jeux

Il était une fois un cadavre exquis. Bien que son corps était déjà froid, ses yeux étaient encore bien ouverts. On aurait dit qu’il s’amusait, une farce en quelque sorte. La fenêtre ouverte semblait orageuse tant les éclairs zébraient l’obscurité dans tous les sens. Lorsqu’une rafale de vent souleva brusquement le linceul de notre bien aimé disparu, on la ferma de crainte qu’une bourrasque n’emporte la dépouille. Soudain un éclair illumina la pièce et, de passer de l’ombre à la lumière, on aurait pu croire que le défunt s’était levé. Une silhouette fictive bien sûr rien d’autre. Au fond de la pièce, à droite, un piano. Abandonné il semblait rêver au temps passé, lorsque ses sons lugubres scandaient  la marche funèbre.

Il était une fois un cadavre exquis qui n’avait aucun sens, ni passé, ni futur, juste le présent aléatoire. D’ailleurs un cadavre est rarement délicieux. Sauf peut-être un cadavre de bouteille après la fête ? En voici un bel exemple.

Des dizaines d’invités avaient été réunis dans la grande pièce du château pour l’anniversaire du comte. Ils n’oublieront jamais cette folle nuit de décembre. Par la fenêtre orageuse, ils avaient vu avec effroi tomber la pluie diluvienne mêlée de grêlons. Alors pour se réconforter, ils avaient vidé un grand nombre de bouteilles. Le vin coulait à flot aussi rapidement que la pluie. Le champagne crépitait dans les coupes. Les bouteilles se vidaient l’une après l’autre devenant de joyeux cadavres blancs, rouges ou verts. Pour rendre la soirée encore plus animée, un des invités se mit au piano rêveur. Ses doigts agiles dansaient sur le clavier. L’alcool aidant l’artiste, l’instrument fut vite réveillé. L’ambiance à l’intérieur de la pièce contrastait avec l’atmosphère du jardin, sombre et détrempé. La musique s’y prêtant, les invités s’élancèrent sur la piste et bientôt des chants et des rires envahirent le salon. Les danseurs se déhanchaient et virevoltaient sans retenue. L’un d’eux en perdit même sa perruque. De désespoir il se mit à crier et à réclamer un peigne chauve.

La fête avait duré jusqu’au petit matin. La pluie avait cessé. Les cadavres exquis jonchaient le sol, le piano s’était tu, le danseur chauve s’était peigné. Par la fenêtre qui n’était plus orageuse, le soleil vaporeux éclairait peu à peu ce spectacle étonnant.

Il était une fois un cadavre exquis. Comment pouvait-on dire qu’un cadavre était exquis ? Et pourtant c’est ce que pensait ce jour-là l’inspecteur dépêché sur le lieu du crime. La victime, un jeune homme d’une beauté surprenante, était allongée au milieu du salon. Par la fenêtre orageuse, on voyait les éclairs déchirer le ciel. Ils éclairaient la pièce par intermittence et lui donnaient une impression d’irréalité. L’inspecteur remarqua dans un coin de la pièce, un piano rêveur dont la présence semblait presque insolite. Il allégeait l’atmosphère sinistre du moment et on s’attendait à entendre soudain une douce mélodie s’élever du couvercle entrouvert. L’inspecteur, qui avait besoin d’air, sortit sur la terrasse mais le vent qui soufflait en tempête lui fit faire demi-tour. Quand il rentra tout échevelé, il sortit de sa poche un peigne chauve et tenta de se recoiffer. Mais, faire cela avec un peigne chauve relève de la performance et il y renonça. Il s’approcha de la victime pour commencer son enquête. L’orage s’était éloigné et le calme était revenu. Un soleil vaporeux entrait maintenant dans la pièce et venait caresser doucement le visage du jeune homme qui semblait s’être endormi pour l’éternité…

Il était une fois un cadavre exquis.

Les vampires l'adoraient et le voulaient toujours en dessert. Hector, le cuisinier s'empressait de leur préparer avec toujours cette peur d'être dévoré. Il leur rajoutait souvent de l'ail en espérant ainsi en tuer quelques-uns. Mais non, ça résistait bien ces machins-là!

Le soir, par la fenêtre orageuse, ils rentraient tous affamés. S'ils n'avaient pas eu leur quota de sang, ils s'attablaient et tapaient sur la table en criant "Hector, Hector!". Le cuisinier fébrile et apeuré finissait sa préparation et leur menait dans des bols individuels leur soupe de sang puis leur dessert. Il était tellement maigre et squelettique qu'il en était peu appétissant pour eux. Tremblant en passant devant eux, il lâchait vite bols et assiettes et courait se réfugier dans la cuisine.

