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Publié le 16 Octobre 2024

 
 
Dans ce monde impitoyable de la création artistique ,il a su avoir ce regard qui déniche les artistes à en devenir. On le rencontre dans tous les festivals de BD. Son chapeau vissé sur la tête symbole de sa maison d'édition ”chapeau l'artiste” Kyoto Yamamoto as-tu su devenir le leader et c'est avec humour ,clin d'œil à ses 'origines asiatiques, qu'il justifie sa réussite en proclamant :
Je n'ai pas à me faire du souci sur la concurrence car lorsqu'on mélange le blanc et le jaune d'un œuf seul le jaune domine.
 
Il a su adapter son entreprise en devenant l'importateur exclusif des mangas qui racontent les aventures de Naruto que la jeunesse d'aujourd'hui affectionne.
 
 
Kyoto Yamamoto a su par son travail redonner les lettres de noblesse à la bande dessinée en l'élevant au titre du 9e art. les yeux rieurs, la barbiche poivre et sel, font de lui un patron respecté.
 
 
 

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Rédigé par Bernard

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Publié le 16 Octobre 2024

 
Augustin CALVY est né à Vence le 10 août 1896 et mort à Peymia le 10 août 1976. Sa vie aurait pu passer totalement inaperçue s'il n'avait pas connu la guerre.
Fils d'agriculteurs, son avenir aurait été de poursuivre le travail à la ferme, dans les pâtures à moutons de ses belles montagnes. Des activités qu'il adorait. Il vivait avec les saisons, le soleil, la lune, les bêtes. Il connaissait  tous les chemins, les sources, le cri de la chouette, le brame du cerf, les bruissements furtifs des choses invisibles.
 
 
Mais, un beau jour de moisson, en août 1914, le jour de son anniversaire, tout a basculé.
Mobilisé avec les jeunes gens de la région, il est parti au front, a connu l'odeur du sang, de la mitraille ; il a vu tomber ses camardes, il a tué, encore tué, embroché des gars de son âge à la baïonnette, entendu les cris, les suppliques, les râles, la mort.
 
Comme beaucoup de soldats, me direz-vous... Certes, mais Augustin est revenu de la guerre, la haine, la rage, le désespoir dans l'âme. Il n'est pas rentré au village. Il s'est installé à Marseille, a intégré la pègre locale. Très vite, il s'est imposé comme chef de gang. Torturer, tuer ne lui posait aucun cas de conscience, au contraire, si l'on en croit le témoignage d'une prostituée du port :
" Calvy, c'est un brutal et il aimait faire mal. J'en sais quelque chose ! Quand il me tabassait, ses yeux brillaient de haine, il murmurait des trucs qui venaient de la guerre. Il murmurait en frappant, comme s'il ne voulait pas que j'entende. Une fois, j'ai entendu ; il a dit : ça, c'est pour Joseph. Je crois que c'était son copain mort à la guerre..."
La drogue et les putes ont fait sa richesse. Il est devenu le caïd de Marseille, le maître de la rue.
Pendant ce temps, ses parents vieillissaient, tous seuls dans leur ferme. Le travail devenait trop lourd pour eux, mais Augustin avait perdu l'amour, l'empathie, le respect. Ne lui restait que la violence comme ligne de vie.
Jusqu'à ce jour de juin 1925, le 25 exactement, date de l'anniversaire de sa mère à laquelle il ne pensait plus du tout. Ce jour-là, un ancien camarade d'école, courageux, vient lui rende visite. D'après Tonio, un des hommes d'Augustin présent lors de la rencontre, lui aurait dit à peu près ceci :
" Ta mère est au plus mal, elle te réclame. Ton père est vieux, fatigué, il n'arrive plus à s'occuper des bêtes. On a besoin de toi, là-haut."
Et il lui a tendu une lettre. Tonio raconte qu'à la lecture de la lettre, Augustin a blêmi. Il aurait juste dit :
" Tonio, règle les affaires courantes, je dois partir quelques jours."
 
