patrimoine & mediterranee

Publié le 4 Mars 2024

 

En vue de la publication d'un recueil, par la ville de Nice, sur le thème « Culture et traditions de Nice à l'Europe », ce projet consiste à rédiger des petits textes sur les jeux niçois, les fêtes, la gastronomie, l'art, l'hymne nissart, mais aussi à partir à la découverte de la culture de divers pays de l'UE.
 
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LES ATELIERS

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Rédigé par Atelier Ecriture

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Publié le 4 Mars 2024

 

Deux sujets au choix... ou pas... Vous pouvez faire les deux, bien sûr !

- Un acrostiche sur une danse
Écrivez un acrostiche sur une ou plusieurs danses traditionnelles :
– Tarentelle – Italie
– Fandango – Espagne
– Flamenco – Espagne
– Sirtaki – Grèce
– Polka – Slovénie
Hora – Roumanie
Vira – Portugal
 
- Raconter une ou plusieurs vies antérieures
Votre personnage vit une drôle d’expérience : il a accès à ses vies antérieures et se rend compte qu’il a vécu dans divers pays d’Europe, à choisir dans la liste des 27.
Racontez les images, les traditions, les sons, les odeurs, les saveurs qui ont imprégné ses différentes vies européennes. Il peut changer de sexe au cours des différentes vies.
Vous pouvez garder le même personnage qu'aux ateliers déjà effectués et faire le lien avec vos autres récits, ou faire un texte indépendant des précédents. C'est comme vous voulez.

