tresors du monde

Publié le 28 Janvier 2023

 

Un coup de fil de Marc m'avait surpris.

-Vous êtes toujours en vacances en Italie ?

-Oui, oui, nous sommes à Rome et on n'arrêterait pas il y a tant de choses à voir !

-A Rome ? Nous arrivons demain à Ancône avec « L'aventure ». On vous attend. On rejoindrait Venise par l'Adriatique, et on visiterait la Sérénissime en canoë, ça vous tente ?

Je me suis laissé séduire par ce voyage hors du commun, proposé avec tant de conviction par mon ami Marc.

-« il faut toujours viser la lune car en cas d'échec on atteint les étoiles »

Toi alors avec tes phrases... Tu la sors d'où celle-là ?

-Peu importe, alors, on vous attend ?

 

Nous venons d’arriver à Venise avec « L’Aventure », voilier de onze mètres, piloté par Marc et amarré au petit port de l’île San Giorgio Maggiore, face à San Marco. Deux canoës à fond plat et l’annexe à moteur du voilier sont mis à l'eau et vont assurer l’intendance du périple.

En face, la place Saint Marc avec encore quelques lumières et ses gondoles amarrées qui se balancent mollement. Derrière, la Chiesa delle Zitelle et son jardin chargé de fleurs et de pergolas croulantes sous les vignes. A gauche le Grand canal et sa perspective jusqu’au « Ponte de l’Accademia ». A droite la lagune avec l’échappée vers la « Punta-Sabbioni » et le Lido. Les oiseaux se réveillent… Leurs chants se superposent… C’est le cœur de l’aube. Nous débutons notre odyssée !

Le voyage vers Dorsoduro et la « Dogana-della-Salute » est plutôt difficile. La traversée du canal San Marco très dangereuse car très fréquentée. Vaporetti, motoscafi, motonave, Riva-taxi circulent dans tous les sens, agitent l'eau du canal, ronflent, éclaboussent, nous bousculent. Les pilotes Vénitiens ont le sens de l’esquive dans ce qui semble être une anarchie de navigation. Des bacs à deux pontons relevés, du type transport sur le Mississippi, véhiculent voitures et camions du port de Venise vers le Lido avec force coups de Klaxons. Cette apparition me rappelle le film Show Boat de la MGM en 1951.

Décidément, ici tout retient le souffle !

Les deux canoës sont à la remorque de l’annexe à moteur de « L’Aventure » et suivent la riva degli-Schiavoni. Passent face au Palazzo Danieli, fameux hôtel cinq étoiles aux sols en marqueterie de marbre, aux salons avec tapisseries murales et lustres en cristal. Le Harry’s bar près des Giardini Reali, rendu immortel par Ernest Hemingway (Mais quel bar cet écrivain n’a-t-il pas fréquenté ?). Le Palazzo Ducale apparaît avec ses colonnes en marbre sur deux niveaux, lumineuses, imposantes. Puis, est atteint le « passage protégé » recherché où traversent ces longues gondoles avec passagers debout. Nous l'empruntons prudemment derrière les Traghetti. Le grand canal est remonté jusqu’au ponte dell’Accademia. Musique par-ci, brouhaha par là, rires, craquement des marches en bois du pont, nous ne savons plus vers où regarder. Ici la densité de palais et de musées est impressionnante. Nous sommes surveillés par Véronèse, Bellini, Tiepolo, Tintoretto, Ernst, Calder.

