Publié le 16 Octobre 2024
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Publié le 16 Octobre 2024
Publié le 16 Octobre 2024
Publié le 15 Octobre 2024
Publié le 13 Octobre 2024
Ils étaient assis par groupe de deux, côte à côte, aucune parole ne devait être prononcée, cependant Alyssa mal à l'aise ne pu s'empêcher d'adresser la parole à son voisin assis en lotus, en train de fixer un point. Elle lui demanda :
Publié le 11 Octobre 2024
René Mirzin est né à Paris le 18 octobre 1956 de Henri Mirzin, ingénieur en chef des Travaux Publics, et Valérie Mirzin, mère au foyer. Fait assez rare pour l'époque, il est enfant unique. Il passe une enfance et une adolescence heureuses à Toulouse, où sa famille a déménagé suite à la nouvelle affectation professionnelle de son père. Sa scolarité est brillante, mais plutôt que de suivre la voie d'Henri, René entreprend des études de médecine puis de psychiatrie qu'il achève en 1986 avec l'obtention des diplômes de docteur en médecine et d'études spécialisées en psychiatrie. Il choisit alors, au lieu d'exercer en tant que praticien libéral, de se consacrer à la recherche. Il intègre alors le Centre d'Étude et de Traitement des Addictions (CETA) de l'Université d'Angers, celle dans laquelle il obtint ses diplômes. C'est là que, quelques années plus tard, il se fera connaître en France puis en Europe et dans le monde entier en révolutionnant le traitement des addictions, après avoir le premier démontré de manière scientifiquement indiscutable l'immense potentiel des substances dites psychédéliques dans le traitement de la dépendance aux stupéfiants.
Valérie, la mère de René, a livré dans un témoignage radiophonique les clés de l'itinéraire professionnel de son fils.
"Aussi loin que je me souvienne, René, Henri et moi avons vécu heureux. Nous avions tout ce que l'on peut raisonnablement demander à la vie : une famille unie et des amis proches sur lesquels on peut compter, la réussite sociale, l'aisance financière, sans oublier la santé physique et mentale. Nous nous en rendions compte et savions d'autant mieux en profiter. Mais notre existence a été assombrie lorsque Éric, le dernier de ma fratrie et l'oncle préféré de René, est lors d'un séjour universitaire à Los Angeles, devenu dépendant au crack. Nous ne le reconnaissions plus. Il était devenu, et en si peu de temps, une véritable épave humaine. L'expression est épouvantable mais c'est bien de cela dont il s'agissait. Lui si jeune, toujours plein d'allant et d'énergie ! C'était terrible. Un jour, alors que nous le croyions perdu après tous ces échecs thérapeutiques, un ami m'a proposé ce que nous avons considéré comme le traitement de la dernière chance. Il s'agissait, lors d'une sorte de nuit initiatique, de faire prendre à Éric de l'iboga, la racine sacrée d'Afrique, sous la supervision d'un maître de cérémonie bwiti (une forme de culte animiste de l'Afrique de l'Ouest dont les Pygmées seraient à l'origine). Nous ne connaissions rien à cela, mais nous nous sommes dit que perdu pour perdu, il fallait le tenter. Éric, quant à lui, n'était depuis longtemps plus capable d'aucune initiative, mais il ne s'est pas opposé à la nôtre. Et c'est alors que le miracle s'est produit : en une nuit, une seule nuit, l'addiction d'Éric s'est comme évaporée. Rien, plus rien ! Éric était redevenu Éric... Et depuis, pas une seule rechute ni aucun trouble de substitution. Pour nous tous, ses parents comme ses amis, ce fut tout simplement incroyable ! Cette histoire nous a profondément marqué, et plus encore René compte tenu de son jeune âge au moment des faits et de sa relation privilégiée avec Éric. Jamais nous ne remercierons assez tous ceux qui ont rendu cela possible. Et jamais non plus nous ne serons assez reconnaissants envers l'iboga, la merveilleuse racine sacrée d'Afrique."
Publié le 10 Octobre 2024
Tout a commencé pour Albert par de petits boulots de survie : du milieu duquel il est issu aucune perspective de devenir quelqu'un.
