reves

Publié le 24 Mars 2021

Page de couverture réalisée par Hervé Farcy sur un tableau de John William Waterhouse intitulé ‘‘Psyché ouvrant la boîte dorée’’

Page de couverture réalisée par Hervé Farcy sur un tableau de John William Waterhouse intitulé ‘‘Psyché ouvrant la boîte dorée’’

 

PRÉFACE

 

A la rentrée de septembre 2020, on croyait pandémie et confinement terminés.

Pour oublier ces épreuves, nous avons choisi ‘‘le Rêve’’ pour thème de ce recueil.

Mais le virus nous a rattrapés. L’atelier s’est interrompu à nouveau suite au confinement d’octobre 2020 et les rêves s’en sont allés…

Heureusement, quelques-uns ont aboli la distanciation sociale en rejoignant, par les voies virtuelles, ceux rédigés en atelier. Ils sont ici à présent, exposés dans les divers musées du Rêve.

D’autres, épars, se sont rassemblés en file indienne derrière les musées.

Tous se promènent en onirisme, délirent en utopie, paniquent en cauchemar, espèrent vivre leurs rêves et vagabondent en rêveries… inaltérables, invincibles refuges.

Entrez avec nous dans le monde chimérique, suivez-nous sur les chemins enchantés où l’impossible ne l’est plus, où l’on se perd pour mieux se retrouver..

 

Ci- dessous, le lien pour retrouver tous les ateliers et les textes qui en sont issus :

 

Là, le lien pour accéder au recueil en ligne :

https://fr.calameo.com/read/00647536607523023037b

 

 

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Publié le 4 Janvier 2021

« La substance dont les rêves sont faits... »  de John Anster Christian Fitzgerald

« La substance dont les rêves sont faits... » de John Anster Christian Fitzgerald

Nous sommes de cette étoffe sur laquelle naissent les rêves, et notre petite vie est entourée de sommeil.

Willian Shakespeare

Onirisme, utopie, cauchemar, vie de rêve, rêverie, jusqu’à la construction d’un musée du Rêve...

 

C'est le menu de 2020...  à suivre..

 

 

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LES ATELIERS

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LES TEXTES

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LES TEXTES HORS ATELIER...

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Publié le 3 Janvier 2021

Rédigé par Atelier Ecriture

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Publié le 3 Janvier 2021

 

Une jarre magique.

Une Boîte à rêves, aux yeux bridés.

Un refuge octogonal à fleurs striées, codées, rangées.

Trop petite pour être honnête. À ne pas mettre entre toutes les mains.

Une boîte volée au détour d'un sentier. On a volé les rêves enfouis sous l'oreiller. Un rêve avec de beaux atours. Un rêve de papier mâché, qui s'envole en fumée. Dans la boîte de Pandore, cadeau de Jupiter, collecteur de nuages. Les vices du monde prennent forme et déambulent. Le voleur y a laissé son âme : une fourmi porteuse de charme.

Anty-girl s'éveille quand s'ouvre le couvercle. Et te scrute perplexe en sautant dans ta paume. Une paume un peu moite qui dit ton émoi..

La fourmi gisait dans le rêve du voleur… Elle rêve d'embraser le monde.. et trouve ses congénères à l' œuvre, creusant des galeries, rêve d'infini, des milliers de synapses dans le rêve du dormeur.

Comme dans un film, la toupie tourne, hésite entre rêve et réalité.

La boîte se fige, devient jarre, ou bien carafe. Sous l'égide de Jupiter.

Tu laisses tes doigts caresser le relief. La Boîte a brisé ton rêve en voulant l'abriter.

Tu resserres ta pensée.

Un génie sort de la jarre ...mirage ou reflet ? Prisonnier d'une cage de verre.

Toi.. le piège du circuit fermé. Une boîte à vœux pieux. Tu veux glisser ..

Le voleur a dû faire bien du chemin pour qu'elle soit si légère et si dense à la fois.

Et les rêves malins s’envolent en une clameur obscure.

