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Publié le 20 Mai 2024

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LA NOUVELLE EN PHOTOS : atelier 2
LA NOUVELLE EN PHOTOS : atelier 2
Atelier 2 :
Le monologue intérieur
 
Sujet :
Choisissez une image et continuer votre histoire en y intégrant un peu de monologue intérieur. Comme à la séance précédente, n’oubliez pas qu’une suite est prévue la semaine prochaine !

LES TEXTES

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Rédigé par Atelier Ecriture

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Publié le 20 Mai 2024

 
« ça y est, ma punition est finie, je retourne en récréation ».
Le sourire ne revient pas sur le visage de l’enfant. Il est préoccupé par sa vie, si compliquée. « On va voir Maman dimanche avec Papa. Elle va dans la cour avec des copains et des copines, elle m’a envoyé une photo.
J’ai bien regardé, mais on ne voit pas Tata Marie sur la photo. Nous on voit maman dans la prison, pas dehors. Mais pas Tata Marie. C’était mieux avant. Elle vivait chez nous, elle était très gentille, surtout avec Papa. On l’a plus vue depuis que Maman avait pris le fusil de papa et lui avait tiré dessus, Papa m’avait dit qu’elles jouaient aux cow–boys et aux Indiens, comme moi avec mes cousins. C’est pas le Cherif qui est venu la chercher pour l’emmener en prison, c’est les policiers, c’est pareil. La voisine m’avait fait rentrer chez elle, je sais pas où est allée Tata Maria, et depuis je l’ai plus vue. J’avais que quatre ans, Papa m’a dit qu’il m’expliquerait plus tard, quand je serai grand. Je suis grand, j’ai neuf ans, Papa m’a pas expliqué. »
L’enfant ne joue pas avec les autres pendant la récréation, il est toujours dans ses pensées. Il se revoit dans la grande maison d’autrefois, lorsqu’il avait deux femmes pour s’occuper de lui, sa maman, si jolie et si douce, et sa jeune sœur Marie. Tata Marie jouait à la maman avec lui, elle s’occupait de la maison pendant que sa vraie Maman travaillait à la ville. Son Papa, lui, était toujours là, ils étaient dans une grande ferme avec plein d’animaux : des vaches, des poules, c’était le travail de Papa. « Elle m’aimait beaucoup, ma Tata, elle ressemblait à Mademoiselle Lambert, avec ses cheveux noirs, mais elle me mettait pas au coin. Mon Papa riait beaucoup avec Tata Marie. Depuis qu’on a déménagé, il ne rit pas souvent, il travaille sans arrêt, et il n’a pas beaucoup de temps pour s’occuper de moi. Je me débrouille seul, comme un grand, j’aimerais bien que Papa m’explique…. »
Annie T.

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Rédigé par Annie

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Publié le 20 Mai 2024

 

Lagune de Burano  de Dominique ZOLADZ

 

Érine se promenait perdue dans ses pensées. À cette heure matinale, l’air était doux, le ciel blafard et le calme, olympien. Arrivée à l’embarcadère pour Murano, elle s’arrêta, figée, le regard rivé sur la lagune. Sa frêle silhouette faisait penser à une photo de David Hamilton. Sa chevelure tombait en boucles brunes sur ses épaules légèrement dénudées. Ses grands yeux, d’un bleu profond, contrastaient avec la pâleur de son visage. Sa robe de soie, rose saumon, frissonnait faiblement au grès d’une légère brise. Dans sa tenue affriolante, elle resplendissait. De fines vaguelettes heurtaient la coque des gondoles amarrées à leur Duc D’Albe. Tandis que le cri strident d’un goéland, déchirait le silence, Érine restait là, inerte, bercée par le clapotis de l’eau.

