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Publié le 19 Mai 2022

Mariage dans la communauté Italienne

« Ce 6 juin 1937, dans notre petit village de Pierrebrune, dans le Var, a eu lieu le mariage de Pietro Cadossi, fils de Marcello Cadossi, notre boulanger bien-aimé. On vous rappelle que Pietro Cadossi, originaire de Sicile, est arrivé chez nous en 1920 à l’âge de huit ans, emmené par ses parents et accompagné de ses nombreux frères et sœurs. Cette famille exemplaire a donc pris racine à Pierrebrune, où Marcello a succédé dans son commerce à Gaston Fabre, un vrai Pierrebrunois, décédé accidentellement début 1920.-

Nous félicitons les Cadossi, qui ont su rapidement se faire apprécier de tous par leur droiture et leur goût du travail bien fait. Aujourd’hui Pietro, associé depuis peu à son père, vient d’épouser Louise, la charmante fille de notre médecin, le Docteur Barbier.

Afin de fêter cette union, Pietro a confectionné de nombreux petits gâteaux siciliens, les « cannoli », qu’il a le plaisir, à l’issue de la cérémonie religieuse, d’offrir à la dégustation de tous les Pierrebrunois, avec une coupe de champagne, en l’honneur de son mariage.

Tout le village est présent, à la sortie de l’église, afin d’offrir ses vœux de bonheur au jeune couple et à ses parents. La mariée, particulièrement en beauté, et son jeune époux ne cachent pas leur joie après la bénédiction du Père Ricard. Souhaitons-leur de nombreux petits Pierrebrunois pour peupler le village. »

D’Octave Bichou, envoyé spécial à Pierrebrune.

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Enfance

Le Docteur Barbier, qui exerce à Pierrebrune depuis la fin de la Grande Guerre, est empli d’émotion de voir sa fille Louise si belle dans sa robe immaculée, cette robe qui symbolise la virginité de la jeune fille. C’est tellement important pour lui que tout le village constate que sa fille arrive pure au mariage. Les Cadossi sont de braves gens, malgré leur condition sociale modeste, ce qui ne gêne pas le Médecin. Certains marmonnent que Louise aurait pu viser plus haut, le fils du Notaire, par exemple, ou le jeune vétérinaire du village voisin. Boulanger, ce n’est pas une situation extraordinaire pour le gendre d’un médecin, et en plus il n’est même pas Français !

Même si le Docteur Barbier ne le montre pas, il est bien content que sa petite Louise (petite, façon de parler, trente-quatre ans bientôt, certains la traitaient de « vieille fille »), que Louise, donc, ait enfin trouvé un mari ! Avec ce qu’il lui est arrivé autrefois…

Avant 1914, donc, les Barbier habitaient une maison dans l’Oise. Ils n’ont rejoint le Var qu’après la fin de la guerre. Le médecin a voulu alors reconstruire ailleurs sa vie et celle de sa famille, après les « évènements », comme ils disent. Non, ce n’est pas la guerre qu’ils nomment ainsi, les Barbier, c’est le malheur arrivé à leur fille au début de la guerre, lorsque les Boches avaient voulu envahir notre Pays en passant la Marne. Nos courageux soldats sont montés en taxis parisiens pour « bouter » l’ennemi hors de nos frontières. Hélas, le Docteur Barbier et son épouse, qui résidaient près de Compiègne, ont de bien tristes souvenirs de cette époque. Ils ont vu un jour leur fillette de douze ans revenir en pleurs des abords de la forêt de Compiègne, la robe à moitié arrachée, les jambes couvertes de sang.

Pourtant, ils avaient interdit à Louise d’aller se promener seule là-bas, ils étaient constamment inquiets en ces moments difficiles. A son arrivée, bouleversés par ses hurlements, ils l’avaient prise dans les bras, avaient essayé en vain de la consoler, de sécher ses larmes. Ils l’avaient soignée, et tenté de recueillir ses confidences. Ils avaient rapidement compris qu’elle avait été prise à partie par des militaires, Français ou Allemands, ils n’ont jamais su. La terrible réalité s’était dévoilée à leurs yeux horrifiés : leur gamine de douze ans avait été sauvagement abusée par ces hommes. Elle n’avait pas vraiment compris ce qu’on lui avait fait, mais elle en ressentait toute l’horreur dans son jeune corps. Les hommes restant au village, rapidement informés par la rumeur du voisinage, s’étaient ligués pour partir à la recherche des coupables, mais n’avaient rien trouvé malgré les efforts déployés. Cependant, ils n’avaient pas connu la terrible conséquence de ces faits : malgré son jeune âge, Louise s’était retrouvée enceinte ! Et le Docteur Barbier, qui était si fier du nombre de bébés qu’il avait mis au monde, se vit contraint, dans le plus grand secret, de provoquer un avortement sur sa propre fille, pour tenter de préserver son avenir. Sa décision fut prise très rapidement, après une conversation à cœur ouvert avec son épouse, aussi effondrée que lui de cet acte interdit par Dieu et par la loi française. Ils essayèrent tous deux de trouver les mots justes pour expliquer à Louise cet acte qu’ils réprouvaient, mais qui, à leurs yeux, était le seul moyen pour leur fille de se construire un jour une vie presque normale. La jeune Louise, toujours extrêmement traumatisée par le viol subi deux mois plus tôt, se laissa « soigner » par le médecin, sans vraiment réaliser l’enjeu de cet acte. Elle ne comprit vraiment que deux ou trois ans plus tard qu’elle avait failli se trouver maman à moins de treize ans, et elle en subit un autre choc qui fit d’elle une ado révoltée et agressive envers ses parents, qui avaient décidé pour elle de son avenir de femme.