L'essence de la croyance.. ou la magie des mots.

Pandora n'en a cure.

Elle rêve de ses aïeux. Ou plutôt de ses aïeules. L'une en particulier, déjà dénigrée par ses pairs..

Une histoire de ver dans le fruit, un serpent malicieux.. et la curiosité. Comme si c'était un péché.

Tombée du ciel par soif de savoir.

L'épopée du verbe.

L'atterrissage sur Terre, Gaïa la bien nommée.. encore une femme.

Pandora se réjouit d'être faite de terre et d'eau. La terre mère.

La Terre source de vie, de joie et de peine. Une nature hybride.

La fourmi quant à elle est déjà repartie, inventant sans un bruit de nouvelles galaxies.

Le dernier rêve en boîte attend.. nouvel espoir. Espoir ou bien.. Attente ?

Comme une palette informe, un génie Créateur.

 

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Rédigé par Nadine

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Publié le 3 Janvier 2021

Au pays des rêves dorés, Alex vit dans un nuage. Pas dessus, non… Iel a le vertige et n'ose pas regarder ailleurs, le bas, le haut, tout ça lui fait peur. Alex voyage, juste à l'intérieur. Il est beau son nuage, il est rond, il est doux, violet, et il est mobile.. Alex le fait bouger grâce à son corps. Iel saute, se lève, se couche, court les yeux fermés.. le nuage balance et suit son geste, se lance à l'assaut des voies lactées.

Alex est connecté. Les ondes cérébrales ont supplanté la 5G, mise à bas suite aux dérives du climat. Le climat.. voilà le vrai débat.

Les nuages s'amoncellent sur une terre en surchauffe, et menacent de se répandre sans limite, voire de s'agglomérer.

Alex est bien en peine. Dur de rester solitaire à survoler le monde.. sortir de la bulle cotonneuse, ouatée.

Aller à la rencontre.

Alex est jeune. Depuis longtemps, très longtemps.

Ce jour il se lève un peu gauche, décidé à s'ouvrir. Pupilles encore voilée par le sommeil, il fait le premier pas. Sur terre. Ou bien dessous. Il ne sait pas encore. Il suit l'ombre colorée qui le précède et l'accompagne, frivole et curieuse. Une ombre chamarrée aux couleurs de ses humeurs, chatoyante comme le lit d'un fleuve qui serpente et s'égare sans souci de savoir.

Fleuve de Vie.. la mémoire de l'oubli.

L'ombre le porte aux confins du royaume des Jeux. Il y rencontre Mary, l'enfant penchée, dont le corps incliné gîte sur le côté, comme habité d'une force occulte, une pesanteur insoumise. Une attraction peu commune.

Marie questionne l'ombre d'Alex.. trop vivante pour être honnête. L'ombre qui marche..

Alex est bouche bée devant l'altérité.

Il se penche pour lui prendre la main, l'entraîne sur le lit du fleuve, qui devient labyrinthe. D'abord sous forme de marelle, avec nef et transept, avant d'atteindre le chœur.

Épreuve difficile pour une ombre qui marche et un corps qui penche.

Marelle d'éternité, miroir de Dédale.

Sous leurs pieds les arcanes du tarot égyptien. Surgit une momie vomie du passé, qui les scrute d'un œil vif. Geste furtif.

Alex s'éveille à l'envers, un peu plus jeune encore. La peau fripée, un relent de fumée, une fragrance citronnée.

Alex n'est pas pressé, il observe sans sourciller une boussole dont l'aiguille le fascine. Alex est rieur.. peut-être un peu meilleur.

Le soleil tapageur s'est échoué sur la glaise. Des torrents de boue.. les veines de la planète. Il faut calmer la braise, injecter l'antidote.

Un nuage noir illumine le ciel, quand surgit du Styx une horde d'oiseaux au corps papillon. Un battement d'ailes et tout se noie.

Alex oublie son nom. Le rêve de l'amnésie choisie. Il éclot à la vie, ressent la faim dénuée d'entrailles, épouse le masque neutre du fantôme qui se meut. L'évanouissement du loup.