 
Une journée qui commençait tristement, une de celles qui met du vague à l’âme et extirpe inexorablement des émotions volontairement enfouies. Il n’en fallait pas plus pour, qu’inconsciemment, la voix de Charles Aznavour lui murmure « que c’est triste Venise … ». Des paroles envahissantes qu’elle s’efforçait de chasser. Son immobilité en disait long sur son état d’âme. Dans sa main crispée, une lettre. Lue et relue maintes fois, elle aurait pu la récitait sans hésitation. En songeant à Harold, Érine était au bord des larmes. Elle l’aimait tant.
  • Comment pourrais-je t’oublier ?
Ville de toutes les passions, dans la cité des doges, l’amour n’est-il pas roi ? Ce week-end romantique, ils en avaient rêvé. Malheureusement la donne a changé ?
  • Il reviendra peut-être, sûrement même.
Elle voulait y croire et, viscéralement, elle essayait de s’en persuader.
 
Résiliente et d’un optimisme inébranlable, Érine rejetait l’idée de se laisser glisser, elle savait qu’un jour il retournerait. S’imaginant blottie dans ses bras, elle sentait déjà son étreinte et ses doux baisers. Les souvenirs se bousculaient. Elle revivait leurs instants magiques. Main dans la main, yeux dans les yeux, le temps des promesses était toujours là, omniprésent….
  • Courage, il ne pourrait pas en être autrement !
Soudain, un sourire illumina sa frimousse juvénile. Bien décidée à rejeter toute pensée négative, elle reprit sa flânerie d’un pas assuré en quête d’un jour meilleur.
 
Christiane
 
 

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Rédigé par Christiane

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Publié le 15 Mai 2024

 
 
... Moteur... ? ... bateau...
Le bourdonnement d'une mouche traverse la conscience de Pierre.
La tempête... la tempête...
Doucement, il émerge, réalise qu'il est au chaud, au sec.
La mouche continue son vol vrombissant.
C'est ça, le moteur... mouche à moteur...
La réalité s’immisce dans ses sensations. A peu près réveillé, il ouvre les yeux. Au-dessus de lui, le toit d'une tente. A côté de lui, une femme voilée, dont il n'aperçoit que le regard sombre, lui tend un mug fumant.
 
Il s'assied à demi et avale le thé à la menthe le plus délicieux, le plus réconfortant qu'il ait jamais goûté. Cela finit de le réveiller.
Il explore son environnement. Par l'entrée ouverte de la tente, il distingue des hommes en djellaba, turban sur la tête, devant une montagne de roches arides.
Hommes du désert... comment... refaire le film... la tempête, au large de la Sardaigne... Aurais-je dérivé jusqu'au Maghreb ?
Pierre se tourne vers la femme, mais elle s'éclipse. Un homme entre, s'adresse à lui dans un français parfait :
- Bonjour, je suis Salah.
- Bonjour, je suis... je suis....
Terreur dans les yeux de Pierre. Son nom s'est envolé, emporté par les bourrasques furieuses.
- Tu ne sais plus qui tu es ? demande Salah.
- ...
Salah sourit, compatissant :
- Je vais te raconter où on t'as trouvé. On passait par la côte pour s'approvisionner en vivres et médicaments avant de repartir dans le désert. On a vu ton bateau échoué, fracassé. Tu étais inconscient, attaché par un cordage, bien mal en point, mais vivant. On t'a emmené avec nous, on t'a soigné. On a fouillé ton bateau, on n'a pas trouvé tes papiers d'identité. On a supposé que tu étais français à cause d'un journal dans la cale.
J'ai fait mes études en France, je suis médecin. mais je préfère la vie nomade à la routine d'un cabinet en ville. Je suis bien ici, avec les miens. Repose-toi, la mémoire te reviendra.
 
Pierre, épuisé, désemparé, se rendort aussitôt d'un sommeil sans rêve.
Les jours passent, il reprend des forces, participe à la vie du groupe, mais sa mémoire n'est pas revenue.
Sensation terrible que d'être sans passé, sans famille, sans ami, sans nom. Enfin, pas tout à fait sans nom : Salah l'a surnommé Yamal, espoir en arabe.
Bien besoin de yamal... Je ne sais plus où j'habite, au sens littéral de terme...
Car, il a tout perdu. Il n'a aucune idée d'où il vient, où il vivait, pourquoi il était seul sur un bateau. Rien, il ne sait plus rien. Il ne sait pas non plus ce qu'il va devenir. Rester avec ces gens qu'il commence à connaître et qu'il apprécie...? Se rendre dans une ambassade, expliquer son cas, avec toutes les complications qui ne vont pas manquer de lui tomber dessus...? Etait-il un honnête homme, un truand...?
Ses souvenirs s'arrêtent à la tempête, au bateau fou, au vent furieux, aux embruns glacés, à la corde qui l'a sauvé. Avant, rien.
 