Paola qui connaît le grand canal comme sa poche décrit chaque palais rencontré : Palazzo Gritti, transformé en luxueux hôtel avec ses parquets en chêne clair et acajou, ses chambres aux moquettes épaisses. Rio dell’albero, canal d’accès à la Fenice pour élégantes et élégants (arriver à la Fenice, le jour d’un concert, par la façade sur le Rio dell’albero est ici un must !) Palazzo Barbaro qui abrita Monet et sa bibliothèque en ronce de noyer éclairée par des fanaux de trirèmes vénitiennes du dix-huitième siècle. Un peu plus haut, l’ambassade d’Allemagne où ont été tournés les différents épisodes de la série TV « Commissaire Brunetti ». Je regarde défiler les fenêtres de tous ces palais. Je rêve lorsqu’un grand lustre apparaît au travers d'une fenêtre à serliennes dans l’ombre un salon élégant. On ne perçoit aucun son, mais mon imagination entend les conversations, la musique, les verres de cristal qui tintent, l’explosion des bouchons de champagne…

Passé le ponte dell’Accademia, le rio San Barnaba conduit au petit marché du même nom où accostent des bateaux à fond plat croulant sous des monticules de fruits et légumes. Station obligatoire, immersion dans un monde de cris, de vacarmes, d'interpellations amusées, de parfums de fleurs, de fumet de cafés, d’épices. Régal des yeux face aux contrastes de couleurs des étals de poissons. Harangue des vendeurs de cœurs d’artichauts (carciofo), cette denrée si prisée et si fragile. On apprendra de la vendeuse, très cultivée, que Federico Fellini qui détestait Casanova, lui fit dire que son cœur d’artichaut était en réalité un cœur de castrat (un cuore di castraura). Pas fait pour les voyageurs pressés. Personne ne se bouscule, en permanence des scusi, scusi avec le sourire.

On s'éloigne un peu à regret. Le rio de San-Trovaso conduit au dernier chantier naval artisanal de conception et de réparation des gondoles.

Une visite des ateliers avec Stefano, le responsable du site, nous révèle la particularité des gondoles plus longues d’un côté que de l’autre. Cette dissymétrie, nous explique-t-il, est équilibrée par le poids du gondolier. Paola et Vincent s’intéressent particulièrement à cette pièce qui supporte et guide la rame du gondolier (la forcola) et qui leur épargnerait tant d’efforts. Je caresse ce bois lisse, doux, arrondi à souhaits, sensuel. Stefano nous conseille de partager son repas à une trattoria (un bacaro) du quartier autour d’un risotto « come fatto a casa » et d’une (voir plusieurs) bouteilles de Soave, ce vin sur treille de Vénétie à l'odeur délicate et au goût si harmonieux (s'en méfier). C’est ici que nous apprendrons l’histoire curieuse de la Marquise Farsetti très appréciée pour sa générosité par les habitants du quartier. Nièce du patriarche Farsetti, richissime négociant à l’aube du dix-neuvième siècle, cette marquise devait être l’originale de la famille. Ses manières « Poco curante » de l’époque l’avaient conduite à créer « una mensa dei poveri » avec l’aide du sacristain de la paroisse. Très pieuse, chaque fois qu’elle passait devant une église, elle se signait cinq fois. Au front, pour les pensées condamnables, sur la bouche pour les paroles déplacées, sur le cœur pour les sentiments inavouables, à l’ongle du pouce pour les gestes coupables puis un signe de croix grand comme un campanile sur tout le buste.

Voilà qu’elle sembla mourir d’un infarctus à son domicile (en fait son cœur s’était arrêté brusquement). Le sacristain qui lui lisait la bible pensa que sa dernière heure était arrivé et essaya d’en profiter pour lui dérober une très belle bague à son doigt… Impensable ! La Marquise se réveilla tout aussi brusquement. Le sacristain se mit à crier et à se signer. Elle, pensa que ce « miracle » était dû aux prières de son protégé, aussi fut -il largement récompensé.. à vie… Nous en rions tous copieusement …

Le départ fut plutôt laborieux… Le soave peut être ?

Une autre merveille ?

 

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Rédigé par Gérald

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Publié le 28 Janvier 2023

 

Je relis le texte sur le phare d'Alexandrie, merveille du monde qui n'existe plus, et je me dis que des merveilles du monde qui existent il y en a encore.