La famille Barbier, à la fin de la guerre, quitta sa région d’origine pour descendre dans le midi et recommencer une nouvelle vie. Là, personne ne savait. Tous trois avaient l’impression de pouvoir se reconstruire dans ce pays Varois, si plaisant sous le soleil. Le village de Pierrebrune se montra accueillant, la jeune fille passa ses deux bachots au Lycée de Toulon, avant de revenir au village servir de secrétaire au bon Docteur Barbier. La vie se déroulait tranquillement pour eux à la campagne, Louise s’était fait des camarades de son âge au village, elle allait au bal, était invitée à la noce de l’une ou l’autre de ses copines. On disait qu’elle avait mauvais caractère, et que c’était pour cela qu’elle n’avait pas d’amoureux…jusqu’au jour où le beau Pietro osa enfin lui déclarer sa flamme. Ils se fréquentèrent au moins deux ans avant de parler mariage. C’est vrai, Pietro avait quelques années de moins que Louise, mais il était doux et patient, avait toujours le sourire malgré les sautes d’humeur de sa fiancée. Il semblait si fort, un vrai pilier pour Louise qui ne lui avait jamais confié le drame de sa vie. Pietro la sentait toujours sur la réserve, il pensait que c’était de la timidité de sa part, qu’elle attendait d’avoir la bague au doigt pour répondre à sa tendresse. Il la respectait pour cela. Mais Louise, elle, était tourmentée par ce qu’elle cachait à Pietro. Arriverait-elle un jour à tout lui raconter ?

_______________

Epilogue

Malgré ses doutes, ses sautes d’humeur et ses blessures secrètes, Louise connaîtra une vie heureuse grâce à l’amour de son bel Italien. Pietro sera un bon mari, un bon père pour les deux petites filles qui viendront apporter du bonheur dans leur foyer. Au moment de la seconde guerre mondiale, leur couple fut mit à l’épreuve lorsque la guerre les sépara : Pietro, devenu Français par son mariage avec Louise, se battit sous l’uniforme de son pays d’adoption. Retenu prisonnier pendant trois ans en Allemagne, il fut libéré par anticipation avant la fin du conflit : la naissance de ses filles – des jumelles- au tout début de la guerre lui permit d’être reconnu comme soutien de famille et il eut le droit un beau jour de rejoindre sa famille. C’est ainsi qu’il se retrouva dans un train de nuit qui, parti quelques heures plus tôt d’Allemagne, longeait maintenant la forêt de Compiègne, noire et touffue, dans un paysage dévasté par les tirs d’artillerie. Là, il évoqua en pensée le triste sort que des soldats, lors de la guerre précédente, avaient fait subir à Louise, son épouse, à l’époque une toute jeune fille âgée de douze ans à peine. Et il revit le jour où, trois mois après leur mariage, son beau-père, le Docteur Barbier, après avoir examiné Louise, avait confirmé aux jeunes époux qu’ils seraient parents au début de l’année suivante. La jeune femme avait alors fondu en larmes, et avait raconté en détail tout ce qu’elle cachait à tous depuis plus de vingt ans. Le récit des violences subies par Louise à cette époque plongea Pietro dans l’horreur, il pleura avec elle, rempli de compassion devant ses souffrances. Il comprenait enfin pourquoi, malgré leur amour, Louise montrait souvent des réticences dans leur vie intime. Il se promit d’aimer profondément toute sa vie cette petite femme profondément blessée et pourtant si courageuse, qui se sentait encore si mal, mais qui, malgré tout, avait choisi la vie.

Lors de sa mobilisation en 39, il lui avait solennellement promis de revenir vivant, pour elle et pour leurs deux petites de quatorze mois. Et dans ce train de nuit qui le ramenait vers les siens, Pietro imaginait entendre le babillage de ses filles, le rire de son épouse, il sentait déjà la bonne odeur du pain croustillant sortant du four.

Reprendre sa vie, son beau métier de boulanger, pour construire l’avenir de ses filles. Et un jour, la guerre finie, pouvoir emmener toute sa famille en Sicile. Il avait hâte de leur montrer les côtes battues par la mer, les champs d’oliviers et d’orangers, ces oranges qui, dans sa mémoire de petit enfant qui avait quitté son pays à huit ans, étaient aussi grosses que des pamplemousses ! Il pourrait aussi rendre visite à sa grand-mère à Catania, et lui présenter Louise et les jumelles, dont il était si fier. Pietro gardait en permanence contre son cœur le portrait de ses « trois femmes », comme il disait. Lorsqu’il était encore prisonnier en Allemagne, il avait montré les photos à la paysanne chez laquelle il avait été envoyé pour aider à la ferme. C’était une brave femme, dont le mari et le fils aîné avaient été tués à la guerre. Elle était émue de voir une si belle famille, et Pietro avait partagé sa souffrance à elle.

