LAURA ET LE PILOU

Publié le 17 Janvier 2024

La Promenade des Anglais… Laura n’en revient pas ! Niçoise de fraîche date, elle met à profit son temps libre pour découvrir la ville. Aujourd’hui, la Prom’ comme disent les Niçois. Le ciel, bleu. La mer, bleue. Les galets, la courbe parfaite de la baie, tout y est. Comme sur les images glanées sur internet. Et les palaces, magnifiques, de l’autre côté… Peut-être, un jour, elle pourra y travailler.
 
Jeune diplômée d’une école de cuisine, elle a choisi Nice pour son premier poste et pour l’heure ne regrette pas son choix. Autour d’elle, des promeneurs déambulent, des enfants courent, des petits chiens reniflent, des trottinettes filent, un avion s’élève. L’aéroport est au bout de la baie. Laura avance d’un pas tranquille quand un étrange dessin au sol attire son attention. Une croix, des ronds, une inscription : STADE DE PILOU.
 
Elle n’a pas le temps de demander à Google de quoi il s’agit ; quatre jeunes gens, deux filles, deux garçons, prennent possession du minuscule stade, se placent dans les ronds, apparemment prévus à cet effet. L’un d’entre eux tire un drôle de volant de sa poche. Rien à voir avec celui du badminton. On dirait une rondelle de métal percée en son centre, dans laquelle on a inséré un morceau de papier. Du bricolage, ce truc...
Le jeu commence. Du pied, du genou, de la cuisse, du torse, le volant virevolte d’un joueur à l’autre, tombe, est ramassé, remis en jeu. Ça rie, ça crie, ça s’amuse beaucoup, on dirait. Laura ne comprend pas les règles, mais le spectacle lui plaît. Un des jeunes hommes la remarque, immobile à les observer, et lui propose de venir essayer.
– Pourquoi pas, répond Laura.
On lui explique rapidement : le pilou, c’est le volant, une pièce de monnaie percée en son centre, l’idéal, c’est la pièce de 25 centimes de l’entre-deux-guerres dans laquelle on coince un bout de tissu, de papier ou de plastique. Deux équipes disposées en diagonale par apport au centre de la croix, puis, jongler avec le volant à la manière d’un footballeur, défendre son cercle, faire des passes à son partenaire et tenter d’envoyer le volant dans le cercle de l’adversaire.
 
Laura se démène de son mieux, mais le volant n’en fait qu’à se tête et atterrit où bon lui semble. Elle n’a joué que quelques minutes, a fait perdre son équipe dans la bonne humeur, se retire en remerciant. Vaut mieux qu’elle s’abstienne, son partenaire aura plus de chances de gagner !
 
Les jeunes gens font une dernière partie sous son regard amusé, puis, le jeune homme qui l’avait invitée à jouer lui propose de se joindre à eux pour aller déguster un Agua Limone au Canastel, boulevard Gambetta, juste en face, précise-t-il. Laura n’a aucune idée sur l’Agua Limone et le Canastel, mais est partante pour les découvrir. En plus, il est bien sympathique, ce garçon… et plutôt pas mal de sa personne…
 

Rédigé par Mado

Publié dans #Patrimoine & Méditerranée

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