Publié le 31 Janvier 2024

 

 

Elle nous fixe de son regard profond, Nissa Bella. Ses yeux noirs, soulignés de noir comme le ferait un trait de khôl, semblent attendre une réponse à la question muette de ses lèvres entrouvertes. On en oublierait presque que son visage, son cou sont d’une improbable couleur verte. Un vert cru, vif, dru comme une prairie de printemps. Vert comme l’espérance ?

Un cœur lumineux en néon bleu, posé au coin de sa bouche comme la mouche des belles d’antan, ajoute à son mystère.

Elle est belle Nissa Bella.

 

Ses cheveux noirs, attachés sur sa nuque, se perdent dans l’ombre sombre qui s’étale sur un coin de fond rouge implacable. Contraste. La couleur nous saute à la gueule. Le rouge absolu, le vert affirmé, séparés par un noir magistral qui monte et s’amplifie autour du visage avant de se fondre dans l’ombre sombre, pourrait donner l’impression de hurler... quand un cœur de néon surgit au coin des lèvres, diffuse sa lumière bleue de madone et le visage délicat nous offre la douceur, les grands yeux noirs nous interpellent.

Nissa Bella, superbe allégorie de la ville de Nice, est le portrait de France Raysse, l’épouse et la muse de Martial Raysse, artiste de l’Ecole de Nice. Bleue comme la baie des Anges, verte comme les collines qui l’entourent, rouge comme l’aigle niçois, elle est le magnifique hommage d’un artiste à la ville où il est né.

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Rédigé par Atelier Ecriture

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Publié le 31 Janvier 2024

 
Jour de congé ! Laura s’étire avec délices. Une belle journée rien qu’à elle, à commencer par un café brûlant et la lecture du journal Nice-Matin. C’est son petit plaisir quotidien. Elle aime bien se tenir au courant des affaires locales, elle apprend les lieux, les coutumes, se sent un peu plus niçoise chaque jour.
Aujourd’hui, elle découvre une nouvelle rubrique, consacrée aux œuvres d’art niçoises et réalise qu’elle a tout à apprendre sur le sujet.
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LA PETITE RUBRIQUE DES ARTS
Aujourd’hui, La Crucifixion de Louis Brea
 
 
 
Un tableau du XVI e siècle
Le retable de La Crucifixion est un tableau de Louis Brea, ou Ludovico Brea, né vers 1450 à Nice et mort vers 1522-1525. Il fait partie des peintres primitifs niçois. Le tableau est daté de 1512.
 
 
 
 
 
Un tableau restauré
Le retable de La Crucifixion a été restauré par les ateliers du Centre Interdisciplinaire de Conservation de Restauration du Patrimoine de Marseille en 2015 et a été présenté au public en avril 2019, au musée Masséna.
Actuellement, on peut l’admirer au monastère de Cimiez ainsi que deux autres chefs-d’œuvre de Louis Brea, Pieta et Déposition de croix.
 
Un tableau aux repères temporels multiples
Un tableau qui nous montre Jérusalem, la Croix, le Christ, la Vierge Marie, l’apôtre Jean, Marie-Madeleine qui étreint la Croix. Le Christ occupe le centre de l’image, s’en détache sur le fond bleu du ciel. Un personnage en habit médiéval étonne au milieu des autres personnages vêtus à la mode biblique. Le peintre a réuni des fidèles d’époques différentes devant le Christ en croix. M.C
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Laura repose le Nice-Matin. Louis Brea, jamais entendu parler… Monastère de Cimiez, non plus. Beau le tableau ! J’aimerais bien le voir en vrai… Ce serait super si… Découvrir cette merveille au bras de Pierre. Oui, ça c’est une idée !
 
Aussitôt pensé, aussitôt fait :
– Allô Pierre ? M’accompagnerais-tu pour une visite du monastère de Cimiez ?
Au bout du fil, Pierre, étonné mais ravi de la proposition, accepte. L’après-midi même, les deux jeunes gens sont devant les arcades du monastère.
– C’est tout près du jardin de Cimiez, constate Laura. Comment ça se fait que je ne l’ai pas vu dimanche, à la fête des Mai ?
– Tu étais trop occupée à m’admirer danser et surtout, à savourer le pan bagnat ! répond Pierre en riant.
 