L’Italie toute entière ressemble à un musée à ciel ouvert, c’est bien connu.

Firenze, Cremona, Gubbio, Venezia, Roma et son Colisée...

Je potasse l'Italie, la vraie, celle de l’empire, celle de la ville éternelle, celle des ruines, des colonnes tronquées, des arcs de triomphe. Celle des hommes aussi mais figés dans le marbre, prenant des postures autoritaires, comme celle des femmes vêtues de draperies sensuelles pour l’éternité.

C'est décidé nous irons à Rome.

Nous y arrivons en traversant une série de vallons et collines. Le soleil est déjà haut pour cette heure matinale. L'air est doux. La lumière intense. Brouhaha anarchique d'une grande ville du Sud. Tri-porteurs pétaradants zigzaguant d'un bord de la route vers l'autre. Les marques sur la chaussée étant le dernier souci de tout le monde !

De grandes artères et soudain il apparaît impressionnant, majestueux gigantesque... colossal.

J'imagine très bien quelle a dû être la sensation des Romains à l'époque de sa construction. Le Colisée est face à nous. Prouesse d'architecture. Génie des architectes romains. Les arcades encore parfaites, malgré les dégradations du temps, se superposent sur quatre étages, imposantes, majestueuses Elles abritent toujours couloirs, escaliers, gradins. Les sous-sols rivalisent d'ingénuité avec cages et monte-charge actionnés par cordes et poulies qui amenaient directement dans l'arène centrale les animaux sauvages face au Secutor, Gladiateur avec glaive, casque, bouclier long et jambières ou Rétiaire avec filet, trident, casque et poignard, quand ils ne s'opposaient pas l'un face à l'autre. Un pouce vers le haut ou vers le bas et une vie était sauvée ou pas face à des milliers de spectateurs. Du sang. Beaucoup de sang. C'est ce qui plaisait à l'époque. On peut critiquer, bien sûr, ces mœurs heureusement disparues. N'oublions pas aussi ces premiers chrétiens suppliciés mais dont l’extrême dénuement a été reconnu plus tard.

Mais les blocs de travertin ayant servis à la construction de cet ensemble reflètent, encore, la splendeur de la Rome antique et on ne peut qu'en être admiratif.

Le rayonnement du Colisée a dépassé les frontières de la « mare nostrum ». Le cinéma a fait le reste. Il est maintenant connu dans le monde entier.

Fellini Roma, Vacances Romaines et tant d'autres. Pour ma part je préférerais la fontaine de Trevi de La Dolce Vita mais la vedette qui s'impose, c'est l’œuvre millénaire...

Tout près, les cloches de l'église Santa Maria di Loretto s'égrennent, diffusant comme un parfum de tranquillité après tant d'agitation.

Là-haut, tout là-haut sur ces arcades qui ont traversé 2000 ans, un vol de colombes se pose à la recherche d'une goutte d'eau.

La voilà la merveille que je cherche.

 

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Rédigé par Gérald

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Publié le 28 Janvier 2023

 

En revenant de mon voyage à Rome je décidai de m’arrêter chez ma fille dans la Drôme, une région que je ne connaissais pas encore.

