Publié le 27 Avril 2017

Un texte de Bernard...

***

Sur la commode, il était la posé un peu comme une relique du temps passé. Sa reliure en cuir lui donnait un air respectable et mystérieux à la fois. Cela faisait combien d'années qu'il trônait sur cette étagère, personne ici ne le savait. Combien de temps que ses pages jaunies n'avaient plus eu le plaisir d'être tournées par un index mouillé.

 

Il, je crois, appartenait à ma grand mère, la mère de mon père. Cette femme pieuse qui dans ma mémoire se confond ou a pris la couleur sépia de la photo accrochée dans sa chambre. Je n'étais qu'une petite fille, quand elle est partie au pays des ombres. Et voilà qu'aujourd'hui, je suis l'héritière de ce monde figé, que seul le décès de mes parents m'autorise à découvrir.

 

Il, je m'approche de lui, va-t-il enfin me dire?

Est-ce le journal intime de ma grand mère, vais-je mettre à jour des secrets de famille ?

J'ouvre délicatement les volets, une lumière blafarde inonde la pièce.

Mon cœur bat la chamade, je n'ose et pourtant, avec mon doigt et tout en délicatesse je tourne la première page sur laquelle est écrit une dédicace. Je reconnais l'écriture en pleins et en déliés de mon grand père, et je lis :

" Pour toi, je t'offre ce catéchisme de la femme bien aimée"

 

Quoi! tout ce secret pour un livre d'église, de "grenouille de bénitier" !

Non, ce n'était pas possible, tant de mystère et d'interdit autour de ce livre durant toute mon enfance. Combien d'histoires et d'aventures, je m'étais racontées, j'avais vécues. Jamais je n'aurais pu penser que ce livre n'était que ce que nous racontait Monsieur le Curé, tous les jeudi à la sacristie. Je m'apprêtais à le reposer sur son étagère, je me consolais, le livre était beau tout de cuir vêtu.

 

Quand mon doigt, allez savoir pourquoi, voulut en savoir plus, tourna la deuxième page et là je partis d'un grand éclat de rire en lisant le titre en lettres dorées.

"Le Kamasoutra illustré de la femme bien aimée"

Une bouffée de joie et d'amour me remplit le cœur en regardant la photo jaunie.

J'ai eu envie de crier "merci mémé, merci pépé" je sais aujourd'hui que vous vous êtes aimés.

 

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Rédigé par Bernard

Publié dans #Divers

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Publié le 24 Avril 2017

SUJET D'ÉCRITURE :

Votre personnage en attente de courrier (cf atelier LE TEMPS DU RÉCIT) va enfin le récupérer. Mais est-ce bien ce qu’il attendait ? Racontez cet épisode en y mettant un peu de suspense. Vous pouvez aussi « lire » la lettre reçue et si le sujet s’y prête, la rédiger avec du suspense et/ou… terminer votre paragraphe en le laissant en suspens...

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Rédigé par Atelier Ecriture

Publié dans #Ecriture collective

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Publié le 21 Avril 2017

Publié dans #Policier

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Publié le 20 Avril 2017

M. Jacques ARMAND vient de décéder il y a quelques jours. Brutalement, un an après son épouse Louise. Il laisse un empire industriel qu’il a bâti, consolidé jour après jour depuis plus de 40 ans. Il a jamais voulu laisser la main à qui que ce soit. Ses enfants se sont alors retrouvés dans la maison familiale sur les bords de la Loire à cette occasion.


Xavier, le fils aîné, avec son épouse Christiane et leurs trois enfants Jacques, Pierre, et Sandrine. Christophe, le cadet, accompagné de sa très future épouse, Caroline, rencontrée 10 ans plus tôt sur les bancs de la Faculté de Sciences, et dont Xavier était éperdument tombé amoureux. Amour transi, car elle n’a toujours eu d’yeux que pour Christophe.
Sabine, la benjamine, qui vit à l’étranger. Mariée à un Américain, elle n’a jamais voulu s’impliquer dans les affaires familiales, sous prétexte que ses frères faisaient ça très bien. Mais elle pense quand même qu’un jour une partie de tout cet empire lui appartiendra.
Il y a aussi bien sûr dans la maison Noémie. Noémie, c’est la nounou, c’est la femme qui a toujours tenu la maison en fait, car Mme ARMAND ne s’en souciait pas le moins du monde, occupée qu’elle était à toujours s’occuper d’elle-même....


