MUSÉE DU RÊVE
Publié le 2 Janvier 2021
Le Musée du Rêve de Louis s'ouvre, dans le premier texte ci-dessous, sur cette phrase :
Il faut être optimiste pour rester optimiste.
Un envol de rêves suit...
... qui nous mène, dans le texte ci-dessous, jusqu'à cette phrase :
En début de cette année 2021,
il nous faudra beaucoup d’optimisme pour rester optimistes.
MUSÉE DU RÊVE
Alors que ma muse s'amuse dans ce musée, moi je ruse et j'accuse l'immobilité.
SYMPTÔMES
Je me dissous dans un flou
Tout à côté de mes pompes,
M'accroche à la raison
Car la raison compte,
Conte de la déraison,
Ce récit en est le clou.
C'est dans le vague que je rame,
Ressac au bord de mon âme,
Mirage en pleine métropole .
Mélange sournois de deux pôles,
Pollution de mon esprit.
Aussi lorsque je bascule
Du concret dans l'illusion,
Au deuxième degré je calcule,
Le présent ne vient qu'en second.
Je me sens ridicule,
Plus d'équilibre, plus de raison.
Ma raison déambule,
Mon ego libre en mutation.
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RET0UR EN AVANT
J'évolue dans mon rêve
Mais la nuit s'achève.
Mon rêve en suspend
Finit le printemps.
Fermons les yeux,
Bienheureux.
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La planète est un musée du rêve sans frontière.
Comment parler encore de rêve ? Je me sens étrillé, dans une machine à laver, sur le mode essorage. Tari, séché je suis. S'il me restait quelques idées elles sont parties avec l'eau de vidange. Entortillé dans un drap blanc, immaculé : un suaire ! Serais-je Jésus ? Voilà que je blasphème ! Je me dépêche de me libérer mais le hublot ne s'ouvre pas. Mon Dieu je vous prie, sortez-moi de là ! Dieu qui ne m'en veut pas me répond : « Je ne suis pas plombier mais j'ouvre. » L'eau m'inonde la salle de bain, l'essorage n'était pas terminé. Je me retrouve nu, âme en peine, dérivant, à la recherche de... de quoi ? Une serviette bon Dieu ! « Ne m'emmerde plus pour des broutilles ! me répond-il, je suis en vidéo conférence avec Trump et Poutine, ils commencent à me les chauffer tous les deux. - Je sais, c'est embêtant, mais pas autant qu'une salle de bain inondée ! »
Pendant ce temps-là, la Méditerranée, qui s'étend tout en bas, me fait un pied de nez. Elle s'étale immobile et sans faim car c'est l'heure de la sieste. Je rejoins mon pont suspendu à rien, au-dessus de Gênes. La lune à son côté, ronde, énorme, entame son ascension, hâlée, bien que resplendissante, par une habitude plus que millénaire. Je rêve d'un rêve que j'ai déjà fait. Une femme infidèle que je veux oublier. A cause d'elle je me tire à tire d'ailes. Un passage sur Roncevaux, et adieu bœufs, vaches et veaux . Les immigrés se sont installés dans un endroit retiré qu'ils grignotent de journées en soirées. Même dans les rêves je nostalgise par moment, je me remémore des passages de poèmes écrit modestement à petits mots.
Mes rêves utopiques
Longtemps je les ai crus,
M'ont toujours fait la nique,
J'en suis vraiment déçu.
Je veux encore y croire
Malgré tous mes déboires,
Et boire jusqu'à la lie
Le vin pour que j'oublie.
Je rêve en pointillés, en point-virgules. Je reviens sur des séquences floutées, ressenties, comme si je rêvais d'un rêve déjà rêvé. Le rêve peut être prémonitoire, je ne serais pas étonné d'aller me promener près de cours d'eau, de rivages, zigzaguer entre des huttes d'indiens, des indiens géants lapant du lait dans de grands bols, et plus loin des tournesols. J’arrête ma navette au-dessus d'un endroit béni des Dieux. J'ai l'impression de rêver à des rêves que j'ai déjà faits. Un cygne me fait signe comme à un ami. La terre est grasse en Camargue, le riz ici n'est pas asthmatique, il mûrit, il nargue les récoltes d'autres pays. Croyant avoir des ailes, je me lance hors de ma capsule. Les ailes c'était dans un autre rêve. De plus en plus vite je bascule dans un néant, je capitule en m'écrasant. Patatras, rien de cassé, je suis anéanti à coté de mon lit. Délaissant toutes les péripéties, je souris à la vie, m’apercevant à mes dépens, que tous ces rêves cumulés, n'en étaient qu'un, prolongé.
En début de cette année 2021, il nous faudra beaucoup d’optimisme pour rester optimistes.
Louis Nardi
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