Publié le 12 Mars 2024

 
La poésie du troubadour
 
Un beau jour de printemps à Nice
La poésie du troubadour
S’immisça par un interstice
Perdu dans le temps qui court.
 
Une lenteur au doux silence
Ruban étiré du passé
Sur un murmure se balance
Et vient parmi nous se lover.
 
C’est la chanson de nos trouvères,
L’amour courtois ressuscité
Qui résonne dans la misère
De ce monde désenchanté.
 
Comme une musique ténue,
Belles paroles d’un autre âge,
Viennent bousculer la cohue
Et l’apaiser par ce mirage.
 
Mirage d’un monde oublié
Où la légende de noblesse
A le cœur pur d’un chevalier
Au fin’amor pour sa princesse.
 
Les haïkus de la grâce
 
Un tutu tout blanc
s’envole sur la musique
comme un papillon
 
Un pétale blanc
virevolte sur la scène –
non ! C’est un tutu
 
L’âme s’illumine
quand elle pénètre le cœur
la grâce de Dieu
 
Il est plein de grâce
le doux regard d’une femme
vers son amoureux
 
Quand la porte s'ouvre
la liberté rertentit
prisonnier gracié
 
 

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Rédigé par Mado

Publié dans #Printemps des Poètes

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Publié le 11 Mars 2024

                                                                     Timidement, les boutons se sont formés 

Lentement, les pétales sont apparus

Doucement, ils se sont colorés

D'un rose léger

Farandole ingénue

Autour du pistil

Fragiles

Obstinément, ils se sont épanouis

Glorieusement ils ont explosé.

Avec beauté, elles sont arrivées

Le jour du printemps

Comme chaque année

                                                                       Ses pivoines

 

 

 

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Rédigé par Bernadette

Publié dans #Printemps des Poètes

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Publié le 4 Mars 2024

 

En vue de la publication d'un recueil, par la ville de Nice, sur le thème « Culture et traditions de Nice à l'Europe », ce projet consiste à rédiger des petits textes sur les jeux niçois, les fêtes, la gastronomie, l'art, l'hymne nissart, mais aussi à partir à la découverte de la culture de divers pays de l'UE.
 
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LES ATELIERS

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Rédigé par Atelier Ecriture

Publié dans #Patrimoine & Méditerranée

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Publié le 4 Mars 2024

 

Deux sujets au choix... ou pas... Vous pouvez faire les deux, bien sûr !

- Un acrostiche sur une danse
Écrivez un acrostiche sur une ou plusieurs danses traditionnelles :
– Tarentelle – Italie
– Fandango – Espagne
– Flamenco – Espagne
– Sirtaki – Grèce
– Polka – Slovénie
Hora – Roumanie
Vira – Portugal
 
- Raconter une ou plusieurs vies antérieures
Votre personnage vit une drôle d’expérience : il a accès à ses vies antérieures et se rend compte qu’il a vécu dans divers pays d’Europe, à choisir dans la liste des 27.
Racontez les images, les traditions, les sons, les odeurs, les saveurs qui ont imprégné ses différentes vies européennes. Il peut changer de sexe au cours des différentes vies.
Vous pouvez garder le même personnage qu'aux ateliers déjà effectués et faire le lien avec vos autres récits, ou faire un texte indépendant des précédents. C'est comme vous voulez.