Il n'est jamais revenu à Marseille. Il est arrivé à la ferme familiale juste à temps pour voir sa mère une dernière fois. Elle lui a parlé. De quoi ? Nul ne l'a su. Mais, après cela, il a repris la ferme, s'est occupé de son père jusqu'au bout. Il est devenu le paysan le plus honnête de la région. Taciturne, mais droit. Solitaire, mais généreux.
Le curé du village disait qu'une douceur oubliée lui remontait du fond de l'être quand il le regardait choyer ses bêtes.
Peut-être, la beauté d'un lever de soleil, le bêlement d'un agneau, l’incandescence des arbres à l'automne, le nacre de la lune ont-ils apaisé la fureur de son cœur ? Peut-être les dernières paroles maternelles ont-elles réveillé le jeune homme qu'il avait été ? Augustin ne se livre guère, le mystère demeure.
Il a fini sa vie dans son lit, à la ferme, ne s'est jamais marié, mais, quand le docteur est venu constater le décès, Marcelle, sa "fiancée" du CM2, lui tenait la main en pleurant...
 
 

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Rédigé par Mado

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Publié le 16 Octobre 2024

 
Elle ose, elle ne sait pas, ses cheveux, parure intelligente de sa personne, lui couvrent le visage.
Les réflexions sur sa vie mouvementée de petits bonheurs, recherche personnelle d'une âme sœur.
Son premier jet littéraire, celui d'une jeune fille à la quête de soi, m'a beaucoup apporté sur une vie intime de découverte de la VIE.
Une gestuelle animée de spasmes évocateurs d'une jeunesse en pleine aspiration de sentiments.
Un ami, troublant d'une beauté intérieure, dégoulinant de prétention sentimentale.
SIMONE et GRÂCE sont en parfaite communion avec des sentiments d'appartenance à une idéologie futuriste sur le pouvoir des femmes soumises, de son époque.
Son deuxième livre SIMONE le dédie à la force des choses, affirmant son idée première de faire éclater le deuxième sexe.
 
Soutenue dans son élan par son compère Jean-Paul, philosophe, ami, amant, mais toujours présent.
Deux caractères impulsifs, sans empathie pour le sexe faible, quoi qu'on en dise "les hommes".  
En lisant cette créature, aux cheveux de feu, se triturant sa crinière impulsivement, je me remets en question sur ma volonté de jeune fille dépendante. 
SIMONE m'a beaucoup aidée à résister à faire de moi cette force intérieure acquise péniblement.   
Les aventures littéraires et sentimentales de SIMONE ont comblé ma vie, me transmettant ses forces, je suis devenue ou redevenue MOI ;
Son indépendance, mon indépendance, je remercie le hasard, la chance d'avoir mis sur ma route des ouvrages aussi prenant de vérité.
Peut-être un jour, sur une autre photo de couverture, verrons-nous cette magnifique personne, auteur, psychologue, instigatrice, combattante de la vie, nous faire découvrir son exceptionnel visage de femme aboutie. 
 
La ROUSSE de nos rêves....
 
...
 
 NELSON ALGREN
 
J'ai découvert la talentueuse biographe, romancière Irène FRAIN, en cherchant une facette inédite de Simone, Lucie, Ernestine, Marie de Beauvoir. Appelée simplement SIMONE.
Cette dernière n'a jamais caché son escapade américaine avec Nelson ALGREN, qui dura 15 ans.
En 1947, Simone, 39 ans est invitée par des universités aux Etats-Unis, son chemin croise celui de Nelson, Abraham, ALGREN, écrivain américain, juif, communiste.
Ils passent une soirée et le lendemain avec "l'être le moins destiné à la rencontrer".
Leur passion dévorante, leur amour transatlantique, la conduira a écrire l'un des livres les plus importants du XXe "Le Deuxième Sexe".
Je cite quelques expressions amoureuses :
 - "Il se laisse recouvrir par ses marées de mots", l'attire à lui "Boutonnez vos lèvres Simone, puis l'embrasse.
- Le bonheur que c'était de recevoir une lettre de Nelson, au seul contact de son papier jaune, sa gorge se dénouait, les mots commençaient à lui démanger les doigts.
En 1972 Simone de Beauvoir publie un récit autobiographique "Tout Compte Fait" dédié à Sylvie Le BON de Beauvoir, élève admirative de Simone, partageant la philosophie et le féminisme.
En 1980, Simone fatiguée adopte Sylvie, lui confiant les droits moraux de son œuvre littéraire.
Depuis la mort de Simone en 1986, Sylvie a publier les 304 lettres de Simone de 1947 à 1064 à Nelson Algren.
En revanche les correspondances de Nelson à Simone n'ont pas eu l'autorisation de se traduire et publier.
Le couple mythique de Beauvoir/Sartre de la littérature, connus à la Sorbonne, leurs destins se sont liés pour plus de 50 ans.
Jamais mariés, ce couple étonnant va multiplier les aventures sans les cacher à l'autre. 
 