C’est le cœur plein d’amour et d’espérance qu’il roulait maintenant vers les siens, en ces temps d’une guerre qui ne s’achevait pas…

Le train longeait des routes où se pressait une foule de réfugiés, encombrés de leurs biens hétéroclites. A chaque instant, les prisonniers libérés qui se dirigeaient vers le sud risquaient leur vie dans le train du retour. Ils craignaient d’être pris pour cible…

Pourtant, Pietro savait au fond de son cœur qu’il arriverait dans le Var sain et sauf, il l’avait promis à Louise !


 

Annie TIBERIO

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Rédigé par Annie

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Publié le 19 Mai 2022

A l'âge ou l'on fabriquait nos carrioles, du temps des bals populaires , des fêtes printanières, dès le moi de mai, les ouvriers parisiens, et les autres ,allaient guincher. Les hommes, la casquette rivée sur la tête, la cigarette sur l'oreille, jouaient les marlous. Les femmes pudibondes, la bouche cachée par leur éventail, jouaient de leurs mirettes pour communiquer. Puis c'était la promenade en barque sur la Marne ou la Durance, les provinciaux n'étaient pas en reste. Dés 1947, 1948 les revendications sociales, les grèves pour avoir trois semaines de congés payés, le monde ouvrier bousculé par le parti communiste, le Ku Klux Klan sévissait en Amérique. Et puis, et puis, nous poursuivrons la semaine prochaine.

Bien que niçois, dans les années 1945, 1950, je m'étais exilé dans un petit village de l'arrière-pays nommé Briscaille. Ce jour-là, en sortant du train des Pignes à Puget-Théniers, je vis descendre d'un autre wagon une jeune femme très élégante entièrement vêtue de violet, coiffée d'une capeline agrémentée d'un ruban mauve. Mon village était le seul desservi par un tortillard qui faisait plusieurs arrêts avant d'arriver au terminus. En peu de temps tout le village connut la nouvelle et fut surpris de la voir s'installer dans la vieille auberge fermée depuis un an. Ne sachant rien d'elle le Maire la surnomma avec beaucoup d'élégance : Aubergine. Elle fit venir des entrepreneurs pour restaurer la salle de restaurant, la façade et un petit espace couvert d'une tonnelle pour accueillir quelques clients aux beaux jours. Elle venait souvent au village boire un café, s'intéressait à la vie de la communauté. Lorsque les travaux furent terminés elle pendit la crémaillère. Tous les Briscaillais et beaucoup de ses amis niçois furent invités. Le soleil étant de la partie, le village connut une animation comme jamais auparavant. Une jeune fille lui ressemblant et un jeune garçon d'environ quatre ans restèrent à l'auberge. Le dimanche suivant quelques amis d'amis vinrent déjeuner puis le village retrouva sa tranquillité. Aubergine qui ne manquait pas d'idées alla voir le patron du bistro pour lui proposer d'organiser ensemble un tournoi de belote. Si le nombre d'inscrits tenait dans son café, le tournoi aurait lieu chez lui sinon, il se ferait à l'auberge et ils partageraient les bénéfices. Quelques villageois participèrent à la soirée qui se tint dans le village 

Ce fut une soirée très réussie et une quinzaine de jours plus tard quand elle lança l'idée d'une soirée « LOTO ». L’engouement fut tel qu'elle se déroula à l'auberge dans les mêmes conditions de rémunérations. La télé n'étant pas encore arrivée à Briscaille elle fit des samedis après-midi cinéma car l'hiver approchait et les nuits étaient froides. A l'ouverture de la chasse, plusieurs chambres furent louées car le gibier ne manquait pas sur ces hauteurs. Deux ans passèrent avec une clientèle qui leur permit de garder l'auberge ouverte. Le garçonnet grandissait, il fréquenta l'école de Puget-Thénier en pension car le tortillard ne faisait le trajet que les weekends. Il se fit des copains et cette vie lui plaisait bien...

Mais qui était cette « Aubergine » ? Son accent slave laissait supposer soit une princesse russe émigrée ou rejetée par le pouvoir en place, soit une aventureuse délaissée par son Soutien ? Vous le saurez ou pas, la semaine prochaine !

