C’était il y a bien longtemps sur la Terre. Amélie et Laura se promenaient tranquillement dans un jardin en plein centre de Paris. Comme souvent, les deux amies prenaient plaisir à échanger et à refaire le monde. Le Soleil, notre étoile, était encore un astre brillant. Ses rayons se faufilaient chaleureusement dans le feuillage des arbres du square. Ni Amélie, ni Laura ne se doutaient que tout cela bientôt n’existerait plus.
Au même moment, à des années lumières de leur planète, une explosion venait de se produire. Une super nova, qu’elles auraient même pu observer si elles avaient levé les yeux vers le ciel à ce moment–là. Loin, très loin d’elles, un nuage gazeux commençait à envahir l’espace intergalactique. Comme un feu d’artifice aux mille couleurs, les émanations se propageaient dans tous les sens à une vitesse incroyable.
Sur la Terre, les deux amies poursuivaient leur promenade et leur discussion paisiblement. Le ciel était encore bleu au-dessus d’elles. Il faisait doux en cette fin d’après-midi de printemps. Il flottait dans l’air un parfum suave et elles voulaient profiter le plus longtemps possible de ce moment si agréable.
Là-haut le chaos commençait. Le nuage de gaz gigantesque mangeait petit à petit les galaxies les plus proches de lui. Comme une onde galopante et incontrôlable, il avalait des milliers d’étoiles par paquets, sans distinction, les bleues, les jaunes, les rouges. Sa faim n’avait pas de limite. Il arriva rapidement tout près de la Voie lactée et se mit à grignoter notre galaxie avec frénésie.
Sur la Terre, rien n’avait encore changé. Le Soleil brillait juste un peu moins mais c’était seulement parce que le crépuscule s’annonçait. Les oiseaux chantaient toujours. Amélie et Laura venaient finalement de se quitter et rentraient chez elles chacune de son côté. Elles s’étaient promis de se revoir bientôt. Elles ne savaient pas que dans quelques heures pourtant le jour ne se lèverait pas et qu’il n’y aurait pas de lendemain.
Dans l’espace, le monstre dévorant venait d’engloutir les premiers astres de notre système solaire trouvés sur son chemin. Il n’en faisait qu’une bouchée. Il gobait les planètes géantes comme des bulles de savon. Il attaquait déjà Mars… Dans quelques minutes le Soleil allait s’éteindre sur la Terre comme tous les soirs depuis des milliards d’années mais la nuit, elle, tomberait pour la dernière fois.
Son imagination était débordante, son cerveau travaillait rapidement
Déjà enfant, il lui arrivait d’étranges manifestations.
Lisant un livre calmement assis par terre le dos au mur il lui semblait que les personnages s’agitaient autour de lui : allongés sur le lit, penchés à la fenêtre.
Comme certains enfants uniques, qui se fabriques un ami imaginaire, Petit PAUL s’était habitué à ces curiosités, et avait nommé son compagnon « GHOST », ce dernier n’avait pas d’avis particulier, mais sa présence lui suffisait.
En grandissant, PAUL devint un beau jeune homme, séduisant, un peu dandy, très apprécié de la gente féminine, mais un peu étrange…
GHOST, n’était présent que lorsque PAUL en avait besoin, une contrariété, le refus d’un supérieur, ou d’une fille, ce qui lui arrivait souvent.
Alors en cachette, son esprit tourmenté fit des retours en enfance et se tournait vers son vieux GHOST.
PAUL fit du théâtre, il composait bien, déclamait bien, ses partenaires l’appréciaient.
Sa vie se déroulait comme il se doit, son dandisme prenait au fil du temps un caractère irascible et prétentieux.
Un jour GHOST s’en mêla et le fit approcher d’un psyché d’abord, puis d’un miroir.
Là , ‘Monsieur’ PAUL eut peur, « ce n’est pas moi dit- il », s’arrachant presque le visage avec des doigts vengeurs, creusant ses rides infâmes et dévastatrices.
Certains de ses amis se renseignaient sur son comportement, est-il malade, que lui arrive-t-il ?
Une de ses pièces était « Le Portrait de Dorian Gray » de Oscar WILDE qu’il interprétait avec les louanges du public.
Une certaine ressemblance, l’un ne voulant pas vieillir, maudissant le tableau, l’autre n’acceptant pas la vieillesse du temps.
-GHOST, y aurait-il un moyen de rester jeune, mes peurs se font plusetranges, ma tête me brûle de doutes, je voudrais retrouver mon enfance avecmon ami imaginaire et lire, lire des romans sans angoisse, être un petit garçon sage et rêveur.
