bulles glougloutent en s’échappant de leur bouche. Même au fond, un grondement sourd, continu, persiste. Parfois, il enfle, gonfle, rugit comme un animal en colère, puis s’estompe, s’amenuise, s’essouffle, prend son élan pour revenir plein de puissance et de hargne.
 
J’ai perdu le cap. Trop de bruit, je suis désorientée.
Une falaise abrupte se dresse à mon approche. Je suis trop près des côtes, je risque de m’échouer… Rejoindre la haute mer, vite.
J’ai perdu le cap, je ne sais plus quelle direction prendre. Alors, j’enfle ma voix au maximum, je jette mon cri le plus sauvage, le plus aigu, le plus interminable... qui chute après de longues secondes en un son rauque, désespéré, avant de mourir au fond de ma gorge.
Et là, miracle ! Le chant de ma sœur, la baleine à bosse, s’affranchit des distances, vient me chercher, me guide. Elle chante sans s’arrêter ; ses notes pointues embrochent la mer, m’accrochent pour me tirer jusqu’à elle. Je suis la corde musicale, je lui réponds, et bientôt, je distingue les silhouettes longues de ma tribu. Je me glisse parmi elles, elles m’épaulent, me réconfortent et nous repartons vers notre aire de reproduction.
Au-dessus de nous, un voilier silencieux vogue, porté par le sifflement du vent.
 
 
 

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Rédigé par Mado

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Publié le 22 Octobre 2024

 

Un coquillage collé contre mon oreille, j'écoute le bruit de la mer.

La légende raconte que le dieu Poséidon a enfermé le chant d'une baleine, accompagné par le roulement des vagues et les cris des oiseaux.

Cette musique écrite au temps où l'océan n'était que silence et où les baleines venaient sur les rivages pour chanter avec les sirènes et attirer les marins perdus au milieu des flots déchaînés.

Le son enfermé se libère et parcourt mon être comme une multitude de notes qui provoque en moi une onde lancinante. Ce cri, cet appel qui vient d’un autre âge, cantique qui, comme un chant grégorien, se module de l'aigu vers le grave ; la baleine « diva » de l'océan a laissé son message d'amour.

 

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Rédigé par Bernard

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Publié le 22 Octobre 2024

Elles semblent se reposer au large de l'océan en un léger et régulier clapotis, rythmé par la musique apaisante des vagues mourants sur le sable chaud.
Elles ferment les yeux dotés de trois paupières en respirant bruyamment, épuisées par ce long voyage. 
La mer est nourrice tout au long de leurs vies, nourrice et nourricière, la mer est maison.
Elles écoutent dans la douce clameur de l'eau, attendant le moment de venir s'échouer sur le sable, creuser et pondre des dizaines d'oeufs.
La nuit tombe noire, froide, accueillante, complice. Elles sortent de l'eau à la même cadence, lourdement telle une armée déployée sur le sable.
Elles sont légères, aériennes malgré tout, porteuses de nouvelles vies, nouvelles vies si fragiles, tendres mais coriaces ou malheureusement seulement les plus forts survivront deux mois plus tard. Elles iront titubantes, saoules de vie, ivres de sensations nouvelles, maladroites, s'orientant néanmoins directement vers les vagues qui enveloppent les plus vaillantes de leurs douces gerbes marines salées, les laissant au début flotter puis nager.
Les mères fières, lourdes, épuisées, recouvrant les oeufs au mieux de sable, soufflant après les souffrance, se trainent vers la mer pour repartir au large et reprendre des forces.
Elles sont épuisées et la mère mer les enveloppent à nouveau, tendre réconfort mérité avant la fois prochaine.
 
 
 
 

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Rédigé par Véronique

Publié dans #Patrimoine & Méditerranée

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