LES TEXTES

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Rédigé par Atelier Ecriture

Publié dans #Patrimoine & Méditerranée

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Publié le 4 Mars 2024

 
Ma femme et moi, nous sommes venus à Lille pour quelques jours, parce que Léa avait besoin de se replonger dans ses souvenirs. Nous avons revu avec plaisir d’anciens collègues, et demain nous reprenons l’avion pour Nice. Mais, pour faire plaisir à Léa, j’ai pris rendez-vous avec une voyante que Léa avait consultée au début de notre histoire d’amour, qui lui avait prédit qu’elle irait habiter dans une grande ville du Sud de la France et qu’elle y serait heureuse. Ces prévisions s’étant révélées exactes, Léa veut absolument que j’aille voir cette Rosalie, pour connaître mon avenir. Le problème, c’est que cette dame s’est reconvertie professionnellement, et ce n’est plus l’avenir qu’elle prédit à ses clients, elle les fait désormais se replonger dans leurs vies antérieures ! J’avoue que ça m’intéresse, même si je n’y crois pas vraiment, et me voilà assis face à une vieille femme toute ridée, aux yeux pétillants de malice. Je n’en mène pas large, me demandant à quelle sauce je vais être mangé…
Rosalie me demande de choisir un nombre entre dix et soixante. Je choisis le nombre vingt, qui est le jour de ma naissance. Elle sort d’un tiroir un pendule, qu’elle va me passer devant les yeux en comptant jusqu’à vingt, et je devrai alors fermer les yeux. Un peu inquiet, je suis les oscillations de l’objet, et je serre les paupières au moment voulu. J’ai l’impression de basculer, et j’entends une musique tonitruante pendant quelques secondes. Je me vois dans des arènes, et je sais immédiatement où je suis : à Rome, dans le Colisée. C’est une certitude, il n’y a aucun doute. Je me vois revêtu d’un costume bizarre, une sorte de tunique avec des rembourrages sur les bras et les jambes, et un casque sur la tête, que j’ôte immédiatement pour me rendre compte de quoi il s’agit ; il sert à protéger mon visage, à l’exception de deux trous pour les yeux. Je porte une courte épée sur la hanche… j’entends alors une voix : «  A toi, Gladiator Marcus, prépare ton épée et ton filet. L’adversaire va venir à ta rencontre. Bats-toi pour César. Ne refuse pas la mort si elle te choisit. Le peuple de Rome compte sur toi pour s’amuser… » Atterré, je réalise que je vais peut-être mourir… Je m’avance, les jambes tremblantes. Je n’aime pas cette vie-là ! Soudain, un grand éclair blanc. Je tombe sur le sol. J’entends alors la voix de Rosalie. « Ouvre les yeux. Tes vingt minutes sont passées. Fixe le pendule, je vais compter jusqu’à vingt, tu fermeras les yeux pour voir une autre vie antérieure. »
Je bascule à nouveau, la même musique dans les oreilles. En ouvrant les yeux, je me retrouve assise dans quelque chose qui ressemble à une diligence. J’ai une robe longue, un corsage en dentelle. Je suis une jeune adolescente d’autrefois. Près de moi, un petit garçon de cinq ou six ans. Face à nous, un homme d’une quarantaine d’années : «  Allons, les enfants, un peu de patience, nous allons arriver à Vienne. J’ai hâte de présenter mes deux enfants aux spectateurs mélomanes du grand théâtre. Toi, Maria Anna, ma grande fille, et toi, mon petit Wolfgang Amadeus. Tous ces gens vont entendre longtemps parler de la famille Mozart ! »
Je passe un mouchoir de fine dentelle sur mon front en sueur. Je suis inquiète du personnage que j’incarne, et fatiguée de toutes ces émotions. L’homme continuant seul à discuter, je retiens que nous avons tous les trois entamé un tour du continent européen, afin que mon petit frère joue du clavecin dans plusieurs pays Notre père en profitera pour me faire jouer au piano des musiques que j’ai composées. Mais je sais que je n’atteindrai jamais la notoriété de Wolfgang qui est déjà considéré comme un génie.
Je vois soudain un grand éclair blanc, alors que la musique habituelle me retentit dans la tête. J’entends la voix de Rosalie qui me dit de regarder. Je la vois alors activer son pendule devant mes yeux, tout en comptant. Où vais-je me réveiller maintenant ? C’est merveilleux, je me trouve dans un grand champ de fleurs ! Une voix impatiente me crie : « Allons, Hilda, mets-toi au travail, il faut que tu arrives à couper toutes les tulipes roses pour midi, le camion doit venir les prendre, dépêche-toi ! » Regardant autour de moi, je vois des rangées bien ordonnées de tulipes de diverses couleurs dans un immense champ. De nombreuses jeunes femmes, la tête couverte d’une coiffe blanche, s’activent pour les couper, sur les ordres d’une surveillante. Là-bas, tout au bout du champ, je reconnais des moulins à vent. Je viens de comprendre que je suis aux Pays-Bas, le pays des Tulipes et des Moulins à vent. C’est bizarre, je me rends compte que je comprends immédiatement la langue des pays où je me trouve, alors que, dans ma vraie vie, je n’ai jamais parlé ni Italien, ni Allemand, ni Néerlandais… C’est troublant ! Je me mets au travail, j’essaie de reproduire les gestes de mes collègues, de grandes brassées de tulipes s’empilent bientôt dans la corbeille en osier à mes pieds…
Soudain un éclair blanc, une musique dans les oreilles, et la voix de Rosalie : « Tu peux revenir, tes voyages s’achèvent ! » La tête encore bourdonnante, je sors mon portefeuille pour verser à la vieille femme la somme convenue, en lui demandant si elle a connaissance d’autres vies antérieures pour moi. Elle me sourit, et me dit que, comme les chats, tout être humain a sept vies. Il me reste donc trois vies à vivre dans le futur, mais elle ne peut rien m’en dire.
Toujours bouleversé, je la salue pour aller retrouver ma femme à l’hôtel, et lui raconter l’incroyable moment que j’ai vécu cet après-midi. Je suis certain qu’à notre prochaine venue à Lille, elle prendra rendez-vous avec Rosalie pour elle-même. Et elle me racontera ses vies antérieures… Quelle expérience incroyable !
Annie TIBERIO
 