Le lendemain de mon arrivée, ma fille décida de m’emmener découvrir la chute de la Druise située dans le magnifique massif du Vercors. Nous partîmes tôt le matin. La route serpentait dans une forêt de sapins et de mélèzes d’un vert sombre. Les virages succédaient aux virages pour arriver enfin au village d’Ansage, un endroit bucolique avec ses prés verts, ses troupeaux de vaches dont les cloches tintaient allègrement. Après avoir dépassé le village, on emprunta un petit sentier qui s’enfonçait dans la forêt. A la chaleur de la route succédait une fraîcheur agréable. Une odeur de terre mouillée chatouillait agréablement mes narines. De part et d’autre du sentier, de jolies violettes se cachaient sous l’herbe tendre et leur délicat parfum flottait dans l’air. Puis, le sentier se mit à descendre brusquement et devint très escarpé. Pour ne pas glisser, je m’accrochais aux buissons qui me griffaient les mains. Je percevais au loin le bruit de la cascade. Plus on se rapprochait, plus il devenait assourdissant et, soudain, elle apparut. Pour l’admirer, il fallait lever la tête. L’eau qui jaillissait du haut de la falaise venait se fracasser sur les rochers soixante-dix mètres plus bas dans un bouillonnement d’écume. Le souffle qui en résultait parsemait notre visage de fines gouttelettes, une sensation vraiment agréable. Puis l’eau s’apaisait et, après avoir sautillé sur les cailloux dans un léger clapotis, elle finissait sa course au milieu des rochers. On découvrait alors un lagon aux eaux translucides légèrement bleutées, véritable invitation à la baignade. Je ne pus résister à la tentation d’y tremper les pieds mais je les retirai très vite : je ne pouvais plus bouger mes orteils paralysés par le froid…

Je me souviens bien de cette magnifique journée. Même les sandwichs que nous avions apportés avaient un goût différent au milieu de cette nature préservée : on les savourait et chaque bouchée était un plaisir renouvelé.


 

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Rédigé par Elisabeth

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Publié le 28 Janvier 2023

 
Si vous étiez là près de moi en Vaucluse,
Je vous ferai voir des canaux, des écluses.
Je vous amènerai sur les rives du Rhône,
Loin de la foule qui grogne.
Et pourquoi pas faire étape
Face à la cité des Papes.
Grâce à quelques bancs propices
Nous pique-niquerions enfin complices.
Et d'un rien nous ririons,
Car si nous le voulions,
D'un bond
Nous sauterions sur le pont d'Avignon.
 
Aller, nonchalants,
De péniches en chalands,
Péniches qui se nichent
Dans les enclaves de la berge,
Ou quelques vieux chalands s'immergent,
Décadents.
 
Je vous amènerai à deux lieux de Bonnieux,
Sur les hauteurs du Lubéron
Voir des cèdres majestueux
A la bonne odeur de bonbons.
Cette forêt me fait penser à une église romane,
Elle dégage un calme,
Une sérénité.
S'égarer dans ces sentier avec une compagne,
Profitant de l'instant avec enthousiasme.
 

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Rédigé par Louis

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Publié le 28 Janvier 2023

 

Tel un kangourou, je fais un bond des années 1950 à un nouveau siècle. De mes randonnées à vélo me reviennent des sensations que je croyais oubliées. Aujourd'hui je vous amène de Nice nord à Gairaut. Je laisse sur ma droite les deux kilomètres le long du canal. Lorsque les vannes sont ouvertes l'eau s'écoule lentement, prenant son temps, sinuant en couple avec le chemin prisé par des promeneurs ou autres sportifs adeptes de courses à pieds.

Coté nord des arbres d’essences différentes le bordent. Selon la saison, ce sont des pins qui bourgeonnent sans bruit. Les aboiements de chiens troublent un peu ce moment agréable où l'on assiste au lever du soleil sur la Méditerranée. Coté est du canal quelques figuiers hésitent à s'éveiller car les saisons sont chamboulées. Les mûres noires des buissons sèchent avant leur maturité à cause de la sécheresse. Les plaqueminiers le vivent mieux. Si les kakis sont de petits calibres, ils sont délicieux. Les couper en deux et mordre à pleines dents dans cette chair orange est un pur bonheur pour le palais.

Je me suis égaré, je voulais vous amener voir les chutes d’eau de la cascade de Gairaut et l'église avec son cimetière où est enterré l'ancien maire de Nice, Mr Jacques Médecin. Nous y reviendrons par beau temps car aujourd'hui la pluie menace. Je continue ma grimpette sur une route sinueuse qui m'amène à Aspremont, charmant village qui domine la plaine du Var, et carrefour de plusieurs petites routes. La pluie menace mais nous avons le temps d'arriver à Saint-Blaise. Dominant le village, un moulin à huile construit au 18ème siècle, restauré en l'an 2002, pour permettre les visites. Mais mon but est surtout la charmante chapelle à l'entrée du village. Que des bonnes ondes, un havre de paix.

