lire pour ecrire

Publié le 18 Mai 2019

Edward Hopper

Edward Hopper

Le plaisir de la lecture entraîne le lecteur dans l’histoire. Focalisé sur les aventures des personnages, il se perd dans les péripéties.

Pour améliorer son écriture, un autre genre de lecture est souhaitable : lire comme un écrivain, en prenant du recul et en analysant comment le texte tient en haleine, provoque l’émotion... ou en relevant ses imperfections, exercice très profitable !

Cette lecture peut se faire sur un roman, bien sûr, mais aussi sur une nouvelle.

 

Voici les critères propres à la nouvelle qu’il convient d’évaluer :

 

L’ÉCRITURE

La qualité de l’écriture est essentielle.

L’auteur a-t-il évité les pièges courants comme les répétitions, redondances, clichés, abus d’adverbes, d’adjectifs, de conjonctions, lourdeurs, fautes d’orthographe ou de syntaxe, ponctuation inadéquate, etc... ?

L’écriture doit être fluide, simple, équilibrée, plaisante à lire.

Notez les phrases et les mots intéressants, les métaphores ou comparaisons originales qui peuvent déclencher des idées pour vos futurs textes.

 

LA CONSTRUCTION

Classique ou pas, elle doit être cohérente, avec un titre accrocheur, des personnages crédibles, un vocabulaire bien choisi. Les situations et le cadre (lieu et temps) sont parfaitement intégrés dans l’histoire.

Le texte doit présenter une harmonie, une unité.

Analysez les rebondissements, comment l’intrigue est amenée, quelles sont les techniques utilisées pour attirer le lecteur.

 

L’UNIVERS FICTIF

Évaluez l’idée : étonnante, originale, exploitée pour évoluer de manière cohérente, surprenante. Les personnages principaux sont-ils bien cernés ?

 

LE COUP DE CŒUR

C’est l'impression qui reste après la lecture. Un texte fluide, original, juste, crée une véritable émotion contrairement à un texte faible, trop mécanique et attendu, ou peu crédible.

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Ci-dessous une grille d'évaluation en fonction des critères propres à la nouvelle.

Cliquer dessus pour l'agrandir.

LIRE POUR ÉCRIRE

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Pour la lecture d’un roman, voir le lien ci-dessous :

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LES ATELIERS

 

Atelier n°1 :

Atelier n°2 :

Atelier n°3 :

Atelier n°4 :

Atelier n°5 :

Atelier n°6 :

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LES TEXTES

Atelier n°2 :

Atelier n°3 :

Atelier n°4 :

Atelier n°5

Atelier n°6

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Rédigé par Atelier Ecriture

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Publié le 16 Mai 2019

ATELIER n°6

 

Evaluation de la nouvelle, analyse du temps du récit :

 

LA PAGE 47

Pierre-Émile Bisbal

LA PAGE 47

Maman prépare ma valise. Une valise en plastique vert avec une fermeture Éclair qui court sur trois côtés. En rangeant les vêtements, elle essaye d’avoir un air détaché comme si ce qui se prépare ne présente pas d’importance particulière. Mon père se tient à ses côtés. Lui aussi affiche une attitude trop détendue pour être naturelle. Maman me dit :
  « Pierre-Émile, écoute, c’est important. Dans cette enveloppe, j’ai mis de l’argent. Je la cache dans ton pull bleu. Quand tu arriveras à Port-Vendres, si pépé et mémé ne sont pas à la descente du bateau, demande à la dame qui t’accompagne de te mettre dans un taxi pour Amélie-les-Bains. Les sous, c’est pour le taxi. »
  Sur une jolie enveloppe prévue pour une carte de fête est écrit : M. et Mme Bisbal Pierre, chez Mme Ferrer, Avenue du Général de Gaulle (Face au garage Cedo) – Amélie-les-Bains (P.O).
  Je reconnais la calligraphie appliquée de mon père. Maman va fermer la valise. Je crie :
  « Faut mettre le livre que je suis en train de lire ! »
  Je quitte la chambre de mes parents, cavale dans le couloir et rentre dans mon salon de lecture, c’est-à-dire la chambre de ma grand-mère Ascension. Elle est assise sur son lit. Elle pleure en silence. Mon livre est à côté d’elle. Je fais semblant de ne pas remarquer ses larmes pour ne pas en faire couler davantage. Je sais bien ce qui se passe. Je pars seul car mes parents veulent me soustraire au danger qui enveloppe nos vies. Bab-El-oued vient de subir un bouclage de plusieurs jours, une guerre en miniature. Mon père, comme tous les hommes du quartier, a dû suivre les militaires venus le chercher à la maison.
  « Ce ne sera pas long, a dit un soldat à maman. Juste le temps d’une vérification d’identité. »
  Pendant plusieurs jours, nous avons été sans nouvelles de papa. Après son départ, l’angoisse a englué notre petit appartement de l’avenue de la Bouzaréah. Et puis mon père est revenu. Il m’a simplement demandé si j’avais été sage avec maman et mémé, comme pour vérifier si j’étais capable de tenir mon rôle quand les choses prennent une vilaine tournure.
  Je retourne à la valise, le livre au bout de mon bras tendu. J’ai fait une petite corne à la page que je lisais.
  « Mais c’est un livre de la bibliothèque ! », remarque maman.
  Je réponds que oui, mais que ce n’est pas grave. La bibliothèque de la rue Leroux est fermée. Je rapporterai le livre quand je reviendrai. Je dis la chose crânement. Je soutiens le regard de ma mère. Moi aussi, je joue le jeu. Le jeu de celui qui croit partir en vacances et qui ne se doute de rien. C’est également mon devoir de les rassurer tous. La valise verte avale le livre.
 