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Rédigé par Annie

Publié dans #Patrimoine & Méditerranée

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Publié le 4 Mars 2024

 
Traditionnelle danse italienne
Avec des sautillements et des entrechats
Ronde formée par les danseurs
Excités et joyeux
Napolitains, Siciliens ou Calabrais
Tambours et accordéons
En mesure
Là-bas, dans le sud de l’Italie
La tarentelle, danse la plus
Emblématique des bals populaires !
 
Annie

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Rédigé par Annie

Publié dans #Patrimoine & Méditerranée

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Publié le 4 Mars 2024

 

 

Ce projet intitulé « LA NOUVELLE EN PHOTOS » consiste à faire une nouvelle en quatre ateliers. A chaque séance, une photo vous sera proposée, dont il faudra tenir compte pour poursuivre votre histoire.

 

 

LES ATELIERS

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LES TEXTES

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Rédigé par Atelier Ecriture

Publié dans #Ecrire sur des photos

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Publié le 4 Mars 2024

Le départ

 

17 h 02 ! Une gare assourdissante !

 
Mon train s’apprête à partir et quand Olga rentrera chez nous, je serais déjà très loin.
Très loin de cette ville, très loin d’elle, très loin de tout. Rester, je ne le pouvais plus.
 
Cela faisait des jours, des semaines, des mois que ce besoin de retrouver une destination inconnue me malmenait l’esprit : je n’en dormais plus.
 
17 h 06 ! Nouvelle annonce dans les hauts parleurs pour un départ imminent.
Au même instant, à quelques minutes de là, Olga arrive devant notre immeuble en fouillant dans son sac à la recherche de son trousseau de clés. Elle imagine sans doute nos retrouvailles quotidiennes de son retour de travail. Mais une fois la porte d’entrée passée, ce sera un appartement vide et silencieux qui l’attendra.
 
17 h 08 ! Je me cale au fond de mon siège en skaï, ma joue collée sur la vitre froide et terne de mon wagon.
Je me cache à la vue de tous ces anonymes qui partagent mon voyage. Et le convoi donne un premier à-coup, un deuxième et la marche amorce son mouvement lancinant.
Je commence une autre étape dans mon existence, qui s’apparente, j’en conviens, à une sorte de fuite, mais rester devenait compliqué, comme dans cette chanson qui dit que partir c’est laisser un peu de son âme, partir c’est laisser un peu de son cœur, partir c’est quitter une femme. Ça me ressemble étrangement.
 
