Publié le 30 Septembre 2023
Publié le 30 Septembre 2023
Publié le 27 Septembre 2023
JE ME SOUVIENS…
Georges Perec, définissait ses « Je me souviens » ainsi lors de leur parution, en 1978 :
Ces « Je me souviens » ne sont pas exactement des souvenirs, et surtout pas des souvenirs personnels, mais des petits morceaux de quotidien, des choses que, telle ou telle année, tous les gens d’un même âge ont vues, ont vécues, ont partagées, et qui ensuite ont disparu, ont été oubliées ; elles ne valaient pas la peine d’être mémorisées, elles ne méritaient pas de faire partie de l’Histoire, ni de figurer dans les Mémoires des hommes d’État, des alpinistes et des monstres sacrés.
1 Je me souviens des dîners à la grande table de la boulangerie. Soupe au lait l'hiver, soupe au vin l'été.
2 Je me souviens du cadeau Bonux disputé avec ma sœur dès qu'un nouveau paquet était acheté.
3 Je me souviens des bananes coupées en trois. Nous étions trois.
4 Je me souviens de notre voiture qui prend feu dans les bois de Lancôme en 76.
5 Je me souviens des jeux à l'élastique à l'école.
6 Je me souviens de la sirène sonnant, certaines après-midi, à côté de l'école et qui vrombissait jusqu'à envahir l'espace que nous habitions.
7 Je me souviens de Monsieur Mouton, l'ophtalmo, qui avait une moustache blanche.
8 Je me souviens des coups de règle en fer sur les doigts.
9 Je me souviens des Malabars achetés chez la confiseuse au coin de la rue.
10 Je me souviens de l'odeur enivrante des livres, à la rentrée scolaire.
11 Je me souviens de mon grand-père qui se levait de sa chaise devant toute notre tablée pour pousser la chansonnette.
12 Je me souviens de lectures sous les draps, le soir, à la lampe de poche.
13 Je me souviens de ces départs en vacances où l'habitacle était aussi chargé que le coffre.
14 Je me souviens de la sécheresse de 1976.
15 Je me souviens des sacs plastiques accrochés aux fenêtres des cités universitaires.
17 Je me souviens des oignons et de la petite fleur de Sidney Bechet, des disques 45 tours gagnés chez Antar avec les pleins de mobylette.
18 Je me souviens de Raymond le brave, toujours second, pas bien malin, toujours gentil.
19 Je me souviens de 1515.
20 Je me souviens des vaccinations en collectivité.
21 Je me souviens des fleurs de boutons d'or et de leur reflet doré sur le menton pour voir si « tu aimes le beurre ».
22 Je me souviens de ces défilés du 8 mai, 14 juillet, 11 novembre... de ces fêtes de village.
23 Je me souviens des essayages de morceaux de pull encore accrochés aux aiguilles à tricoter.
LES TEXTES
Mado :
https://un-atelier-d-ecriture-a-nice.over-blog.com/2022/10/je-me-souviens-a-sainte-marguerite.html
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Publié le 27 Septembre 2023
Je me souviens du plaisir tout nouveau pour moi , à l’âge de huit ans, de prendre un bain dans une vraie baignoire, moi qui n’avais connu jusque là que la toilette à l’évier de la cuisine, les pieds plongés dans une bassine réservée à cet usage, mon ancien domicile étant dépourvu de salle-de-bain.
Publié le 27 Septembre 2023
Je me souviens qu’à cette époque nous logions au sixième étage de notre immeuble, angle rue Macario-route de Levens. Nous bénéficiions d’une vue imprenable sur le Paillon, notre fleuve niçois bien-aimé. Le Paillon était presque à sec, ce qui n’était pas si fréquent au début des années soixante. Ce devait être la fin du printemps ou le début de l’été. Des travaux à l’aide de tractopelles avaient été entrepris dans le lit du Paillon, de larges trous semblables à des piscines qui s’étaient remplis d’eau. Personne ne connaissait le but de ces travaux, cependant les parents avaient interdit aux enfants d’aller jouer dans les parages. Des garçons du Quartier Pasteur avaient coutume de descendre jouer dans le Paillon, et, à l’occasion, ils se mesuraient parfois à coups de poings à des garçons de Bon-Voyage, dans le lit asséché du fleuve. C’était devenu presque une tradition.
Publié le 22 Septembre 2023
Un voyage imagé en terre inconnue. Tu étais près de moi, juste au milieu du monde. Sans paroles ni contact. Une présence comme absente.
Le murmure incessant des puces de Montreuil ou du marché aux timbres. Un dimanche à nous deux, sans elles.
La vie les couleurs les odeurs, les pays se chevauchent dans ma tête.
Magyar posta.. ceux-la sont ancrés dans ma mémoire.. un rêve accessible, par mon argent de poche. La Hongrie inconnue, territoire de mystère. Comme toi.
Nous marchions à travers les allées, les yeux aux aguets. Je ne sais pas ce que tu cherchais.. si tu cherchais.
On faisait la collec' en commun, du moins je le croyais. Les catalogues s'étoffaient, s'alourdissaient. La France et l'étranger, l'affranchissement ou l'exotisme.. les Mariannes multicolores, les tableaux de peintres, les thèmes variés, paysage, célébrités, les avions ou les fleurs.
On décollait les timbres, ensemble je crois, au-dessus d'une casserole d'eau bouillante. La cuisine familiale. La pince, le film plastique.
Je n'ai pas la bande-son.
Les catalogues ont déménagé, loin, l'Atlantique. La poussière dans un placard. Tu es passé au mécanisme d'horlogerie, le temps qui passe, le temps cassé.
Moi,la Méditerranée.
Le soleil, la lumière ou la nausée. Loin des timbres et des horloges, un silence impénétrable, des couleurs flétries.
J'ignore encore.. la Hongrie.
Publié le 19 Septembre 2023
Il y a mon cœur qui bat pour toi
Il y a une femme triste sur la route
Il y a un beau petit cottage dans un jardin
Il y a six soldats qui s’amusent comme des fous
Il y a mes yeux qui cherchent ton image
Il y a un petit bois charmant sur la colline
Et un vieux territorial pisse quand nous passons
Il y a un poète qui rêve au ptit Lou
Il y a un ptit Lou exquis dans ce grand Paris
Il y a une batterie dans une forêt
Il y a un berger qui paît ses moutons
Il y a ma vie qui t’appartient
Il y a mon porte-plume réservoir qui court, qui court
Il y a un rideau de peupliers délicat, délicat
Il y a toute ma vie passée qui est bien passée
Il y a des rues étroites à Menton où nous nous sommes aimés
Il y a une petite fille de Sospel qui fouette ses camarades
Il y a mon fouet de conducteur dans mon sac à avoine
Il y a des wagons belges sur la voie
Il y a mon amour
Il y a toute la vie
Je t’adore
LES TEXTES
Annie :
https://un-atelier-d-ecriture-a-nice.over-blog.com/2023/09/pasteur.html
https://un-atelier-d-ecriture-a-nice.over-blog.com/2023/09/mon-quartier-pasteur.html
Mado :
https://un-atelier-d-ecriture-a-nice.over-blog.com/2022/10/sainte-marguerite.html
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Publié le 19 Septembre 2023
Publié le 13 Septembre 2023
Publié le 10 Septembre 2023
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Septembre...
C'est bientôt la rentrée pour l'atelier de Pasteur...
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