DEUXIÈME JOUR LE REPAS DU CAPITAINE

Publié le 15 Novembre 2023

DEUXIEME JOUR LE REPAS DU CAPITAINE
 
Ce soir il était invité à la soirée du capitaine. Il montrerait sa verve, il en était très fier.
Coco s’apprêtait aussi, perché sur une lampe rose, le bec en courant d’air, maniant ses vocalises hululatoires avec grand panache.
Dans une cocotte en fonte, à son creuset, OOlala dû faire revenir avec ail des ours et quelques gouttes de malice, ses champignons hallucinogènes qui avaient pris un peu d’humidité dans le Cherche Misère.
Ensuite il mis de l’ordre dans son coffret à goupillons. Bien alignés ils seraient plus efficaces.
Restait le maquillage. Il bomba le torse pour mieux faire le tour de ses convictions, un si bel effet peint dans les ocres et les framboises. Il était prêt. Ho, la la, comme il était beau !
 
Dans le grand salon étaient déjà installés quelques invités. Gino tenait La Rousseau sur ses genoux pendant que Valentine faisait la gueule. On lui avait dit qu’elle avait des petits... petons. Jean vague, quant à lui berçait son vague à l’âme.
Oolala peu habitué aux rencontres à rencontrer, pris un léger malaise et il dû, d’urgence
se plier à sa transe habituelle, nommée crise des sentiments et…n’ayons pas peur des mots.
 
Il s’accouda au bar avec une tourmente, son amie sirotait un air soupçonneux
avec une paille, penchée sur une perplexité.
En face une indifférence regardait sans le voir, un apathique aux yeux verts.
Entre deux obstinations, une fureur et son garde du corps se précipitèrent sur
ces tas de jalousie pour remplir la poubelle de table de la méprise.
 
Pendant ce temps, on entendait coco hululer une longue prière en latin tandis qu’OOlala, toujours en transe, brandissait son écouvillon au sel gemme, pour éteindre le feux des ondes crochues qui s’enroulaient autour du capitaine. On voyait que notre sorcier avait les poils, son pagne vibrait d’électricité statique à espaces réguliers.
 
Un opiniâtre s’interposa et bondit sur la négligence. Ils s’allièrent avec la brutalité,
l’ambition entre les dents mais une sensibilité invita des charités pour un banc
et ensemble, avec un conciliant et une intègre, ils menèrent avec bienveillance
la médiocrité à son terme et tous s’effondrèrent sur la pétillante tendresse.
 
Le capitaine, dans des débris de voix et ne pouvant recoller les morceaux,
quitta les lieux rapidement.
 
Alors seulement, Oolala pu s’approcher de Maya et lui murmurer à l’oreille
quelques mots de kukukuku. Elle était tellement troublée qu’elle n’arrivait
même plus à faire l‘abeille mais Oolala se sentait tellement bien avec sa gourmandise
qu’il en remplit son verre.
Ho, la la, quelle ruche !
 
Oolala parlait peut. Il avait quand même fait quelques années de médecine à Marseille avant de revenir aux traditions de son pays d’origine. Ne lui manquait que des compagnes, peut être deux peut être trois ?. Sur ce bateau apparemment, il pourrait se construire un avenir.
 

Rédigé par Dany-L

Publié dans #Ecriture collective

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