JOSEPH

Publié le 19 Janvier 2019

Joseph, après avoir vu le facteur entrer dans l'immeuble, (il le guette chaque matin, alors qu'il ne reçoit jamais de courrier à part ceux de Pôle Emploi, d'E.D.F, enfin que des lettres administratives), prend l'ascenseur et arrivé au R.D.C il se dirige vers les boites aux lettres.
Surpris, avide presque, il sort une feuille A4 pliée en deux, sur laquelle est imprimée ces quelques lignes

« Il faut les modeler dans un reflet coloré comme la chair. Il ne faut pas que ce reflet soit complètement complètement reflet (autrement dit, il faut casser un peu le ton du reflet avec un autre ton). Quand on finit, on reflète davantage où cela est nécessaire (…). Il faut toujours modeler par masses tournantes, comme seraient des objets comme sont les feuilles. Mais la transparence en est extrême »
Delacroix

Il lit trois fois sans trop comprendre et le signataire, ce Delacroix, qui est-ce ?
Delacroix c'est comme Dupont, Durand et comme dit le poème « il y a plus d'un âne à la foire qui s'appelle
Martin »..
A l'aise, dans sa tenue de peintre , il
s’assoit sur une marche de l'escalier, en s'assurant que Lucien n'est pas dans les parages. Il sourit : sur la porte de sa loge il y a souvent un post-it où il est écrit « je nettoie les escaliers», mais on ne le voit guère à l'ouvrage. C'est un grand gaillard de 30 ans, bien de sa personne. Il paraîtrait que sa femme l'a mis à la porte sans pertes ni fracas. Il lui aurait été infidèle. Moi je le verrais bien avec Eve, l'esthéticienne du 2ème.. Elle a toujours les ongles des mains artistement manucurés, parfois de différentes couleurs. Il aime beaucoup.
Soudain, il se sent stupide, c'est naturellement une citation du peintre, sans doute concernant son tableau « la liberté guidant le peuple ».


Il se lève et alors qu'il se dirige vers la porte de sortie, il aperçoit un tableau qui n'était pas là la veille. De couleur pastel, il lui semble déceler l'esquisse d'un corps de femme aux seins tombants ; il n'est pas signé ! Peut-être est-ce l’œuvre de Pierre,du ler étage, artiste peintre à ses heures non dénué de talent, dommage d'ailleurs qu'il soit un peu trop porté sur la vodka ; il aime répéter pastichant Frédéric Beigbeder « Il n'y a pas de femmes moches, il n'y a que des verres de vodka trop petits. » .


Pourquoi l'a-t-on accroché ici ? Il n'en a aucune idée ! La citation trouvée dans sa boîte aux lettres la semaine dernière a-t-elle un lien avec celui-ci ?
Soudain un homme, étranger à l'immeuble l'interpelle :

Monsieur Joseph peut-être ?

Oui c'est moi !

Je suis un Inspecteur de Pôle Emploi. Puis-je vous parler ?

Joseph répond :

Bien entendu j'ai tout mon temps...

Rédigé par Françoise

Publié dans #Ecriture collective

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