 

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Rédigé par Dominique

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Publié le 15 Octobre 2024

 
Pierre-Louis De Gard né le douze février 1936, trouva la mort dans un banal accident de voiture le dix octobre dix neuf cent quatre vingt -six.
Il laisse derrière lui de magnifiques compositions musicales que ses fins doigts de pianiste joua dans le monde entier.
Ce fils de musiciens médiocres vit le jour dans un petit village isolé de la côte Normande, du haut de ses neuf ans, ce surdoué musicien assista au débarquement. C'est peut-être grâce ou à cause de cela qu'il décida de travailler encore plus pendant ces laborieuses leçons de piano que sa professeure Mademoiselle Louise lui donnait trois fois par semaine.
Pierre-Louis s'imaginait déjà apporter du bonheur, jouant pour les soldats, les émouvoir en  oubliant un cours instant l'horreur de la guerre.
Motivé, il fit son premier concours à quatorze ans, le gagna haut la main, devançant les adultes interloqués par ce jeune freluquet leur tenant la dragée haute en remportant au fil des ans concours sur concours.
Paris le demandait, Londres, New-York aussi.
A vingt ans, chaperonné par Mademoiselle Louise qui commençait à ne plus suivre la cadence, il parcourut le monde, acclamé de tous, habillé en smoking bleu nuit, chemise blanche orné d'un énorme nœud papillon.
Il se mit à collectionner les succès, les femmes, les coupes de champagne mais ce ne fut pas suffisant, il testa la cocaïne, l'héroïne lui donnant de superbes sensations de pouvoir.
Il se détruisait jour après jour et ne fut plus qu'une ombre titubante et ruinée.
Il prit la route ce dix octobre dix neuf cent quatre vingt-six après avoir bu des dizaines de verres de mauvais champagne, les veines gonflées de drogue, loupa un virage. 
Il partit vers l'au-delà sans regrets ni pour lui ni pour les autres.
 
 

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Rédigé par Véronique

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Publié le 13 Octobre 2024

 

Ils étaient assis par groupe de deux, côte à côte, aucune parole ne devait être prononcée, cependant Alyssa mal à l'aise ne pu s'empêcher d'adresser la parole à son voisin assis en lotus, en train de fixer un point. Elle lui demanda :

 
 
- Comment t'appelles- tu ?
- Mark
- Puis-je te parler ?
- Il est interdit de parler durant la séance, reste là à contempler l'ordre de l'univers présent devant tes yeux, laisse faire ton cerveau et ne t'identifie pas à tes pensées.
- Je veux bien, mais je me suis inscrite en dernière minute sans plus d'informations, peux-tu m'en dire plus ?
- Fixe le point au centre du mandala et laisse toi absorber par l’Oeil, tu seras au centre de ta conscience.
Une voix off alors se fit entendre :
- Je vous invite à laisser les yeux se promener dans la pièce, à choisir le cap qui leur convienne où à laisser votre regard naviguer, dériver ou bon vous semble puis trouver ancrage au dedans de l'Oeil qui vous regarde.
- Mark, j'ai mon cœur qui s'accélère, est-ce normal ?
- Respire lentement et expire profondément
- Je me vois marcher dans l'herbe mouillée, je cueille des fleurs, le vert déborde de la peinture et coule sur les murs, recouvre la pièce, les meubles sont vert pelouse.
- Sors de ce vert qui t'aspire.
- Je ne peux pas, je suis piégée.
- Tu ne dois pas être prisonnière du vert, échappe-toi.
 
Un œuf les sépare, l’œuf commence à vibrer, à chauffer tout en diffusant une lumière douce et un parfum subtil.
 