18 h 12 ! On a déjà dépassé les limites de la métropole et ses frontières limitrophes. On roule à grande vitesse et le paysage défile en un ruban multicolore et abstrait. Parfois, à l’approche de certaines agglomérations, il ralentit et je distingue des habitations aux pièces éclairées, ainsi que les silhouettes furtives qui les peuplent. Je me mets alors à imaginer les histoires qu’elles détiennent, la trame qu’elles vivent. Ces personnes sont-elles heureuses ?
Dans la poche intérieure de mon blouson, mon téléphone vibre de nouveau. Je sais que c’est elle. Pour l’instant, je ne pourrais pas, je ne saurais pas trouver les mots justes pour mon départ et ma présence dans ce train. Je sais que je me montre injuste envers elle, elle n’y est pour rien, car tout est de ma faute. Comment pourrais-je lui expliquer que je la quitte alors que je l’aime, que je pars malgré tout cet amour.
Oui, je pourrais la rassurer, lui dire que c’est juste un mauvais moment que je vais revenir. Juste la nécessité de retrouver le fil de mon histoire, tout ce qui nous réunit, elle et moi depuis tout ce temps. J’ai paumé quelque chose, je ne sais pas où, ni quand, et c’est pour cela que je m’éloigne de plus en plus, avec ce train, ce destin, projeté sur cette trajectoire en diagonale.
 
18 h 35, il est temps de dormir un peu.

Tumulte

A peine arrivé, débarqué de mon train, le pied posé sur le quai, je quitte cette gare anonyme de ma ville étape.
Me voilà à présent en plein centre-ville ; ma quête sur l’instant, trouver un hôtel pour me reposer.
Derrière, soudain, des cris, hurlements, un tintamarre assourdissant.
Je fais volte-face, et face à moi un attroupement en marche lancinante.
A quelques mètres, sur le qui-vive, un cordon de police qui canalise et balise sa progression saccadée.
Sur des pancartes en carton et autres supports de tissus, érigés comme autant d’étendards baroques, peints à la bombe noire, des revendications et slogans pour les droits civiques.
Moi qui voulais de l’espace du calme et du temps pour esquisser ma nouvelle destination, me voilà servi, épinglé sur ce point sur la carte, en pleine tourmente.
 
J’éprouve depuis longtemps une certaine défiance pour tous ces groupes syndicalistes et associatifs qui se lancent sans détour, baïonnettes au canon.
Crier, hurler, vociférer à outrance, renforce-t-il les causes et combats à mener ?
S’exprimer avec calme, mesure, ne serait-il pas plus judicieux ?
L’individu lui-même arrive-t-il à se frayer une place quand il se retrouve submergé par la masse ?
 
Olga mène aussi son combat, sa révolte contre moi, suite à mon départ, mon absence inexplicable.
« Pourquoi me quitter alors qu’il ne cesse de me dire qu’il tient à moi ?
Dois-je être triste, en furie, et subir l’afflux de mes cris qui se bousculent en moi ? »
 
Ici, près de moi, les esprits s’échauffent, la menace de débordement gronde, donc je fais demi-tour. Vite un train pour reprendre ma révolte solitaire, sans heurts, sans clameurs, juste mon silence.