PAUL, présentant des troubles ‘d’ASPERGER’ depuis tout petit, se fit toutefois une vie accompagnée de doutes en surmontant ses troubles psychiques.
Son ami imaginaire sera toujours présent dans son esprit troublé…
« Chère Grand-mère, je t'écris de Lisbonne où il se passe de drôles de choses.
Ne t'inquiète pas, j'ai été très bien reçu par tante Clotilde. Elle est aux petits soins pour moi. J'ai goûté le Baccalao sous toutes ses formes. Mais je dirais que c'est son attitude de tous les jours qui me laisse rêveur. Je crois qu'elle perd un peu la tête. Son célibat prolongé a peut-être fini par l'ébranler ?
Tu te rappelles sa maison sur la colline de l'Alfama, pas très loin de la gare centrale, située sur la ligne du tramway 28 ? Tu sais, cette antiquité brinquebalante en acajou qui fait le bonheur des touristes et que l'on voit sur toutes les cartes postales. Figure-toi que tous les mercredis matin à six heures, j'entends la maison vibrer comme si un convoi ferroviaire passait sous les fondations. Et bien, Clotilde essaie de me convaincre que c'est l'horloge de la gare centrale de Rossio qui est la cause de tout cela !
Bon, je veux bien que cette gare aux allures de palais du XIXe siècle porte à la rêverie, mais de là à affirmer que c'est l'arrivée du train a vapeur de Porto, je pense qu'elle délire gentiment.
J'ai beau tenter de la convaincre, en souriant, que les trains à vapeur n'existent que dans les musées, rien n'y fait !
-Tu ne ressens pas ces vibrations, tu n'entends pas ce roulement cadencé ?
-Mais Tatie, ce sont les calèches à touristes sur cette route pavée à l'ancienne !
-C'est ça, me dit-elle en s'éloignant, tu me prends pour une vieille folle, n'en parlons plus.
Heureusement que mercredi prochain je dois prendre mon TGV à Rossio pour rentrer.
Je te raconterai tout cela en détail. A bientôt. »
Mercredi arrive. J'embrasse cette chère Clotilde, qui me laissera un souvenir perplexe. Je me dirige vers la gare de Rossio. L'horloge digitale indique 6H45. je suis juste un peu en avance pour mon train. Je valide mon ticket et j'attends sur le quai.
J'en profite pour ouvrir mon sac à dos, le délicieux sandwich que m'a préparé tante Clotilde est bien là.
Je relève la tête. Les quais sont vides, noyés dans une sorte de brouillard. Sur ma droite, au loin apparaît une locomotive à vapeur entourée de son nuage de vapeur blanche. Elle entre en gare, a une vitesse qui me semble tirée d'un film au ralenti. J'entends cet halètement poussif si caractéristique. Les freins crissent et le nuage de vapeur s'étale. Sur un autre quai, au loin, une locomotive se recharge en eau. Je n'en crois pas mes yeux. C'est comme si on avait reculé d'un siècle.
C'est quoi cette histoire ? Subitement les délires de tante Clotilde me reviennent en mémoire. Elle avait dit six heures. Je regarde ma montre il est sept heures.
L'horloge digitale de la gare a disparue au profit d'une immense horloge à aiguilles dorées et elle indique six heures ???
Je me précipite à l'accueil pour avoir une explication. Je m'entends interpeller l'employé des chemins de fer,
-Votre horloge est complètement déréglée, il n'est pas six heures, mais sept heures !
-Ah ? Me répond-t-il, pas plus surpris que ça,
-Matteo, les rouages !
Un jeune homme sorti de je ne sais où, vêtu d'un short et d'une veste en velours côtelé d'un autre âge, apparaît et ouvre un boîtier. Un énorme balancier se dévoile. Matteo s'accroupit actionne divers rouages aussi impressionnants les uns que les autres. Il en arrête certains, en avance d'autres. Des poulies se mettent à tourner. Lui saisit le balancier à pleines mains, le stoppe...et le relance avec force. Les aiguilles s'envolent. Au bout d'une seconde...deux tout au plus le balancier se stabilise. Un Tic...Tac...Tic...Tac régulier s'installe.
-Voilà, me dit l'employé, votre Train entre en gare. Je le regarde avec de grands yeux. Tout cela a l'air si normal. Sur les quais, le brouillard se dissipe. Le TGV est bien là, le chuintement du mécanisme d'ouverture automatique des portes me le rappelle.
Je m'approche, pas rassuré du tout. Les hauts parleurs appellent les retardataires, les portes vont se fermer. Je grimpe comme dans un rêve. Le TGV démarre. Par la vitre j'aperçois L'horloge digitale qui est revenue. Elle indique 7H05, ma montre aussi !!!
