Publié le 29 Janvier 2024

 
Aujourd’hui, Léa et Albert ont prévu un pique-nique à Valdeblore avec la cousine Elisabeth, arrivée hier de sa Normandie natale. Ce sera l’occasion de lui montrer le magnifique arrière-pays de Nice, et de lui faire goûter quelques spécialités culinaires.
Avant d’aller chercher Elisabeth à son hôtel, le couple s’est levé tôt. Albert tenait absolument à faire, en l’honneur de leur petite cousine, sa pissaladière, réputée dans la famille. A sept heures, il avait déjà les mains dans la farine, pour que la pâte ait le temps de lever. Il a ensuite tranché ses oignons avec leur robot de cuisine, si pratique pour lui faire gagner du temps. A peine le temps d’avaler une tasse de café, et il regardait les oignons blondir doucement dans la sauteuse, dans un fond d’huile d’olive du pays. Un bon parfum d’ail et d’herbes aromatiques avait envahi leur cuisine. Vers neuf heures, la pissaladière était en train de dorer dans le four, devant les yeux émerveillés de Léa qui enviait son mari de si bien réussir ce plat. Léa, elle, s’était spécialisée dans les petits farcis. Deux ou trois fois dans l’été elle en préparait une grande quantité, et en congelait une bonne partie pour les grandes occasions. Aujourd’hui, elle en avait sorti du congélateur suffisamment pour le régal de trois personnes. Elle était sûre qu’à l’heure du repas de midi les tomates, poivrons, courgettes, oignons et aubergines qu’elle avait déjà repassés ce matin au four chaud, auraient un beau succès, même devenus froids, sur la nappe du pique-nique, là-haut à la montagne. Un petit vin rosé du Var aiderait les gourmands à ne rien laisser dans leur assiette. Quelle belle journée en perspective ! un petit « chèvre » frais compléterait ce menu, avant qu’ils fassent goûter à Elisabeth un dessert insolite pour une Normande : la tourte de blettes qu’ils avaient commandée à leur boulanger habituel, lui qui la réussissait si bien. Léa se figurait par avance l’étonnement et les paroles de la cousine : Quoi, une tarte sucrée avec des blettes ? Comment peut-on mélanger dans la même tarte des légumes, des pommes, des raisins secs, du sucre ? Et même des pignons, elle qui ne savait même pas ce que c’était ? Vraiment bizarres, ces Niçois…

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Rédigé par Annie

Publié dans #Patrimoine & Méditerranée

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Publié le 29 Janvier 2024

 
La pissaladière : précis. 
Fais cuire tes oignons émincés à feu doux-baisse bien le gaz, sinon ça va cramer, ça puera le brûlé et tu devras les jeter-tu les fais cuire dans de l’huile d’olive, tu as bien entendu, l’huile d’olive de chez nous, pas celle d’Espagne ou d’Algérie, ils la trafiquent, elle a un goût fort, elle est même pas mangeable ! T’oublie pas l’ail et le bouquet garni, j’ai bien dit le bouquet garni, pas de la menthe ni de la sauge, la sauge ça ferait amer. Tu les laisses cuire quarante –cinq minutes, ni plus ni moins, moins ils resteraient crus, plus ils brûleraient et ce serait amer. Tu prépares ta pâte dans un saladier et tu la laisses reposer. Il faut couvrir ton saladier d’un torchon et le mettre à l’abri des courants d’air, sinon ça lève pas. Au bout d’une heure trente ou deux heures maximum, tu étales ta pâte uniformément, c’est important. Faut pas qu’elle soit fine d’un côté et épaisse de l’autre, elle ne cuirait pas bien. Tire-la bien d’un côté à l’autre de ta plaque, pour pas qu’elle se ratatine à la cuisson. Tu étales les oignons dessus, partout pareil, faut pas qu’ils aient deux centimètres d’épaisseur d‘un côté et deux millimètres de l’autre, ce serait moche. Tu mets des anchois et des olives noires. Des anchois, pas des sardines, et noires les olives, pas vertes ! Cuisson : vingt-cinq minutes, ou bien tu regardes : les bords doivent être dorés sans que les oignons brûlent !
Si t’as pas envie de m’écouter, t’as qu’à aller en acheter dans une bonne boulangerie, ce sera plus sûr !
 