Effluves

Voilà presque un mois aujourd’hui que j’habite cette petite maison, dans ce petit village au creux de la vallée au cœur des Alpes. Contre mon aide pour l’entretien de sa ferme, Gustave m’offre le gîte et le couvert pour le temps que je veux. Je suis tombé sur lui en faisant du stop sur la nationale. Nous avons sympathisé de suite. Chaque jour qui passe il me raconte sa vie d’aventures aussi incroyables que rocambolesques. Un jour après avoir parcouru le monde, retour au pays et pour reprendre la ferme de ses parents aujourd’hui disparus.
Je ne sais pas si je dois y voir le fruit du hasard ou un signe du destin, mais cette rencontre mais je me demande si elle était aussi imprévue que ça. Je trouve en lui mon Jiminy Cricket, ma conscience personnifiée qui trouve réponses à tous mes questionnements. Quand je lui raconte mes questionnements, mes tourments, au lieu de jouer les moralistes, lui il éclate de rire.
Le soir, après le dîner, on s’adonne à notre rituel : on sort dehors sous la pergola, on allume une cigarette, il pose sa bouteille de whisky, sur le petit muret, la libère du bouchon cacheté de cire noire, et verse de ce liquide aux reflets caramel ambré dans deux verres. Au début, la première gorgée cogne un peu le palais mais à partir de la deuxième tout s’adoucit, s’assagit, comme si par magie l’alcool de ce breuvage possédait la vérité du monde, de chacun de nous.
Je ne parle pas d’ivresse mais d’évasion. Et Gustave, emporté par son bien être nocturne, me gratifie de nouveau d’un pan incroyable de son existence. Finalement cette flasque de verre, son contenu couleur cuir, devient un vaisseau immatériel pour partir à l’espace et le temps.
 
Quand je regagne mon lit souvent l’aube arrive. Le soleil annonce sa venue en colorant petit à petit les crêtes des montagnes alentours.
Ce matin, j’ai dormi jusqu’à très tard et empiété sur un après-midi bien entamé. Accoudé au rebord de ma fenêtre, une tasse de café très fort près de moi, je regarde le paysage : les herbes hautes du pré qui ondulent sous l’effet de la brise, le chien qui roupille sous la table du jardin, des pies qui voltigent au-dessus des pommiers fraîchement élagués, tous ensembles de choses qui rendent ce tableau, vivant mouvant et émouvant. Je ne sais pas si le paradis existe mais cela devait être le cas, j’espère de tout cœur qu’il puisse ressembler à tout ça. Mais une chose tout à coup me rend triste. Comme le dit Christopher Mc Candeless dans «  Into the Wild » un bonheur ne vaut rien si on ne peut pas le partager.
Ce soir j’appelle Olga.

Equinoxe

Assis sous la pergola, je participe, passif, au lent déclin des rayons solaires par-delà les crêtes des montagnes.
La fin de journée impatiente s’apprête à nous recouvrir de ses draps nocturnes en tissus de nuit.
Dans le pré l’herbe monotone s’embrase de teintes orange et feu.
Vers le ciel d’automne, les arbres érigent le squelette de leurs branches dépourvues de feuillage.
C’est à présent toute ma vallée qui s’assoupit au rythme de la douce mélopée de la quiétude. Et je pense à Olga.
Au cours de nos derniers échanges téléphoniques, peut-être que ce n’est qu’une simple impression factice, je ressentais une gêne latente en filigrane silencieux de nos conversations.
Elle me manque. L’absence, c’est le souffle du vent qui fait taper sans cesse un volet mal fermé contre la fenêtre.
Ça résonne interminablement dans la tête, ça cogne comme une piqûre de rappel indélébile.
Monseigneur SOIR ayant pris enfin ses quartiers, je distingue au loin, au tout début du long chemin qui mène jusqu’à la ferme, deux points minuscules, comme la lanterne dansante d’une libellule en errance sauvage. Au fur et à mesure de leurs déambulations leurs formes se renforcent, grandissent jusqu’à devenir le regard aveuglant d’un fauve surgissant, rugissant devant moi. Crissement de freins brusque, feulement final du moteur, une portière qui s’ouvre, une ombre qui se dandine sur le gravier, sans réflexion, j’élucide l’énigme et Olga se poste devant moi, intacte et solaire sous le clair de lune naissant.
J’ignore comment elle a su où je me terrais, elle est juste là !

On se jette l’un contre l’autre, on s’enlace, je la laisse faire. Elle abandonne un murmure dans le creux de mon oreille.

