EN VOITURE !

Publié le 25 Février 2024

La course

      

   L'anxiété visible sur son visage n'augurait rien de bon pour son classement dans ce rallye. La prochaine épreuve était la descente du mont Gros sur Monaco avec arrivée au bas du mont des Mules. Les derniers classés partaient les premiers, lui étant provisoirement cinquième s'impatientait assis dans sa voiture de série. La singularité de cette course étant de conduire sa propre voiture de tous les jours. Certaines portions de route, étant surtout des lacets, étaient visibles du point de départ. Mon favori, celui de la photo, que je nommerai Antoine pour garder son anonymat, fébrile attendait son tour.

Quelques pilotes pourtant chevronnés avaient mal négocié certains lacets plus difficiles à aborder en descente qu'en course de côte. Trois, deux, un, c'est son tour de partir que j'avais anticipé.

   Je venais de m'élancer avec mon parapente, gardant une bonne distance entre lui et moi. Sachant que je le suivrais il n'était pas perturbé par ma présence dans les airs. Je pus faire quelques photos sur des passages demandant de réelles capacités de pilotage. Il perdit quelques secondes dans le mont des Mules, deux lacets successifs abordés un peu trop vite l'obligeant à ralentir pour reprendre adhérence au sol. La fin de course se fit sans encombre. Puis l'attente avec impatience, car de l'arrivée nous ne voyons pas le tracé la descente. Ayant des obligations à Nice je ne pus attendre la fin de course pour connaitre les résultats. Je le saurai dans la soirée en téléphonant à Antoine. 

La soirée de gala

Quatre jours plus tard, soirée de gala pour la remise des prix. Un photographe flache à tout va. Les photos sont visibles aussitôt. L'Une m'intéresse particulièrement. Le premier et le second a la table de la présidente. J'observe ce trio, la ravissante jeune femme ne semble pas intéresser les deux hommes à sa table. Ils se gargarisent de leurs exploits. Un temps d'observation puis elle se fige, son sourire devient sarcasme. Pourtant je savais Antoine attiré par les jolies femmes. Ce soir, seulement deuxième de la course, il semble obnubilé par le vainqueur. Je ne peux détacher mon regard de cette table.

La présidente s'aperçoit de mon intérêt. Les deux candidats sont seuls dans cette salle. Après la remise des prix ils se sauvent ensemble. Je ne suppose plus, j'agis. Je m'approche de la table de la présidente et lui propose un cocktail, son verre étant vide. Je l'interroge.

- Puis je vous poser une question ?
- Oui.
- Le saviez-vous que ces deux candidats sont homos ?  

Hypotypise

Aucune réponse. Les lumières s'éteignent. Apparait sur écran la photo de la voiture gagnante. Elle me flashe, m'hypnotise ; j'ai l'impression de la découvrir…. Pourtant ! Mais je me souviens, j'avais dû m'absenter avant le dernier départ.

Je comprends mieux sa victoire. Le nom déjà : vite a ras  des pâquerettes, l'avant surbaissé, un profilage étudié par ordinateur. Quatre portes pourtant, rare pour une voiture de course. Il est vrai que seules étaient sélectionnaient les voitures de série. L'œil est attiré par sa couleur, un mélange de jaune, d'ocre, d'orange. Vulgairement" caca d'oie". 

      Faut-il hypo typiser devant une telle voiture ? Que nenni ! hormis la couleur et sa victoire elle est passe-partout. Cette fois-ci, partie dernière, elle finit gagnante. Comme quoi ! Qu'importe la voiture, seule compte la victoire.

Auto stop

Le lendemain lundi je reprends ma deudeuche et part à l'aventure. Je pressens des frissons à la découverte d'un site inconnu.Délaissant la départementale qui ne m'inspire guère, je me retrouve dans une impasse, un lieu féerique à quelques lieux de la civilisation. Une mare dont les eaux frissonnent sous un souffle de vent venant du levant. Certains arbres d'un vert émeraude ou printanier se penchent sur ces eaux pour un bonjour matinal. Un quidam dans un carré de verdure surprend le reflet orange de son vêtement dans l'eau verte. Au deuxième plan une trouée dans l'alignement des différentes essences d'arbres se reflète en deux parties inégales blanches et brouillées. Est-ce l'heure matinale ou le besoin d'émotions, je ressens une plénitude, une joie, un repos dans mon corps et mon âme.
Le décollage d'un avion de l'aérodrome proche me remet dans la réalité de la vie.
 
Louis
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Rédigé par Louis

Publié dans #Ecrire sur des photos

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