IL ÉTAIT UNE FOIS… " CARNAVAL "

Publié le 10 Février 2023

 
Enfin ! Cette fois ça y est. Les hérauts ont sillonné la ville à cheval avec trompettes et tambours et, dans le fracas des cymbales, ont annoncé l'arrivée dans sa bonne ville de NICE de sa majesté Carnaval.
Le coup de canon de midi nous a rappelé qu'il fallait songer à nous substanter pour tenir le choc. Deux morceaux de pissaladière et cinq francs de socca ont suffi à notre bonheur. Le tout, naturellement, arrosé d'un petit rosé qui ne s'en laisse pas conter.
Le canon a tonné trois fois. Le corso s'anime, les chars peuplés de créatures sorties de l'imagination des carnavaliers sont précédés de fanfares diffusant une musique tonitruante : La Jeunesse Niçoise, dont certains musiciens ont dû voir les deux guerres, L'Echo de la Chaumière, dont les créateurs ont pris l'initiative d'apprendre le solfège aux enfants du quartier, les pompiers avec des musiciens de talent et tant d'autres venus de différents horizons.
Cette musique est vivante, elle nous prend par la main et nous entraîne dans des farandoles sans fin. Certains pays ont envoyé des groupes et des musiciens que nous découvrons avec curiosité. Leur musique peut être rythmée ou suave. Les notes dont ils nous abreuvent sont colorées, c'est parfois, l'écoulement d'une rivière qui furète entre les grosses têtes et parfois un torrent déchaîne entraînant une foule de costumes masqués qui ne sont plus eux-mêmes, comme le permet carnaval, mais des personnages des mille et une nuits. Pour un jour ils sont les rois, rien ne les arrête. La musique les transporte, ils la mangent, ils s'en abreuvent. Ils la vivent sans restriction… Certains s'y noient, l'instant d'un délire, mais retrouvent la surface avec un regain de jeunesse.
Tout ce beau monde participe sans retenue à la liesse générale.
Les cavalcades avec des belles jeunes filles, bien souvent apeurées quand leur monture fait un écart provoqué par une multitude de batailles de confettis. Des chars populaires de divers quartiers, tous plus farfelus les uns que les autres. Tout ce public sur l'avenue de la Victoire, ravi d'assister à ce défilé. Les enfants qui bataillent à coups de serpentins en papier. Ces confettis couvrant le sol en nous donnant l'impression de marcher sur un tapis persan...
Que dire de la journée des plâtres. Sinon que ça permettait de régler quelques comptes en souffrance, surtout si notre voisin avait commis l'imprudence de se vêtir d'un beau costume.
Hé oui mon cher Bastian, si tu m'écoutes, là où tu es, je suis sûr que tu penses comme moi... rien n'a changé. Les êtres humains ont toujours besoin d'un exutoire. Tout le temps du carnaval était une récréation.
Mais çà, c'était avant. Ce que je te raconte n'existe plus. Maintenant le Carnaval est enfermé dans de hautes palissades bien fermées ne permettant pas à un œil curieux de se glisser à l'intérieur. Seuls les clients qui peuvent s'offrir les tribunes ont accès au spectacle.
Tu as bien compris, j'ai dit spectacle et non carnaval.
 

Rédigé par Fernand

Publié dans #Trésors du monde

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