L’église baroque, richement décorée du sol au plafond, saisit Laura. L’émerveillement la laisse immobile, la bouche entre-ouverte, les yeux écarquillés. Un éclairage doux réchauffe d’or l’atmosphère. Pierre lui prend doucement le bras, la conduit vers l’autel, vers les tableaux de Brea.
La Crucifixion est là, superbe, entre deux colonnes de marbre noir. Le journal ne mentait pas. Le tableau resplendit de ses couleurs restaurées. Laura reste un long moment à contempler, à détailler, dans le silence. Émotion intense… Puis, Pierre l’entraîne vers La Piéta, magnifique, où le même émoi esthétique l’étreint.
– Je ne te savais pas si sensible à l’art, murmure Pierre.
– Moi non plus, c’est une découverte ! Je ne sais pas pourquoi tout ça me touche autant…
Pierre l’entoure d’un bras réconfortant.
Viens, allons voir le cloître et les jardins. Eux aussi sont œuvre d’art et les rosiers sont en fleurs en ce moment. C’est le jardin préféré des Niçois pour faire leurs photos de mariage. Qui sait, peut-être, un jour, toi.. ou moi… ou nous deux…
Laura rougit et ce qui se tramait depuis leur rencontre arriva : leur premier baiser. On ne pouvait rêver cadre plus romantique !
 
 

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Rédigé par Mado

Publié dans #Patrimoine & Méditerranée

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Publié le 31 Janvier 2024

 

 

Il était tard déjà, le soir tombait sur la ville. Martine était pressée de rentrer chez elle. Elle s’arrêta pourtant comme hypnotisée devant la vitrine de la galerie de peinture qui faisait le coin de la rue.

 

 

Elle connaissait parfaitement ce quartier, elle empruntait chaque jour en sortant du travail la même rue, quelle que soit la saison. Ce n’était pas une artère très animée, ni populaire ni bourgeoise. Quelques commerces alimentaires lui permettaient d’acheter, si besoin, de quoi préparer le repas du soir. C’est ce qu’elle venait de faire à l’instant. Il ne faisait pas bien chaud en cette fin d’automne, son manteau vert en laine n’était pas de trop. Il était temps maintenant d’accélérer le pas.

Jusqu’à présent elle n’avait jamais vraiment prêté attention aux toiles exposées dans la galerie, juste un coup d’œil de temps en temps. Mais aujourd’hui quelque chose d’insolite avait attiré son regard.

Pas de clients à l’intérieur. Un imposant tableau au mur dont elle devinait difficilement la scène. Une atmosphère de solitude poussiéreuse émanait du magasin. Ce qu’elle voyait surtout c’était, dans la vitrine, le reflet de la silhouette d’une femme rousse, d’une quarantaine d’années, plutôt élégante, portant un sac de provisions à la main. Cette vision de femme seule se superposait à celle de la galerie de peinture déserte et peu engageante. Le miroir lui renvoyait de plein fouet la monotonie de sa vie et une image d’elle qu’elle n’aimait pas.

Martine venait d’entrer dans un tableau dont elle était le personnage principal, solitaire et songeur. Que pouvait-elle modifier dans sa vie pour que ce paysage se colore et s’anime enfin ? Elle n’en avait pour le moment pas la moindre idée…

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Rédigé par Mireille

Publié dans #Ecrire sur des photos

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Publié le 31 Janvier 2024

 
Tôt le matin, l’heure de braves écrivains en mal d’aventure où le sommeil dispensé par MORPHEE a été troublé. Déjà la première cigarette de la journée, l’inspiration doit venir c’est un devoir.
 Les toits de PARIS où les gens sont encore endormis, dans leurs chambres, au chaud à l’abri du cercle infernal de la vie. Quelle vue, quelle inspiration, mon dernier rêve d’une parfaite inconnue, traversant le parc avec son petit caniche blanc. Pourquoi les toits de PARIS me font penser à elle, je ne saurais dire, c’est paradoxal. Peut être l’imaginais-je se levant dans un déshabillé rose, des escarpins assortis bordés de plumes. Six heures, cette belle femme se prépare à sortir son petit chien.
 