LES TEXTES

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Rédigé par Atelier Ecriture

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Publié le 4 Mars 2024

 
Ma femme et moi, nous sommes venus à Lille pour quelques jours, parce que Léa avait besoin de se replonger dans ses souvenirs. Nous avons revu avec plaisir d’anciens collègues, et demain nous reprenons l’avion pour Nice. Mais, pour faire plaisir à Léa, j’ai pris rendez-vous avec une voyante que Léa avait consultée au début de notre histoire d’amour, qui lui avait prédit qu’elle irait habiter dans une grande ville du Sud de la France et qu’elle y serait heureuse. Ces prévisions s’étant révélées exactes, Léa veut absolument que j’aille voir cette Rosalie, pour connaître mon avenir. Le problème, c’est que cette dame s’est reconvertie professionnellement, et ce n’est plus l’avenir qu’elle prédit à ses clients, elle les fait désormais se replonger dans leurs vies antérieures ! J’avoue que ça m’intéresse, même si je n’y crois pas vraiment, et me voilà assis face à une vieille femme toute ridée, aux yeux pétillants de malice. Je n’en mène pas large, me demandant à quelle sauce je vais être mangé…
Rosalie me demande de choisir un nombre entre dix et soixante. Je choisis le nombre vingt, qui est le jour de ma naissance. Elle sort d’un tiroir un pendule, qu’elle va me passer devant les yeux en comptant jusqu’à vingt, et je devrai alors fermer les yeux. Un peu inquiet, je suis les oscillations de l’objet, et je serre les paupières au moment voulu. J’ai l’impression de basculer, et j’entends une musique tonitruante pendant quelques secondes. Je me vois dans des arènes, et je sais immédiatement où je suis : à Rome, dans le Colisée. C’est une certitude, il n’y a aucun doute. Je me vois revêtu d’un costume bizarre, une sorte de tunique avec des rembourrages sur les bras et les jambes, et un casque sur la tête, que j’ôte immédiatement pour me rendre compte de quoi il s’agit ; il sert à protéger mon visage, à l’exception de deux trous pour les yeux. Je porte une courte épée sur la hanche… j’entends alors une voix : «  A toi, Gladiator Marcus, prépare ton épée et ton filet. L’adversaire va venir à ta rencontre. Bats-toi pour César. Ne refuse pas la mort si elle te choisit. Le peuple de Rome compte sur toi pour s’amuser… » Atterré, je réalise que je vais peut-être mourir… Je m’avance, les jambes tremblantes. Je n’aime pas cette vie-là ! Soudain, un grand éclair blanc. Je tombe sur le sol. J’entends alors la voix de Rosalie. « Ouvre les yeux. Tes vingt minutes sont passées. Fixe le pendule, je vais compter jusqu’à vingt, tu fermeras les yeux pour voir une autre vie antérieure. »
Je bascule à nouveau, la même musique dans les oreilles. En ouvrant les yeux, je me retrouve assise dans quelque chose qui ressemble à une diligence. J’ai une robe longue, un corsage en dentelle. Je suis une jeune adolescente d’autrefois. Près de moi, un petit garçon de cinq ou six ans. Face à nous, un homme d’une quarantaine d’années : «  Allons, les enfants, un peu de patience, nous allons arriver à Vienne. J’ai hâte de présenter mes deux enfants aux spectateurs mélomanes du grand théâtre. Toi, Maria Anna, ma grande fille, et toi, mon petit Wolfgang Amadeus. Tous ces gens vont entendre longtemps parler de la famille Mozart ! »
Je passe un mouchoir de fine dentelle sur mon front en sueur. Je suis inquiète du personnage que j’incarne, et fatiguée de toutes ces émotions. L’homme continuant seul à discuter, je retiens que nous avons tous les trois entamé un tour du continent européen, afin que mon petit frère joue du clavecin dans plusieurs pays Notre père en profitera pour me faire jouer au piano des musiques que j’ai composées. Mais je sais que je n’atteindrai jamais la notoriété de Wolfgang qui est déjà considéré comme un génie.
Je vois soudain un grand éclair blanc, alors que la musique habituelle me retentit dans la tête. J’entends la voix de Rosalie qui me dit de regarder. Je la vois alors activer son pendule devant mes yeux, tout en comptant. Où vais-je me réveiller maintenant ? C’est merveilleux, je me trouve dans un grand champ de fleurs ! Une voix impatiente me crie : « Allons, Hilda, mets-toi au travail, il faut que tu arrives à couper toutes les tulipes roses pour midi, le camion doit venir les prendre, dépêche-toi ! » Regardant autour de moi, je vois des rangées bien ordonnées de tulipes de diverses couleurs dans un immense champ. De nombreuses jeunes femmes, la tête couverte d’une coiffe blanche, s’activent pour les couper, sur les ordres d’une surveillante. Là-bas, tout au bout du champ, je reconnais des moulins à vent. Je viens de comprendre que je suis aux Pays-Bas, le pays des Tulipes et des Moulins à vent. C’est bizarre, je me rends compte que je comprends immédiatement la langue des pays où je me trouve, alors que, dans ma vraie vie, je n’ai jamais parlé ni Italien, ni Allemand, ni Néerlandais… C’est troublant ! Je me mets au travail, j’essaie de reproduire les gestes de mes collègues, de grandes brassées de tulipes s’empilent bientôt dans la corbeille en osier à mes pieds…
Soudain un éclair blanc, une musique dans les oreilles, et la voix de Rosalie : « Tu peux revenir, tes voyages s’achèvent ! » La tête encore bourdonnante, je sors mon portefeuille pour verser à la vieille femme la somme convenue, en lui demandant si elle a connaissance d’autres vies antérieures pour moi. Elle me sourit, et me dit que, comme les chats, tout être humain a sept vies. Il me reste donc trois vies à vivre dans le futur, mais elle ne peut rien m’en dire.
Toujours bouleversé, je la salue pour aller retrouver ma femme à l’hôtel, et lui raconter l’incroyable moment que j’ai vécu cet après-midi. Je suis certain qu’à notre prochaine venue à Lille, elle prendra rendez-vous avec Rosalie pour elle-même. Et elle me racontera ses vies antérieures… Quelle expérience incroyable !
Annie TIBERIO
 

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Rédigé par Annie

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Publié le 4 Mars 2024

 
Traditionnelle danse italienne
Avec des sautillements et des entrechats
Ronde formée par les danseurs
Excités et joyeux
Napolitains, Siciliens ou Calabrais
Tambours et accordéons
En mesure
Là-bas, dans le sud de l’Italie
La tarentelle, danse la plus
Emblématique des bals populaires !
 