Je sens cette histoire aussi trouble que ce tableau. Les années ont passé, Aubergine a quitté Briscaille depuis longtemps. Au début quelques lettres sont parvenues à l'auberge dans laquelle sa sœur a repris la gestion avec beaucoup de réussite. Les terrains à bâtir n'étant pas chers, de modestes maisons et des villas huppées furent construites près du village. Des boutiques ouvrirent dans la rue principale, dont une supérette d'un logo connu. Des artistes-peintres et photographes de renom séjournèrent à l'auberge, exposèrent leurs œuvres. Briscaille ressembla de plus en plus à un petit « Saint-Paul » où à la belle saison les jeux de boules de l'auberge ne désemplissaient pas. Pendant des années, l'essor de ce village se maintint au détriment de quelques anciens défavorisés qui ne voyaient pas ce bouleversement d'un bon œil. La jeune sœur d'Aubergine était devenue une très jolie femme très courtisée qui menait son affaire de main ferme. Toujours vêtue en mauve parme elle était connue sous le nom de Violette. Son jeune fils maintenant avocat s’intéressait au devenir du village. Il briguait la mairie car le maire actuel pourtant compétent, mais vieillissant, se sentait dépassé par l'évolution rapide de Briscaille. Pourtant malgré cette réussite apparente, des doutes et une zone d'ombre persistaient. Qu'était devenue Aubergine ? Quand on l'évoquait devant sa sœur, Violette détournait la conversation, un voile de tristesse dans ses yeux. Puis, en 2021 les événements à venir se précisaient en Russie. Alors Violette nous avoua que sa sœur et elle étaient nées en Russie, mais naturalisées françaises. En quittant Briscaille, Aubergine était entrée en URSS pour retrouver de la famille et avait été emprisonnée par les autorités. Libérée depuis peu elle espérait pouvoir revenir au village qui l'avait adoptée. De nombreux ressortissants russes fortunés avaient élu domicile dans ce village. Alors que jusqu'à ce jour la population vivait en bonne intelligence, l'invasion de l'Ukraine par la Russie jeta un froid dans les relations entre les communautés. Un trouble aussi profond que sur la photo plana sur le village. Pour dissiper ce malentendu les immigrés demandèrent au maire de rassembler tous les habitants pour qu'ils s'expliquent sur leurs désaccords de cette invasion. Alors qu'un samedi soir du mois de juin la place du village et les rues et ruelles étaient décorées pour fêter « la Saint-Briscaille » , comme dans un conte de fée, on vit sortir d'un taxi Angélique s'appuyant sur une canne, vieillie, mais resplendissante de bonheur de retrouver son « chez elle ».

 

Louis

 

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Rédigé par Louis

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Publié le 19 Mai 2022

Je sens cette histoire aussi trouble que ce tableau. Les années ont passé, Aubergine a quitté Briscaille depuis longtemps. Au début quelques lettres sont parvenues à l'auberge dans laquelle sa sœur a repris la gestion avec beaucoup de réussite. Les terrains à bâtir n'étant pas chers, de modestes maisons et des villas huppées furent construites près du village. Des boutiques ouvrirent dans la rue principale, dont une supérette d'un logo connu. Des artistes-peintres et photographes de renom séjournèrent à l'auberge, exposèrent leurs œuvres. Briscaille ressembla de plus en plus à un petit « Saint-Paul » où à la belle saison les jeux de boules de l'auberge ne désemplissaient pas. Pendant des années, l'essor de ce village se maintint au détriment de quelques anciens défavorisés qui ne voyaient pas ce bouleversement d'un bon œil. La jeune sœur d'Aubergine était devenue une très jolie femme très courtisée qui menait son affaire de main ferme. Toujours vêtue en mauve parme elle était connue sous le nom de Violette. Son jeune fils maintenant avocat s’intéressait au devenir du village. Il briguait la mairie car le maire actuel pourtant compétent, mais vieillissant, se sentait dépassé par l'évolution rapide de Briscaille. Pourtant malgré cette réussite apparente, des doutes et une zone d'ombre persistaient. Qu'était devenue Aubergine ? Quand on l'évoquait devant sa sœur, Violette détournait la conversation, un voile de tristesse dans ses yeux. Puis, en 2021 les événements à venir se précisaient en Russie. Alors Violette nous avoua que sa sœur et elle étaient nées en Russie, mais naturalisées françaises. En quittant Briscaille, Aubergine était entrée en URSS pour retrouver de la famille et avait été emprisonnée par les autorités. Libérée depuis peu elle espérait pouvoir revenir au village qui l'avait adoptée. De nombreux ressortissants russes fortunés avaient élu domicile dans ce village. Alors que jusqu'à ce jour la population vivait en bonne intelligence, l'invasion de l'Ukraine par la Russie jeta un froid dans les relations entre les communautés. Un trouble aussi profond que sur la photo plana sur le village. Pour dissiper ce malentendu les immigrés demandèrent au maire de rassembler tous les habitants pour qu'ils s'expliquent sur leurs désaccords de cette invasion. Alors qu'un samedi soir du mois de juin la place du village et les rues et ruelles étaient décorées pour fêter « la Saint-Briscaille » , comme dans un conte de fée, on vit sortir d'un taxi Angélique s'appuyant sur une canne, vieillie, mais resplendissante de bonheur de retrouver son « chez elle ».

Louis

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Rédigé par Louis

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Publié le 17 Mai 2022

Nous nous retrouvons après plusieurs semaines d’investigations dans une confusion mitigée.

L’état de siège du Grand SLAM n’avait pas eu raison du soulèvement des opprimés.

Fatigué, son état de santé s’était détérioré, il avait succombé à une crise cardiaque, laissant pour la plus grande joie  du petit peuple  de l’AFGAR, place à son fils aîné JASHMAR, 33 ans au pouvoir plus proche de son peuple, s’investissant pour le bien être des humains malgré les contraintes de son père.

SAMIRA ayant reçu le soutien d’une majorité du gouvernement indien, dont notre participation médiatique avait fait grand bruit, s’en réjouissait, avec le temps beaucoup de choses rentraient dans l’ordre, la vie reprenait lentement son cours.

Des bidonvilles toujours présents, mais une prise de conscience alimentaire faisait son chemin.

Des contrôles scientifiques contrôlaient l’eau de la rivière, les animaux pourraient à nouveau s’y abreuver.