Il est maintenant Peter, éternel adulescent. Il se joue des faveurs comme des calomnies. Plus cigale que fourmi.. en lutte contre l'ennui.

L'ombre incandescente de son histoire se mire et s'infiltre dans les veines du fleuve.. résilience. Reflets multiples au creux de sa pupille, fluctuant au fil du Flot.

Peter ou l'Éternel absent.

Prendre le temps de ne pas en perdre.

Il fouille sa poche, extrait l'arcane du bout des doigts. Le bateleur, annonce du chemin. Dépose la protection exosquelette.​ ​ S'exposer ou périr..

Endormi au creux des vagues, il rêve la multitude au sourire figé. Face à lui, l'échiquier bicolore prend vie. Fou, dame ou cavalier, chaque pièce comme une énigme.

Il est cyborg animé, démiurge d'une terraformation. Nouveau monde qui s'efface à son insu, palimpseste sur vélin froissé. Les diodes clignotent et s'amenuisent. Errance nouvelle.

La terre, une carte balisée où souffle Eole, ventilo suprême de la fusion divine. Peter tente en vain d'inverser la semelle de ses bottes magiques.. il somnambule une marche à reculons, divergence plaisante et salvatrice, et sème l'essense du cédrat sur l'écran noir du passé.

La mémoire est empreinte de vie, et voyage dans le temps.

 

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Rédigé par Nadine

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Publié le 3 Janvier 2021

Un pavé dans une mare trouble..

L’oeil figé à l'affût d’une feuille d’arbre frémissante, Jean caressait le cuir ocre du fauteuil cabriolet.

Une absence soudain, envahissante.

Cet agenda grisonnant, qu'il venait de mettre au jour en rangeant. Un désir récent de trier, vider, désencombrer son espace réduit.

Tourner la page, faire un trait, ouvrir de nouveaux horizons.

Offrir un espace vierge. Rêver peut-être.

A tâtons au fond du tiroir, ses doigts curieux avaient saisi un carnet Moleskine noir, usé par le temps, et dont l'éclat terni semblait le narguer.

Le temps qui passe..

Il l'avait saisi d'une main fiévreuse.. Un coup au cœur.

Les pages noircies d'une encre fine et résolue. Son regard s'était troublé.

 

Il flottait maintenant à la surface d'une eau profonde.

En quête d'une bouée. Survoler, ou s'échouer.

Les pages se brouillaient à nouveau, se chevauchaient parfois.

Les balades dans le bois de Vincennes, le bois d'avant les naturistes. Le vélo sur les allées ombragées, au bord de la rivière des Minimes, sous la surveillance maternelle. Les cygnes du lac Daumesnil, majestueux, solitaires, venant picorer sur les berges d'un air hautain. Le clapotis des barques sur l'eau, près de la grotte.

Un voyage dans le temps, bardé de trous noirs, illuminé de quelques quasars.

Les séances de Monopoly dans le salon obscur.

Un sourire sur ses lèvres closes.

Ce goût de courir les yeux fermés, la nuit, au risque d'une chute...

Et les cours de lecture en cuisine, la mère comme institutrice, plus ou moins patiente.

Les pages se tournent, le manège s’accélère… Comme à la Foire du Trône. La course au trésor avec le cousin si proche... aujourd'hui disparu des radars.

Le train fantôme poursuit sa route.

Un carnet ajouré. Des trous qui se bousculent dans sa tête, en orbite autour du silence... convenu. Trou noir dont la force gravitationnelle l'entraîne au plus profond de sa conscience. Un terrain en friche.

Jean trinque face à son miroir. Un visage inconnu qui l’observe, lui sourit, l'entraîne dans une danse effrénée. À qui est cette moustache ?

Il traverse, court, s'enfuit.

Retrouver l'encre, écrire à nouveau, tracer le passé, redorer le futur.

Il caresse l'appendice pileux sur sa lèvre supérieure.