La pissaladière : Hésitant.
Ce qui est bien, d’après moi, c’est de faire cuire tes oignons émincés à feu doux. Peut-être des oignons blancs, ou des jaunes, pas des rouges, ils sont trop doux, quoique les blancs risquent de faire de l’eau, le mieux c’est encore les jaunes. Il ne faut pas mettre trop d’huile pour pas que ce soit trop gras, et pourtant pour le goût, il faut une bonne huile d’olive du pays, mais tu peux peut-être la remplacer par celle d’Espagne qui est moins chère. Il faut ajouter de l’ail , ou en poudre ou de l’ail frais écrasé, tu fais comme tu veux. Combien d’oignons ? sept ou huit, ou trois ou quatre, ça dépend de la taille des oignons, tu décideras. La pâte, tu la laisses reposer deux heures…ah ! tu crois qu’une heure ça suffit ? Tu verras bien… Lorsque tu étales les oignons sur la pâte, il vaut mieux que tu les égouttes bien. Mais si tu les égouttes trop, la pissaladière sera peut-être trop sèche, méfie-toi ! Tu hésites entre les olives de Nice et les olives à la Grecque ? Moi, il me semble que celles à la Grecque ont un drôle de goût… enfin si tu les préfères… Et les anchois, tu as le choix entre les anchois à l’huile et les anchois au sel. Tu peux essayer les deux, tu me diras ce que tu en penses. Au final, tu n’as qu’à faire comme tu veux, c’est pas la peine de me demander la recette…
 
La pissaladière : façon lettre administrative.
Veuillez prendre six ou sept beaux oignons. Vous les trancherez finement en tranches régulières. Vous voudrez bien les faire revenir, selon les instructions, dans une huile d’olive prévue à cet effet, afin qu’ils prennent une teinte blonde. Comme prévu, de l’ail et des herbes aromatiques seront joints par vos soins à l’oignon. Un agréable parfum découlera de vos actes. La pâte sera confectionnée selon les modalités prévues lors de la réunion des cuisiniers du 15 du mois dernier, réunion qui a fixé le temps de levage de la pâte à 1h et trente-six minutes précises. La pâte doit être ensuite étalée sur une plaque huilée, recouverte d’oignons et enrichie d’olives noires et d’anchois. Une demi-heure de cuisson sera nécessaire pour que votre pissaladière puisse obtenir, à la sortie du four, le label de « cuisine nissarde » et les félicitations du jury.
 

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Rédigé par Annie

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Publié le 29 Janvier 2024

 

 

 

Atelier : le personnage littéraire
 
 
Sujet : en deux temps
Faire la fiche d’un personnage et d’un objet, puis faire histoires croisées : mettre tous les fiches sur la table, en deux tas distincts, piocher au hasard et écrire une histoire avec le personnage et l’objet tirés.
 