Sur la route du retour, notre reportage prenant fin, nous quittons cette femme merveilleuse, SAMIRA avec ses yeux verts et son regard pénétrant, ayant repris un tout petit peu de distance avec son rôle de meneuse de troupe.

Mon photographe ERIC ne peut s’empêcher de prendre en photo cette indienne en tenue colorée, son ‘Bindi’ protecteur au milieu du front, ses cheveux couleur jais, ondulant sous son ‘ Ghunghat’.

Les adieux se font amicaux sans débordement, mais sincères, avec la promesse de lui envoyer notre reportage.

En chemin, sous la brume du petit matin, nous apercevons un troupeau de vaches sacrée sans doute en traine de paître tranquillement, nous laissant une image de paix.

De retour au journal, ‘Le Républicain’, nous nous mettons au travail, trois semaines après pour notre grande joie, notre intervention en Inde fut retransmis à la télévision.

Tout ceci fut communiquer à SAMIRA pour le bonheur de ses combattants de fortune, heureux à présent.

 

A quand notre prochaine mission quelque part dans le monde.

 

                                                      JUDITH et ERIC

 

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Rédigé par Dominique

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Publié le 17 Mai 2022

Dix années sont passées. Bert a connu d’autres villes, d’autres murs mais persiste à rester anonyme. L’affaire Marie Dupuy est oubliée depuis bien longtemps. Plus personne n’en parle, le nom de Bertrand Dupuy n’évoque plus rien à quiconque, d’autres drames ont occupé les médias et le gens au fil du temps. Sauf pour Bert. Marie, sa gorge ensanglantée, le couteau de cuisine reviennent régulièrement dans ses cauchemars. Pour les fuir, il a quitté Trantor, erré de bourgs en villages, vivant de petits boulots, trois mois ici, six mois là-bas, laissant une trace de son passage sur les murs.

Ce vagabondage artistique et anonyme lui a valu quelques articles élogieux dans les revues d’art. Son œuvre avait un côté jeu de piste qui passionna un temps les amateurs d’art. Il s’agissait pour eux de deviner où Bert l’Insaisissable irait peindre sa prochaine œuvre. Mais Bert vivait chichement. Ses revenus plus que modestes ne lui permettaient pas souvent l’achat de peinture et matériel. Ses fresques se firent de plus en plus rares, les gens se lassèrent et finirent par l’oublier. Avec le temps, ses peintures monumentales se dégradèrent et furent recouvertes par les tags colorés de jeunes artistes.

Aujourd’hui, Bert ne peint plus sur les murs. Il s’est installé dans une petite ville au bord de la mer, travaille comme manutentionnaire dans le supermarché de son quartier, juste au-dessous de son studio. Solitaire, toujours insaisissable, il a découragé toutes les tentatives d’amitié de ses collègues.

Quant à l’amour… Trop dangereux pour lui… et surtout pour elle.. Trop peur de la récidive, trop de douleur, de remords, trop… de tout. A éviter définitivement. Juste la solitude et les souvenirs pour compagnons. Le prix à payer.

Le soir, quand le passé se fait trop présent, il va marcher au bord de la mer. Sur le large trottoir aux pavés mauves, du sable, déposé par le vent ou peut-être la vague, crisse sous ses pas. Il aime ce moment apaisant. La mer s’étale, tranquille. Le ciel change de couleur, passe du bleu au rose en s’approchant de l’horizon. L’horizon, parallèle à la balustrade en colonnes. Paysage graphique. Graphique… c’est le mot juste. Des lignes, des plans et rien d’autre. Minimaliste comme sa vie.

 

Alors Bert s’évade. Il saute par dessus la balustrade, vole vers le grand large, loin de sa petite vie.

 

 

Épilogue

 

ON A RETROUVÉ BERT,

L’INSAISISSABLE ARTISTE DES RUES

 

Qui se souvient de Bert ?

L’artiste avait connu quelques moments de célébrité avec ses peintures sur les murs des villes, comme autant d’indices d’un jeu de piste. Mais personne n’a jamais réussi à l’approcher, puis l’Insaisissable avait disparu, ses fresques monumentales aussi, effacées par le temps et les bombes des tagueurs.

C’est en promenant son chien sur la plage au petit jour, qu’une dame a trouvé Bert, inconscient, au pied de la balustrade. A côté de lui, un carton à dessin et les esquisses d’anciennes œuvres qu’il avait peintes sur les murs de diverses cités, ce qui a permis de l’identifier.

L’homme a-t-il fait une chute ou a-t-il sauté ? Pour l’instant, nous n’avons aucune réponse à cette question. Bert est actuellement à l’hôpital, ses jours ne sont pas en danger, pour la plus grande joie des amateurs d’art qui commencent à arriver dans la ville pour faire enfin sa connaissance. La galerie Jeanne Frescot souhaite vivement exposer les esquisses de l’artiste. Une renaissance pour Bert ? L’avenir nous le dira...