Annie

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Rédigé par Annie

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Publié le 3 Mars 2024

Tous en musique, lente ou effrénée
Accordéons, lyres et guitares
Rondes et sortilèges
En pas chassés ou de côté
Ne pas ralentir ni accélérer
Tambourins en cadence
En file, en ligne, en procession ou en couple
Lever le genoux
Les mains sur les hanches
Elle tourne tourne la tarentella
 
 
Surprise au milieu d'un pas de danse
Ile toute blanche vêtue
Rebonds, sauts rapides comme la fureur des vagues
Traîne, glisse, croisement de pieds, bras sur épaules
Accélération fulgurante
Kyrielle de sons qui s'élèvent en puissance
Immobilité du danseur, regard vers le ciel.
 
Catherine
 

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Rédigé par Catherine

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Publié le 3 Mars 2024

Feu Flamme Fusion
Langoureuse de la danse et du chant
Attaque des tacones d'Antonio Gades provoquant sa
Mujer, La Carmencita dans une chorégraphie
Envoûtante provocante sensuelle
Nous entraînant dans leur sillage
Charnel sur un chant entêtant. Nos corps
Obsédés, possédés, Magie rauque de la danse
 
Odile
 

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Rédigé par Odile

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Publié le 3 Mars 2024

 
Sur la terre de Platon
Invente Zorba, ayant danse comme religion
Rythme des rebonds en évolution
Tempo en accélération
Appelant à l’esprit d’Apollon
Kreta ou Athos, peu importe la région
Inspirant les plus canons
 
Vibrations tournoyantes
Inlassablement rapides, intensément foudroyantes
Rendent les rues portugaises enivrées de joie
Au son d’accordéon et de castagnettes
 
Heureux danseurs parfaits, hardies danseuses parfaites
Ont gloire et fraternité en tête
Roumanie en fête
Assemble pragmatiques et poètes
 
Pas chassés à flots
Orchestre harmonieux donne le tempo
Lignes de danseurs jusqu’à l’infini
Kilomètres de terre, gaie comme le paradis
Amusement est au sommet en Slovénie
 
Trépidante Italie chante
Aux moments du bonheur et de la chance
Retentissent ritournelles égayantes
En couple, au carnaval ou en pèlerinant
Napolitains en éblouissement, Siciliens en réjouissance
Tammurriata et Pizzica faisant de beaux variants
Elégante Italie danse
Lyra et tambourin résonnent au rythme soutenu ou ralenti
Ludique d’aujourd’hui, thérapeutique de jadis
Enchantement des fêtards garanti
 
