ANTOINE, MON CALVAIRE

Publié le 9 Janvier 2020

 

Tout petit déjà Antoine était compliqué. Il avait beaucoup de mal avec l’autorité. A l’école il s’ennuyait, ne comprenait pas le but des exercices qu’on lui imposait, refusait la docilité que montraient ses camarades. Son champ d’excellence à lui, c’était la provocation, l’insolence. Il défiait le maître d’un regard noir où perçait une violence inouïe . « Si je pouvais, je le tuerais » semblait-il penser.

Rien n’y faisait, ni les heures de colle en classe, ni les punitions à la maison…

J’ai bien compris que ce maître, c’était l’image masculine à qui il en voulait tant depuis que son père était parti un soir acheter des cigarettes… Sans plus jamais reparaître.

Quelle déchirure dans notre vie, dans celle de ce gamin surtout, qui de ce jour a refusé d’en parler.

 

Pour comble de malchance, je n’avais trouvé pour gagner ma vie qu’un job de chanteuse de cabaret. A l’Ange Bleu. « Et Antoine qui va encore être seul à la maison ce soir »… Cette pensée m’obsédait, me culpabilisait. Mais je ne trouvais rien d’autre. Pas étonnant qu’il aie fait les quatre cents coups durant toute son adolescence.

Ensuite ? Ensuite c’est la découverte de l’alcool, des drogues. Quelles saloperies ces substances. Elles lui assuraient et lui assurent sûrement un soulagement mais il n’est que temporaire. 

 

Et combien de fois ai-je dû aller le récupérer chez les flics ou aux urgences de l’hôpital… Et ça continue : il insulte médecins et infirmières, ingérable, semant dans un service déjà surchargé un désordre proche du chaos. 

« Ma pauvre Lili Marlene, cette vie est un enfer, il va falloir trouver une solution… Alors, accepter cette lobotomie dont les médecins m’ont parlé ? Je n’arrive pas à décider ».

Rédigé par Brigitte M.

Publié dans #Cinéma

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