LAURA ET L'HYMNE NIÇOIS

Publié le 7 Février 2024

Écharpes à rayures rouges et noires, tee-shirts à rayures rouges et noires, drapeaux à rayures rouges et noires, le tram 3 est investi par les supporters de l’OGC Nice, en route vers le stade. Ça rigole, ça s’interpelle, ça fait des pronostics où le Gym, l’équipe de foot niçoise, est de toute façon toujours victorieuse !
 
Laura sourit à cette effervescence passionnée. Le foot, elle s’en fiche, mais Pierre et Théo lui ont raconté qu’un aigle, emblème de la ville de Nice, volait au-dessus des spectateurs avant chaque rencontre et ça, ça mérite largement de se coltiner un match parmi les braillards excités, les bramassouns, comme on dit ici.
A fréquenter son groupe d’amis imprégnés de culture locale, elle commence à se l’approprier, elle apprend au passage quelques mots et elle aime ça. Attentive, elle écoute Pierre et Théo en grande conversation avec un groupe aux joues peinturlurées, en rouge et noir, bien sûr !
« Stade ! » annonce la voix du tram en s’arrêtant.
Il est très beau ce stade, dit Laura. J’aime beaucoup cette forme en vague. Dommage tous ces bâtiments autour ! Il gagnerait à être seul, entouré de verdure, avec les montagnes en fond, il serait alors vraiment superbe !
Ben oui, mais les promoteurs ne sont pas de cet avis et c’est toujours le pognon qui gagne, répond Théo.
 
Les trois amis s’installent. Le stade se remplit rapidement.
Le moment attendu par Laura arrive. Dans une clameur, l’aigle, majestueux, s’envole, survole les tribunes toutes ailes déployées et revient se poser sur le bras de son fauconnier. Cela n’a duré que quelques secondes, mais Laura est conquise. Un vol magnifique, un animal magnifique.
 
Un chant s’élève dans les tribunes.
C’est Nissa la bella, l’hymne niçois, explique Pierre. On l’entonne chaque fois. C’est comme Méfi, l’aigle, c’est un rituel incontournable.
Le stade chante d’une seule voix. Quelque chose vibre dans l’air qui dépasse le simple match à venir. C’est une communion, une appartenance, quelque chose de profond qui monte et se révèle. Nissa la bella donne le frisson, fédère les supporters. Ils sont tous debout, leurs écharpes aux couleurs du Gym tendues à bout de bras, certains agitent leurs drapeaux, et ils chantent. Ils chantent pour leur équipe, pour leur ville, pour eux-mêmes, niçois jusqu’au fond de l’âme. Une seule voix qui emplit tout le stade, le déborde.
 
Quand le chant s’arrête, une clameur folle, des applaudissements, des cris de joie surgissent de partout. Laura en aurait presque des larmes d’émotion, tellement c’est fort.
Oui, ça valait vraiment le coup de se payer un billet. Bon, maintenant, va falloir regarder ce match, et ça, c’est beaucoup moins passionnant !
 

Rédigé par Mado

Publié dans #Patrimoine & Méditerranée

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