La nuit venait de tomber sur la ville, les lampadaires venaient de s’allumer, diffusant leur halo dans la brume bleuâtre du soir.
Pierre après une journée de travail au musée du Louvre, rentrait chez lui un sentiment étrange l’envahissait.
L’ascenseur était en panne, il grimpa par l’escalier en colimaçon les cinq étages.
Arrivé devant la porte de son appartement, à peine l’avait-il ouverte que son ombre s’enfuit à travers le grand miroir de son hall, Pierre courut et le traversa sans sentir de résistance. Étonné, inquiet il se retrouva au milieu d’un nuage bleuté. Un vent léger souffla et dissipa la brume. Pierre contempla le paysage qui s’offrait à lui, des montagnes enneigées se reflétaient dans un lac.
Où était-il ?
Où était passée son ombre, elle sans qui il lui était difficile d’exister ?
Sur le rivage une barque semblait l’attendre. Hésitant il grimpa dedans, pas de rames ni de gouvernail, pourtant l’embarcation se mit à naviguer vers une destination inconnue. Pierre n’avait plus la notion du temps, combien d’heures dura son voyage, il ne put le dire mais petit à petit les montagnes disparurent et il accosta sur une plage ; là il retrouva son ombre qui semblait l’attendre. Était-il arrivé ?
Devant lui, un jardin, un silence pesant l’entourait et pourtant l’endroit lui était familier. Il chercha à se repérer quand soudain au loin il entendit des voix de femmes et d’un enfant. Doucement, il se laissa guider par les sons et là derrière un bosquet il les vit.
Non ce n’était pas possible. Pierre se frotta les yeux, c’était bien elles, Anne et Marie qui jouaient avec l’enfant Jésus.
Pierre compris qu’il se promenait dans le tableau de Léonard Da Vinci « la Vierge et l’enfant avec sainte Anne »
Alors le monde se mit à valser, son ombre se mit à danser autour de lui la tête de Pierre se mit à tourner un grand flash et voilà assis devant son miroir sans savoir ce qui c’était passé.
Il y a très longtemps, dans la cité de Lekkoob, vivait un sage. Il habitait une vieille maison qui possédait un escalier magique. Un escalier en colimaçon qui pouvait grimper jusqu’à l’infini. Mais le vieux sage, qui était sage, n’avait jamais tenté le voyage, jugeant l’infini trop loin pour lui.
Il préférait rester assis sous l’escalier, près de la fenêtre, pour profiter de la lumière dorée du soleil et de la magie de l’escalier magique, car en étant assis dessous, il la recevait directement. Sa sagesse venait de là. Grâce à la magie de l’escalier, le sage percevait des choses invisibles, il voyait, il savait.
Un jour, son élève, au lieu de s’occuper à raviver le feu, vint s’asseoir près de lui.
– Maître, lui demanda-t-il, qu’il y a-t-il derrière cette petite porte derrière vous ?
– Je ne sais plus, cela fait si longtemps que je ne l’ai ouverte. Va voir et ramène ce qui te semble en valoir la peine.
Le jeune homme ouvrit la porte dans un grincement lugubre, pénétra dans la pièce sombre. Elle était envahie d’un bric-à-brac de l’autre monde, il heurta des vieux meubles, trébucha sur des paniers, tomba sur un coffre.
Le coffre était fermé à clé. Il était lourd, mais le jeune homme réussit à le traîner jusqu’au vieux sage.
– Maître, avez-vous la clé ? demanda-t-il.
Le vieil homme sourit.
– Pose-le sous l’escalier, il s’ouvrira .
Ainsi fut fait et la magie opéra. Le coffre s’ouvrit dévoilant des parchemins, des notes éparses, des livres anciens à l’écriture étrange. Une carte bizarre, avec une succession de lettres colorées et indéchiffrables interpella le jeune homme.
– C’est un code secret, pensa-t-il.
Le vieux sage qui voyait et savait les choses invisibles hocha la tête.
– Pour en connaître la signification, tu dois gravir l’escalier magique. Plus tu monteras, plus tu sauras. Mais attention au point de non retour… Vérifie bien à chaque marche où tu en es du déchiffrage.
Le jeune homme, guère rassuré, s’engagea sur la première marche, regarda la carte, rien n’avait bougé. Il continua, grimpa encore, mais la carte restait hermétique. Alors, il monta, monta, dépassa les nuages, croisa la Lune. La carte tressaillit dans sa main. Un début de message remplaçait les premières lettres : Si tu franchis…
Le jeune homme, impatient de connaître la suite, grimpa les marches quatre à quatre. Autour de lui, le ciel immense se nimbait de nuit, des étoiles venaient lui rendre visite, puis repartaient se ranger sagement dans leurs constellations. Le jeune homme, émerveillé, en oublia la carte et son message. Il poursuivait sa route sur l’escalier extraordinaire, parmi les étoiles filantes, les comètes et les planètes rondes.
