PREMIER JOUR L’EMBARQUEMENT
Publié le 1 Novembre 2023
Les hommes et femmes dorment dans des maisons à part, parlent un peu l’anglais mais surtout des dialectes Tok Pisin. Le kuku kuku
Membre du Commonwealth représenté par le roi Charles 3 d’Angleterre
PREMIER JOUR L’EMBARQUEMENT
Ce vendredi de demi-lune, au port de Nice, il ne passait pas inaperçu. Il était même unique de contours sur ce quai dans la file d’attente pour embarquement. Un petit voilier était amarré, perdu entre deux cargos. Sur sa coque en mauvais état on pouvait lire le Cherche Misère.
OOlala, chevelure hirsute, oreilles sur un plateau, affublé d’un bouquet de plumes sur la tête et dessiné sur le torse, une trame couturée de couleur cuivre, iI traça un cercle sur le pavé du quai en poussant un hululement rauque et sauta dans l’embarcadère.
Noir de peau, pieds nus et vêtu d’un pagne de bison, il portait sur son épaule un chat-huant attaché à son cou par une liane découpée à la machette dans un palmier centenaire de son village. En même temps cette liane était un gris-gris des plus chic et des plus tendance en ce moment à Kokopo. OOlala était complètement branchés, du coup.
Ils n’étaient pas nombreux, environ une dizaine, tous débarqués de Papouasie, Nouvelle Guinée, pour une croisière en méditerranée, un cadeau de la DEFGHI pour permettre à Flo en contrepartie, de rejoindre la Papouasie en toute sécurité pour une étude poussée de la plante des pieds.
Des mots Tok Pisin postillonnaient de la bouche d’OOlala le chef de la tribu, pendant que les autres gonflaient les voiles en langue des signes. Il leur restait encore quelques rites de
kuku kuku que les anciens aimaient honorer pendant leurs ablutions, qu’ils trouvaient ridicules mais néanmoins diablement protecteurs.
Passèrent deux jours. OOlala décida de tout quitter. Au mur de pierres et de lierre, il adossa son passé de chef de tribu,. Il cloua les planches du Cherche Misère et il embarqua sur le Comté de Provence, chambre 1809 quatrième étage.