Le cadavre exquis en logorallye

Il était une fois un cadavre exquis. Comment pouvait-on dire qu’un cadavre était exquis ? Et pourtant c’est ce que pensait ce jour-là l’inspecteur dépêché sur le lieu du crime. La victime, un jeune homme d’une beauté surprenante, était allongée au milieu du salon. Par la fenêtre orageuse, on voyait les éclairs déchirer le ciel. Ils éclairaient la pièce par intermittence et lui donnaient une impression d’irréalité. L’inspecteur remarqua dans un coin de la pièce, un piano rêveur dont la présence semblait presque insolite. Il allégeait l’atmosphère sinistre du moment et on s’attendait à entendre soudain une douce mélodie s’élever du couvercle entrouvert. L’inspecteur, qui avait besoin d’air, sortit sur la terrasse mais le vent qui soufflait en tempête lui fit faire demi-tour. Quand il rentra tout échevelé, il sortit de sa poche un peigne chauve et tenta de se recoiffer. Mais, faire cela avec un peigne chauve relève de la performance et il y renonça. Il s’approcha de la victime pour commencer son enquête. L’orage s’était éloigné et le calme était revenu. Un soleil vaporeux entrait maintenant dans la pièce et venait caresser doucement le visage du jeune homme qui semblait s’être endormi pour l’éternité…