TUMULTE

Publié le 11 Février 2024

 
A peine arrivé, débarqué de mon train, le pied posé sur le quai, je quitte cette gare anonyme de ma ville étape.
Me voilà à présent en plein centre-ville ; ma quête sur l’instant, trouver un hôtel pour me reposer.
Derrière, soudain, des cris, hurlements, un tintamarre assourdissant.
Je fais volte-face, et face à moi un attroupement en marche lancinante.
A quelques mètres, sur le qui-vive, un cordon de police qui canalise et balise sa progression saccadée.
Sur des pancartes en carton et autres supports de tissus, érigés comme autant d’étendards baroques, peints à la bombe noire, des revendications et slogans pour les droits civiques.
Moi qui voulais de l’espace du calme et du temps pour esquisser ma nouvelle destination, me voilà servi, épinglé sur ce point sur la carte, en pleine tourmente.
 
J’éprouve depuis longtemps une certaine défiance pour tous ces groupes syndicalistes et associatifs qui se lancent sans détour, baïonnettes au canon.
Crier, hurler, vociférer à outrance, renforce-t-il les causes et combats à mener ?
S’exprimer avec calme, mesure, ne serait-il pas plus judicieux ?
L’individu lui-même arrive-t-il à se frayer une place quand il se retrouve submergé par la masse ?
 
Olga mène aussi son combat, sa révolte contre moi, suite à mon départ, mon absence inexplicable.
« Pourquoi me quitter alors qu’il ne cesse de me dire qu’il tient à moi ?
Dois-je être triste, en furie, et subir l’afflux de mes cris qui se bousculent en moi ? »
 
Ici, près de moi, les esprits s’échauffent, la menace de débordement gronde, donc je fais demi-tour. Vite un train pour reprendre ma révolte solitaire, sans heurts, sans clameurs, juste mon silence.
 

Rédigé par Jean-Michel

Publié dans #Ecrire sur des photos

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