Mais qui a eu cette idée ? Pas moi en tout cas... où est le rasoir ?

Et pourquoi cette image, ce duo léger qui batifole... une femme brune élancée, joyeuse, un homme jeune au regard timide, fourbu... L'image est floue, comme une brume derrière un feu de joie, elle vacille, s'imprègne d'alcool, se déchire en un

éclair.

Ce bourdonnement dans les oreilles. Des acouphènes subits, intrusifs.

Il prend sa tête dans ses mains, la secoue pour en chasser le venin. Puis abandonne, et laisse couler ses larmes. Se laisse glisser. Une force obscure, des bribes mémorielles en flash.

Les pages arrachées. Par ses mains, frénétiques. Oublier.

Un sourire à nouveau, une flamme dans le regard. Le café des poètes.Emma est face à lui.

Dégustant patiemment sa crème préférée. Elle lui tend un parchemin ridé, la trame d’une éphémère partition. Tandis que s’élève vers ses narines un bouquet de flaveurs boisées, suaves et sauvages à la fois, le bouquet des essences perdues, ce jus amer et tendre où danse à jamais le grand cygne du Lac.

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Rédigé par Nadine

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Publié le 2 Janvier 2021

Le Musée du Rêve de Louis s'ouvre, dans le premier texte ci-dessous, sur cette phrase :

Il faut être optimiste pour rester optimiste.

Un envol de rêves suit...

... qui nous mène, dans le texte ci-dessous, jusqu'à cette phrase :

En début de cette année 2021,

il nous faudra beaucoup d’optimisme pour rester optimistes.

MUSÉE DU RÊVE

 

Alors que ma muse s'amuse dans ce musée, moi je ruse et j'accuse l'immobilité.

 

SYMPTÔMES

 

Je me dissous dans un flou

Tout à côté de mes pompes,

M'accroche à la raison

Car la raison compte,

Conte de la déraison,

Ce récit en est le clou.

 

C'est dans le vague que je rame,

Ressac au bord de mon âme,

Mirage en pleine métropole .

Mélange sournois de deux pôles,

 

Pollution de mon esprit.

 

Aussi lorsque je bascule

Du concret dans l'illusion,

Au deuxième degré je calcule,

Le présent ne vient qu'en second.

Je me sens ridicule,

Plus d'équilibre, plus de raison.

Ma raison déambule,

Mon ego libre en mutation.

________________________________________________

 

RET0UR EN AVANT

 

J'évolue dans mon rêve

Mais la nuit s'achève.

Mon rêve en suspend

Finit le printemps.

Fermons les yeux,

Bienheureux.

_____________________________________________

 

La planète est un musée du rêve sans frontière.

 

Comment parler encore de rêve ? Je me sens étrillé, dans une machine à laver, sur le mode essorage. Tari, séché je suis. S'il me restait quelques idées elles sont parties avec l'eau de vidange. Entortillé dans un drap blanc, immaculé : un suaire ! Serais-je Jésus ? Voilà que je blasphème ! Je me dépêche de me libérer mais le hublot ne s'ouvre pas. Mon Dieu je vous prie, sortez-moi de là ! Dieu qui ne m'en veut pas me répond : « Je ne suis pas plombier mais j'ouvre. » L'eau m'inonde la salle de bain, l'essorage n'était pas terminé. Je me retrouve nu, âme en peine, dérivant, à la recherche de... de quoi ? Une serviette bon Dieu ! « Ne m'emmerde plus pour des broutilles ! me répond-il, je suis en vidéo conférence avec Trump et Poutine, ils commencent à me les chauffer tous les deux. - Je sais, c'est embêtant, mais pas autant qu'une salle de bain inondée ! »

Pendant ce temps-là, la Méditerranée, qui s'étend tout en bas, me fait un pied de nez. Elle s'étale immobile et sans faim car c'est l'heure de la sieste. Je rejoins mon pont suspendu à rien, au-dessus de Gênes. La lune à son côté, ronde, énorme, entame son ascension, hâlée, bien que resplendissante, par une habitude plus que millénaire. Je rêve d'un rêve que j'ai déjà fait. Une femme infidèle que je veux oublier. A cause d'elle je me tire à tire d'ailes. Un passage sur Roncevaux, et adieu bœufs, vaches et veaux . Les immigrés se sont installés dans un endroit retiré qu'ils grignotent de journées en soirées. Même dans les rêves je nostalgise par moment, je me remémore des passages de poèmes écrit modestement à petits mots.