  Je suis parti. Ce voyage, beaucoup l’ont fait. Au troisième pont, allongé sur un transat à la toile maculée, éclairé par une lumière électrique indigente, abruti par le bruit constant des machines, respirant les remugles aigres de vomis, les relents de mazout, les odeurs écœurantes des voyageurs entassés. Mes grands-parents m’attendaient au débarcadère. Dommage, je n’ai pas eu besoin de sortir l’argent de sa cachette pour vivre l’aventure du taxi à prendre seul.
  Sitôt arrivé et ma valise défaite, j’ai replongé dans mon livre. Sa lecture s’est achevée à Amélie-les-Bains, paisible village de curistes dans les Pyrénées-Orientales. Petite cité catalane sans attentat, sans déflagration de bombe, sans sirène stridente, sans décompte macabre de victimes, sans inquiétude au moindre retard d’un membre de la famille, sans mort sur le trottoir avec, comme je l’ai vu, un suaire improvisé constitué d’un exemplaire de L’Écho d’Alger dont les pages imbibées de sang se plaquaient sur le corps. Dissimulé à la vue des passants, le cadavre n’existait plus. Un homme pressé ne contourna pas la victime et l’enjamba d’une large foulée blasphématoire.
  Les années se sont accrochées les unes aux autres et ont fait défiler le temps, mais je possède toujours ce livre emporté d’Algérie. Ce n’est pas un larcin que de l’avoir conservé, à qui aurais-je pu le rendre ? Au cours de mes nombreux déménagements, il m’est arrivé de croire à sa perte mais, à chaque fois, le petit bouquin à la couverture jaune est réapparu. Il est devenu plus qu’un livre, c’est un témoin. Sur une des premières pages, deux cachets à l’encre violette déclinent son identité. Un petit tampon carré dit : Ville d’Alger Bibliothèque rue Pierre Leroux. Un autre, plus grand, plus officiel, se compose de deux ovales concentriques. Dans le premier ovale, il est inscrit : Ville d’Alger Bibliothèque Municipale. Dans le second, au centre, le mot Inventaire avec un nombre marqué à la main : 128 685.
  Ces tatouages administratifs appartiennent à une réalité aujourd’hui disparue. Il me serait possible de retourner sur ma terre natale. Certains l’ont fait. Arpentant les rues de leur quartier, vibrant sous l’assaut des souvenirs, submergés de bonheur et de joie. Je ne pense pas pouvoir vivre la même expérience qu’eux. Les causes et les conséquences de mon départ me l’interdisent. Elles s’intercaleraient forcément entre moi et ces retrouvailles. Elles projetteraient une ombre épaisse et froide qui voilerait le bonheur engendré par ce pèlerinage sur les lieux de mon enfance. Je ne souhaite pas vivre cette épreuve. Mes souvenirs me suffisent. Et puis, nul ne peut s’en retourner quand le chemin n’existe plus. C’est ce que me rappelle mon livre avec, comme une frontière infranchissable entre l’époque de « là-bas » et ma vie « ici », sa petite corne à la page 47.