Un temps de recueillement et direction Levens où nous débouchons sur le grand pré. Qu'elle est ma surprise quand je reconnais mon âne Cadichon qui m'avait accompagné il y a quelques années dans certaines péripéties ! Je vous amène en haut du village où une piscine dominante a été construite dans les années 1950 alors qu'elles étaient très rares dans les villas qui commençaient à se bâtir.

 

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Rédigé par Louis

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Publié le 26 Janvier 2023

 

Le jour pointait sa lueur au dessus de Montségur, m’invitant au réveil. Je m’étirais langoureusement respirant les effluves de la fraîcheur du matin. Je repensais aux rires de l’enfant qui avait retrouvé son trésor. Moi aussi je voulais découvrir cette sensation que peut entraîner ce moment où l’on oublie qui on est et que l’on retrouve la modestie devant le merveilleux, le sacré.

Mon sac sur le dos, je me rendis au village de Gavarnie, point de départ de mon aventure.

Un choix s’imposa à moi : à pied ou à cheval ?

Me voilà assis sur ce magnifique alezan, au doux nom de Pepito, qui allait m’emmener vers ma destination. Le chemin serpentait au milieu des herbes folles aux senteurs de fin d’été, j’écoutais le bruit des sabots qui, à chaque pas, cognaient sur la roche usée par le passage de milliers de visiteurs. Clip, Clop, musique qui m’entraîne doucement dans ce monde féerique où seule la nature dicte ses droits.

Cela faisait maintenant presque une heure que j’avais laissé la plaine quand soudain devant mes yeux émerveillés, il était là, dans toute sa splendeur. « Le Cirque de Gavarnie », ses falaises grises formant un demi-cercle parfait, s’offrait à moi en toute simplicité.

Je descendis, laissant à Pepito, mon compagnon d’aventure, la liberté d’aller brouter l’herbe verte. Cette herbe tendre, craquante, qui ne pousse qu’ici, au milieu de cette nature protégée.

Je m’avançais comme si je pénétrais dans le chœur d’une cathédrale, rempli d’humilité devant tant de beauté.

Assis au centre de ce cirque, je me laisse griser par toutes les senteurs des fleurs qui poussent entre les pierres. J’écoute le silence juste troublé par le chant de la cascade qui emporte vers la plaine sa chanson sans cesse répétée. Je caresse les pierres polies, souvenir de la présence d’un glacier aujourd’hui disparu. Je respecte ce lieu magique où je pourrai revenir me ressourcer.

Dans ce cirque je suis redevenu un enfant émerveillé devant ce spectacle que la nature m’offrait.

Je venais de trouver mon trésor, au loin un oiseau s’est mis à chanter.

 

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Rédigé par Bernard

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Publié le 24 Janvier 2023

 

Bonjour mon journal de voyage.

Aujourd’hui, je me prépare à partir  en Irlande, mon amie Abby m’attend à l’aéroport de Collinstown de Dublin. Mon sac à dos est prêt, pour une fois je vis dormir chez l’habitant, mon amie m’emmène manger un Fish and Chip irlandais, le poisson est en forme de poisson, c’est drôle…

Je suis contente de revoir mon amie, elle m’informe qu’avec son mari Jack, un programme intéressant m’a été concocté pour la journée de demain.