Dans le salon, le piano rêveur continuait de jouer tout seul les accompagnant cachant ainsi leurs gros bruits de mandibule et de mastication très gênants. Du moins, pour les humains. Au top ce piano!

Le peigne Chauve de la salle de bain arrivait toujours en fin de repas pour parfaire leur tenue, des mèches déplacées, des épis. Parfois, il nettoyait leur tignasse assez poisseuse : morceaux de viande crue, sang dégoulinant. A la fin, les vampires lui disaient toujours en cœur : Merci, Chauve!".

Le peigne repartait tranquillement. Lorsque le soleil vaporeux apparaissait enfin le matin, tout le monde se cachait à part Hector qui partait reprendre au marché leur cadavre exquis pour le dessert du soir! Hélas, cela faisait longtemps que Uber Eats ne voulait plus livrer chez eux.

Il était une fois un cadavre exquis qui surgissait de nulle part. Une simple feuille de papier, sur laquelle ce jeu avait conquis mon petit-fils Axel, durant son enfance. Une écriture enfantine, au crayon noir me ramenait à l’époque où les vacances de la Toussaint se passaient chez moi. Journée d’automne, durant laquelle on regardait la pluie, derrière la fenêtre orageuse.

Il fallait être inventive, d’où l’idée du cadavre exquis ! Jeu de mots qui me permettait de glisser, en s’amusant, les règles de français. Ce qui n’était pas une mince affaire.

Il fallait de la patience, de la bonne humeur, un brin d’autorité ; le rôle d’une Mamie d’amour.

Parfois, on allait chez la voisine, professeur de musique, pour jouer sur son piano rêveur. Durant tout le séjour, mon appartement était encombré de jouets. Le ballon, trônait dans un vase, en hauteur, il était interdit à l’intérieur.

Ce matin là, après la douche, Axel s’était amusé dans la salle de bain. Une bêtise, minimum, s’inscrivait tous les jours au tableau des souvenirs. Il avait réussi à casser toutes les dents du peigne, ce qui lui donnait une allure plus que bizarre. Parfois, gronder se transformait en un moment de fou rire. Fier de lui, il s’était empressé de crier, en riant aux éclats : Mamie, Mamie regarde j’ai fait un peigne chauve. Une fois de plus, il avait réussi à m’entraîner dans son délire enfantin.

Par chance, après la sieste, un soleil vaporeux nous permit un petit tour dans le quartier. Histoire de tester les bottes en caoutchouc en sautant dans les flaques d’eau avec Juliette, sa petite sœur.

Mouillés, le minois chocolaté par les gaufres croustillantes confectionnées avec l’aide précieuse de mes petits amours, je m’empressais d’immortaliser la scène. Ces photos que je regarde avec nostalgie. Les années ont passé trop vite, mais la magie de ces moment est intact.

Pendant l'été, l'atelier s'est amusé chez Josiane avec quelques jeux et autres quiz sur nos textes de l'année.

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2- Quel commissaire enquête dans le texte d’Elisabeth aurayon policier de la bibliothèque ?

3- Dans les textes du quartier de Fernand, il y a un texte en « il y a ». Il y a quoi dans ce texte ?

4- De quoi parle le livre pratique de Ghislaine à la bibliothèque ?

5- Et celui de Josiane ?

6- Comment s’appellent les trois chiens de Jean-Michel dans sa nouvelle primée « Mes chiens, Darwin et moi » ?

8- Quelle recette Bernard a-t-il décrite dans le rayon des livres pratiques de la bibliothèque ?

9- A quel personnage Dona donne-t-elle la parole dans la prosopopée, premier texte sur les trésors du monde ?

10- Quel sujet est décliné en trois exercices de style par Monique dans son livre pratique de la bibliothèque ? De quel genre sont ces exercice de style ?

11- De quoi se souvient Arlette dans le quartier de son enfance ?

12- Comment s’appellent les deux personnages de Louis dans son texte au rayon policier de la bibliothèque ?

13- Quel est le nom de l’inspectrice dans le texte policier de Dany à la bibliothèque ?

14- Quel est le titre du poème sur le thème « Frontières » de Brigitte ?

15- Comment s’intitule le roman à l’eau de rose perdu au rayon des essais dans le texte de Mado ?

Quelques lacunes dans les réponses des participantes...  Va falloir relire...

Et vous, saurez-vous y répondre... sans tricher ?

 

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A ce quiz se sont ajoutés quelques jeux et une splendide déclaration d'amour... ♥