Certains mots sont futiles, ne servent à rien d’autre que faire des phrases, être écrits ou juste prononcés dans le vide.
Mais pas le mien.
J’étais juste une île posée à l’écart d’un océan très pacifique, au-dessus de moi, explose une bombe atomique.
Une déflagration hallucinante pulvérise, emporte tout. Son souffle nucléaire déferle sur chaque once de ma surface. La fission de ses atomes fonce et son panache incommensurable monte très haut jusqu’ à toucher mon firmament ultime. Dans ma poitrine, irradiation totale. La chair qui encercle mon organe cardiaque se consume, craquelle et reçoit la sanction inoubliable du moment vécu.
 
Le monde, le mien que je côtoyais jusqu’à présent : détruit.
Celui qui renaît de ces cendres débute juste après : maintenant.
Le mot c’est : « ENCEINTE »
 
 
Jean-Michel
___________________________________________________
 
 

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Publié le 4 Mars 2024

 

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LA NOUVELLE EN PHOTOS : atelier 4
LA NOUVELLE EN PHOTOS : atelier 4
Atelier 4 :
L’écriture émotionnelle et fin de l’histoire.
 
Sujet :
Choisissez une image et terminer votre histoire en employant l’écriture émotionnelle pour raconter le paysage. Et votre « nouvelle-photos » est finie ! Bravo !

LES TEXTES

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Rédigé par Atelier Ecriture

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Publié le 4 Mars 2024

Assis sous la pergola, je participe, passif, au lent déclin des rayons solaires par-delà les crêtes des montagnes.
La fin de journée impatiente s’apprête à nous recouvrir de ses draps nocturnes en tissus de nuit.
Dans le pré l’herbe monotone s’embrase de teintes orange et feu.
Vers le ciel d’automne, les arbres érigent le squelette de leurs branches dépourvues de feuillage.
C’est à présent toute ma vallée qui s’assoupit au rythme de la douce mélopée de la quiétude. Et je pense à Olga.
Au cours de nos derniers échanges téléphoniques, peut-être que ce n’est qu’une simple impression factice, je ressentais une gêne latente en filigrane silencieux de nos conversations.
Elle me manque. L’absence, c’est le souffle du vent qui fait taper sans cesse un volet mal fermé contre la fenêtre.
Ça résonne interminablement dans la tête, ça cogne comme une piqûre de rappel indélébile.
Monseigneur SOIR ayant pris enfin ses quartiers, je distingue au loin, au tout début du long chemin qui mène jusqu’à la ferme, deux points minuscules, comme la lanterne dansante d’une libellule en errance sauvage. Au fur et à mesure de leurs déambulations leurs formes se renforcent, grandissent jusqu’à devenir le regard aveuglant d’un fauve surgissant, rugissant devant moi. Crissement de freins brusque, feulement final du moteur, une portière qui s’ouvre, une ombre qui se dandine sur le gravier, sans réflexion, j’élucide l’énigme et Olga se poste devant moi, intacte et solaire sous le clair de lune naissant.
J’ignore comment elle a su où je me terrais, elle est juste là !

On se jette l’un contre l’autre, on s’enlace, je la laisse faire. Elle abandonne un murmure dans le creux de mon oreille.

Certains mots sont futiles, ne servent à rien d’autre que faire des phrases, être écrits ou juste prononcés dans le vide.
Mais pas le mien.
J’étais juste une île posée à l’écart d’un océan très pacifique, au-dessus de moi, explose une bombe atomique.
Une déflagration hallucinante pulvérise, emporte tout. Son souffle nucléaire déferle sur chaque once de ma surface. La fission de ses atomes fonce et son panache incommensurable monte très haut jusqu’ à toucher mon firmament ultime. Dans ma poitrine, irradiation totale. La chair qui encercle mon organe cardiaque se consume, craquelle et reçoit la sanction inoubliable du moment vécu.
 
Le monde, le mien que je côtoyais jusqu’à présent : détruit.
Celui qui renaît de ces cendres débute juste après : maintenant.
Le mot c’est : « ENCEINTE »
 
 

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