Comment dois-je m’habiller, moi qui suis encore à moitié réveillé, mettre des habits avantageux, un chapeau pour cacher ma calvitie naissante ? Je me prends par la main et l’esprit libre de toute conversation préparée, je descends de mon perchoir, la tête en folie.
Elle est déjà là, ma belle inconnue, assise sur un banc encore plein de rosée du matin. Je ne vois pas son petit ami, je m’approche lentement, mon cœur bat, c’est malheureusement une entrée en matière. Elle m’a vu, des larmes coulent de ses beaux yeux verts, un petit mouchoir dans la main.
Je me lance, bonjour, je vous vois souvent, lui dis-je, avec votre chien ; que vous arrive-t-il, il n’est pas avec vous aujourd’hui ?
Bonjour, me répondit-elle entre deux sanglots, je vous vois souvent vous promenant les mains croisées dans le dos, vous fondant dans l’atmosphère du parc avec ses arbres protecteurs et ses fleurs souriantes. LUCKY, mon chien, je l’ai emmené hier chez le vétérinaire pour des soins sans gravités. Je l’aime tellement ; mon fils un  jour est revenu avec, rapporté d’un refuge, avant de partir en mission journalistique, tu penseras à moi maman avec LUCKY.
 
Confus, souriant, compatissant, je lui racontais ma vie d’écrivain, l’espoir de terminer mon troisième roman… etc.. etc…
Ah non , mon réveil sonne, il est sept heures, je n’ai pas dormi, si au contraire, mon rêve est encore dans mon esprit.
Le soleil a pointé le bout de son nez et se reflète sur les toits de PARIS  et le SACRE CŒUR qui émerge de la brume matinale sous les couleurs orangées du levant.
Merci MORPHEE, je tiens le début de mon livre, vivement cette nuit je compte sur toi, je vais retrouver Marie, cette belle inspiratrice...
 

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Rédigé par Dominique

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Publié le 30 Janvier 2024

 

Le monde se fissure t-il ? La montagne répondit par un craquement sinistre dont le son fit frissonner les arbres des forêts. Un énorme bloc de glace glissa sur le sentier que venait d'emprunter le troupeau de Jonathan. L'énorme amas de terre et de neige s'immobilisa à quelques mètres de lui. Il devint pendant un instant la représentation divine d'un dieu qui, comme au temps de la préhistoire, interpellait les hommes. Un silence religieux, comme une brume impalpable, enveloppa la vallée.

Jonathan se mit à crier pour faire fuir son angoisse puis, devant ce mystère, il posa ses mains sur la face glacée pour en ressentir les vibrations. Ces ondes venues du cœur de la montagne, musique d’un autre âge où naturellement il se mit à prier.

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Rédigé par Bernard

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Publié le 30 Janvier 2024

 

 

Couché sur le flanc, je rêve. Je ne sens plus la rugosité des cailloux sous mon corps. Je ne sens plus le froid. Plus de douleurs. Mon unique sac soutient ma tête.

Devant moi, un tapis de prières et un verre. Au cas où une généreuse y laisserait une pièce. Recroquevillé, je somnole en regardant la douce fumée sortir de ma pipe. Je suis rassuré. Dans ma poche, je sens ma deuxième dose pour ce soir.

Les volutes montent en tourbillon. Quel calme! Comme ça m'apaise. Je n'entends plus les cris, les moqueries… Je n'ai plus de peine. Indifférent à tout. Même pas faim, même pas triste, même pas mal. Besoin de rien, à part de cette odeur qui me transporte.

Et soudain, le voyage commence. Des couleurs m'apparaissent, des têtes ; maman est là. Elle me caresse. Elle m'aime et me le dit. Je suis si bien. Je pars. Je vole.

Dans ce pays où aucune aide n'est accordée aux miséreux, ainsi se traîne de rue en rue, Saïd, le chibani, comme il est surnommé dans son village.

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Rédigé par Ghislaine

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Publié le 30 Janvier 2024

 

– Merci ! J’en avais bien besoin !