LES TEXTES

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Rédigé par Atelier Ecriture

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Publié le 29 Janvier 2024

 
Dans une vieille armoire, rue Chambon, au numéro 23, un étui de cuir râpé et craquelé somnolait.
A l’intérieur, son cuivre patiné par le temps passé, sevré de notes et moult farandoles mélodiques, un saxophone attendait sa nouvelle heure. Mais ce n’était pas n’importe lequel des saxophones, il avait appartenu jadis à « Bird », le grand Charlie Parker.
Ensemble, de Kansas-City à New-York, ils avaient connu la gloire et consécration. Leurs Notes propulsées dans les airs avaient côtoyé les plus grands jazzmans de cette époque bénie, John Coltrane, Miles Davis, Louis Armstrong.
L’usure du temps avait quelque peu rendu mat sa patine mais sa splendeur propulsée par le souffle de son compositeur mythique subsistait dans tout son corps.
Le jour où Bird partit jouer ailleurs, sous d’autres latitudes, plus célestes, il demeura, plusieurs jours abandonné dans le coin d’une chambre d’hôtel de Brooklyn.
Pour s’en débarrasser, le propriétaire ignorant tout de son histoire, le déposa chez un prêteur sur gage.
Nous étions presque en 1960, Central Park revêtait ses couleurs printanières et la porte de cette boutique grinça, un petit bout de femme, cheveux bouclés et roux, s’avança à sa hauteur d’une démarche leste avant de déposer son regard noisette sur ses touches serties d’ivoire.
Le sourire de Carla Bruni dessina une fine ciselure sur son visage, ses joues rosirent et, en passant délicatement le bout de ces doigts sur ses courbes, elle lui murmura :
« Bonjour Toi, tu ne te rappelles pas de moi mais moi oui ! »
Carla était de passage de nouveau dans cette Grande cité pour accompagner un défilé de mode Coco Chanel, pour qui elle travaillait. Au cours d’un précédent séjour, au cours d’une fin de soirée, elle avait échoué dans un Club de Manhattan où Bird et son saxo jouaient. De cette soirée mémorable elle en fut subjuguée ; bouleversée à jamais.
Jusqu’alors son univers se peuplait d’étoffes, de patrons, de fils et de points de coutures. Et soudain une sarabande d’arpèges, tierces et anatoles venait redessiner une nouvelle voûte céleste, impalpable et stratosphérique.
L’aube arriva et les mélopées sibyllines s’envolèrent définitivement.
Seule sur les trottoirs de la mégapole insomniaque, elle déambula l’âme feutrée.
Malgré son retour à Paris elle ne cessa de repenser à cette musique enchanteresse. Petit à petit elle acheta divers enregistrements à mesure de leurs parutions.
Quand Parker disparut en 1955, elle éprouva cette étrange sensation de vide, comme quand on perd un ami proche et qu’on sait qu’on n’aura plus jamais de ses nouvelles, juste des souvenirs fossilisés, figés pour toujours. Et elle repensa à ce saxophone devenu aphone et se mit en quête de le retrouver.
Elle mit des mois pour enfin le récupérer et accéder à une sorte de paix.
Aujourd’hui, à 90 ans, elle retourne rue Chambon, au numéro 23, elle re ouvre la vieille armoire et elle y re dépose à nouveau le vieil étui râpé et craquelé, avec le vieux saxophone.
Tout deux détiennent en eux une image, une âme qui les aura transportés au fil du temps.
En repartant, en refermant encore une fois la porte de l’armoire et puis celle de l’appartement, elle déposait en même temps la perspective d’une histoire nouvelle. Qu’une autre personne, le découvre, apprenne à en jouer et refaire battre le cœur qui bat au fond de son pavillon.
Le temps est précieux et lui, il joue de nous.
 

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Rédigé par Jean-Michel

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Publié le 28 Janvier 2024

 
Personnage : Marie-Charlotte de Sainte Plume ; 35 ans ; belle, grande, mince, joli visage aux traits fins, cheveux châtains et yeux noisette
Vive, énergique, sûre d’elle. Peut être condescendante voire méprisante. Intelligente, bonne éducation. Elle tient une galerie d’art contemporain.
Epoque actuelle.
Objet : Poupée de collection style 1900.50 ans. A une valeur sentimentale. Elle sert à se rassurer dans des moments tristes.
Beaux vêtements vert pastel, petite ombrelle et large chapeau.
 
A l’entrée du beau village de Saint Maximin la Sainte- Baume, une magnifique maison un peu en retrait de la route attire l’attention. C’est la demeure, depuis des générations, de la famille de Sainte- Plume. Aujourd’hui c’est Marie-Charlotte l’arrière arrière petite fille du Comte de Sainte-Plume qui l’habite. Agée de 35 ans c’est une belle jeune femme grande, mince, aux traits fins et aux grands yeux noisette. Vive, énergique, sûre d’elle, elle promène sur le monde un regard hautain presque méprisant. Mais si on la fréquente un peu on comprend vite qu’elle est très intelligente et qu’elle a reçu une excellente éducation.
En ce jour de 14 Juillet a lieu dans le village, sur la place du couvent, le grand vide-grenier annuel qui attire une foule considérable. Marie-Charlotte déteste ce genre de manifestation mais elle doit faire acte de présence comme tous ses aïeuls l’ont fait avant elle. Elle déambule entre les étalages et son regard dédaigneux et ennuyé ne laisse aucun doute sur ses pensées. Le tour de la place terminé, alors qu’elle s’apprête à quitter les lieux, elle remarque sur une étagère du stand qui lui fait face, une magnifique poupée de collection. Celle-ci vêtue d’une longue robe vert pâle tient dans la main une ombrelle en dentelle, et son visage d’une rare finesse est abrité sous une capeline à larges bords. Marie-Charlotte s’approche et semble bouleversée. Comment cette poupée est-elle arrivée là ? Elle l’aurait reconnue entre mille. Elle lui avait été offerte par sa grand-mère quand elle avait six ans. Comme elle se sentait souvent seule dans cette grande maison familiale, elle en avait fait son amie, sa confidente, sa consolatrice. Elle se souvient encore de l’immense chagrin qu’elle avait ressenti quand, un jour en rentrant de l’école, elle avait constaté que sa poupée avait disparu. Malgré les recherches entreprises on ne l’avait jamais retrouvée. Mais aujourd’hui le destin la remet sur sa route et il n’est pas question qu’elle disparaisse à nouveau. Marie-Charlotte se précipite vers le stand, s’enquit du prix auprès de la vendeuse et, bien qu’il lui semble un peu élevé, elle paye sans discuter et repart avec la poupée.
Avant d’arriver chez elle, elle croise le maire qui n’en revient pas. Marie-Charlotte semble transformée. Elle a perdu son air arrogant. Celui-ci a fait place à un sourire émerveillé, le sourire de la petite fille qui, jadis, serrait contre elle sa poupée adorée.
 