- Cette couleur verte m'éblouit, je cueille des fleurs, j'en fait une couronne, une immense couronne que je dépose devant la porte d'une maison.
- A qui appartient cette maison ?
- Je ne sais pas, elle a l'air ancienne, le plancher craque, le sol gondole, des pas lourds résonnent au-dessus de ma tête, au loin un chien aboie et quelqu'un joue de la flûte, une mélodie fluide à trois notes, incessante. J'ai froid.
- Cherche refuge à travers l’Oeil comme si tu étais dans un cocon.
 
L’œuf qui les sépare se met à trembler de plus en plus.
Une chaleur l'envahit.
Tout au milieu du mandala, une fleur a six pétales s'épanouit dans un berceau de bleu tendre au-dessus du vert, l'Oeil alors s'était clos tandis que l’œuf venait d'éclore.
 
La voix off reprit :
- A mon signal, vous allez vous réveiller et vous n'aurez aucun souvenir de tout ce qui s'est passé.
 
 

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Rédigé par Catherine

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Publié le 11 Octobre 2024

René Mirzin est né à Paris le 18 octobre 1956 de Henri Mirzin, ingénieur en chef des Travaux Publics, et Valérie Mirzin, mère au foyer. Fait assez rare pour l'époque, il est enfant unique. Il passe une enfance et une adolescence heureuses à Toulouse, où sa famille a déménagé suite à la nouvelle affectation professionnelle de son père. Sa scolarité est brillante, mais plutôt que de suivre la voie d'Henri, René entreprend des études de médecine puis de psychiatrie qu'il achève en 1986 avec l'obtention des diplômes de docteur en médecine et d'études spécialisées en psychiatrie. Il choisit alors, au lieu d'exercer en tant que praticien libéral, de se consacrer à la recherche. Il intègre alors le Centre d'Étude et de Traitement des Addictions (CETA) de l'Université d'Angers, celle dans laquelle il obtint ses diplômes. C'est là que, quelques années plus tard, il se fera connaître en France puis en Europe et dans le monde entier en révolutionnant le traitement des addictions, après avoir le premier démontré de manière scientifiquement indiscutable l'immense potentiel des substances dites psychédéliques dans le traitement de la dépendance aux stupéfiants.


Valérie, la mère de René, a livré dans un témoignage radiophonique les clés de l'itinéraire professionnel de son fils.

"Aussi loin que je me souvienne, René, Henri et moi avons vécu heureux. Nous avions tout ce que l'on peut raisonnablement demander à la vie : une famille unie et des amis proches sur lesquels on peut compter, la réussite sociale, l'aisance financière, sans oublier la santé physique et mentale. Nous nous en rendions compte et savions d'autant mieux en profiter. Mais notre existence a été assombrie lorsque Éric, le dernier de ma fratrie et l'oncle préféré de René, est lors d'un séjour universitaire à Los Angeles, devenu dépendant au crack. Nous ne le reconnaissions plus. Il était devenu, et en si peu de temps, une véritable épave humaine. L'expression est épouvantable mais c'est bien de cela dont il s'agissait. Lui si jeune, toujours plein d'allant et d'énergie ! C'était terrible. Un jour, alors que nous le croyions perdu après tous ces échecs thérapeutiques, un ami m'a proposé ce que nous avons considéré comme le traitement de la dernière chance. Il s'agissait, lors d'une sorte de nuit initiatique, de faire prendre à Éric de l'iboga, la racine sacrée d'Afrique, sous la supervision d'un maître de cérémonie bwiti (une forme de culte animiste de l'Afrique de l'Ouest dont les Pygmées seraient à l'origine). Nous ne connaissions rien à cela, mais nous nous sommes dit que perdu pour perdu, il fallait le tenter. Éric, quant à lui, n'était depuis longtemps plus capable d'aucune initiative, mais il ne s'est pas opposé à la nôtre. Et c'est alors que le miracle s'est produit : en une nuit, une seule nuit, l'addiction d'Éric s'est comme évaporée. Rien, plus rien ! Éric était redevenu Éric... Et depuis, pas une seule rechute ni aucun trouble de substitution. Pour nous tous, ses parents comme ses amis, ce fut tout simplement incroyable ! Cette histoire nous a profondément marqué, et plus encore René compte tenu de son jeune âge au moment des faits et de sa relation privilégiée avec Éric. Jamais nous ne remercierons assez tous ceux qui ont rendu cela possible. Et jamais non plus nous ne serons assez reconnaissants envers l'iboga, la merveilleuse racine sacrée d'Afrique."
 

