Publié le 12 Juillet 2016

Tiré du recueil "Ballon rond et plumes d'azur"... encore un peu de foot...

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Mais où est donc passé Zizou ?

Depuis qu’on ne l’a vu, sa carrière s’est étrangement poursuivie.

Un jour, alors qu’il faisait son jogging dans les calanques de Marseille, il a fait une rencontre inattendue.

Il a croisé une étrange dame, une fée peut être ? à y bien réfléchir, c’était plutôt une sorcière.

Et pour cause… Il s’est retrouvé perché sur un balai, au dessus d’un immense stade et depuis c’est son lieu d’entraînement.

Ce stade, bien plus profond qu’un stade habituel propose des buts et des obstacles mobiles, faits de nuées et de fumerolles colorées et c’est bien pratique quand on est assis sur un balai et que l’on tente d’aller aussi vite que le « Vif d’or ». Bien plus petit qu’un ballon de foot, équipé d’ailes qui lui permettent d’accélérer d’une manière inimaginable, le « Vif d’or » bouge tout le temps et dans tous les sens, à toutes les hauteurs du grand stade.

Zizou se sent prêt à relever le défi, même si les premiers essais lui ont donné le vertige. L’environnement verdoyant de ce stade grandiose le stimule. La présence mitoyenne de cette majestueuse école de style anglais, Poudlard, l’intrigue et l’encourage à accepter ce qu’on lui a proposé.

Il s’agit de battre au Quiddich le redoutable Harry Potter, ce jeune homme au front zébré par une cicatrice, qui fait partie de l’équipe qui gagne le tournoi depuis des années. Le bruit court qu’il est rare de faire appel à un Moldu – un être n’appartenant pas au monde des Sorciers –. Cette année, cependant, l’équipe de Serpentard, tient absolument à remporter le tournoi national. Il est prévu que Zizou participe à des entraînements jusqu’à ce qu’il soit aussi fort qu’au football.

Et – il le verra paraît-il bientôt – la foule dans le stade de Poudlard sera bien plus impressionnante que dans les stades qu’il a pu connaître, car tous les sorciers du monde y seront réunis…

Ron, le journaliste à la Gazette des Sorciers, publie aujourd’hui à la Une :

« ZIZOU ACCEPTE LE DEFI ! UN MOLDU DANS L' EQUIPE SERPENTARD !

Sa formation aux techniques du Quiddich a déjà commencé. Lors de son interview, alors que nous lui demandions comment il avait fait son choix, il nous a confié : C’est ça l’esprit sportif … »

Ron conclut par une réflexion espiègle :

Cette acceptation n’est-elle pas plutôt liée à l’effet surpuissant de la baguette magique d’Hermione, la jeune et belle sorcière que Zizou a croisée dans les Calanques et qu’il a prise pour une fée ? ”

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Rédigé par Laurine

Publié dans #sport

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Publié le 9 Juillet 2016

Tiré du recueil "Ballon rond et plumes d'azur", loin des cris des supporters, un silence ouaté...

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L’horizon ciselé se découpe sur le ciel. D’un bleu plus dense que l’Azur, il impose à nos yeux les reliefs presque écrasants. Aujourd’hui, les étincelantes montagnes ont revêtu leurs habits d’hiver, ce blanc et ce noir qui dominent largement.

Les sommets attirent nos yeux, ces sommets eux-mêmes attirés par les cieux…

On y va ? On y va …

Partis du refuge le matin même alors qu’il faisait encore nuit, nous avions parcouru les plateaux enneigés, salués par les étoiles et par une lune presque pleine… La lumière de nos lampes frontales s’était révélée presque inutile, tant la lune se montrait encore ardente à 5h du matin.

Nos skis de randonnée munis de leurs peaux de phoque avaient laissé derrière nous une trace régulière, que nous croiserons peut être à la descente. Quel effet magique, cette longue et lente glissade sur la neige fraîche vers le col, sans s’enfoncer plus de quelques centimètres.

Skis aux pieds, la montée régulière nous avait demandé beaucoup d’énergie et de concentration. Elle nous avait permis de nous évader de notre quotidien si différent. La fin de la course – c’est ainsi que nous appelons une balade de randonnée alpine – avait été plus technique et il avait fallu faire de savantes conversions en regardant le vide, pour contourner les gros rochers apparents et les quelques sapins ayant résisté à l’altitude et surtout pour franchir les passages particulièrement raides.

Maintenant c’est la pause au sommet, l’heure où nos corps réclament une nourriture simple mais énergétique, accompagnée des boissons chaudes préparées la veille dans les thermos. Nous n’osons qu’à peine rompre ce silence tellement il semble intense à cette altitude… Fatigue ou lèvres engourdies par le froid ou inconscient respect des lieux ?

A la montée, ce silence est toujours brouillé par le glissement des skis sur la neige, le crissement de la pointe des bâtons et par notre respiration qui peut devenir bruyante quand la pente se fait plus forte. Sans compter le bruit des skis qui s’entrechoquent lors des conversions parfois maladroites. Pendant le « casse croûte », ce qui brise le silence de la montagne, ce sont les bruits de bouchons, le déballage de bonnes choses en dehors du papier alu, les cris des choucas qui sont intéressés… Parfois le souffle du vent, qui peut devenir assourdissant.