 

Mes rêves utopiques

Longtemps je les ai crus,

M'ont toujours fait la nique,

J'en suis vraiment déçu.

Je veux encore y croire

Malgré tous mes déboires,

Et boire jusqu'à la lie

Le vin pour que j'oublie.

 

 

Je rêve en pointillés, en point-virgules. Je reviens sur des séquences floutées, ressenties, comme si je rêvais d'un rêve déjà rêvé. Le rêve peut être prémonitoire, je ne serais pas étonné d'aller me promener près de cours d'eau, de rivages, zigzaguer entre des huttes d'indiens, des indiens géants lapant du lait dans de grands bols, et plus loin des tournesols. J’arrête ma navette au-dessus d'un endroit béni des Dieux. J'ai l'impression de rêver à des rêves que j'ai déjà faits. Un cygne me fait signe comme à un ami. La terre est grasse en Camargue, le riz ici n'est pas asthmatique, il mûrit, il nargue les récoltes d'autres pays. Croyant avoir des ailes, je me lance hors de ma capsule. Les ailes c'était dans un autre rêve. De plus en plus vite je bascule dans un néant, je capitule en m'écrasant. Patatras, rien de cassé, je suis anéanti à coté de mon lit. Délaissant toutes les péripéties, je souris à la vie, m’apercevant à mes dépens, que tous ces rêves cumulés, n'en étaient qu'un, prolongé.

En début de cette année 2021, il nous faudra beaucoup d’optimisme pour rester optimistes.

 

Louis Nardi

 

 

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Rédigé par Louis

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Publié le 31 Décembre 2020

Il était une fois..

Un jardin luxuriant dont la végétation très dense abritait, sans toutefois l'occulter, un trésor de fraîcheur et de fruits variés.

Notre héroïne se poudre le nez face à une psyché duelle qui la laisse perplexe. Quel est donc ce profil inconnu qui s'agite en son dos tel un masque intérieur ? Elle, est Ève en même temps qu'Adam.

Archétype androgyne de la malice divine.

L'errance nonchalante dans la touffeur végétale ne parvient pas à voiler l'ennui qui s'installe.

Le Ciel trop clément.. Ternissure de l'éternité. La plénitude du Plérôme confine à l'apathie..

Eve se met en quête.

Serait-ce ferment de frivolité.. Eve se plaît à flâner dans les méandres du labyrinthe végétal qui l'entoure.

Végane avant l'heure, une faim insatiable la pousse à grappiller les baies qui passent à sa portée. Elle se pique aux ronces de la curiosité, lève les yeux pour cueillir nouveauté.

Un fruit rond et dodu attire son attention… Naïve Danaïde dénuée de suspicion. Juché nonchalamment sur son épaule gauche, Hatid la met en garde.

Un ver est dans le fruit.

Elle n'en a cure.. elle veut s'émanciper de ses angelots qui frisent l'ingérence. Et goûterait volontiers aux protéines vitaminées. Pourtant son corps semble hésitant. Quand surgit soudainement un sinueux serpent, qui se glisse en silence vers le fruit du désir. Eve outrée ne peut qu'interpeller son concurrent.

Hippocrate, s'il te plaît... J'étais là avant toi !

Ingénue que tu es... Mes aïeux rampaient sur terre bien avant les bipèdes.. quelle est donc ta frayeur ?

Une voix tierce intervient dans les airs. C'est l'archange Michel, psychopompe de son état, éveillé de sa sieste par les deux locuteurs. Son savoir mémoriel contient en son sein.. once de misogynie.