Nous prenons le bus pour aller dans le comté de Meath, découvrir un site archéologique exceptionnel, il y aura des Mérinos bien sûr sur un immense terrain, sur lequel de nombreux sillons circulaires de 228 m, ont été aménagés pour organiser de nombreux festins ou malheureusement des massacres entre ethnies…

En quittant le bus, nous prenons une allée bordée de ronces, où nous nous gavons de mûres. Arrivés sur le site, nous apercevons les restes d’une petite église sombre. Soudain, une nuée de corbeaux noirs s’abat sur nous, je suis terrifiée, les coassements sont effrayants… puis ils passent leur chemin, nous rasant la tête. Nous avançons ; des sillons qui ressemblent à des empreintes laissées par des soucoupes volantes et des ruines témoignent de bâtisses datant de siècles anciens.

Ce paysage est émouvant de désolation. Nous apercevons ces fameux Mérinos broutant paisiblement, je ramasse des bouts de laine éparpillés sur le sol, en souvenir. Des photos s’imposent, mais le ciel devient nuageux ; bon, on est en septembre c’est normal, ce qui n’empêche en rien la vertigineuse vue du pré et des bois alentours, j’adore… Un petit air fais se lève, je sens quelques gouttes de pluie sur ma main.

Le chat de la boutique-restaurant nous accueille d’un petit miaulement, irlandais bien sûr… Nous nous installons au restaurant dans des sièges en osier pour boire une Guinness bien  méritée.

Je repars, des images, des sons, plein les yeux, les oreilles et la tête.

Demain, me dit Abby, nous irons au bord du fleuve La Liffey, pour te montrer et te raconter l’histoire de la grande famine de 1845, l’hécatombe des Irlandais qui dura quelques années épouvantables. On découvrit du mildiou qui détruisit les pommes de terre et affama la population à cause de la mauvaise récolte. S’en suit une révolte des catholiques et l’émigration des Irlandais aux États-Unis.

Effectivement, un mémorial de la Grande Famine, représenté par des statues d’hommes, de femmes et d’enfants, d’une maigreur extrême, quémandant à manger. J’en ai la chair de poule et les larmes coulent lentement, je prends tout de même une photo souvenir en regardant une petite fille en haillons, sale, maigre et touchante, j’ai l’impression qu’elle s’avance vers moi.

- Je te l’avais dit, s’écria Abby, mettant sa main sur mon épaule.

Nous marchons d’un pas rapide voir un paquebot qui fait escale dans le port de la mer d’Irlande. De petites échoppes vendent des cafés et des chocolats bien chauds.

Et bien, me dis-je c’était une expédition fabuleuse, où mes sens ont été mis à contribution, merci mes amis. Je retournerai en Irlande pour y découvrir d’autres sites extraordinaires.

 

SLAN (au revoir en gaélique)

 

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Rédigé par Dominique

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Publié le 24 Janvier 2023

 
Pourtant, il a bien fallu repartir. Marie marche vers son hôtel, les yeux rivés sur le Parthénon illuminé, posé sur la colline et sur la nuit. Dans le ciel sombre, juste au-dessus de lui, comme un signe venu de la Grèce antique, Jupiter/Zeus brille. Il semble s’être arrêté là pour elle, le dieu des dieux. Marie s’arrête aussi. Communion païenne… L’Olympe a rendez-vous avec l’Acropole... tempus non fugit dans cet instant d’éternité... Journée inoubliable...
Le lendemain matin, plus de table disponible au petit déjeuner. Le personnel place Marie face à un homme qui déjeune seul. Le personnage est avenant, la conversation s’engage, débouche sur une sympathie mutuelle et se termine par la décision de poursuivre la visite d’Athènes ensemble. Colline de la Pnyx et son amphithéâtre naturel doté d’une estrade de pierre sur laquelle les orateurs et les citoyens discutaient des lois et politiques de la ville, colline des Muses et son temple du même nom, halte limonade à Pláka et tant d’autres choses à découvrir en compagnie de son nouvel ami. L’homme est un grand voyageur. Avant d’arriver en Grèce, il a passé quinze jours en Irlande et il a su si bien raconter ce pays que Marie, à la fin de son séjour, s’y rend sans repasser par Nice.
Première visite, la Chaussée des Géants, qu’elle s’empresse de relater dans son carnet de voyage :
 