Fatemeh
 

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Rédigé par Fatemeh

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Publié le 28 Février 2024

 
Carole était en train de cuisiner et de chanter pour son mimosa. Elle était censée recevoir la visite de Bernard et de son ami cultivateur de mimosa, Christian, qui devaient arriver d’un moment à l’autre.
Quelques minutes plus tard, depuis le palier, les deux hommes déclarent leur arrivée en chanson : «…Canti la capelina, la rosa e lou lilà… ». Carole ouvre la porte. «Lou mimosa ! » chante Christian. Carole pointe du doigt son mimosa et ils sourient tous les trois. Une fois les présentations faites, Christian explique à Carole qu’ils venaient de participer à une cérémonie où en tant que membre d’une chorale, il chantait « Nissa la Bella ». Bernard ajoute : « Il est modeste. Il ne raconte pas l’essentiel. En fait, il vient de remporter le concours du « meilleur mimosa » ! ». « Je ne savais même pas que ça existait ! » répond Carole. Bernard continue : « Eh oui, nous sommes des gens qui excellons dans nos domaines respectifs ! » Et il est interrompu par Christian : « Et le truc de Bernard c’est la pétanque… »
A ce moment-là, Bernard qui s’était dirigé vers la cuisine, retrouve la socca qui était en train d’être préparée par Carole : « Je n’en reviens pas ! C’est toi qui as cuisiné ça ?... Je vais t’inscrire au concours de la meilleure socca ! ». « Hors de question, j’ai l’horreur des compétitions ! », répond Carole. Puis, elle s’adresse à Christian : « Tu voulais parler de la pétanque ? ». Christian répond : « Ah oui, Bernard va participer à un tournoi de pétanque pendant la fête des Mai et il a aussi entraîné une fillette qui jouera dans la catégorie junior. » Bernard ajoute : « La petite Emma qui était passée sur le terrain l’autre jour avec sa mère… Et toi, Tu veux que je t’inscrive aussi dans la catégorie adulte ? Tu as le niveau ! ». « Je te dis que je ne veux pas de compét ! » réplique Carole. « Ça vous dit de rester déjeuner, les garçons ? » « Avec grand plaisir ! »
Une fois la dégustation de la socca entamée, Carole demande : « Au fait, je suis très curieuse de savoir comment vous vous êtes rencontrés! » Christian répond : « C’était pendent la pandémie. On chantait Nissa la Bella à l’occasion de la fête des Mai sur la terrasse. Bernard s’était étonné que j’avais changé les paroles à ma manière : En fait, j’y ajoute toujours un « lou mimosa ! » comme aujourd’hui. » Bernard a ajouté : « Je l’ai interpellé là-dessus et il m’a expliqué qu’il était cultivateur de mimosa et qu’il considérait que ce passage devait être ajouté à l’hymne. Il m’a fait tout un tas d’arguments là-dessus ! »
« C’est fou ! moi aussi j’ai connu Hélène, l’amie qui m’a fait venir à la pétanque, en chantant « Nissa la Bella » sur la terrasse. A l’époque, je n’y connaissais rien du tout. J’avais juste de vagues souvenirs des images du 14 juillet 2017 où cela était chanté sur les Champs- Elysées. Du coup, je faisais plein d’erreurs de prononciation. Par exemple, je prononçais le « éu » comme le «eu» du français. Je pense qu’au bout d’un moment, Hélène en a eu ras-le bol et elle m’a expliqué qu’en niçois, ça se prononçait plutôt comme un « U » du français. En revanche, entre-temps, je me suis tellement documentée et entraînée que là, récemment, quand je suis allée voir un match au stade, j’étais incollable sur l’hymne. Et pour le coup, c’était moi qui ai corrigé un gamin qui a fait la même erreur. Je me rappelle que je venais de récupérer le mimosa et je l’avais amené avec moi. En entendant « La rosa e lou lilà… » je me suis effondrée en larme. Je disais à mon mimosa : « pourquoi tu dois être dans cet état alors que tes pairs rayonnent sur les champs ? ». D’ailleurs, il y avait un autre gamin qui a demandé à sa mère ce que c’était « Dóu dounjoun » et moi, tout en larmes, je lui explique qu’il s’agissait du Donjon qui veut dire « la tour la plus haute d’un château fort » et que celui de Nice a été complètement détruit il y a plus de trois siècles. »
L’après-midi était arrivé à son milieu. Bernard et Christian s’apprêtaient à partir. Avant de se quitter, Bernard a demandé à Carole si elle était intéressée par le fait de tenir un stand de socca pendant une journée dans le cadre de la fête des Mai. La réponse de Carole était positive.