Paul lève son verre en souriant à madame Leroy. Vêtu d’un bleu de travail, il a passé la matinée à tailler, couper, élaguer, débroussailler. Ce verre d’eau est le bienvenu. D’autant que le plus dur reste à faire.

Jardinier indépendant, il accepte tous les boulots qu’on lui propose. Aujourd’hui, il a tiré le gros lot : madame Leroy, vieille dame aisée, lui a confié son domaine à remettre en état. Un gros travail, mais un gros chèque en perspective qui tombe au bon moment. Il est en plein divorce, sa femme lui réclame une pension exorbitante, il est en recherche d’un appartement assez grand pour y accueillir ses deux enfants ; cette rentrée d’argent va lui permettre de faire avancer les choses.

– Bon, je vais m’attaquer à la glycine, dit-il en rendant le verre vide à madame Leroy.

La glycine est monstrueuse. Elle n’a pas été taillée depuis des années, elle a envahi la façade, a grimpé jusqu’au second étage, s’est glissée sous la gouttière, a soulevé quelques tuiles. Elle s’agrippe, s’incruste partout.

– Va être coton pour la rabattre, murmure Paul en installant son échelle.

Il n’est pas équipé pour ce genre de travail. Pas de nacelle, juste une échelle, une vieille tronçonneuse asthmatique, des cisailles, un sécateur un peu rouillé. Avec précaution, il gravit les barreaux, atteint le sommet de la maison, passe sur le toit pour inspecter les dégâts. Il parvient à couper quelques branches, à libérer la gouttière et remet les tuiles en place.

C’est au moment de retourner du toit sur l’échelle que l’horreur l’assaille. Le vertige ! Incapable de bouger, il reste là, au bord du vide, terrorisé.

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Rédigé par Mado

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Publié le 30 Janvier 2024

Deux sujets au choix... ou pas... Vous pouvez faire les deux, bien sûr !

Réécriture d'une recette de cuisine niçoise
Cuisine niçoise : pan bagnat, farcis, raviolis, tourte de blette, socca, pissaladière, soupe au pistou, etc.
Le livre de recettes s’ennuie et décide de réécrire une de ses recettes de diverses façons, en imitant les Exercices de styles de Raymond Queneau.
 
Raconter un repas niçois
Racontez un repas au restaurant de spécialités culinaires niçoises, ou un pique-nique avec des spécialités niçoises. Pensez à faire intervenir le goût et l'odorat dans votre description.
Vous pouvez garder le même personnage qu'à l'atelier 1 ou 2 et faire le lien avec vos autres récits, ou faire un texte indépendant des précédents. C'est comme vous voulez.
 

LES TEXTES

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Rédigé par Atelier Ecriture

Publié dans #Patrimoine & Méditerranée

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Publié le 30 Janvier 2024

 
Deux oignons,
veillons
à ne pas les farcir
à ne pas les garnir
veillons à ce que les oignons ne soient
pas hachés
ni évidés
pas salés
ni poivrés
pas bouillis
ni blanchis
pas épluchés
ni égouttés
veillons à ce qu'ils soient
parsemés ni de fromage
ni de chapelure
gardons les
tels qu'ils sont
pour les regarder fleurir
 

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Rédigé par Catherine

Publié dans #Patrimoine & Méditerranée

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Publié le 30 Janvier 2024

 

Mais qui est-il ? D’où vient-il ? Affublé d’un accoutrement hors du commun, son attitude porte à confusion. Agressif ? Prêt à se défendre, je m’interroge car cet individu mystérieux m’interpelle.  Cette photo, trouvée parmi celles de famille ne peut pas être un personnage de fiction. Au dos, une date « juillet 87 » ! En examinant plus attentivement, les traits de son visage ne me paraissent pas totalement inconnus.  J’ai l’impression d’avoir déjà vu ce regard sombre et dur à la fois.  Quant à ses vêtements, en parti déchirés, dévoilent un corps assez musclé. Dans cette boite remplie à ras bord, je fouille, je retourne tous les documents pour chercher un indice mais rien…..

 

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Rédigé par Christiane

Publié dans #Ecrire sur des photos

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