Si nos poumons s’enrichissent de cet air frais et pur, nos yeux, eux, se gavent de la vue des montagnes enneigées, des couloirs où guette la redoutable avalanche, des forêts saupoudrées, des prés tout blancs un peu plus bas, des vallons, tout ce parcours lumineux qui va accueillir notre descente.

– Restons prudents si on ne veut pas redescendre en hélicoptère… Repartons avant que la température ne favorise trop les coulées de neige.

Aah, la descente allait maintenant combler notre désir de vitesse, obligatoirement accompagné de la maîtrise indispensable de notre corps et de ces deux magnifiques bois, nos skis. Ceux-ci ne se verraient qu’à peine, n’apparaissant que pour soulever des masses de poudre blanche. Solides et majestueux, ils vont trancher le tapis blanc pour nous permettre de faire « nos traces ». Et cet après midi, d’en bas, nous pourrons dire : « Regarde, à droite, c’est la mienne ». « Et là c’est la tienne ! on voit l’endroit où tu es tombé ».

On y va ? On y va…

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Rédigé par Laurine

Publié dans #sport

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Publié le 5 Juillet 2016

Extrait du recueil "Ballon rond et plumes d'azur", un autre sport...

LE PILOU

Imagine toi petit, ciel du midi, soleil éblouissant, ombres marbrées des platanes, rumeurs chantantes de la placette, parfums d’anis du marché, perché sur son piton le village de Terteron.

Là, assis à la terrasse du bar des Sportifs mon copain d’école, cinquante ans que je ne l’ai pas vu, Hercule. C’est sûr, je m’arrête, m’assoie, commande deux pastis. Il faut fêter ça !

  • Oh ! Vieux babatchou tu te souviens ?

  • Comment si je me rappelle, Loulou le roi du pilou !

  • Pardi Hercule, nous pratiquions mieux le pilou que la règle à calcul.

Tu vois petit, à cette époque j’avais dix ans et dans la cour de l’école, à la récréation, nous jouions au pilou.

Non, ne prononce pas « pilou » avec la bouche en cul de poule, mais « pîlou » avec l’accent tonique sur le « i » et laisse filer le ouou. Autrement on va te prendre pour un parisien qui vit de l’autre côté du Var.

Il n’y avait pas la télé, les playstations ? Même pas en rêve on les imaginait. Nous, nous prenions une pièce trouée de vingt-cinq centimes, bien lourde, une feuille de papier toilette servait de volant.

Attention, pas du papier toilette comme aujourd’hui, du vrai, tes doigts ne passaient pas au travers. Avec un morceau de craie nous tracions le stade, quatre ronds d’un mètre de diamètre séparés par une croix. Tout ça ne nous coûtait même pas un franc et puis...

  • Fai volà lou pilou!

Dès que la cloche sonnait, le championnat du monde commençait. D’abord montait la pression.

  • Je te dis que c’est moi le plus fort !

  • Tu rigoles, tu as les pieds tordus.

  • Et toi les yeux bigleux

La foule écolière aussitôt se pressait autour du terrain, chacun voulait être au premier rang pour supporter ses copains, piloueurs les plus agiles, les plus adroits. Mais surtout, surtout arbitrer. Le pilou est le seul sport où en plus des quatre joueurs tous les spectateurs étaient arbitres. Cris, rires, chamailleries assurés. La température montait, et avec elle l’odeur âcre de la transpiration au goût salé sur les lèvres.

Et la partie débutait.

Loulou lance à la main sur Nonce, celui-ci amortit de la poitrine, jongle genou droit genou gauche et shoote avec finesse du pied droit dans le rond défendu par Hercule.

  • Hercule recule ! hurle la foule.

Concentré, celui-ci récupère, tire avec justesse dans le cercle adverse.

  • Buuut !

  • Non, ligne.

  • Quand il y a ligne, il y a but.

Sonne la cloche, fin de la récré, fin du match.

  • E viva lou pilou !

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Rédigé par Hervé

Publié dans #sport

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Publié le 1 Juillet 2016

Nice a rendez-vous avec l'Euro de football cette année. L'atelier d'écriture, sur la suggestion de la direction d'Animanice Bon Voyage, a travaillé sur le thème "le sport et ses valeurs" .

C'est de ce travail qu'est issu le recueil "Ballon rond et plumes d'azur" dans lequel nouvelles, petits textes rédigés en atelier et poèmes se succèdent.

Commençons par le foot  puisqu'il est si présent en ce moment...

