.28.05.2018 (Oulipo)
Publié le 31 Mai 2018
Depuis hier je suis majeur. A cette occasion mon père m'a donné distraitement un doigt de whisky pour fêter mon anniversaire, pendant qu'il parlait « d'art majeur » avec un ami qui je crois avait servi dans l'armée en tant que sergent « majeur ». Ce dernier, une guitare à la main, me proposa de m'expliquer la gamme majeure et ses modes. Je déclinai sèchement tout en me demandant où était passé « le majeurdome » qui s'était occupé de moi pendant la majeure partie de mon enfance. J'aurais bien aimé qu'il me file une bouteille de whisky .Un des seuls principes qu'il m'avait inculqué était « il ne faut pas montrer les fautes d'autrui avec un doigt sale ». Sa fille se déguisait en « majeurette » lors des fêtes communales.
Ce cocktail dînatoire se passait dans notre demeure estivale.
Si mon père pensait que j'allais rester ici toute la soirée il se mettait le doigt dans l'oeil. Je ne connaissais pas la majeure partie de ses amis qui me semblaient tous à moitié demeurés
Soudain je vis arriver tout essoufflé le « majeurdome » la main bandée. Il nous expliqua qu'il avait un panaris à l'ongle de son majeur droit et le médecin l'avait mis en demeure de garder la chambre au moins une journée.Je l'accompagnai jusqu'à celle-ci tout en me demandant où il avait pu attraper cette infection. Sans doute avait-il enlevé ses gants blancs au mauvais moment et au mauvais endroit.