Lundi 23 janvier2023
Me voici en Irlande. C’est grâce à mon nouvel ami, Jean, que j’ai recontré à Athènes et qui m’a incitée à y venir. Alors, plutôt que raconter ce formidable trésor du monde sur mon carnet, je vais l’envoyer par courrier à Jean et garder le double de la lettre :
 
Cher Jean,
Je t’écris depuis la Chaussée des Géants, Giant’s Causeway, comme tu dis si bien. C’est vraiment comme tu me l’as décrit. De hautes falaises, un escaliers aux milliers de marches, des colonnes dressées, des dalles qui s’enfoncent dans la mer.
Le vent siffle fort, les vagues se fracassent dans un vacarme terrible et les oiseaux de mer, je ne sais pas leur nom, crient au-dessus des lames. Si je ferme les yeux, je pourrais presque imaginer que c’est le géant écossais de la légende qui avance, grondant, hurlant, frappant le sol de ses grands pieds.
Des embruns glacés mouillent mon visage, j’ai les joues qui piquent et un goût salé sur la langue. Ca sent la mer, tu sais, cette odeur d’iode, de varech, de poisson, un peu tout mélangé...
Je me promène sur les dalles sombres, caressant d’une main les colonnes ocres, humides et froides. Mon autre main, pas folle, reste sagement blottie dans la chaleur du duvet de mon anorak.
Le ciel et la mer sont gris, de gros nuages blancs défilent sur l’horizon. Tu as raison quand tu dis que l’on peut avoir les quatre saisons en une journée ici, je les ai vues défiler aujourd’hui.
Merci encore de m’avoir donné envie de venir en Irlande. Devant ce paysage... je ne sais comment dire... il y a comme un frémissement, une empreinte invisible, peut-être celles des géants.. ou celle du temps, immuable pour les pierres, fugace pour moi. En tout cas, je repars riche d’un nouveau trésor.
                   Je t’embrasse
                                                  Marie
 

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Rédigé par Mado

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Publié le 24 Janvier 2023

 

Je suis né en Russie, fabriqué par la noble famille Fabergé, dont le père Pierre Karl, joaillier est issu de la lignée huguenote française. Je suis le symbole d’une tradition païenne. La célébration du renouveau du printemps, associé par la suite à la résurrection du Christ à travers les œufs de Pâques.

Le premier œuf a été conçu sur la demande du tsar Alexandre III, pour sa femme l’impératrice Maria Fédorova, connu sous le nom d’Œuf à la poule.

Je suis l’un des cinquante quatre œufs impériaux.

Je suis aussi rare que luxueux, composé d’or, d’améthystes ou encore de diamants. Majestueux, je trône sur un socle incrusté de pierres précieuses. Je suis l’œuf de l’amour interdit offert, en cadeau d’adieu, par le tsar Nicolas II à Mathilde Kschessinska, sa maîtresse. Il était tombé éperdument amoureux de cette célèbre danseuse polonaise, à la beauté envoûtante qui lui donna un fils. Cette liaison, peu conventionnelle à la Cour, prit fin le jour des noces de Nicolas II avec Alix de Hesse-Darmstad, l’impératrice Alexandra Fedorovna.

 

Après cette idylle secrète, Mathilde me conserva jalousement, j’étais le joyau de sa vie.

Chaque matin et soir, elle insérait un minuscule pic en or, qui ouvrait et refermait les deux parties invisibles de ma structure, au son d’une douce mélodie romantique. J’étais devenu le gardien du secret du tsar, qui avait eu l’idée de dissimiler une parure de bijoux pour sa bien aimée, bague, collier, boucles d’oreilles sertis de brillants aux mille reflets.

