Publié le 1 Décembre 2019

Comme chaque jour, il y avait la queue devant l’échoppe de Monsieur Charles. Ils se tenaient l’un derrière l’autre, à part peut-être le petit Luca qui était bien évidemment sorti de la file. Ils attendaient sous le regard des soldats qui surveillaient pour éviter tout débordement intempestif. L’attente était bien longue, car les clients entraient un par un.

 

 

Pour le moment, c’était Jeanne qui discutait avec Monsieur Charles. Enfin, une discussion-diversion car ça faisait bien longtemps que l’étal de Monsieur Charles n’offrait plus ni saucissons, ni pâtés en croûte, ni côtelettes ou autres filets-mignon… Mais il était plein de ressources ce Monsieur Charles, et tout le monde savait (enfin, ceux qui avaient à le savoir) que derrière son comptoir, une fois la trappe relevée, quelques marches nous menaient au temple de la gourmandise.

 

 

 

Pour le moment, le client du sous-sol, un italien sans doute, vu sa façon de parler avec ses mains, était en train de donner quelque recette… et il prenait son temps le bougre. On se demandait quand même comment Monsieur Charles pouvait offrir autant de choix –à boire ou à manger- mais il valait mieux ne pas se demander comment ses étagères pouvaient regorger de si bonnes bouteilles, ses rayons de pâtisseries, tourtes et autres biscuits.

 

 

 

Pendant ce temps, dans la pièce d’à côté, Amélie -qui était au courant de tout- était en train d’appeler son beau-frère Jacques.

 

 

 

 

 

Celui-ci, aussitôt l’appel terminé, enfourcha son solex en attrapant au passage le petit Jeannot. Débrouillard comme il l’était, il ferait bien diversion dans la mission qu’Amélie avait confiée à Jacques.

 

 

 

 

En effet, le train rentrait en gare et aucun des passagers qui attendaient sagement sur le quai ne se doutait que sitôt arrêté, Jacques monterait dans le tender pour poser quelques grenades qui feraient inévitablement stopper le train un peu plus loin, pendant que Jeannot ferait diversion en restant sur le quai. Les collègues planqués un peu plus loin sur la voie n’auraient plus qu’à dévaliser l’avant-dernier wagon, celui qui recelait toutes les bonnes choses réservées aux troupes de l’Occupation et qui allaient faire le bonheur des clients du réseau parallèle de Monsieur Charles.

 

 

 

Pendant ce temps-là, dans l’appartement au-dessus de l’échoppe de Monsieur Charles, Marcel était en train de se demander s’il valait mieux couper à pique ou à cœur…

 

 

 

 

 

 

 

Ah la vie n’était pas un long fleuve tranquille en ce temps-là !

 

 

 

 

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Rédigé par Bernadette

Publié dans #Cinéma

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