LA PAGE 47 Pierre-Émile Bisbal

Écriture :

La page 47, ou 48, ou 50, ou celle que vous voulez, s'est échappée de son livre. Alors, pour poursuivre votre lecture, vous la réécrivez. Vous pouvez choisir un roman réel et donc, rédiger votre page en vous immisçant dans le récit, ou bien partir d'un roman fictif et utiliser analepse, ellipse, sommaire, etc... pour donner quelques indications sur l'histoire.

LES TEXTES :

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Rédigé par Atelier Ecriture

Publié dans #Lire pour écrire

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Publié le 16 Mai 2019

Je suis là sur la plage………..c’est la dernière phrase du livre que je suis entrain de lire page 11. La suite je ne la saurai jamais, les pages suivantes ont disparu emportées par le temps, lui qui transforme toute chose en poussière.

Une idée folle et si je continuais l’écriture de ce livre, l’auteur me pardonnera mon audace. Alors je me lance.

 

Je suis là sur la plage, oui mais voilà je fais quoi ? Je m’empresse de relire les 11 pages pour me remettre dans la peau du personnage. Voila ça y est, je suis un jeune niçois de 10 ans.

Je suis sur la plage car la tempête d’hier a nettoyé les galets, leur redonnant leur couleur gris vernissé et je profite du ressac pour chercher les trésors perdus de l’été. Allez, je me lance dans l’écriture.

 

Je suis là sur la plage, et au beau milieu d’un tas hétéroclite, comme un objet abandonné, un petit morceau de bois flotté que les vagues ont roulé. Sa couleur bleu attira mon regard, je le pris délicatement entre mes mains, laissant mon imaginaire d’enfant prendre la direction de mes pensées. Je l’écoutais me raconter son histoire, il faisait partie d’une de ces chaises qui font aujourd’hui la gloire de la Promenade. Il se souvenait du temps où, au soleil de l’été, elles recevaient les touristes, face au casino de la Jetée. La chaise avait pris son titre de noblesse, sa couleur bleue était son armoirie, et moyennant finance auprès d’une préposée, on pouvait s’asseoir. La vie était belle, l’été face aux embruns, l’hiver remisée dans un hangar. Ce petit bout de bois n’arrêtait pas de me parler en français et en niçois, de me conter les histoires de chaises, que la vie s’écoulait tranquille au rythme des saisons. Jusqu’à ce jour du mois de mai 1968 où sa chaise fut prise par des mains inconnues et jetée dans les flots de la Méditerranée, geste de colère. Et voilà comment elle fut emportée par les vagues de fond, roulée, brisée sur les rochers de Rauba Capeu pour à nouveau sombrer. Et c’est ainsi que lui, séparé et ballotté par les vagues, est venu s’échouer sur la plage de Castel où aujourd’hui il fit ma connaissance.

Je ne sais si l’auteur du livre avait prévu de faire parler un petit bout de bois, vestige d’une grande dame. Mais il me plaît d’imaginer qu’un enfant de 10 ans puisse inventer un dialogue entre lui et un bout de bois.

 

J’aurais pu aussi écrire : Je suis là sur la plage, je regarde les galets..

 

Ils sont les notes de la Baie des Anges

Écoutez le matin quand la vague les roule

Musique moderne aux accents étranges

Au tempo de la houle

 

Ils viennent du Var ou du Paillon

Peu importe leur origine

Du pays niçois ils ravinent

De St Martin ou de Peillon

 

Ils ont cette couleur bleu gris

D'un camaïeu d'un grand tapis

Qui se tisse avec le temps

Lorsque souffle le vent

 

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Rédigé par Bernard

Publié dans #Lire pour écrire

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Publié le 14 Mai 2019

Les yeux écarquillés, je peine à réaliser la situation. Pourtant Éric n'a jamais été aussi clair ni concis. Donc il a compris. Au moins en partie. Le principal en tout cas. Et il veut partir, s'en aller seul.

 

Ma mère est étendue sur le lit conjugal, une longue robe rouge qui descend de sa poitrine jusqu'à ses pieds. Elle a gardé ses stiletto préférés, les hauts talons qui font rêver les hommes.

Mon oncle se tient près d'elle, raide, les yeux comme des pépites. Le poing fermé jusqu'à blanchir ses doigts.