 

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Rédigé par Mado

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Publié le 13 Mai 2022

 

« Tous les personnages sont des dormeurs clandestins nourris de nos rêves et de nos pensées, eux-mêmes pétris dans le limon des mythes et des fables... »

« Les personnages » de Sylvie Germain

 

ATELIER :

Le personnage littéraire - le sommaire et l'ellipse

LECTURE :

"Fondation" de Isaac Asimov - page 8/9/10

ÉCRITURE :

Choisir une photo. Présentez votre personnage, donnez-lui un nom, des traits de caractère, un métier, un environnement social, privé, etc.

Reliez-le à l’événement traité lors du dernier atelier, faites-lui vivre sa première aventure qui peut être contemporaine ou pas de cet événement et utilisez l’ellipse ou le sommaire pour le faire avancer dans le temps.

Clic sur les bandes d'images pour les agrandir..

ATELIER 2 :  LE PERSONNAGE
ATELIER 2 :  LE PERSONNAGE
ATELIER 2 :  LE PERSONNAGE
ATELIER 2 :  LE PERSONNAGE

LES TEXTES

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Rédigé par Atelier Ecriture

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Publié le 13 Mai 2022

Scientifique de premier plan, sur la planète " Antarius ", Tahidja avait convoqué son subordonné Claodius. Elle venait de subir quatre espaces temps de punition à cause de lui et tenait à le mettre en garde contre un nouveau relâchement coupable envers les dogmes prônés par les sages dirigeants de cette planète.

Vêtue d'une belle robe rouge sang qui s'accordait avec bonheur à sa coiffe brune, elle l'attendait, assise sur un fauteuil, les deux pieds posés sur une vieille mappemonde, vestige des temps passés.

Jeune homme, à la fois mince et élégant dans son bel uniforme blanc et noir, Claodius se présenta à elle un sourire éclatant aux lèvres, mais ses yeux disaient le contraire et ils avaient du mal à cacher une certaine appréhension.

- Bonjour Tahidja. Je te prie d'excuser mon retard à venir saluer ton retour, mais j'ai été envoyé en mission sur la Terre et les liaisons avec celle-ci sont toujours sujettes à beaucoup de contraintes.

- Bonjour Claodius. Je vois que tes centres d’intérêts sont restés les mêmes. Je te rappelle, néanmoins que la punition que j'ai subie est le résultat de tes prises de position concernant les populations qui sont restées sur terre. Tu sais qu'étant ta supérieure je suis responsable de tes lubies et les sages ne me pardonneront pas de faire preuve, une nouvelle fois, de laxisme envers le jeune fou que tu es. En terme clair, si tu insistes dans cette voie tu te retrouveras seul face à tes juges… De toute façon, je pense que le problème a été résolu avec le temps et que tes attentions vont se porter désormais au bénéfice de la vie sur Antarius.

- Ne m'en veux pas Tahidja, je sais que je suis responsable de mes écrits mais la mission que je viens de d’exécuter sur terre me donne raison. Ces hommes et ces femmes que nous avons abandonnés à leur sort, ont développé des ressources de survie remarquables. Dans leur lutte pour leur existence journalière, ces nouvelles générations d'humains, ont réappris les gestes du passé. Grace à des vieux outils, retrouvés dans les ruines, ils ont creusé le sol pour trouver de l'eau. Ils cultivent la terre et la respectent. Celle-ci le leur rend bien en laissant pousser de la nourriture. La nature s'est calmée et les tempêtes se sont rendormies. Leur soleil s'éteint doucement, dans la plénitude des quelques milliers d'années terrestres qui lui restent à vivre. Ils ne dépendent plus de nous, mais le plus important c'est qu'ils ont reçu la visite d'un être humain venu d'on ne sait où qui va de village en village prêcher la non violence et la tolérance et il leur promet la vie éternelle… pas la nôtre… la leur, celle de Dieu. Il est grand, ses yeux sont clairs, à la fois bienveillant et sans partage. Il raconte qu'un de ses ancêtres lointain est mort cloué sur des bouts de bois, mais qu'à sa mort des êtres, brillants comme des éclairs, sont venus le chercher, lui ont rendu la vie et l'on emmené au paradis. Et il promet ce paradis à tous ceux et à toutes celles qui respecteront les préceptes d'une vie paisible.

- Comment se nomme ce homme Claodius ?

-Il dit s'appeler "Expérios" et les Terriens commencent à bâtir des temples pour l'honorer.

-Nous aussi nous avons nos temples et nos saints, Claodius.

-Nos temples, Tahidja, sont les laboratoires qui nous tiennent en respect, grâce aux traitements que nous devons assimiler dans nos organismes et les saints que nous honorons sont les professeurs et les savants qui sont les véritables maitres d'Antarius. Quant à la vie éternelle qu'ils nous promettent elle est liée à tellement de contraintes que je retrouve, à travers elles, les notions d'esclavage des temps passés. Et...

-Prends garde Claodius, modère tes paroles, je ne te sauverai pas une deuxième fois. Tu pourrais payer cher ton admiration pour ces culs terreux.

-Rends-toi compte Tahidja. Ils viennent d'inventer la roue !

- La roue ? c'est quoi ça ? et ça sert à quoi ?

 

 

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Rédigé par Fernand

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Publié le 13 Mai 2022

Pour ceux qui me connaissent en tant que grand reporter avec Eric, mon binôme et caméraman préféré, nous ne reculons pas devant une offre de destination lointaine pour le bien de l’humain.