Au début de la révolution, Mathilde se réfugia dans un premier temps à Vienne, chez une de ses sœurs. Je trouvais ma place, dans une des malles, précieusement enveloppé, au milieu de soyeux jupons de dentelles à l’abri des regards. Mon périple ne s’arrêta pas là. Après l’assassinat du tsar et de sa famille, Mathilde décida de rejoindre la France. Durant des jours, bercé dans un luxueux wagon de l’Orient Express, je redevenais le centre d’intérêt de ma jolie maîtresse qui se paraît de ses plus beaux atours.

J’avais disparu de la Russie, mais je roulais vers d’autres aventures.

 

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Rédigé par Josiane

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Publié le 24 Janvier 2023

 

Mon cœur est en émoi depuis que j’ai découvert, cachés dans le secrétaire de mon père Vladimir, les carnets intimes et de voyage de mon illustre grand-mère.

Babushka a été pour moi, jusqu’à quatre-vingt-dix-neuf ans, l’héroïne de mon enfance, de mon existence. Qui n’a pas rêvé, un jour de vivre un conte de fée. J’ai eu la chance d’avoir à mes côtés, Mathilde Kschessinka, une danseuse célèbre, maîtresse du Tsar Nicolas II de Russie, et mon père est le fruit de leur amour. Elle est devenue princesse en épousant mon *Deduska* : Andreï VLADIMIROUITCH. Cette jolie femme cultivée, libertine pour l’époque, m’a donné l’envie d’apprécier tous les plaisirs de la vie, dont celui de voyager.

La première étape de sa fuite de Saint-Pétersbourg fut de se réfugier auprès de sa sœur Katia, en Autriche. Je suis arrivée à Vienne, j’ai laissé à l’hôtel le précieux carnet de voyage si présent dans mes pensées. Le taxi m’a déposée devant le Palais de Hofburg dont la magnificence dépasse les écrits.

Forteresse médiévale, sa construction a débuté au 13ème siècle. Elle fut agrandie jusqu’au 20ème siècle d’où le mélange des styles : gothique, baroque, renaissance, rococo. Situé en centre ville, il est le plus grand palais du monde. Il fut le lieu de vie, de travail, de la famille impériale durant près de six siècles jusqu’en 1918, fin de la monarchie.

Impressionnante bâtisse, aux colonnes sculptés, aux dômes verts arrondis, la visite commence par une entrée drapée d’immenses tentures rouges festonnées de dorures. Des escaliers de marbre beige desservent les vingt pièces à visiter. Les lustres en cristal de Bohème scintillent sous mes yeux éblouis par autant de richesses.

La visite est un enchantement. Les appartements de l’empereur François Joseph et de l’impératrice Elysabeth de Bavière plus connue sous le nom de Sissi. Sa robe de mariée, ses toilettes, sa salle de bain, j’ai l’impression de revivre les scènes des films retraçant l’histoire de cette jeune femme devenue impératrice par amour.

Dans l’aile la plus ancienne du palais, la salle des trésors, signalés par le guide «  les plus importants au monde », la couronne impériale autrichienne, les joyaux du Saint-Empire romain germanique, les bijoux de l’impératrice et la collection d’argenterie, le tout soigneusement protégé et entretenu.

Du rêve à la réalité, le jardin et sa serre aux papillons où cent cinquante espèces volent en liberté. La chapelle, une école d’équitation et le centre de congrès, résidence actuelle du président de la république.

Transportée dans un autre monde, imaginant ma célèbre grand-mère dansant devant la noblesse autrichienne, je bouscule brusquement un des visiteurs du groupe qui me retient.

De grands yeux noirs, une moustache qui me laisse entrevoir un sourire malicieux, un échange d’excuses avec un accent inconnu… fin de la visite.

                                           Pourquoi soudain ces larmes qui me viennent
                                           Quand j’écoute les Valses de Vienne,
                                           On peut croire que cette musique me peine
                                           Non ! Juste de beaux souvenirs me reviennent.

 

 

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Rédigé par Josiane

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