Le malade de la précision

Publié le 14 Février 2024

Prendre le mesureur et repérer le niveau du demi-litre. Ouvrir le robinet d'eau froide de l'évier et remplir le récipient avec exactitude. Bien fermer le robinet pour éviter toute déperdition du précieux liquide, écologie exige. Pour goût et odeur intempestive, il est possible d'y mettre de la Cristaline, la moins chère des eaux en bouteille. Verser l'eau dans un récipient soigneusement nettoyé au préalable. Ajouter soigneusement 250 grammes de farine de poix chiche en évitant l'habituel nuage de farine d'un versement brusque et indélicat. S'y adjoindront trois cuillères à soupe d'huile d'olive première pression à froid, dosées elles aussi, en s'attardant à la verser jusqu'à la dernière goutte. Le prix de l'huile de Sousse a beaucoup augmenté ces derniers temps à cause d'une faible production résultant d'un criant manque d'eau ces dernières années. Ajouter une cuillère à café de sel de Guérande, un des meilleurs sel marin et un tour de moulin à poivre.
Pour battre l'ensemble des ingrédients, point besoin d'un plongeur électrique, non, utiliser un fouet avec l'huile de coude nécessaire et indispensable. Ne pas se restreindre, le faire avec force. A noter la perte de calories, 15 environ, grâce à la manœuvre. Toujours ça de gagné pour déguster plus tard une part plus importante de Socca ! En tout état de cause, il s'agit d'éliminer tout grumeau intempestif et obtenir une pâte lisse et onctueuse. Allumer le four à 200 degrés. Prendre une plaque à four, la huiler au pinceau avec la même huile d'olive que précédemment pour éviter les fautes de goût et d'amertume différentes. Étaler la pâte dûment travaillée avec soin, utiliser pour ce faire la raclette qui sert en d'autres circonstances à réaliser de douces et chaleureuses crêpes. Fourguer la plaque dans le four très chaud. Il est à 200 degrés.
Surveiller la cuisson comme un enfants aux jeux publics, avec amour, intérêt, envie de bien faire. Dès que la Socca devient dorée comme le soleil frappant le mur ocre de la cathédrale, fort de l'expérience des 1001 soccas déjà rélisées avec plus ou moins de bonheur, s'assurer que le croustillant frise le brûlé au pourtour de la sole à socca.
Il s'agit maintenant le sortir la socca brûlante sans conséquence douloureuse pour les mains préalablement gantées d'un chiffon humide.
Dés l'étalage sur la table en bois, devant les yeux avides d'une assistance en attente et affamée d'envie, couper de larges portions inégales, pour créer le désir de se voir attribuer la plus grosse part possible. Poivrer selon souhait avant de se servir enfin dans une assiette en carton recyclé, écologie oblige dans tous les faits et gestes. Déguster rapidement pour garder la saveur brûlante si particulière. Penser à mettre trop de poivre aux personnes ne s'étant pas intéressées à tout le processus et à la conception de la SOCCA de NICE.

Rédigé par Gérard

Publié dans #Patrimoine & Méditerranée

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