Noémie est arrivée très jeune à la maison, car avant elle sa maman s’occupait de tout. Elle a grandi avec Xavier, Christophe et Sabine, un peu comme leur grande sœur. D’ailleurs c’est comme ça que la considérait Jacques. Un peu comme l’aînée de ses enfants....
Ce matin, juste avant que Xavier, Christophe et Sabine partent pour accomplir les dernières formalités auprès des pompes funèbres et du curé, Caroline a été vertement remise à sa place par Sabine. Pour une histoire de bracelet que lui avait donné Jacques, à l’occasion de ses fiançailles avec Christophe. Oui mais, ce bracelet il appartenait à Louise, la maman et Sabine en veut à son père d’avoir commencé à « distribuer » les bijoux maternels.

« Il l’avait acheté pour maman quand elle lui avait appris qu’elle m’attendait », l’avait invectivé Sabine.

« Je n’y peux rien, Jacques m’avait dit qu’il me porterait bonheur, tu sais bien qu’il était de la vieille époque, bonheur pour porter ses petits enfants à venir ».

Sabine avait bien évidemment profité que ses frères soient dans le parc et donc incapables d’entendre sa colère se déverser.

Caroline est alors remontée dans sa chambre pour se changer. Elle avait décidé de ne pas attendre Christophe aujourd’hui pour aller faire son petit footing, comme tous les matins le long de la rivière. Il fallait qu’elle sorte de cette maison tout de suite. Elle pensait que la colère de Sabine s’atténuerait, laissant place à la tristesse du moment.... Elle entendit soudain quelqu’un monter l’escalier en courant. Qui ? Elle avait déjà ses baskets aux pieds, prête à partir, et en quittant sa chambre, elle croisa Xavier dans le couloir. Il avait oublié le livret de famille et était revenu en vitesse le chercher...
Elle courait, elle réfléchissait à tant de choses. Cette petite ville où elle avait grandi, ses premiers amoureux, Stéphane notamment, qu’elle avait quitté pour Christophe il y a quelques années. Elle l’avait croisé il y a trois jours à la boulangerie et il était devenu tout rouge. Lorsqu’elle lui avait annoncé ses fiançailles, son expression avait brutalement changé. La stupeur lui avait laissé la bouche ouverte sans qu’aucun son ne puisse pourtant s’en échapper. Hier d’ailleurs pendant son footing avec Christophe, ils l’avaient croisé et Stéphane avait baissé la tête, mais il n’avait pas pu cacher avant ça son expression somme toute assez mauvaise.
Elle courait et ses pensées se bousculaient, elle laissait faire, sans vouloir y réfléchir. La foulée régulière, elle respirait tranquillement ayant pris son rythme de course. Courir lui faisait du bien et l’odeur d’humus mouillé lui redonnait de l’énergie. Elle se laissait porter en fermant les yeux de temps en temps, comme pour apprécier les bienfaits de cette escapade. Des branches cassées jonchaient le sol, témoignage du vent qui avait soufflé en tempête la nuit précédente.


De retour à la maison peu avant midi, les trois enfants se sont retrouvés dans le jardin où Christiane, aidée par les enfants avait préparé la table. Noémie officiait à la cuisine. Elle avait pris du retard car hier elle avait oublié d’aller chercher les fromages à la laiterie et elle avait dû y aller ce matin. Pendant que tout le monde s’installait peu à peu autour de la table, Christophe était monté chercher Caroline. Personne dans la chambre. Il redescendit à la cuisine. Noémie ne savait rien.
Un tour dans le parc, toujours pas là.... De retour à table et devant son air soucieux, les discussions se sont affaiblies....
Soudain Xavier s’est souvenu l’avoir croisée, baskets aux pieds, prête à aller courir. Derrière Christophe qui se dirigeait en courant sur le parcours aller-retour quotidien, Xavier marchait rapidement, moins entraîné que son frère cadet. Une vingtaine de minutes plus tard, ils la trouvèrent.


Elle gisait par terre, à plat dos, la tête légèrement tournée sur un côté. Du sang coulait de son cou, où une traînée violette trahissait un hématome consécutif à un coup violent. Une mare de sang était sous sa tête. A genoux, Christophe prit son poignet inerte et chercha vainement son pouls. A ses côtés, Xavier avait déjà composé le numéro de la police. Christophe implorait Caroline, la sentant lui échapper. Les regards des deux frères se croisèrent alors que la police arrivait sur les lieux, accompagnée par les pompiers chargés de matériel médical et d’un brancard. Christophe et Xavier s’étaient relevés lorsque le médecin leur annonça le décès de Caroline.

 

À suivre...

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Rédigé par Bernadette

Publié dans #Policier

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Publié le 18 Avril 2017

Inspiré de l'atelier La narration policière, suite à un sujet de l'atelier d'écriture des Mots et Merveilles, une enquête avec Hercule Poirot...

