LE CIRQUE DE GAVARNIE
Publié le 26 Janvier 2023
Le jour pointait sa lueur au dessus de Montségur, m’invitant au réveil. Je m’étirais langoureusement respirant les effluves de la fraîcheur du matin. Je repensais aux rires de l’enfant qui avait retrouvé son trésor. Moi aussi je voulais découvrir cette sensation que peut entraîner ce moment où l’on oublie qui on est et que l’on retrouve la modestie devant le merveilleux, le sacré.
Mon sac sur le dos, je me rendis au village de Gavarnie, point de départ de mon aventure.
Un choix s’imposa à moi : à pied ou à cheval ?
Me voilà assis sur ce magnifique alezan, au doux nom de Pepito, qui allait m’emmener vers ma destination. Le chemin serpentait au milieu des herbes folles aux senteurs de fin d’été, j’écoutais le bruit des sabots qui, à chaque pas, cognaient sur la roche usée par le passage de milliers de visiteurs. Clip, Clop, musique qui m’entraîne doucement dans ce monde féerique où seule la nature dicte ses droits.
Cela faisait maintenant presque une heure que j’avais laissé la plaine quand soudain devant mes yeux émerveillés, il était là, dans toute sa splendeur. « Le Cirque de Gavarnie », ses falaises grises formant un demi-cercle parfait, s’offrait à moi en toute simplicité.
Je descendis, laissant à Pepito, mon compagnon d’aventure, la liberté d’aller brouter l’herbe verte. Cette herbe tendre, craquante, qui ne pousse qu’ici, au milieu de cette nature protégée.
Je m’avançais comme si je pénétrais dans le chœur d’une cathédrale, rempli d’humilité devant tant de beauté.
Assis au centre de ce cirque, je me laisse griser par toutes les senteurs des fleurs qui poussent entre les pierres. J’écoute le silence juste troublé par le chant de la cascade qui emporte vers la plaine sa chanson sans cesse répétée. Je caresse les pierres polies, souvenir de la présence d’un glacier aujourd’hui disparu. Je respecte ce lieu magique où je pourrai revenir me ressourcer.
Dans ce cirque je suis redevenu un enfant émerveillé devant ce spectacle que la nature m’offrait.
Je venais de trouver mon trésor, au loin un oiseau s’est mis à chanter.