 

C'est vrai que ces derniers temps, je n'ai pas pris beaucoup de précautions pour justifier mes absences. Gary est si exigeant maintenant. Il me remplace à l'accueil pendant que je suis les clients dans leur chambre.

Au retour, un clin d'œil de connivence, je cache l'argent dans la boîte rouge, et je reprends mon poste. Lui, sifflote, joue avec son chapeau, fait claquer ses bottes, puis sort prendre l'air dans le parking du motel, affichant l'air satisfait du manager consciencieux.

 

Ce n'était pas une robe rouge.

Une couverture de sang qui lui peignait le corps et rehaussait ses charmes.

Mon oncle immobile, les mains crispées.

Tu n'as pas le droit.. tu avais promis..

Je l'entends parler à ma mère. Un ton vif, hargneux.

Mais, Ted, c'est mon mari.. je ne peux pas..

Trop tard. Il est trop tard.

 

Déjà petite.. un peu boulotte, je veux capter le regard des hommes, me mettre nue devant eux.

Voir le regard vaciller devant moi. M'offrir sans retour.

Sur les toilettes des filles, quelqu'un avait marqué :

Leïla est une nymphomane.

Ils ne savent pas.

 

Papa est absent.

Mon oncle est monté dans la chambre rejoindre ma mère. J'entends des éclats de voix, même si je suis dans la cuisine, en bas, les mains dans un pot de confiture d'oranges amères. J'ai les doigts qui collent. Je me fige quand j'entends les cris. La porte du bas qui s'ouvre. Papa...?

 

J'ai la tête vide, les yeux presque clos.

Je dois rejoindre Gary. Lui seul pourra me dire. Je crois qu'il veut partir, quitter le motel, prendre l'argent..et le large. Mon cœur dévale une pente quand je pense à lui, ma peau frémit et mes mains tremblent.

Éric, je le connais depuis toujours, on courait ensemble en sortant de l'école, il me prenait la main et souriait sans rien dire. Il était là.. c'était tout.

Un jour il m'a offert une bague, m'a dit qu'il voulait rester toujours près de moi.

 

Gary est arrivé un soir au motel. C'est un ami qui lui avait parlé de mes services aux clients. Il m'a plu, avec son accent du Texas, son allure de cow-boy, ses bottes beiges rutilantes. Je l'ai rejoint, dès que j'ai pu laisser l'accueil vide.

La première fois, il m'a frappée. Pour voir.

 

Après la mort de maman, mon père s'est mis à boire un peu, le soir, devant la fenêtre fermée. Il a continué son job de commercial jusqu'à cette nuit où il s'est endormi au volant. Maintenant il a une jambe raide, et reste à la maison sans rien faire.

 

Moi j'ai bien envie de partir avec Gary.

Ce boulot comme il dit, on s'en fout.

J'ai gagné assez d'argent pour qu'on prenne des vacances au soleil, ailleurs que dans ce trou perdu de Suspicious River. Ailleurs.

 

Ce jour-là, ils ont sorti ma mère sur une civière, étalée comme un plat offert aux voisins. Ils ont pu voir, interpréter, inventer des histoires. Les rumeurs ont commencé..

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Rédigé par Nadine

Publié dans #Lire pour écrire

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Publié le 14 Mai 2019

Ça ne compte pas pour poils, ce duvet sur mes jambes ?

Claudine s’examine. Nue dans son cuveau d’eau tiède, un bon vieux cuveau qui vient de Montigny, elle traque les éventuelles imperfections de son corps. L’inventaire fait, rassurée sur sa beauté, elle se laisse aller contre le bois râpeux.

Elle s’est mariée ce matin.

Son cœur s’emballe. Elle l’aime si fort… Ne regrette plus du tout d’avoir perdu ses escapades aux premières lueurs de l’aube dans la campagne alentour de son village. La nuit pâlissait à peine, elle chaussait ses gros godillots, partait sur les chemins baignés de rosée, goûtait la fraîcheur pure, le parfum de l’aurore avec la délectation d’une bête heureuse. Après, c’était l’école, Luce qui l’attendait… Et puis, fin des études, départ pour Paris…

Paris, ses voitures à chevaux, leurs roues pneumatiques si confortables sur les rues pavées. Paris, les soirées à l’opéra avec son amoureux. Son amoureux, son mari, dans la chambre, à côté…

Panique… Ce soir elle sera à lui pour la première fois. Désir, peur, impatience, envie de retarder l’instant, envie de fuir la nuit de noces, exaltation affolée, se télescopent dans son cœur éclaté.

