GODRICO

Publié le 23 Octobre 2021

Moi y a n'a plus savoir où est Godric. Zut alors, je me mets à parler comme lui. C'est qu'il me donne du mal ce personnage. Dès que j’arrête d'écrire il se tire, son vouloir de LIBERTÉ ne lui fait accomplir que des bêtises. Quand il est dans la mer... il revient vers moi, et quand je le réintroduis dans une histoire il veut encore se la raconter tout seul. Donc, il y a quelques semaines, après ses histoires de grues et de taxi, je l'ai naturalisé italien en ajoutant un « o » à son nom, puis je l'ai laissé vivre sa vie.

Le nouveau Godrico est parti en Sicile. Je l'ai un peu oublié, repris par une nouvelle vie d'après confinement. Puis Mado me tire de ma léthargie, et je repars à la recherche de Godrico. Mais, en y repensant, Godrico a eu beaucoup d’ennuis avec sa grue (élévateur) tétanisé par le vertige et sa grue (sa femme) car en plus de sa clientèle payante, elle avait un amant, un athlète atèle qui lui, avait de longs bras. Après une enquête sérieuse de plusieurs jours je le situe dans les quartiers chauds de Cagliari sans une lire en poche. Les siciliens n'ont pas encore compris que la nouvelle monnaie est l'euro, ils sont pour les traditions. Donc, Godrico sans un rond (dans ce cas le mot rond et international) essaie de faire la manche, dépose sa casquette par terre, et le premier tire-laine qui passe la lui fauche sans se presser, dans un geste tout a fait naturel. Et il pleut, il pleut. Bon prince je le dirige vers une place ou il y a des arcades, je le place dans la plus fréquentée. La foule passe sans le voir, il n'a même pas une cédille que l'on pourrait lui subtiliser en passant. Il pleure sur son passé, il voudrait bien retrouver ce semblant de LIBERTÉ qu'il avait en attendant les éventuels clients dans son taxi…

Tiens ! Une belle femme toute habillée de noir comme le veut la tradition sicilienne, sans doute pas très catholique, s’arrête. Cette belle femme regarde intensément ce mendiant qui s'obstine à regarder ses pieds, puis s'écrie :

Godric, depuis le temps que je te cherche, regarde, j'ai tellement jeûné que j'ai perdu au moins quinze kilos. Tends-moi la main que je la pprenne de nouveau, tu me reconnais : Mme godiche tu m’appelais, moi faire imbécile pour être tranquille, toi gros couillon, regarde-toi: crado, crevé, affamé, perdu. Ah mamamia, toi venir avec moi, moi t'aime toujours, maintenant toi pouvoir m'enlacer, ce soir libres de nous aimer en remettant plusieurs fois sur le sommier nos ébats.

GODRICO en baissant la voix :

Fini Godric, maintenant Godrico. Avec l'excuse que je ne travaillais pas, tu t'en es payé des mecs, les vieux moches, tu les faisais payer cher, surtout les montagnards, ça leur rappelait les escalades en rappel. Les jeunes bien sûr te reprenaient tout.

Je n'y pouvais rien si tu avais les bras trop courts, c'est bien ce que tu disais, et ce n'était pas que les bras ….. Allez viens, je loue une chambre dans le bas quartier.

Juste ce soir, parce que je veux être LIBRE. Tu comprends, j'aspire à la LIBERTÉ. Je ne veux plus dépendre de quelqu'un ou de quelque chose. Surtout plus de cet écrivaillon qui m'a sorti de mon néant pour m'embarquer dans des histoires pourries. Tu ne t’es jamais demandé comment tu es apparue ? Il faut fuir, le semer, l'enfouir dans des terres arides, qu'il en crève.

FUIR, tu crois que c'est ça la LIBERTÉ. Il vaut mieux négocier avec lui, peut-être lui graisser la patte. Je ne crois que ce soit un mauvais bougre, c'est peut-être sa façon d'être libre, de raconter ce qu'il veut sans être contrôlé. N'est-ce pas lui qui a dit :

Il nous restera un soupçon de LIBERTÉ tant qu'un détecteur de pensées ne sera pas inventé. Et puis, tu sais bien comme moi que nous ne sommes que des marionnettes entre ses mots. Et de tous ces maux choisissons le moindre, faisons comme les marionnettes, baissons le rideau en disant : bonne nuit les petits.

Louis

 

Rédigé par Louis

Publié dans #Liberté

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