Peut-être est-ce l'occasion de recommencer, ou plutôt, de commencer une vie, vierge de passé, riche d'avenir ? Une vie anonyme et nomade, camouflée sous une djellaba et un turban, dans les sables du désert...?
 
 

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Rédigé par Mado

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Publié le 14 Mai 2024

Atelier 1 :
L’incipit
 
Sujet :
Choisissez une image et commencez une histoire en soignant votre incipit. Attention, terminez votre texte de façon ouverte car votre histoire n’est pas finie. La suite au prochain numéro !
LA NOUVELLE EN PHOTOS : atelier 1
LA NOUVELLE EN PHOTOS : atelier 1

LES TEXTES

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Rédigé par Atelier Ecriture

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Publié le 14 Mai 2024

 

 

Il a troqué les plaines fleuries contre un building en verre glacé. Et la combinaison pour un veston cosy. Le regard perçant, sourire moqueur sous une moustache fournie.
Le pas débonnaire et décidé, il monte l'escalator, son assistant et une stagiaire sur les talons.
Sa pipe en main, il sourit. Objet sculpté qui lui tient lieu de mascotte.
Il rêve.. la ferme rustique en pierre de taille, baignée dans la brume ardente du Larzac, au soleil couchant.
Le ciel de feu avant la guerre, celle du camembert et des produits chimiques.
Une guerre de cris contre une colonisation qui ne dit pas son nom.


Lui… un Gaulois moustachu au franc-parler, la lutte commune avec ses amis fiers et rageurs, durs à la tâche…. Sauver les champs, les bêtes, la vie rurale, garder un mode de vie âpre et discret. Nourrir le monde.
La vie comme un combat. Les échauffourés contre l'uniforme et la pensée unique. Le long chemin entre les champs de fleurs et les micros, les caméras. Les marches à gravir, les actions en justice, les succès, les échecs, la colère médiatisée, les séjours en prison.
Il est arrivé.
Bruxelles, 5e niveau du Parlement européen. Obtenir les documents nécessaires, contacter les membres de l'Office de Lutte Anti Fraude.
Il s'installe au bureau, entouré par ses acolytes. Il est un caillou dans les chaussures vernies de ses collègues députés.
Il veut la clarté d'un fonctionnement démocratique au sein des institutions.
Et dénoncer les lobbies au sein des commissions. Résister au temps qui use.
C'est l'heure du rendez-vous avec les Suédois, de mèche avec Philippe Morris.

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Rédigé par Nadine

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Publié le 13 Mai 2024

 

 

 Comme cet enfant semble malheureux ! Que lui est-il arrivé ? Qu’a-t-il fait pour qu’on le punisse, pour que sa maîtresse d’école l’envoie au coin ? Il doit avoir à peine neuf ou dix ans… A cet âge-là, a-t-il vraiment fait quelque chose d’assez grave pour qu’un adulte lui interdise de bouger ou de s’exprimer ? Il a l’air de compter avec ses doigts, peut-être à cinquante ou à cent aura-t-il le droit de retourner jouer avec ses copains dans la cour, au lieu de rester enfermé en classe pendant la récréation, sous le regard sévère de l’institutrice, Mademoiselle Lambert. Elle l’a envoyé au coin parce que ce n’est pas la première fois que Roméo n’a pas fait les devoirs indiqués dans son cahier de textes, deux exercices de maths, et une fable de La Fontaine à apprendre par cœur. Il avait le week-end pour cela, la maîtresse ne comprend pas qu’il n’ait rien fait. Cet enfant respire la tristesse, elle le voit bien. Elle se sent obligée de le punir parce qu’il ne lui donne pas la raison de son attitude, si elle lui demande pourquoi il n’a rien fait, Roméo se ferme, baisse la tête et prend un air malheureux. Si Mademoiselle Lambert s’écoutait, elle le prendrait dans ses bras pour le consoler, cet enfant à l’air si fragile ! Il retrouverait vite le sourire. Mais non, elle doit se montrer sévère, sinon elle perdrait son autorité devant sa classe.