Elle secoue la tête. Ses cheveux, coupés sous l’oreille, volent, libres. N’a pas osé dire à sa mère qu’elle avait sacrifié ses longues tresses. Non, ne pas penser à sa mère maintenant…

L’eau du bain refroidit. Frissonnante, Claudine se lève, enjambe le bord du cuveau, s’enroule dans une serviette, laisse l’empreinte de ses pieds mouillés sur les tomettes.

Dans la chambre, son mari l’attend. Elle enfile sa plus jolie chemise et s’en va, à pas menus, le rejoindre.

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Rédigé par Mado

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Publié le 14 Mai 2019

Ce matin, Cédric m'a confirmée son mécontentement de tenir la boutique seul.

Hier soir, un peu trop imbibé de bière, un air boudeur, pianotant sur le comptoir, me lançant un regard de chien battu, il me dit " Ma puce, je ne sais pas si c'est une bonne idée!!!!!! "

Je reviens du cimetière, mon mari et ma fille y reposent tranquillement et des souvenirs remontent dans mon esprit.

-  Un jour, on ira en Irlande, c'est très beau, me disait Pierre!!!

Je fais ma valise, sans oublier le petit ours de Marie, c'est décidé je veux partir, Cédric mon ami de toujours est très capable d'endosser la responsabilité du Café-Librairie " Le Temps qui Passe ".

Je suis seule désormais, forte je suis malgré ces terribles souvenirs, mais c'est une nécessité, Paris m'étouffe, je respire mal.

Là-bas personne ne m'attend, mais des images, recueillies au cours de nos recherches avec Pierre et Marie, vont me mener dans leurs rêves.

Il y a quelques jours, j'ai contacté une adresse prise sur internet, une vieille maison au bord de la mer d'Irlande à 'YOUTH'.

J'y suis, il fait beau mais froid.

Il faut que je trouve une voiture, les premiers essais ne sont pas concluants, on roule à gauche, oui je sais !!!

Plus j'avance, plus le temps se gâte, il pleut des cordes.

Un couple de personnes âgées, entendant ma voiture pétarader, est sorti et m'attend sur le pas de leur maison mitoyenne à la mienne.

Ce sont des gens accueillants, Abby et Peter, je ne suis pas toujours très gentille, ni patiente avec eux, mais ils me font confiance.

Mon histoire m'inspire quelques lignes ..... quelques pages, je veux rester seule tranquille dans mon nouveau chez moi..

Cachée sous un fauteuil, je retrouve la page 14, toujours celle-là qui prend plaisir à jouer avec mes souvenirs et la suite des évènements. 

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Rédigé par Dominique

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Publié le 12 Mars 2019

Rédigé par Atelier Ecriture

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Publié le 12 Mars 2019

Pour les autres, il pourrait s'agir d'une partition sans note.

Pour elle, un livre dont les pages remontent le temps.

Ses yeux se brouillent en suivant le tracé voluptueux de l'encre sur la page, qui semblent refluer pour irriguer sa pensée.

Les variations Goldberg.

L'aria initiale, sarabande céleste, mécanique précise du contrepoint.

La diversité des Variations. Une trentaine en tout. Sa fille petite, qui tient à s'entraîner sur le cruel exercice, conçu pour clavecin à 2 claviers. Elle peine à rester droite face au piano à queue. Et à croiser ses mains. Sa fille...

La musique résonne en elle, même si.. des boules dans les oreilles. Comme Glenn Gould. Les vibrations du corps bien avant l'audition.. et le dos courbé sous le poids du passé. Le silence installé comme une éternité.

Elle revoit l'enfant sur son vélo, ultime silhouette s'enfonçant dans la forêt. Le carrefour décisif. Les cris.

Les notes mugissent pour atteindre l'apogée. Elle, les freine à peine, un soupir, une pause possible.​ Largo ma non troppo.

Glenn ferme les yeux, en même temps que l'ouïe. Il frôle de son nez les touches du clavier. Staccato.

Elle revoit ses propres séances d'entraînement, un enfant sur chaque cuisse, peinant à impulser ses émotions au fil des doigts, ses petits boudins blancs courant sur les notes..