Nous partons en AFGHAR, au KASHMIR région de l’Inde septentrionale, petit état sous le règne du Grand SLAM, despote, autoritaire.

Un soulèvement fait grand bruit…..

Le jour du départ, moi JUDITH, mes renseignements, mon indic. PARI-DELHI, une véhicule nous attend avec un traducteur namasté, namasté, pour faire 600 km. Nous somme briffés rapidement : des réfractaires courageux pour qu’un soulèvement fasse sauter la soupape de la pauvreté, de la misère.

Une photo m’avait frappée, je l’emporte avec moi, on y voyait SAMIRA mon indic, en grande difficulté.

L’objectif, sensibiliser, intéresser et faire découvrir ce petit état au bord de l’explosion, sous gouvernance musulmane, dans un pays aux multiples religions.

Une femme d’âge mûr me donne un voile le « Ghunghat », à poser sur la tête.

- Attention à vous, me chuchote-t-elle me prenant les mains.

La route est caillouteuse, mais durant le voyage le traducteur nous fait voir les bidonvilles dans les marécages, des bambins se promenant pieds nus dans la boue.             

Depuis peu l’eau de la rivière serait empoisonnée par des déchets toxiques et des combats non autorisés évidemment font rage.

Notre rôle, dénoncer auprès du gouvernement indien-via L’Unicef, mais ce dernier est en grande partie  responsable de ce soulèvement voulant annexer cette partie de l’Inde.

...

 -J’ouvre un œil, puis l’autre et mes yeux se posent sur un

                           sourire et des yeux rieurs.

                                             -SAMIRA, ma petite déesse adorée…..  Je me souviens des

                           mots doux de maman.

                                             Les genoux repliés, je me rappelle de mon premier amour

                           connu à la fac de sociologie /politique en Suisse, lui blanc aux yeux

                           bleus, sa mèche rebelle, incoiffable, ses paroles douces, ses gestes

                           protecteurs, son regard toujours m’obsède, ARNAUD, amoureux de

                           l’étrange et du mystique.

                                            Moi,  SAMIRA devenue rebelle que l’injustice dérange.

                           sa perle d’Orient avec mes cheveux noirs et mon ‘Bindi’ au milieux du

                           front, mon troisième œil protecteur.

                                            La première visite chez mes parents à Bénarès, sa nonchalance

                           frisait l’impertinence de notre culture, mais son amour pour moi avait

                           fini de conquérir mon père.

                                            Notre point commun, l’empathie, la justice, l’invincibilité de

                           notre être, de notre moi intérieur, très tôt concernés.

                                            Je donnerais ma vie pour mon pays et la pauvreté régnante.

                           J’ai remplacé mes habits de fête aux couleurs vives, moi SAMIRA, grande

                           à l’esprit que rien n’ébranle, mes yeux verts, trahis par la fatigue, qui

                           sont toujours mon miroir de l’âme.

                           On me voit de loin, on me crie, m’attrape, me serre, se réconforte en

                           moi, de moi, mes hurlements encouragent.         

                                            Aujourd’hui, je suis seule au combat, la grand faucheuse est

                           passée en coup de vent en emportant mes êtres chers, mes parents

                           veillent sur moi, je les sens si fort, ARNAUD ses yeux bleus sont dans un

                           coin de mes souvenirs.

                                            Des amis journalistes, JUDITH et ERIC viennent d’arriver, un

                           soutien parmi tant d’autres, défenseurs des humains, qui risquent

                           leur vie à documenter le monde.  

...

Nous nous retrouvons après plusieurs semaines d’investigations dans une confusion mitigée.

L’état de siège du Grand SLAM n’avait pas eu raison du soulèvement des opprimés.

Fatigué, son état de santé s’était détérioré, il avait succombé à une crise cardiaque, laissant pour la plus grande joie  du petit peuple  de l’AFGAR, place à son fils aîné JASHMAR, 33 ans au pouvoir plus proche de son peuple, s’investissant pour le bien être des humains malgré les contraintes de son père.

SAMIRA ayant reçu le soutien d’une majorité du gouvernement indien, dont notre participation médiatique avait fait grand bruit, s’en réjouissait, avec le temps beaucoup de choses rentraient dans l’ordre, la vie reprenait lentement son cours.

Des bidonvilles toujours présents, mais une prise de conscience alimentaire faisait son chemin.

Des contrôles scientifiques contrôlaient l’eau de la rivière, les animaux pourraient à nouveau s’y abreuver.

Sur la route du retour, notre reportage prenant fin, nous quittons cette femme merveilleuse, SAMIRA avec ses yeux verts et son regard pénétrant, ayant repris un tout petit peu de distance avec son rôle de meneuse de troupe.

Mon photographe ERIC ne peut s’empêcher de prendre en photo cette indienne en tenue colorée, son ‘Bindi’ protecteur au milieu du front, ses cheveux couleur jais, ondulant sous son ‘ Ghunghat’.

Les adieux se font amicaux sans débordement, mais sincères, avec la promesse de lui envoyer notre reportage.

En chemin, sous la brume du petit matin, nous apercevons un troupeau de vaches sacrée sans doute en traine de paître tranquillement, nous laissant une image de paix.

De retour au journal, ‘Le Républicain’, nous nous mettons au travail, trois semaines après pour notre grande joie, notre intervention en Inde fut retransmis à la télévision.

