QUATRIEME JOUR LA TEMPETE

Publié le 29 Novembre 2023

 
QUATRIEME JOUR LA TEMPETE
 
Le lendemain, notre Oolala ne quitta pas sa cabine. Il ne débarquerait pas à Barcelone. Ce samedi de pleine lune serait consacré au culte des ancêtres. Les incantations devaient obligatoirement s’accompagner de petits sacrifices d’animaux. Il partit à la chasse aux mouches. Il les piquait avec sa plume crête de coq avant de leur enlever les ailes pour les offrir au pilon de son goupillon.
En même temps il murmurait des chants traditionnels traduits en lalaitou qu’il distribuerait au bord du jour demain.
Il cacheta un certain nombre d’enveloppes qu’il déposa sous les portes palières de tous les garçons de la croisière. Pour ces dames on verrait ensuite.
 
Oolala était généreux, d’une grande sagesse et toujours prêt à faire le bien.
Une tempête était annoncée. Forte. Il est bien connu que les hommes sont bien plus délicats, souvent des chochottes même, que les femmes. Mais qu’à cela ne tienne, les ancêtres se groupèrent pour que ce moment de forte houle deviennent un doux roulis pour ces messieurs, ébahis.
 
Par contre, une condition, chacun devrait se prier plié en deux et se plier tout court aux lalaitouts du moment de notre ami Oolala et répéter comme un leitmotiv que le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages mais à avoir de nouveaux yeux.
 
Oscar fut le premier à ouvrir la lettre. Très étonné, il frappa à la porte de Sir Edward juste à côté, en train de réviser son prétérit. Sir Edward ne comprenait pas comment avoir de nouveaux yeux. Il mit ses lunettes pour mieux voir mais en vain. Mais non, cher Edward on parle au deuxième degré. Sir Edward ne comprenait toujours pas, il logeait au quatrième étage.
Oscar finit par abandonner Edward, trop compliqué.
 
Tiens, voilà Gino qui s’approchait avec Hector. Ils se dirigeaient vers la cabine d’Oolala pour des explications. Ils avaient pris le raccourci du couloir du capitaine et une porte de cabine était restée ouverte. On entendait le boss jouer aux dames avec Sophie et la partie était presque gagnée. Un peu cavalier notre capitaine mais tellement séduisant disait-elle cramponnée à la vision de son bout du bout… de nez.
 
Au moins un, au pôle médical, Dominique, Marjolaine, Julie, et encore Valentine étaient au plus mal. Le mal de mer secouait leur volonté. Elles étaient impuissantes. Des haut le cœur avec des envies d’aller-retour à la vue basse, le monde autrement, pâle et défiguré, une découverte pour elles à regarder avec de nouveaux yeux.
 
Mais où sont donc passés les ancêtres ?
On rappela Oolala d’urgence. Il fut obligé de ressortir son meilleur goupillon et de biper Maya.
 

Rédigé par Dany-L

Publié dans #Ecriture collective

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