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Rédigé par Francis

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Publié le 10 Octobre 2024

 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Un artiste ? oui et non.
Tout a commencé pour Albert par de petits boulots de survie : du milieu duquel il est issu aucune perspective de devenir quelqu'un.
Albert est né dans la périphérie de la capitale dans l'après-guerre en 1950 d'un père maçon, Giulio, qui ne manquait jamais de travail (tout était alors à reconstruire) mais pour qui la langue française était difficile à apprivoiser ; débarqué de l'Italie profonde pour démarrer une nouvelle vie dans cette France qui offrait aux émigrés une chance de partir de zéro, " il a débarqué la truelle à la main " comme on disait alors, image peu flatteuse mais bien ancrée !
Albert - comprenez Alberto- s'était essayé lui aussi dans le bâtiment mais contrairement au destin paternel, il voulait prendre le sien en main afin de devenir autre chose qu'un simple manœuvre.
Grâce à son père il a découvert, jeune, la peinture en bâtiment car, à force de travail et d'abnégation, son père avait réussi à construire une maisonnette et en lui collant pinceaux et rouleaux dans ses petites mains il ne savait pas qu'il changeait radicalement la destinée de son fils...
Maniant pourtant le pinceau avec la dextérité de l'apprenti peintre, il fut en désespoir de cause embauché sur ses 17 ans comme laveur de vitres.
Suspendu dans le vide, l'automatisme du geste le laissant tout à son rêve devant le reflet de la ville dans les surfaces qu'il entretenait.
Il se mit à utiliser la mousse comme un outil de création et le voilà imaginant des courbes, des enchaînements de creux et de reliefs, des dégoulinades, des giclées, faisant d'un geste concret et rébarbatif une œuvre abstraite.
Pas du tout du goût de son chef  : il fut remercié sur le ton raillard de :" Tu ne prends pour Picasso? j'ai besoin d'un gars qui fasse son boulot pas d'un rêveur".
Premier chapitre d'une vie mais quelle avancée ! 
Prenant conscience de l'or qu'il détenait dans son geste, dans ses mains, il se mit à taguer les murs, les palissades tout en s'assurant un minimum alimentaire au travers de petits boulots.
Il croyait à sa réussite et il  eut raison car d'autres y crurent aussi.
Albert Macchiato est aujourd'hui reconnu au niveau international ; la preuve de son essor, cette biographie que j'ai entrepris d'écrire afin que vous compreniez le cheminement qui fut le sien ; car l'appréciation d'un artiste ne se limite pas à l'admiration et au ressenti de ses créations, il faut intégrer sa vie, son milieu, ses échecs aussi qu'ils l'ont amené au faîte de sa gloire : ce sont les petits hommes qui font les grands, ayant d'autant plus de mérite car partis de rien pour arriver au sommet...
J'ai pour ma part beaucoup d'admiration pour Albert Macchiato qui ne cesse de développer son art et je vous promets de vous en transmettre le virus.

Point de vue d'un proche

"D'Alberto, je peux vous en parler : c'est mon pote depuis que l'on s'est croisés dans la rue ; moi je traînais à gratter ma guitare, des passants me faisaient l'aumône de quelques pièces alourdissant ainsi ma sibylle ; Alberto taguait à deux pas de moi et en regardant ses fresques - oui, je peux dire ça - il me donnait l'inspiration pour créer mes chansons. On a sympathisé - entre artistes - et on ne s'est plus lâchés. Jusqu'au jour où des riverains pas très ouverts et peu indulgents sur le genre Street Art ont appelé les forces de l'ordre (forts dans ce cas pour remettre de l'ordre !) ; ils l'ont embarqué et quand il est ressorti de sa garde à vue il est venu me trouver et il m'a dit : "Ecoute Joe, je veux tellement vivre de mon art... je ne peux plus me permettre de taguer à l'arrachée. Je vais me rallier à des réseaux à Amsterdam, là-bas ils comprennent mieux ! Désolé vieux, ça ne change rien à notre amitié"
- Je te comprends ! Suis la voix qui est la tienne ; moi je vais suivre la mienne et peut-être qu'un jour on se retrouvera pour un projet commun ? Bonne chance ! "
En fait moi je n'ai pas percé ; je jouais dans les bistrots et restos mais Alberto ne m'a pas oublié : il a réussi à Amsterdam, il a été reconnu.
Un jour il m'a appelé, m'a invité là-bas et m'a présenté à un groupe ; et depuis moi aussi j'ai réussi grâce à lui."