Il arriva enfin devant une porte d’or. Une porte en plein ciel, au milieu des étoiles.Il frappa trois coups, la porte s’ouvrit. Il entra prudemment.
Une grande salle richement décorée l’accueillit. Il avança encore un peu. Un rideau s’ouvrit laissant apparaître un trône rouge sur lequel un magnifique chien blanc… trônait. Un collier de rubis ornait son cou. Il se tenait là, majestueux, une patte posée sur l’accoudoir, souverain. Il toisa le jeune homme et lui dit :
– As-tu décodé le code secret ?
– Heu… non, répondit le jeune homme qui avait complètement oublié sa mission.
– Tu aurais dû être plus vigilant et écouter les conseils du vieux sage, rétorqua le Chien-Roi. Regarde ce qui est écrit à présent sur ta carte.
Le jeune homme lut :
Si tu franchis la porte d’or, tu deviendras l’animal de compagnie du Grand Chien, roi de la constellation du même nom.
En marge du thème "LES TRÉSORS DU MONDE" et suite à une rencontre des plus sympathiques avec Annie Sidro, spécialiste du Carnaval, que nous remercions chaleureusement pour sa passionnante intervention, nous avons écrit quelques textes...
Carnaval ! Ce moment béni où tout est permis. Etre fou, être sage, être soi ou un autre, se rajeunir, se vieillir, s’embellir, s’enlaidir, être une femme homme, un homme femme, les deux à la fois, se masquer ou tomber le masque, rire, lancer des confettis, danser, sans se préoccuper du qu’en dira-t-on. Autrefois, les esclaves devenaient les maîtres et inversement.
Dans la foule en liesse, en folie, comme au temps des saturnales, apparaissent des pierrots, des arlequins, des colombines, des marquis aux perruques poudrées, des danseuses en tutus roses montées sur leurs pointes de satin, des sorcières avec leur balai, des princesses, des magiciens vêtus de noir, des fées, des pirates, des pingouins, des ours, des clowns, des schtroumpfs. Chacun a mis le plus grand soin à choisir son déguisement, celui qui éclipsera les autres. Mais tous dansent ensemble en joyeuses farandoles au son vibrionnant des salsas et des sambas crachées par des hauts parleurs tonitruants.
Pour un moment d’apaisement de ce tintamarre, une douce musique de violon et de mandoline enveloppe la foule de ses sons vaporeux. Des couples d’inconnus se forment et s’enlacent en slows langoureux, se défont pour en former d’autres. Puis les éclats de fanfare reprennent, la grosse caisse remplit les oreilles et les fait bourdonner, les cuivres se déchaînent en cris aigus. La farandole reprend en méandres fantasques.
Demain, ils retourneront au bureau, au magasin, sur le chantier, ils remettront leurs habits de tous les jours, et c’est là qu’ils porteront leurs masques, ceux du monde raisonnable et sage qu’ils sont obligés d’arborer le reste du temps. Mais ce jour de joyeuse divagation restera gravé dans leurs cœurs. L’an prochain, ils reviendront dans de nouveaux costumes.
Notre recueil,DES TRÉSORS SOUS LA PLUME, n'ayant pas un nombre de pages extensible à l'infini, nous n'avons pas pu y intégrer tous nos textes.
Ci-dessous, vous trouverez des textes issus de notre rencontre avec Annie Sidro, sur le thème duCarnavalet des textes issus de nos ateliers sur le thème Les Trésors du monde.
Inspiré par le thème du Carnaval de Nicepour son 150e anniversaire, à savoir "Les Trésors du Monde", ce projet consiste à rédiger un carnet ou récit de voyage à découverte des trésors de notre monde.
Le thème sera traité en 6 ateliers ainsi répartis :
- Trois ateliers sur les trésors matériels, le premier sur les trésors disparus, le second sur les trésors construits par l’homme, le troisième sur les trésors de la nature.
- Deux ateliers sur les trésors immatériels, un sur le trésor immatériel d’un pays au choix, un sur notre trésor niçois : le Carnaval pour son 150e anniversaire. Cet âge vénérable mérite bien un atelier !
- Un atelier sur nos trésors personnels, voyage intérieur pour terminer le journal ou récit.
S'est rajoutée une rencontre avec Annie Sidro qui nous a parlé du Carnaval. Suite à cette rencontre, d'autres textes ont émérgé.