Durant les jours suivants, Carole s’est durement entraînée pour l’événement. Le jour J est enfin arrivé. Bernard et Christian qui étaient venus chercher Carole pour aller ensemble sur le lieu des festivités ont sonné à la porte. Avant de quitter son appartement, Carole a jeté un dernier regard sur son mimosa. Elle a vu tous les soleils de celui-ci lui faire des clins d’œil. Elle les entendait dire « Allez, tu vas y arriver, tu vas assurer grave ! »
Une fois en route, Christian a rappelé : « les amis, vous savez qu’on va chanter « Nissa la Bella » à la fin de la journée. Etes-vous prêts ? « Carole et Bernard se sont mis à chanter : « O la miéu bella Nissa Regina de li flou…Lou Pouòrt e la Marina… ». Soudain Carole les a interrompus en disant : « à chaque fois que j’entends ce passage, je pense au tableau « la Baie des Anges » de Raoul Duffy ». « Il y en a plusieurs, non ? » demande Christian. « Oui, mais j’ai un lien spécial avec celui du 1938. Il était le sujet de l’une des séances de mon atelier d’écriture ! » répond Carole.
Les amis sont arrivés sur le lieu des festivités. Comme prévu, Carole tenait le stand de la socca et Bernard jonglait entre les tournois adultes et juniors de la pétanque. Tout au long de la journée, Carole a eu deux catégories de visiteurs : d’un côté, les passants qui achetaient de la socca et n’arrêtaient pas de lui faire des compliments sur sa bonne cuisine et de l’autre, Christian qui lui rappelait sans cesse de s’entraîner à chanter l’hymne pour bien assurer lors des cérémonies finales.
La journée allait toucher à sa fin. Carole était en train de chanter «… Lou Pouòrt e la Marina
Paioun, Mascouinà ! Canti la soufieta… » lorsqu’elle a reçu la visite de Marie, élégante quarantenaire parisienne qui l’avait déjà croisée pendant une partie de la pétanque. Marie regard Carole pendant quelques instants puis lui demande : « on se connaît, non ? » et elle continue : « Ah oui, je sais, je vous ai vue en train de jouer à la pétanque !... Au fait, vous avez une très jolie voix et vos soccas ont l’air délicieuses ! Je dois avouer que le jour où je vous ai vue crier sur le terrain de pétanque, je vous ai prise pour une cinglée mais, là, je me dis qu’ « une cinglée » ne peut pas avoir de si beaux talents de chanteur et de cuisinier !... En fait, je suis parisienne de base et je n’avais pas trop l’habitude de voir des terrains de pétanque comme ça ! »
Carole lui a dit qu’elle est d’origine parisienne aussi. Marie s’excite : « Et pourtant, vous êtes tellement émue quand vous chantez l’hymne niçois qu’on dirait une vraie niçoise ». Carole répond : « en fait, la pétanque a joué énormément dans mon intégration. Aujourd’hui, je me considère comme niçoise du cœur ! En écoutant l’hymne niçois, j’ai le regret de ne pas avoir connu certains endroits plus tôt ; comme « le paillon » avant qu’il soit urbanisé ou bien les zones touchées par la tempête Alex avant qu’elles soient ravagées. En revanche, « la rue Mascouinà » est toujours là ! ».
Leur discussion continuait. Un lien sympathique se nouait entre les deux dames. Soudain, Carole entend le nom de Bernard et d’Emma annoncés comme les gagnants du tournois de pétanque, chacun dans sa catégorie.
« Mesdames et Messieurs, je vous rappelle que le prix de nos heureux gagnants consiste à un tour de l’Europe !... Et le prix de « la meilleure socca » est attribué à Madame Carole Cajou ! »
Carole reste incrédule. Il lui a fallu quelques instants pour réaliser que Bernard l’avait inscrite à ce concours à son insu et il s’est arrangé tout au long des compétions pour qu’elle ne s’en rende pas compte ! « Viens Carole, c’est l’heure de chanter l’hymne ! » s’exclame Christian. Le public commence à chanter :
O la miéu bella Nissa
Regina de li flou….
Canterai li mountagna
Lou tiéu tant ric decor
Li tiéu verdi campagna
Lou tiéu gran soulèu d’or
Carole est prise d’une forte émotion. Elle passe en revue ses belles balades pendant les quatre saisons dans l’arrière-pays niçois, ses sorties en bateau, son baptême de plongée,…. Soudain, elle se voit partir sur un bateau vers les horizons lointains. Ce sont les voix d’Emma et de Bernard qui la réveillent : « …Viva, viva, Nissa la Bella, à nous le tour de l’Europe ! »
Carole les accompagne : « A nous le tour de l’Europe ! »
 

