LA CHUTE DE LA DRUISE
Publié le 28 Janvier 2023
En revenant de mon voyage à Rome je décidai de m’arrêter chez ma fille dans la Drôme, une région que je ne connaissais pas encore.
Le lendemain de mon arrivée, ma fille décida de m’emmener découvrir la chute de la Druise située dans le magnifique massif du Vercors. Nous partîmes tôt le matin. La route serpentait dans une forêt de sapins et de mélèzes d’un vert sombre. Les virages succédaient aux virages pour arriver enfin au village d’Ansage, un endroit bucolique avec ses prés verts, ses troupeaux de vaches dont les cloches tintaient allègrement. Après avoir dépassé le village, on emprunta un petit sentier qui s’enfonçait dans la forêt. A la chaleur de la route succédait une fraîcheur agréable. Une odeur de terre mouillée chatouillait agréablement mes narines. De part et d’autre du sentier, de jolies violettes se cachaient sous l’herbe tendre et leur délicat parfum flottait dans l’air. Puis, le sentier se mit à descendre brusquement et devint très escarpé. Pour ne pas glisser, je m’accrochais aux buissons qui me griffaient les mains. Je percevais au loin le bruit de la cascade. Plus on se rapprochait, plus il devenait assourdissant et, soudain, elle apparut. Pour l’admirer, il fallait lever la tête. L’eau qui jaillissait du haut de la falaise venait se fracasser sur les rochers soixante-dix mètres plus bas dans un bouillonnement d’écume. Le souffle qui en résultait parsemait notre visage de fines gouttelettes, une sensation vraiment agréable. Puis l’eau s’apaisait et, après avoir sautillé sur les cailloux dans un léger clapotis, elle finissait sa course au milieu des rochers. On découvrait alors un lagon aux eaux translucides légèrement bleutées, véritable invitation à la baignade. Je ne pus résister à la tentation d’y tremper les pieds mais je les retirai très vite : je ne pouvais plus bouger mes orteils paralysés par le froid…
Je me souviens bien de cette magnifique journée. Même les sandwichs que nous avions apportés avaient un goût différent au milieu de cette nature préservée : on les savourait et chaque bouchée était un plaisir renouvelé.