Petite….

Je t'emmènerais si tu veux bien, petite, voir une maison. Ce serait celle de mon enfance. Tu ferais comme moi, tu fermerais tes yeux et on partirait.

    C'est la rentrée pour l'atelier du Ray !

             _________________________

Le jour ou la pluie viendra,
En unisson on chantera :
Il pleut, il pleut bergère,
Sort vite tes moutons,
L'herbe est à nouveau verte,
Ils s'en repaîtront.
La pluie ! Qu'elle tombe fine et drue,
Ou en orage funèbre,
Sans pour autant nous être due,
Nous est vie et bien-être.
Ou torrent rugissant
En coulée meurtrière,
Emportant en peu de temps
Le labeur d'années entières.
La pluie peut être douce et bénéfique,
Faisant chanter les ruisseaux,
Emplissant les nappes phréatiques
Lorsqu'elle tombe à seaux.
Traversant les sous bois,
Dépoussiérant les roseaux
De ses larmes harmonieuses
Chanteuse et berceuse
Telle est l'eau que l'on boit.
La pluie ! Aussi douce soit elle,
Sous l'effet de certains vents,
Se transforme rebelle
En ouragan.
Et puis, comme le déluge, comme la mousson,
Elle emporte des gîtes, des maisons,
Cette pluie, devons le reconnaître
Submerge des moissons.
Fermons portes et fenêtres,
C'est sous abri qu'on la regarde,
Car ses flèches d' hallebardes
Déchiquettent feuilles et fruits.
Nous crieront à la bergère :
Il pleut à emporter la terre,
Rentre vite tes brebis.

Palou

L’ŒIL d’abord serait le premier à repérer la maison de mes rêves qui attendrait mon retour, car je la reconnaitrais entre toutes, cette illusion du bonheur.

Seule, perdue au milieu de nulle part, les murs seraient des fleurs rampantes de couleur arc-en-ciel, ils recouvriraient même les tuiles, censées abriter nos vies.

Comme voisins, j’aurais la maison des lutins de la forêt enchantée avec des illusions de feux follets et de nains hyperactifs, se bousculant en courant vers des obligations fictives.

A part des murs enchantés, pas de fenêtre, mais des ouvertures Improbables sur un monde magnifique d’une vive réalité, contradiction mesurée…

Pourquoi ne pas s’inventer un chez soi cocooning, le temps d’une lecture apaisante, une tasse de café et une petite musique de nuit…..       

Mon petit monde littéraire du moment me figerait, ma maison se remplirait de faux semblants, une porte entre ouverte, derrière laquelle apparaitraient quelques lapins et des écureuils respirant mon air sucré de plaisir.

Vivaldi et son violon me lancerait par la fenêtre colorée ses notes de printemps.

Mais  évidemment tout cela ne serait qu’un rêve de joie, de couleurs et d’amis d’un  autre monde.

Car ma maison, mon antre de vie, serait conventionnelle, seule chose peut être réelle, une terrasse remplie de fleurs et des papillons qui les butineraient…….

Te souviens-tu de cette rue
Elle était pour nous inconnue
Elle brillait dans le matin blafard
Nous, nous promenions au hasard
Ecoutant la vie qui s’échappait
De derrière les volets fermés
Tout n’était que silence
Les pavés attendaient avec patience
Le bruit des pas de la vie
Qui allait résonner sur le parvis
Les portes semblaient vouloir garder
Pour elles tous les secrets
Et le soleil jouait à dessiner
Des arabesques sur les murs lézardés
Te souviens-tu de cette rue
Aujourd’hui disparue

Quand je serais grand
J’aurais une maison qui quand !
J’ouvrirais la porte du salon
Les oiseaux s’envoleront
Par les fenêtres ouvertes
Sur les arbres et l’herbe verte
Ils déposeront
Comme des goutes de rosée
Les lettres de ton nom
Ecriture de mon verbe aimé
Quand je serais grand
J’écrirais pour toi un roman
Laissant aller mon imaginaire
Flotter loin des rivages amers
En écoutant les battements de nos cœurs
Rythmant nos instants de bonheur
Quand je serais grand
Pour le moment je prends le temps
De vivre ma vie d’enfant
Loin des tourments de mes parents