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Rédigé par Fathemeh

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Publié le 27 Février 2024

 
1910- extraits du journal de voyage de Sir Arthur. S.
De passage à Nice pour quelques mois, M. S-M. Biasini a proposé de me faire participer au comité des fêtes de Nice en tant que représentant des étrangers.
Après avoir lu les récits de voyage de Tobias Smollett, quoiqu’un peu anciens ainsi que quelques articles de Stephen Liégard sur la Côte d’Azur, j’ai eu envie d’entamer mon grand tour et de visiter cette fameuse Ville de Nice dont on parle tant dans les dîners en ville.
Quelle Ville magnifique toute d’Or et d’Azur.
J’ai donc accepté avec joie cette proposition.

La première commission du comité des fêtes a eu lieu le 5 avril. Pour la redoute de 1911, nous avons choisi la couleur mimosa, avec parements, garnitures et flots de rubans cerise. Les paillettes or et argent seront admises.
Des affaires de la plus haute importance m’ont rappelé à Londres et je ne suis revenu qu’en octobre.
Les projets présentés au concours pour le sujet du Carnaval n’ayant pas été retenus, la commission a adopté le thème « le triomphe du féminisme ». Il est bien évident que j’étais en désaccord total avec ce projet, mais je n’avais pas une voix prépondérante. Voici la composition des trois premiers chars du Carnaval qui aura lieu du 16 février au 18 avril 1911, avec défilés de chars et mascarades, batailles de fleurs, Veglione, feux d’artifice, redoute mimosa et redoute blanche et enfants carnaval des enfants. (extrait de la revue de Nice, 1910) :
Premier char : Madame Carnaval, chef du gouvernement tient de la main droite les rênes du Char de l’Etat et de la main gauche un chat à neuf queues.
Char de Carnaval : Carnaval, dompté par sa femme a perdu toute majesté et tout pouvoir. Confiné aux fonctions domestiques, il fait la lessive familiale sur son grand char, donnant le biberon à l’un de ses enfants… Aux quatre coins du char, des larbins débarbouillent les autres marmots.
Le comité a choisi ce thème. Que Dame carnaval gouverne, je n’y vois pas d’inconvénient, mais uniquement le temps de ces festivités…
Il ne faudrait plus que maintenant les femmes aient le droit de vote !
 
1911
Madame la duchesse de Montebello à l’occasion d’une de ses réceptions me demanda un jour si j’avais eu la joie de goûter ses spécialités niçoises dont sont si friandes nos bonnes et lavandières. Non, bien entendu. Ma cuisinière dont le langage chantant est un mélange de niçois, d’Italien mâtiné de quelques mots de français et d’anglais cuisine très bien, uniquement des spécialités anglaises.
Je lui demandais de me préparer une dégustation de plats niçois. Elle me proposa quelques jours plus tard un menu dont voici le déroulé : en entrée un peu de porchetta qui est un cochon de lait empli d’abats et d’herbe. Il s’agit d’une sorte de pâté absolument excellent, arrosé d’un petit vin rosé des hauteurs de Bellet au loin dans la campagne. En entrée, elle me servit de petits farcis niçois (oignons, tomates, aubergines, courgettes avec une farce à base de viande et de blettes). En plat principal, une daube aux carottes avec des pâtes fraiches. En fromage une tome des montagnes et enfin en dessert de la tourte de bléa qui est une tarte composée de blettes qui semble être la base de l’alimentation niçoise, de pignons, de pommes rainettes et probablement d’autres ingrédients. Quel excellent repas. ! Cela faisait longtemps que je ne me sentais aussi repus. Je décidais alors de faire un petit somme à l’ombre de la tonnelle de la maison.
Je pris ensuite l’habitude lorsque je revenais à Nice d’inviter quelques convives chez moi pour un repas typiquement niçois.
 
