LA SŒUR DE MOBY-DICK
Publié le 24 Septembre 2018
La mer scintille en bleu, là-haut, à la surface.
Je quitte les profondeurs pour sa clarté mouvante. Respirer un bol d’air, éjecter l’eau comme un geyser. Je file à toute allure, nageoires en action, queue en gouvernail. Grisant… Bleu… Bleu ciel, bleu eau. Bleu…
Ma famille de baleine arrive. D’un coup, la mer bouillonne. Ça saute, ça splashe. Dis-donc, elle aurait pas un peu forci la Moby-Dick ?
Vrombissement sourd dans le joyeux tintamarre. Bateau en approche. Japonnais ? Filons !
Nous plongeons toutes ensemble, loin des filets et des harpons. Moby-Dick est à la traîne, louvoie comme elle peut, grosse et lourde, évite les pièges. Ouf ! Pas passé loin ce coup-ci !
Sombre… eau sombre, détritus…
Partout autour de nous, ça flotte comme des méduses. Un mérou gobe, s’étouffe, recrache. Saleté de plastique… Au-dessus de nos têtes, une épaisseur immense, nauséabonde, s’étale sur toute la mer, éteint le soleil.
Fuir encore, chercher la nourriture, la lumière, l’océan bleu… Allez Moby-Dick, fonce, c’est bon pour ta ligne !