                               Fin 

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Rédigé par Letizia

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Publié le 10 Octobre 2024

 

« Ils ne sont pas nombreux ceux qui se réinventent »

Clara lit Proust. Stéphane Carlier

 

 

 

 

Père Mamadou Hampa Bambara, fraîchement nommé dans la paroisse St Eugène-Ste Cécile, avait choisi d'installer un confessionnal ambulant dans une annexe du cabaret « Ceci n'est pas une pipe » , le plus fréquenté de la rue Saint Denis. Le propriétaire, assidu des messes dominicales, foi en Dieu et dans le libéralisme économique, avait accepté que Père Mamadou intervienne, auprès de leurs ouailles respectives, en nocturne de 22heures à minuit les lundi . Jour où la clientèle se montrait moins assidue. Dans un excès d'enthousiasme artistique, le boss avait même fabriqué et voulu placarder une affiche, dans le style de Pierre et Gilles, avec photos retouchées de pécheresses repenties, -ses protégées avaient posé- recevant des mains du prêtre une bénédiction. Le curé l'en avait gentiment mais fermement dissuadé.

Père Mamadou Hampa Bambara avait lui-même construit son confessionnal en bois, un hybride de cabine photomaton et de chaise à porteur, capitonnée de velours cramoisi qu'une paroissienne, travaillant au marché St Pierre, lui avait fourni. « Pour rester dans les tons » lui avait-elle chuchoté en rougissant . Un épais rideau de même couleur avec une bouche de parole protégeait l'anonymat de la confession

22h30 et toujours personne. Enfin un bruit de pas, la porte du réduit qui se referme.

Gamine, tout juste majeure, jeune recrue à l'avenir prometteur selon Honoré le boss, secoue le rideau pour avertir de sa présence. Au cas où le claquement de ses talons aiguille ne suffirait pas

-« Approchez de l'ouverture mon enfant afin que je puisse vous entendre » dit Père Mamadou, de sa voix basse et ronde de baryton.

-Père Mamadou, pas d'chichis entre nous, j'veux vous causer à découvert. Me mettre à nu, excusez l'expression  ».

Sans attendre une réponse, Vlan ! D'une jambe de french cancan, elle écarte le rideau écarlate.

Père Mamadou reste stoïque.

-« Si vous voulez ma fille. Parlez sans crainte. »

« Oh mon père, si j'devais avoir peur, ce s'rait sûrement pas ici. Les grands méchants loups, rôdent pas loin d'chez vous. »

Gamine, prévoyante a trimballé sa chaise.

- « Pour le confort mon père, O.K. ?

-« O.K. »

Le silence de père Mamadou fait du bien à Gamine. Surtout la qualité douce et bienveillante de ce silence. Elle se sent en confiance, Lena, son vrai prénom.

-« Curé, tout se qui se passe ici, pour sûr ne sortira pas d'ici..... ? Juré, craché... ?

-« Je suis tenu au secret de la confession, ma fille . Vous pouvez parler sans crainte » répète-t-il avec un bon sourire.

Gamine, qui s'était affalée sur sa chaise, se redresse, jambes serrées. Elle semble soudain pudique et fragile malgré son body argenté largement échancré et ses bas résilles noirs. Pour plus de commodité, elle fait valser ses talons aiguilles vertigineux, une version cheap des Louboutin.

-« Mon père, je n'ai pas l'intention de rester fille du calvaire. Je viens de lire Nana et finir comme elle, non merci. J'ai du succès dans les affaires, comme dirait Michel Berger. Gamine, ça pétille, ça appâte le consommateur. Mais à l'ère du zapping, la nouveauté lasse, remplacée par la nouveauté nouvelle. J'ai des lettres et j'suis pas bête. Père, pouvez-vous intercéder auprès de....

C'est le moment que choisit Honoré Ducamp, le boss, pour faire irruption. Une gueule de jaunisse, des vêtements qui, malgré une bonne dose de « Terre d'Hermès », puent les toilettes après une épidémie de gastro entérite. Visiblement malade Honoré.