Eve ma fille.. pour l'amour de Dieu ! Tu sais qu'il faut garder silence en cette éternité ! La parole est source de fatuité, mieux vaut la préserver..

Le trouble est jeté. Eve est désorientée.

Passant son chemin elle suit ses sens, qui la guident sous la futaie vers une zone de lumière. Là siège Newton en grave expérience. Et voilà qu'une douce Pink Lady lui tombe dans la paume sans même qu'elle y prenne garde.

C'est au tour d'Iblis de se dresser face à elle. L'ange déchu, l'essence du refus. Elle n'en n'a cure. Elle danse et se pavane, reine de son labyrinthe végétal..

Eve croque la pomme.

Une tornade divine la ramène au réel.

Un vol d'hirondelles, de passereaux, de linottes écervelées.. sans compter quelques rongeurs ou lézards désarticulés. C'est la chute céleste, vitale.

Eve est aux anges, elle rêve..

Une vie nouvelle pleine de péripéties.

Des joies, des peines, des sourires, des obstacles, des vices et des vertus, des risques à courir, des tabous à souffler…

La rencontre d'entités étonnantes, des âmes tourmentées, des corps déchirés.. elle les côtoie, ils la touchent.. Une faim sans fond.. une vie va-t-elle suffire ? Elle se promet d'inscrire l'ascenseur social comme thème d'un prochain débat. Loin d'elle tout prosélytisme.

Tomber c'est humain, se relever c'est divin.

Néanmoins, elle le sait.. l'éternité c'est long, surtout à la fin. Et puis entre deux maux, il faut savoir choisir le moindre.

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Rédigé par Nadine

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Publié le 31 Décembre 2020

Rédigé par Atelier Ecriture

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Publié le 31 Décembre 2020

Au début était le Verbe..

On nous dit tout d'abord que le monde est bleu pur

comme l'abîme de ses yeux..

Puis, que l'air est vicié,

qu'il faut nous protéger.

On vit alors les rues se clarifier

Et quelques gus se déguiser..

Carnaval remisé

dans les langes du passé,

Sauf pour grosse tête

à la mine frelatée.

Un dépôt provisoire en logement saturé..

Laisser libre une gouttelette

Liberté surveillée.

On écrit on chante,

on danse de Chambrée,

Tandis qu'autour de nous l'air se raréfie.

Difficile de se perdre,

Sur chemin atrophié...

Les parcs se désolent,

les oiseaux qui rigolent

Mise au ban des penauds déconfits.

On va purifier l'air, rajeunir l'atmosphère..

Cuisiner a parte, un ragoût mijoté.

On va bien rigoler.

On se déguise en sac poubelle pour picoler,

en bouée balise pour se baigner.

Une note parfois un peu salée..

Des musiciens fragmentés divisés fractionnés,

Pour jouer de concert, émotion bien cadrée.

On numérise à satiété,

volupté calfeutrée,

Et le printemps rugit

des bourgeons qui fleurissent.

On encense la Libé.. la sortie l'envolée,

Retour aux ateliers,

les premiers de corvée..

Un tissu sur le nez, respirer en apnée..

Et les toisons touffues dispensées de tonsure..

Inspirer nez bouché,

expirer sans un mot..

Les yeux apeurés..

On nous dit qu'il faut nous contrôler.

Frontière bouclée bâclée.. en pointillé.

Carnaval des animaux,

Symphonie pathétique..

À trop vouloir se distancier,

On a fini par s'esquiver.

Un rêve aseptisé, Orwell revisité.

Plus de laine sur le dos..

Continuer les abdos !

Troc de Quiches

au plus haut du Cénacle.

Plus de peur que d'envie,

Le rêve d'une chère dynastie,

une équipe qui gagne..

On susurre traitement,

D'aucuns pensent émolument..

Savoir ce qu'est la vie,

Et distancier la mort .

On nous aurait menti ?

Menés au bout du nez ?

Étain et d'Or ..

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Rédigé par Nadine

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