Albert est né dans la périphérie de la capitale dans l'après-guerre en 1950 d'un père maçon, Giulio, qui ne manquait jamais de travail (tout était alors à reconstruire) mais pour qui la langue française était difficile à apprivoiser ; débarqué de l'Italie profonde pour démarrer une nouvelle vie dans cette France qui offrait aux émigrés une chance de partir de zéro, " il a débarqué la truelle à la main " comme on disait alors, image peu flatteuse mais bien ancrée !
Albert - comprenez Alberto- s'était essayé lui aussi dans le bâtiment mais contrairement au destin paternel, il voulait prendre le sien en main afin de devenir autre chose qu'un simple manœuvre.
Grâce à son père il a découvert, jeune, la peinture en bâtiment car, à force de travail et d'abnégation, son père avait réussi à construire une maisonnette et en lui collant pinceaux et rouleaux dans ses petites mains il ne savait pas qu'il changeait radicalement la destinée de son fils...
Maniant pourtant le pinceau avec la dextérité de l'apprenti peintre, il fut en désespoir de cause embauché sur ses 17 ans comme laveur de vitres.
Suspendu dans le vide, l'automatisme du geste le laissant tout à son rêve devant le reflet de la ville dans les surfaces qu'il entretenait.
Il se mit à utiliser la mousse comme un outil de création et le voilà imaginant des courbes, des enchaînements de creux et de reliefs, des dégoulinades, des giclées, faisant d'un geste concret et rébarbatif une œuvre abstraite.
Pas du tout du goût de son chef : il fut remercié sur le ton raillard de :" Tu ne prends pour Picasso? j'ai besoin d'un gars qui fasse son boulot pas d'un rêveur".
Premier chapitre d'une vie mais quelle avancée !
Il croyait à sa réussite et il eut raison car d'autres y crurent aussi.
Albert Macchiato est aujourd'hui reconnu au niveau international ; la preuve de son essor, cette biographie que j'ai entrepris d'écrire afin que vous compreniez le cheminement qui fut le sien ; car l'appréciation d'un artiste ne se limite pas à l'admiration et au ressenti de ses créations, il faut intégrer sa vie, son milieu, ses échecs aussi qu'ils l'ont amené au faîte de sa gloire : ce sont les petits hommes qui font les grands, ayant d'autant plus de mérite car partis de rien pour arriver au sommet...
J'ai pour ma part beaucoup d'admiration pour Albert Macchiato qui ne cesse de développer son art et je vous promets de vous en transmettre le virus.
Point de vue d'un proche
"D'Alberto, je peux vous en parler : c'est mon pote depuis que l'on s'est croisés dans la rue ; moi je traînais à gratter ma guitare, des passants me faisaient l'aumône de quelques pièces alourdissant ainsi ma sibylle ; Alberto taguait à deux pas de moi et en regardant ses fresques - oui, je peux dire ça - il me donnait l'inspiration pour créer mes chansons. On a sympathisé - entre artistes - et on ne s'est plus lâchés. Jusqu'au jour où des riverains pas très ouverts et peu indulgents sur le genre Street Art ont appelé les forces de l'ordre (forts dans ce cas pour remettre de l'ordre !) ; ils l'ont embarqué et quand il est ressorti de sa garde à vue il est venu me trouver et il m'a dit : "Ecoute Joe, je veux tellement vivre de mon art... je ne peux plus me permettre de taguer à l'arrachée. Je vais me rallier à des réseaux à Amsterdam, là-bas ils comprennent mieux ! Désolé vieux, ça ne change rien à notre amitié"
En fait moi je n'ai pas percé ; je jouais dans les bistrots et restos mais Alberto ne m'a pas oublié : il a réussi à Amsterdam, il a été reconnu.
Un jour il m'a appelé, m'a invité là-bas et m'a présenté à un groupe ; et depuis moi aussi j'ai réussi grâce à lui."
Fin
Publié le 10 Octobre 2024
« Ils ne sont pas nombreux ceux qui se réinventent »
Clara lit Proust. Stéphane Carlier
Père Mamadou Hampa Bambara, fraîchement nommé dans la paroisse St Eugène-Ste Cécile, avait choisi d'installer un confessionnal ambulant dans une annexe du cabaret « Ceci n'est pas une pipe » , le plus fréquenté de la rue Saint Denis. Le propriétaire, assidu des messes dominicales, foi en Dieu et dans le libéralisme économique, avait accepté que Père Mamadou intervienne, auprès de leurs ouailles respectives, en nocturne de 22heures à minuit les lundi . Jour où la clientèle se montrait moins assidue. Dans un excès d'enthousiasme artistique, le boss avait même fabriqué et voulu placarder une affiche, dans le style de Pierre et Gilles, avec photos retouchées de pécheresses repenties, -ses protégées avaient posé- recevant des mains du prêtre une bénédiction. Le curé l'en avait gentiment mais fermement dissuadé.