Goldberg était claveciniste pense-t-elle, plus aisé de jouer l’œuvre du maître sans se croiser les mains. Les variations de l'Aria. Le chef-d'œuvre de Bach, une superposition de lignes harmoniques.. une commande soporifique pour un comte insomniaque. Elle sourit.

La partition sans note. Un chapitre, une variation. Au fil de la mémoire, les yeux vers l'intérieur. Elle s'évade à chaque reprise, happée par la prouesse d'une image mémorielle. Les variations s'enchaînent, les doigts folâtrent et les images avec.​ Le feu rouge, le heurt.

La partition interrompue.

Elle joue, inlassable. Tourner les pages. Atteindre l'Aria finale, le mouvement initial.. et muter la mémoire en hommage incessant.

Ouvrir les yeux.

La partition n'est plus la même dans l'encre de ses veines. Les notes ont repris vie et lui sourient, elles courent sur ses lèvres et dans ses yeux.

Le fragile livret s’est figé dans ses doigts transis.

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Rédigé par Nadine

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Publié le 12 Mars 2019

On l’avait inscrit dans cette école de musique, bien sûr ce n’était pas un conservatoire, une simple école de quartier. Sur les murs étaient accrochés de nombreux instruments. Le tambour et ses baguettes magiques, le cor que l’on entend le soir au fond des bois. Lui le nouveau était impressionné par les instruments à cordes, le violon qui sanglote les jours d’automne et la guitare au tempo andalou. Le violoncelle et son corps de femme qui se laissait caresser par son archet. La contrebasse était elle contre, tout contre le mur. Difficile de faire son choix, il fallait faire silence surtout que dans la pièce voisine le piano écrivait une lettre à une certaine Elise.

Il resta là, la tête pleine de sonorités et c’est dans le silence de la nuit qu’il entendit un son grave. L’appel d’un Didgeridoo qui l’entraîna dans un voyage initiatique, à la découverte des bruissements de la vie.

Il était là, assis au pied d’un eucalyptus, son professeur, un aborigène, lui enseignait que sur la partition, les kangourous sautaient de la noire à la blanche en toute liberté.

Le son l’enveloppait, l’habillait de grave.

Il devait chercher sa propre sonorité pour pouvoir continuer à être auditionné, écouté dans cette école, où, sur le mur, on l’avait accroché, sans avoir dit qui il était.

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Rédigé par Bernard

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Publié le 12 Mars 2019

Elle pleure Elise, ses larmes tombent sur le clavier, les notes furieuses se font échos, les blanches s'envolent, les noires tiennent bon.

-  Elle me martyrise cette fillette, dit le piano, pourtant plein d'empathie envers les enfants.

Compatissante mais ferme auprès de la maman d'Elise, la professeure de musique tente d'expliquer que cet instrument n'est peut être pas celui qui lui convient le mieux !!

-  Papa est violoniste, je veux apprendre le violon !

Vivaldi, le printemps, la renaissance de la vie, une envolée de notes souriantes, vives et spontanées, comme celles des oiseaux qui piaillent de joie et d'amour.

J'aime l'hiver, papa sait bien faire semblant qu'un petit traîneau trotte dans la neige, en grattant les cordes de son violon.

Dix ans ont passé, Elise a grandi, jolie jeune fille et avec sa sœur jumelle, elles forment un duo charmant.

Isabelle, enfant avait étudié le violoncelle, instrument encombrant, mais pouvant transformer les notes en tourment grave, sensuel, apprivoisant les sons torturés, implacablement bouleversants.

Donc ces deux perles de la musique baroque, fans des frères CAPUCON Gauthier et Renaud, étaient le bonheur de leurs parents, concerts, voyages exercices, etc...

Etudes et musique, donc ces demoiselles avaient aussi une tête bien remplie.

La maman très intéressée par le Moyen Âge, jouait de la mandoline.

Ce quatuor de cordes, emportait à chaque représentation le public qui en redemandait.

Une petite note de musique, une grande famille de ritournelle, le piano droit contre le mur du salon était compatissant et en sourdine ses petits marteaux envoyaient des blanches, des noires, des dièses et autres mi, fa, sol sous le tapis rouge qui recouvrait le clavier.

Musique de chambre, dit-on, sol, la, si do !!!!!!!!! 

             

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Rédigé par Dominique

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