***

Quand Watson fit irruption au beau milieu de l’affaire Prothero, Hercule Poirot en perdit son chapeau !

Mais… Qui vous a donné le droit d’investir ces pages !!?

Watson, gêné, ramasse le couvre-chef, balbutie quelques excuses et s’écrie :

Sherlock Holmes a disparu du recueil « Les aventures de Sherlock Holmes » !

La moustache de Poirot ondule comme une vague :

Diantre ! Racontez-moi ça !

Pas grand-chose à raconter ; d’un coup, il n’était plus là. J’ai couru de la première à la dernière page du livre, aucune trace de Holmes ! Je ne sais que faire, pouvez-vous m’aider ?

Une histoire intéressante ! Bien sûr que je vais vous aider… Hastings, venez mon ami…

 

 

Poirot, Hastings et Watson s’engouffrent dans les pages de « Les aventures de Sherlock Holmes ». Le premier mystère à résoudre est de déterminer s’il s’agit d’une fugue ou d’un enlèvement. Le recueil ne donne guère d’indices. Poirot l’examine minutieusement. Au détour d’un virgule, page 38, à peine perceptible parmi les phrases d’encre noire, se glisse en bleu un h minuscule, souligné d’un fin trait du même bleu. Poirot le cueille délicatement d’un coin de mouchoir, le range dans sa poche, poursuit son enquête. Un peu plus loin, page 86, au milieu du mot compartiment, le t se teinte lui aussi de bleu…

Même opération : Poirot le prélève, se tourne vers son ami :

Vous avez remarqué Hastings ? Bien que je vienne de lui ôter cette lettre, le mot compartiment reste intact. Sous ce t bleu se cachait un t noir…

Un thé noir ? C’est ce qu’il faut pour stimuler les petites cellules grises, déclare Watson en déposant un plateau chargé de tasses fumantes.

Poirot sourit, son œil se plisse. Il semblerait que ses répliques cultes aient fait le tour du rayon policier de la bibliothèque municipale…

Hastings secoue la tête :

Je n’y comprends rien. Pourquoi un t par-dessus un autre t ?

Sans doute pour passer inaperçu. Il faut être vigilant pour le remarquer. S’il n’y avait pas eu ce h solitaire oublié après une virgule, je ne suis pas sûr qu’on l’aurait trouvé, répond Poirot en plongeant sa moustache sous l’horizon de la tasse à thé.

La collation terminée, les recherches reprennent. Hastings se charge des pages paires, Poirot de celles impaires. C’est à la page 185 que Poirot sort à nouveau son mouchoir collecteur d’indices. Au milieu d’un dialogue, le mot trompe – verbe tromper conjugué à la première personne du présent de l’indicatif – dénote dans le texte avec un t et un p bleus, les deux soulignés et superposés, eux aussi, sur les t et p originels. Puis, plus rien jusqu’à la fin du livre.

 

 

Voilà ! C’est maintenant qu’il faut mobiliser nos petites cellules grises, déclare Poirot.

Hastings réfléchit :

Est-ce Sherlock qui a laissé ces indices ? Veut-il nous mettre sur une piste ? Compartiment, trompe… Allusions au Crime de l’Orient Express ? Aurait-il découvert une erreur et serait-il parti enquêter à votre place, Poirot ?

J’en doute. Que faites-vous de ce h isolé derrière une virgule ? Et pourquoi deux lettres bleues dans le mot trompe ?

Pour bien insister sur l’erreur probable… Quant au h derrière la virgule, le h de Hercule, peut-être… ?

Un h minuscule ? Derrière une virgule ? Il n’aurait pas osé !!! rétorque Poirot outré, la moustache tendue d’indignation. Non, non, ce n’est pas Holmes qui a semé ces indices. Et Le crime de l’Orient Express n’a rien à voir avec cette histoire. L’affaire a été résolue, il n’y a aucune erreur. On essaie de nous pousser vers une fausse piste, ce qui tend vers l’hypothèse de l’enlèvement. J’en ai la certitude avec ce h oublié après cette virgule. Il faut chercher ailleurs… j’ai ma petite idée...

 

 

Le détective sort les lettres bleues de sa poche, les étale dans l’ordre de leur découverte.

Hastings, vous qui êtes si féru de technologie moderne, savez-vous ce que cela signifie ?

Hastings semble perplexe, Watson, désemparé. La moustache de Poirot s’étire dans un sourire :

Voyons Hastings, n’est-ce pas vous que j’ai surpris l’oreille tendue et les yeux braqués vers ces drôles de machines lumineuses et cliquetantes nommées « ordinateur » ?