Tout ceci fut communiquer à SAMIRA pour le bonheur de ses combattants de fortune, heureux à présent.

 

A quand notre prochaine mission quelque part dans le monde.

 

                                                      JUDITH et ERIC

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Rédigé par Dominique

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Publié le 13 Mai 2022

 

                                             -J’ouvre un œil, puis l’autre et mes yeux se posent sur un

                           sourire et des yeux rieurs.

                                             -SAMIRA, ma petite déesse adorée…..  Je me souviens des

                           mots doux de maman.

                                             Les genoux repliés, je me rappelle de mon premier amour

                           connu à la fac de sociologie /politique en Suisse, lui blanc aux yeux

                           bleus, sa mèche rebelle, incoiffable, ses paroles douces, ses gestes

                           protecteurs, son regard toujours m’obsède, ARNAUD, amoureux de

                           l’étrange et du mystique.

                                            Moi,  SAMIRA devenue rebelle que l’injustice dérange.

                           sa perle d’Orient avec mes cheveux noirs et mon ‘Bindi’ au milieux du

                           front, mon troisième œil protecteur.

                                            La première visite chez mes parents à Bénarès, sa nonchalance

                           frisait l’impertinence de notre culture, mais son amour pour moi avait

                           fini de conquérir mon père.

                                            Notre point commun, l’empathie, la justice, l’invincibilité de

                           notre être, de notre moi intérieur, très tôt concernés.

                                            Je donnerais ma vie pour mon pays et la pauvreté régnante.

                           J’ai remplacé mes habits de fête aux couleurs vives, moi SAMIRA, grande

                           à l’esprit que rien n’ébranle, mes yeux verts, trahis par la fatigue, qui

                           sont toujours mon miroir de l’âme.

                           On me voit de loin, on me crie, m’attrape, me serre, se réconforte en

                           moi, de moi, mes hurlements encouragent.         

                                            Aujourd’hui, je suis seule au combat, la grand faucheuse est

                           passée en coup de vent en emportant mes êtres chers, mes parents

                           veillent sur moi, je les sens si fort, ARNAUD ses yeux bleus sont dans un

                           coin de mes souvenirs.

                                            Des amis journalistes, JUDITH et ERIC viennent d’arriver, un

                           soutien parmi tant d’autres, défenseurs des humains, qui risquent

                           leur vie à documenter le monde.   

 

 

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Rédigé par Dominique

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Publié le 12 Mai 2022

Bien que niçois, dans les années 1945, 1950, je m'étais exilé dans un petit village de l'arrière-pays nommé Briscaille. Ce jour-là, en sortant du train des Pignes à Puget-Théniers, je vis descendre d'un autre wagon une jeune femme très élégante entièrement vêtue de violet, coiffée d'une capeline agrémentée d'un ruban mauve. Mon village était le seul desservi par un tortillard qui faisait plusieurs arrêts avant d'arriver au terminus. En peu de temps tout le village connut la nouvelle et fut surpris de la voir s'installer dans la vieille auberge fermée depuis un an. Ne sachant rien d'elle le Maire la surnomma avec beaucoup d'élégance : Aubergine. Elle fit venir des entrepreneurs pour restaurer la salle de restaurant, la façade et un petit espace couvert d'une tonnelle pour accueillir quelques clients aux beaux jours. Elle venait souvent au village boire un café, s'intéressait à la vie de la communauté. Lorsque les travaux furent terminés elle pendit la crémaillère. Tous les Briscaillais et beaucoup de ses amis niçois furent invités. Le soleil étant de la partie, le village connut une animation comme jamais auparavant. Une jeune fille lui ressemblant et un jeune garçon d'environ quatre ans restèrent à l'auberge. Le dimanche suivant quelques amis d'amis vinrent déjeuner puis le village retrouva sa tranquillité. Aubergine qui ne manquait pas d'idées alla voir le patron du bistro pour lui proposer d'organiser ensemble un tournoi de belote. Si le nombre d'inscrits tenait dans son café, le tournoi aurait lieu chez lui sinon, il se ferait à l'auberge et ils partageraient les bénéfices. Quelques villageois participèrent à la soirée qui se tint dans le village 

Ce fut une soirée très réussie et une quinzaine de jours plus tard quand elle lança l'idée d'une soirée « LOTO ». L’engouement fut tel qu'elle se déroula à l'auberge dans les mêmes conditions de rémunérations. La télé n'étant pas encore arrivée à Briscaille elle fit des samedis après-midi cinéma car l'hiver approchait et les nuits étaient froides. A l'ouverture de la chasse, plusieurs chambres furent louées car le gibier ne manquait pas sur ces hauteurs. Deux ans passèrent avec une clientèle qui leur permit de garder l'auberge ouverte. Le garçonnet grandissait, il fréquenta l'école de Puget-Thénier en pension car le tortillard ne faisait le trajet que les weekends. Il se fit des copains et cette vie lui plaisait bien...

Mais qui était cette « Aubergine » ? Son accent slave laissait supposer soit une princesse russe émigrée ou rejetée par le pouvoir en place, soit une aventureuse délaissée par son Soutien ? Vous le saurez ou pas, la semaine prochaine !

Louis

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Rédigé par Louis

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