Père Mamadou Hampa Bambara avait lui-même construit son confessionnal en bois, un hybride de cabine photomaton et de chaise à porteur, capitonnée de velours cramoisi qu'une paroissienne, travaillant au marché St Pierre, lui avait fourni. « Pour rester dans les tons » lui avait-elle chuchoté en rougissant . Un épais rideau de même couleur avec une bouche de parole protégeait l'anonymat de la confession
22h30 et toujours personne. Enfin un bruit de pas, la porte du réduit qui se referme.
Gamine, tout juste majeure, jeune recrue à l'avenir prometteur selon Honoré le boss, secoue le rideau pour avertir de sa présence. Au cas où le claquement de ses talons aiguille ne suffirait pas
-« Approchez de l'ouverture mon enfant afin que je puisse vous entendre » dit Père Mamadou, de sa voix basse et ronde de baryton.
-Père Mamadou, pas d'chichis entre nous, j'veux vous causer à découvert. Me mettre à nu, excusez l'expression ».
Sans attendre une réponse, Vlan ! D'une jambe de french cancan, elle écarte le rideau écarlate.
Père Mamadou reste stoïque.
-« Si vous voulez ma fille. Parlez sans crainte. »
« Oh mon père, si j'devais avoir peur, ce s'rait sûrement pas ici. Les grands méchants loups, rôdent pas loin d'chez vous. »
Gamine, prévoyante a trimballé sa chaise.
- « Pour le confort mon père, O.K. ?
-« O.K. »
Le silence de père Mamadou fait du bien à Gamine. Surtout la qualité douce et bienveillante de ce silence. Elle se sent en confiance, Lena, son vrai prénom.
-« Curé, tout se qui se passe ici, pour sûr ne sortira pas d'ici..... ? Juré, craché... ?
-« Je suis tenu au secret de la confession, ma fille . Vous pouvez parler sans crainte » répète-t-il avec un bon sourire.
Gamine, qui s'était affalée sur sa chaise, se redresse, jambes serrées. Elle semble soudain pudique et fragile malgré son body argenté largement échancré et ses bas résilles noirs. Pour plus de commodité, elle fait valser ses talons aiguilles vertigineux, une version cheap des Louboutin.
-« Mon père, je n'ai pas l'intention de rester fille du calvaire. Je viens de lire Nana et finir comme elle, non merci. J'ai du succès dans les affaires, comme dirait Michel Berger. Gamine, ça pétille, ça appâte le consommateur. Mais à l'ère du zapping, la nouveauté lasse, remplacée par la nouveauté nouvelle. J'ai des lettres et j'suis pas bête. Père, pouvez-vous intercéder auprès de....
C'est le moment que choisit Honoré Ducamp, le boss, pour faire irruption. Une gueule de jaunisse, des vêtements qui, malgré une bonne dose de « Terre d'Hermès », puent les toilettes après une épidémie de gastro entérite. Visiblement malade Honoré.
- « Désolé mon Père mais la petite est réquisitionnée. Client trop important, gros carnet d'adresses du tout Paris . Je ne peux pas laisser passer cette opportunité....
--.....
-Vous comprenez mon père.... Les affaires sont les affaires
…..
« Mon père, faites pas cette tête. Dimanche, je remplirai à ras bord le tronc de la paroisse et je ferai brûler cent bougies.
Allez zou Gamine au turbin. Le client est généreux. Tu vas pas regretter. Sa limousine t'attend. Un rendez-vous au Ritz, ça s'refuse pas. Pas vrai mon père ?
Gamine hésite
-« Le client a aussi prévu un dîner intime et chic. Robe à tes mesures, chaussures à ta pointure trônent sur le siège de la voiture. Vous avez vu mon père, ça rime. »
…..
« Père Mamadou, j'peux pas rater çà. De la tune et une histoire , sauce Pretty woman .
. On reporte ma confession à la semaine prochaine »
Gamine sort en chantant « Pretty woman won't you pardon me, Pretty woman I couldn't help but see ...
Publié le 2 Octobre 2024
Publié le 2 Octobre 2024