Mais oui ! C’est ça ! Les lettres bleues forment http ! Les http servent à la navigation virtuelle sur la toile, comme disent les gens du réel. Ils sont souvent en bleu, soulignés de bleu quand ils sont adressés sous formes de liens.

Mon Dieu ! Des liens ?... Une toile d’araignée ? Navigation ? s’affole Watson. Mon ami Sherlock serait ligoté sur un bateau prisonnier d’une toile d’araignée virtuelle ? Ou bien sur un bateau virtuel dans une toile d’araignée réelle ? Mais quelle araignée serait assez puissante pour piéger un bateau ? Quelle araignée serait assez intelligente pour parvenir à ligoter Holmes ? Serait-ce une araignée géante comme on en trouve dans les histoires fantasy et fantastiques ?

Calmez-vous Watson, ce ne sont que des mots. Essayer plutôt de vous rappeler si Holmes s’intéressait aux ordinateurs de la bibliothèque. Vous en a-t-il parlé ? L’avez-vous vu se pencher au bord de l’étagère vers cette machine posée là, sur la table juste au-dessous de nous ?

Non, je ne crois pas… Il a eu cette phrase énigmatique il y a quelques jours : je sens qu’il se trame un complot, Watson. Un complot dont je serai à la fois le mobile et l’alibi et je n’aime pas ça. Nous étions en pleine affaire de L’Homme à la Lèvre tordue, j’ai alors pensé à une supposition en rapport avec cette enquête. Mais maintenant…

Watson ferme les yeux, lève sa tête vers le ciel, revient vers Poirot :

Maintenant, reprend-il, je suis sûr que cela n’avait rien à voir avec l’enquête. Quelque chose m’a interpellé dans vos paroles, Poirot. Permettez que je remonte à votre dernière réplique ?... C’est ça ! Vous avez dit : Ce ne sont que des mots… Lui aussi a parlé de mots. Attendez, ça me revient… Voyons… écriture… atelier d’écriture… Mots et Merveilles !

 

 

Le regard de Poirot pétille. Il jubile :

Tout est clair à présent, dit-il, je peux tout expliquer.

Votre ami, mon cher Watson, je ne sais par quel biais, a eu vent de cet atelier d’écriture, ce qui explique ses craintes au sujet du complot dont il vous a fait part. Sans doute, des http, sûrement suivis des mots atelier d’écriture Mots et Merveilles sont venus s’immiscer dans ses aventures. Il est suffisamment intelligent et intuitif pour avoir décelé la menace, mais la chose virtuelle étend ses ramifications jusqu’au cœur des livres les plus secret, vous savez. Se cacher, aujourd’hui, devient impossible. Il a été enlevé et retenu sur la toile par de facétieuses araignées tout-à-fait inoffensives. L’une d’entre elles, probablement l’auteure de cette fable, a effacé les traces de son incursion, ne laissant que ces indices pour m’induire en erreur. Un jeu entre nous… J’ai déjà eu affaire à ces dames, elles s’amusent à nos dépens, mais toujours gentiment. Il s’agit de respectables ladies françaises – parfois accompagnées d’un ou deux gentlemen – qui ont effectivement utilisé Holmes comme mobile et comme alibi. Mobile dans le sens où son enlèvement ne sert qu’à motiver mon enquête tout en devenant le sujet de leurs textes et alibi car, au moment de sa disparition, elles étaient déjà en train d’en écrire l’histoire. C’est très habile !

Tout ceci est un peu trop virtuel pour moi. Je suis trop ancré au XIXe siècle, soupire Watson. En pratique, comment faire pour récupérer mon ami Sherlock ?

Il n’est pas nécessaire d’aller le récupérer, le rassure Poirot, il reviendra tout seul, sans doute un peu froissé dans son amour-propre de s’être ainsi fait piéger, irrité de savoir que c’est moi, son rival du XXe siècle qui enquête et résout une énigme sur sa personne, bien que je n’y sois pour rien : je sais très bien que, moi aussi, je suis le jouet de ces ladies du XXIe. Et vous aussi Watson et Hastings. Elles nous manipulent tous ! Pour retrouver notre liberté, Holmes y compris, il faut attendre la date…

La date ?

La date de l’atelier d’écriture des Mots et Merveilles. Élémentaire mon cher Watson !

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Rédigé par Carmella

Publié dans #Policier

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Publié le 3 Avril 2017

SUJET D'ÉCRITURE :

Créez un personnage, habitant d'un village, qui attend fébrilement ou impatiemment ou anxieusement son courrier et raconter en utilisant l’analepse les événements qui ont conduit à cette attente.

 

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Rédigé par Atelier Ecriture

Publié dans #Ecriture collective

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