Elle ne doit pas faire de différence entre ses élèves, même si elle sent que Roméo est un peu différent des autres. Il y a là des enfants de commerçants du village, la fille du boucher et le fils de l’épicier, les deux jumeaux du pharmacien, les autres sont presque tous enfants d’agriculteurs. Dans l’ensemble, elle constate que les parents surveillent les devoirs des enfants. Le père de Roméo est agriculteur, mais elle ne le connaît pas, et elle n’a jamais vu non plus sa maman. C’est son premier poste, à Mademoiselle Lambert, elle fait de son mieux, mais elle se pose parfois des questions sur l’attitude à adopter. Ce n’est pas facile, une classe unique de la maternelle au CM2, même si elle n’a que quinze élèves. Roméo est un enfant intelligent, c’est certain, il lève le doigt lorsque la maîtresse interroge sa classe, il est très bon en lecture, mais il semble parfois préoccupé, comme s’il avait de gros soucis. Roméo est vraiment un mystère pour son institutrice.

 
Annie T.

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Rédigé par Annie

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Publié le 8 Mai 2024

 

- Aaahh !

Le cri est sorti sans qu'il l'ait voulu. Un cri englouti dans le vacarme de la tempête.

 

 

Pierre, cramponné à la structure de son bateau, se bat pour sa survie. Déséquilibré par le tangage affolé du voilier, il est tombé, s'est raccroché à ce qu'il a pu. Allongé sur une structure métallique, il s’agrippe des pieds, des jambes, des mains. La pluie l'aveugle, le vent le frappe, la mer mugit sous lui. Le voilier roule et ballotte, incontrôlable. A tâtons, il trouve un cordage qu'il tire vers lui de toutes ses forces dans l'espoir de manœuvrer la voile devenue folle.

Ne pas lâcher, surtout !

Il serre la barre d'acier entre ses jambes, s'arrime d'une main pendant que l'autre tracte ce fichu cordage qui lui résiste. La voile claque sous les bourrasques. Il ne parviendra pas à la vaincre, il le sait. Le vent est trop fort et lui, pas assez. Alors, il opte pour une autre solution : s'encorder pour ne pas laisser une lame furieuse l'emporter. Péniblement, le cœur battant d'angoisse de tout perdre à la moindre erreur, il réussit à enrouler la corde autour de son corps et l'attache solidement, du moins, il l'espère. A présent, ficelé comme un saucisson, il attend.

Le ciel est aussi noir que la mer, la tempête hurle, le bateau craque et gémit. Vaincu, Pierre pose sa tête sur la barre métallique glacée, ferme les yeux, acceptant ce qui viendra...

 

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Rédigé par Mado

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Publié le 2 Mai 2024

 

Ce projet, consistant à écrire un texte à partir de photos ou tableaux, est prévu en quatre ateliers.

 

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Rédigé par Atelier Ecriture

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Publié le 19 Avril 2024

 
ATELIER :
Assonances et allitérations
 
LECTURE :
Monologue du graveur des Merveilles – Michel Butor
 
SUJET :
Choisissez un des tableaux, et traduisez l’écriture particulière des artistes en renforçant le propos par quelques assonances et allitérations.
Henri Michaux

Henri Michaux

Henri Michaux

Henri Michaux

Martine Estibotte

Martine Estibotte

Max Ernst

Max Ernst

Max Ernst

Max Ernst

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LES TEXTES

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Après les textes, nous avons tenté un calligramme collectif avec un extrait de nos textes respectifs. Si le résultat laisse à désirer, nous, on s'est bien amusées ! 😀

ATELIER 4 : Les signes

 

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Rédigé par Atelier Ecriture

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