- « Désolé mon Père mais la petite est réquisitionnée. Client trop important, gros carnet d'adresses du tout Paris . Je ne peux pas laisser passer cette opportunité....

--.....

-Vous comprenez mon père.... Les affaires sont les affaires

..

«  Mon père, faites pas cette tête. Dimanche, je remplirai à ras bord le tronc de la paroisse et je ferai brûler cent bougies.

Allez zou Gamine au turbin. Le client est généreux. Tu vas pas regretter. Sa limousine t'attend. Un rendez-vous au Ritz, ça s'refuse pas. Pas vrai mon père ?

Gamine hésite

-«  Le client a aussi prévu un dîner intime et chic. Robe à tes mesures, chaussures à ta pointure trônent sur le siège de la voiture. Vous avez vu mon père, ça rime. »

..

« Père Mamadou, j'peux pas rater çà. De la tune et une histoire , sauce Pretty woman .

. On reporte ma confession à la semaine prochaine »

 

Gamine sort en chantant « Pretty woman won't you pardon me, Pretty woman I couldn't help but see ...

 

 

 

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Rédigé par Odile

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Publié le 2 Octobre 2024

 

 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
Elle : Tu fais quoi ?
Lui : Une salade niçoise.
Elle : Tu m’expliques, je suis nulle en cuisine.
Lui : C’est pourtant très simple.
Pour faire une bonne salade on prend de belles tomates,
Un saladier en verre
Que je nettoie à l'eau claire
D’une façon délicate
Dans le fond du récipient, de façon décorative
Je dépose une pincée de sel
Du vinaigre à la couleur belle
Que je marie avec l'huile d’olive
Les tomates en rondelles pas trop épaisses
Coupées au couteau aiguisé
Leur jus au parfum ensoleillé
S’écoule comme un vin de messe
Les cébettes, les oignons
Basilic et poivrons
Mélangent leur parfum
Sur un lit de mesclun
Les œufs durs, jaune et blanc
Olives noires et anchois
Décorent ce plat Niçois
Que l'on déguste doucement
Elle : Oui bon, c’est une salade de tomates.
Lui : Non mademoiselle, c’est une institution qui devrait être inscrite comme la Ville de Nice au patrimoine de l’humanité.
Elle : Tonton tu exagères! Fais attention, tu rajoutes trop de sel.
Lui : Allez petite, on va passer à table et déguster ce chef d’œuvre arrosé d’un bon rosé bien frais.
Elle : Oui! Dis tonton, tu m’apprendras d’autres recettes du pays.
Lui : Oui ma grande. Tiens, si tu reviens dimanche, je te ferais des « merda di can »
 

 

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Rédigé par Bernard

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Publié le 2 Octobre 2024

 

 
 
 
 
 
 
Lui : Dis-moi, tu penses à quoi?
Elle : Je pense à la quadrature du cercle.
Lui : A la quoi ?
Elle :Tu vois bien le cercle devant nous ?
Lui : Je vois surtout des fleurs et un œil qui nous regarde.
Elle : Justement l’œil est là pour te faire voir ce que tu ne vois pas…
Lui : Que faut-il voir?
Elle : Que le monde est rond et que pourtant on parle des 4 coins du monde.
Lui : Non ! La terre serait-elle un cube ?
Elle ; Mais non gros beta, dans un cube il y a 8 coins
Lui : Alors dis-moi.
Elle : La terre est plate comme un CD et ce que tu vois c’est sa jaquette. La terre de demain insérée dans un carré de pollution plastique. La nature nous lance un message « peace and love » comme les hippies des années 70.
Lui : Bon écoute, je t’aime, mais je crois que la tisane que tu m’as fait boire était une infusion de « chichon », tu sais cette herbe que l’on appelle Marie……..Juana.
Alors un cercle dans un carré, un carré dans un cercle, tout cela me rappelle mes cours de math :
« L’aire A d’un carré dont le coté est : A =c*c. La formule pour calculer le rayon du cercle circonscrit à un carré est : r=c²v²2 »
Elle: Avec toi, on ne peut pas rêver. Moi qui défends le dernier carré des libertés avant que le cercle des poètes ait vraiment disparu.
 
 
 

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Rédigé par Bernard

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