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LE MATCH DE FOOT

La foule se presse devant le stade. Le match promet d'être passionnant. Dans la file d'attente, ça papote, ça rigole, ça tient des paris sur les scores, parfois ça enfle la voix pour avoir raison : Je te dis que ce sera 3 à zéro !!! Mots envolés, bondissant par bribes de phrases - Pas sûr qu'il marque... t'as vu le dernier match... oui, peut-être... Quelques rires, le plaisir dans l'attente d'un bon moment à venir. Ouverture des portes. Nous pénétrons dans les tribunes. Martèlement de milliers de chaussures sur les marches, crissements, claquements. Une bousculade, pardon Madame, un enfant qui s'échappe, attends-moi, viens ici... On cherche sa place, c'est bien là, non ?... Bruissement des manteaux que l'on range sur les dossiers ; enfin tout le monde est assis. Encore quelques ziiiip, crrrr... la fermeture éclair d'un sac qui s'ouvre, le papier d'un bonbon que l'on dépiaute.

Puis une clameur, des applaudissements. Les équipes entrent sur le terrain. Salutations d'usage, coup de sifflet, c'est parti ! Le premier coup de pied sur le ballon claque comme une gifle. Des cris, des encouragements s'échappent de partout... Vas-y... Mais non !!!... Allez... ouiiiiiiiiiii !

Premier but, hurlement sauvage d'une foule passionnée. Des sifflets stridents retentissent, vrillent les tympans. Un chant s'élève d'un côté, traverse le stade, une "ola" tonitruante emplit l'espace.

Public debout et vociférant, visages aux couleurs des équipes, réminiscences terrifiantes de peintures de guerre millénaires, transmises depuis l'aube du monde par d'ancestrales tribus guerrières... De la rage, de la haine, de l'amour, expulsés par les cris, de la vie à l'état brut...

Carmella Marengo

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MORT SUBITE

Je suis seul. Face à mon destin. Destin partagé, trop lourd, pire, écrasant serait le mot juste. Des dizaines de millions de cœurs se sont mis à battre plus vite, comme le mien, si difficile à contrôler. Pourtant il le faut, je dois le ramener à la raison. On se calme. Concentration. Faire le vide. Respirer avec lenteur. Ne plus rien laisser m’envahir, sauf le calme profond de mon ventre. Je ferme les yeux.

Je suis seul. Le tintamarre des klaxons, le brouhaha de la foule surchauffée, tout s’est dissipé, comme une grande vague en fuite dans la nuit. La marée humaine silencieuse ne respire plus. Sa sueur aigre douce a tout envahi ; elle s’est mêlée à la mienne, nous ne faisons plus qu’un. La lumière des projecteurs a fait de moi en un instant une étoile, leur étoile. Des milliers de visages sont braqués sur moi. Tous suspendus aux quelques secondes qui nous séparent de la délivrance. Après on laissera éclater notre joie ou notre désespérance.

Je suis seul. Devant moi, à vingt mètres, celui qui scrute le moindre de mes mouvements, le plus petit cillement, qui lui dira s’il doit plonger à droite ou à gauche. De toute sa puissance, de toute sa force. Tout va se jouer en un éclat de chance. La vitesse va décider du vainqueur. Définitivement.

Entre nous, à trois pas, cette boule de cuir, qui semble me défier : Alors, tu te décides, champion ?

Christian Vanlierde

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FACE À FACE

Le silence retentit sur le stade. Il résonne des bourdonnements cotonneux tapis au fond de mes oreilles, des battements affolés de mon cœur. Le monde est tendu vers ce moment ultime. C'est maintenant que tout se joue.

Ne pas le quitter des yeux. Il se tient, seul, face à moi, raide de concentration. Surveiller son regard. Va-t-il m'indiquer la direction qu'il a choisie ? ou l'inverse, pour me tromper ? La moindre faute d'inattention ou d'appréciation de ma part lui donnera la victoire. Je ne dois pas faillir. La tension me noue les tripes ; mes jambes se sont mises d'elles-mêmes en position semi-fléchie, prêtes à bondir. L'âme d'un félin les habite.

Ne pas le quitter des yeux, à l'affût du plus infime de ses mouvements. Rester concentré, respirer calmement, libérer la pression.

Une larme de sueur dévale sur ma joue, vient mourir sur ma langue en explosion salée. Ma bouche sèche cherche sa salive. J'ai chaud. Les gants de cuir adhèrent comme une seconde peau autour de mes mains moites. Lui aussi transpire. Ses cheveux sont collés par paquets sur son front. Il m'observe, je l'attends. J'attends son tir, j'attends la délivrance.

Ne pas le quitter des yeux. Mes sens en alerte décuplent leur réceptivité. La pelouse piétinée exhale une odeur d'herbe coupée. Le bruissement d'une aile d'oiseau glisse au-dessus du stade. Ne pas m'éparpiller, rester bien centré au milieu de la cage. Il va reculer pour prendre son élan ; il faut que j'arrête son tir. Absolument. Toute l'équipe compte sur moi ; leur espoir me pénètre, leur foi me fortifie.

Instant immobile, suspendu entre lui, le ballon, et moi. Seul, le ballon a osé un frémissement... enfin, je crois....

Mado Cafedjian

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Rédigé par Carmella - Christian- Mado

Publié dans #sport

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