1912
Je me promenais il y a quelques jours du côté du Vieux-Nice. Je vais rarement dans ce lieu si étroit et si mal famé où l’on trouve de nombreuses boutiques et où vous êtes houspillé ou agressé de tous les côtés. J’entendis des cris au coin de la place Rossetti et je m’approchais. De nombreuses personnes, surtout des hommes se tenaient là et criaient en levant une main et montrant un ou plusieurs doigts, l’autre main, étant cachée derrière le dos, tout en énonçant ce qui semblait être des chiffres. Je suis resté un moment à les regarder. C’était plutôt exotique et ils semblaient complètement passionnés. Je me suis pris au jeu, mais je ne crois pas avoir bien compris les règles. J’en ai parlé le soir dans les salons de Mme De Périole, mais personne ne semblait connaître ces étranges coutumes.
 
5 mars 1912
En villégiature à Nice pour quelques mois, M. Mounier, l’aimable consul des Pays-Bas m’a parlé de tableaux exceptionnels exposé au Monastère de Cimiez. Je m’étais déjà rendu à Cimiez à l’occasion de la fête des Mais, mais je ne m’étais jamais aventuré aussi loin.
Il faisait beau avec ce ciel bleu azur si propre à Nice et qu’on ne trouve qu’en hiver. Je décider de cheminer à pied et commençais à grimper le long des sentiers qui parcourent la colline à travers la campagne. Les amandiers étaient en fleurs et l’air pur embaumait de mille parfums. Les arbres croulaient sous les oranges et les citrons. Quel merveilleux spectacle.
J’arrivais au Monastère de Cimiez qui me sembla de premier abord imposant et entrais dans la chapelle du monastère. Le contraste entre la luminosité de l’extérieur et l’ombre me saisit. Je fus enveloppé par une douce fumée et un parfum mêlant la cire fondue des bougies et l’encens. Je m’approchais du chœur de l’église et levais les yeux sur le retable « la crucifixion », tableau réalisé par Ludovic Bréa.
M. Auguste Pégurier, artiste peintre et fin connaisseur de l’art niçois m’avait indiqué qu’il s’agissait d’un peintre primitif niçois ayant exercé son art de 1475 à 1516.
Quelles admirables couleurs ! On y voir le christ en croix entouré de Marie très affectée, de Marie-Madeleine,ainsi qu’un certain nombre de personnage en lien avec la bible. Leurs visages sont marqués par la douleur et la désolation. Saint François d’Assise, lève ses mains stigmatisées. Le pénitent Jérôme frappe sa poitrine d’un galet. Tout est rouge sang, vert, blanc et or.
Au deuxième plan, on distingue la ville de Jérusalem et au dernier plan, il me semble reconnaitre les montagnes alpines sur un fond Azur. Le drapé des robes et des toges est remarquable ainsi que le contraste entre les différentes couleurs qui paraissent lumineuses.
A droite un deuxième tableau représente Jésus descendu de la croix sur les genoux de sa mère. Celle-ci prie avec ferveur. De part et d’autre, Saint Martin partageant son manteau avec un pauvre, Sainte Catherine portant la roue et l’épée, attributs de son supplice. La richesse de leurs vêtements contraste avec les couleurs de deuil de la Vierge.
Le fond d’or, symbole de la perfection unit les trois panneaux,
Les cloches sonnaient déjà les vêpres. Il était temps de retourner en ville.
Je laissais derrière moi ces merveilles pour rejoindre la route en passant par l’oliveraie.

