Le cadavre exquis

Il était une fois un cadavre exquis qui surgissait de nulle part. Une simple feuille de papier, sur laquelle ce jeu avait conquis mon petit-fils Axel, durant son enfance. Une écriture enfantine, au crayon noir me ramenait à l’époque où les vacances de la Toussaint se passaient chez moi. Journée d’automne, durant laquelle on regardait la pluie, derrière la fenêtre orageuse.

Il fallait être inventive, d’où l’idée du cadavre exquis ! Jeu de mots qui me permettait de glisser, en s’amusant, les règles de français. Ce qui n’était pas une mince affaire.

Il fallait de la patience, de la bonne humeur, un brin d’autorité ; le rôle d’une Mamie d’amour.

Parfois, on allait chez la voisine, professeur de musique, pour jouer sur son piano rêveur. Durant tout le séjour, mon appartement était encombré de jouets. Le ballon, trônait dans un vase, en hauteur, il était interdit à l’intérieur.

Ce matin là, après la douche, Axel s’était amusé dans la salle de bain. Une bêtise, minimum, s’inscrivait tous les jours au tableau des souvenirs. Il avait réussi à casser toutes les dents du peigne, ce qui lui donnait une allure plus que bizarre. Parfois, gronder se transformait en un moment de fou rire. Fier de lui, il s’était empressé de crier, en riant aux éclats : Mamie, Mamie regarde j’ai fait un peigne chauve. Une fois de plus, il avait réussi à m’entraîner dans son délire enfantin.

Par chance, après la sieste, un soleil vaporeux nous permit un petit tour dans le quartier. Histoire de tester les bottes en caoutchouc en sautant dans les flaques d’eau avec Juliette, sa petite sœur.

Mouillés, le minois chocolaté par les gaufres croustillantes confectionnées avec l’aide précieuse de mes petits amours, je m’empressais d’immortaliser la scène. Ces photos que je regarde avec nostalgie. Les années ont passé trop vite, mais la magie de ces moment est intact.