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Rédigé par Brigitte

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Publié le 21 Février 2024

– J’ai aimé l’Irlande, l’Allemagne, la Belgique, ou du moins, ce que nous en avons vu. Des pays intéressants, des peuples qui le sont tout autant, mais, curieusement, dans les pays méditerranéens, je me sens chez moi, alors que je suis née et j’ai grandi dans le nord de la France. Curieux, non ? Ce devrait être l’inverse...
Laura, pensive, se remémore son voyage, analyse ses impressions. Pierre sourit.
– Va comprendre… peut-être dans une vie antérieure, tu vivais au bord de la Méditerranée… ou alors, c’est parce que tu m’aimes et tu n’envisages pas une autre vie qu’ici, dans mes bras, répond-il en la soulevant pour l’emporter dans la chambre.
 
Laissons-les à leurs affaires et revenons un peu plus tard…
 
Pierre s’est endormi, comme souvent après l’amour. Laura le regarde. Il est si beau, je l’aime tant… oui, vivre ici avec lui… une vie antérieure… ?
Laura bascule. Vie antérieure, vie antérieure... Deux vocables chuchotés par une voix intérieure... antérieure ? Un souvenir ténu de ce que j'ai dû être... je ne sais pas trop... Patience, ça se précise…
 
Je suis Catarina, non, pas Catarina Segurane, non, Catarina, fille d'Italie, pauvre d'entre les pauvres. Quand j'étais enfant, pour aider les parents à gagner quatre sous, je ne suis pas allée à l'école. Je ne sais ni lire, ni écrire. Je travaille dans les rizières avec d'autres. Sono una mondina. Des journées entières, l'eau jusqu'aux genoux, pieds nus, le dos plié, noué de fatigue. Pour éviter les piqûres d'insectes, les brûlures d'un soleil trop dur, je cache tête et cou sous un foulard et un chapeau à large bord. Chaleur, labeur pénible, exploitée, peu payée... un jour j'en ai eu assez. Avec les copines, on s'est regroupées en ligue contre les patrons. On s'est battues pour nos droits, pour une vie décente et on a gagné ! C'était en... je ne sais plus. Catarina se fond dans la rizière et déjà un autre visage surgit : Antonia...
 
Antonia, drapée dans sa toge antique raconte : j'ai une vie agréable, confortable, auprès de ce riche époux, négociant en huile. Nous possédons une villa sur la colline, entourée d'oliviers, à Cemenelum. Elle est bien située, rien n'accroche le regard. Il coule sans heurts sur le paysage : d'abord, juste au-dessous de nous, sur la ville, puis sur les vignes, les prés, les cultures, et plus bas, au loin, sur le rivage, sur Nikaïa qui accueille les barques des pêcheurs. Ensuite, du bleu jusqu'à l'horizon, du bleu partout. Et du soleil. La villa est parfaite pour inviter, conclure des affaires. Nous recevons des personnes de haut rang pour des fêtes privées très prisées. Lyre, cithare, repas raffiné, c'est le festin des sens. Nos esclaves, bien traités, nous sont fidèles ; ils assurent un service sans défaut. Que la vie est douce dans ce beau pays !
Je vais parfois à des spectacles dans l’arène. J'ai une place réservée, je fais partie des notables de la cité. Aujourd'hui, après les gladiateurs, il y aura les chrétiens contre les lions. Plutôt cruel, j'en conviens. Ils le cherchent aussi, avec leur Dieu unique ! Jupiter, Saturne, Vénus et tous les autres n'approuvent pas cette nouvelle religion. J'ai peur qu'ils ne soient très en colère. Et la colère de Jupiter, avec sa foudre et ses éclairs, cause des ravages terribles dans nos oliviers. Alors, pour éviter ce désastre, je vais au spectacle, je regarde les lions dévorer les chrétiens dans l'arène. Pour que Jupiter, Saturne, Vénus et tous les autres continuent à briller au ciel de la nuit.
 
La nuit... La nuit dissout Antonia, ne laisse que les astres. Seule dans le silence, plurielle dans la conscience, Laura revient d'un voyage étourdissant. Par la fenêtre ouverte, Jupiter, Saturne, Vénus scintillent, et les étoiles balisent les routes perdues…
 

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Rédigé par Mado

Publié dans #Patrimoine & Méditerranée

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