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Rédigé par Elisabeth

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Publié le 28 Janvier 2024

 
Le personnage :
son nom :, Alfredo, sexe indéfini, âge indéfini, traits physiques : évolutifs selon le temps, traits psychologiques, caractères:coureur, Métier : ébéniste, Epoque : contemporaine, passée
 
L'Objet :
Nom:TAJINE ou (KAMOUN)  ; Age:XVIIème siècle ;Valeur:objet usuel ; Lieu où il se trouve : cuisine, jardin ; A quoi il sert : plat posé sur les braises-sert a cuisiner-peut-être posé sur le feu de la cuisinière;Caractéristiques : ses défauts, ses qualités : en terre- donne un goût particulièrement savoureux aux viandes et légumes ; Epoque : contemporaine, passée, future?:passée. Mais continue a être utilise actuellement.
 
ALFREDO
 
Voilà Alfredo, jeune homme de 15 ans, brun, fringant, joyeux.
Bon il s'amuse dans son monde, ses parents sont des personnes sensées, agréables, musiciens et mélomanes, ils lui permettent de vivre sa jeune vie comme il l'entend dans leur Riad en Afrique du nord ;
 
A 15 ans Alfredo est un lycéen en attente d'une formation en ébénisterie qu'il poursuivra à Lyon au lycée du Bois. Pour l'heure, il apprend à reconnaître les essences, les matières, il apprend à toucher, à évaluer un grain.. la densité d'un bois et... aussi il entre en contact avec les langues usitées…
 
Mais surtout Alfredo, sa grande passion, c'est la cuisine et... cuisiner ! Car chez lui tous les échanges se passent dans et autour de la cuisine, de la grand-mère, des grandes sœurs, des "tatates" qui gravitent inlassablement autour de lui et l'enveloppent d'un unique, parfum celui des traditions et de son histoire.
La cuisine et ses azulejos, ses cuivres et tous ces ustensiles et récipients pendus sols et plafonds, son foyer géant en tadelakt, ses pierres à cuisson, ses canaris ventrus pleins de secrets, ses batteries de spatules et ses couteaux magiques multiples en leurs fonctions, et les couleurs sublimes du potager et les arômes enivrants, tout ça invite irrésistiblement le garçon à jouer ; il apprend à couper et découper, hacher, trancher, effiler, cisailler, émincer, inciser, dépecer, broyer au mortier, et tout ça pour... créer un Tajine ou une Pastilla ou la R'fissa... Batbout, Khobz ? Gourmandises.. ! Perdu dans ce tourbillon de chants, de jupes et de rires, Alfredo s'est approprié Son Outil, Son Instrument, Le Tagine par lequel il exprime magistralement ses convictions et ses talents ; et comme il ne tient pas en place ce Frédo là, et que virevolter dans la sororité et l'ambiance familiale ne lui suffit plus, il court retrouver joyeusement son monde d'ados ; il court, il court son Tajine sous le coude, sourire béat accroché au visage, il s'invite au jardin, il s'installe et cuisine ces merveilles entouré de ses potes ou de ses amoureuses qui l'inspirent d'autant et autour de son Tajine enchanteur monte en un fumet léger la fragrance subtilement puissante de son pays, le Bendir prolongeant la tradition orale, on refait le monde en quelques arabesques.
 

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Rédigé par Marie-Thérèse

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Publié le 27 Janvier 2024

 
A la fin d’une partie de pétanque entre l’équipe des Niçois et l’équipe des Parisiens, à l’initiative de l’équipe niçoise, les joueurs ont décidé d’aller ensemble déguster des spécialités niçoises dans un restaurant situé au vieux Nice. Carole, soixantenaire parisienne qui s’était récemment installée à Nice, était réticente. Elle avait déjà goûté certains plats présentés comme niçois qu’elle n’avait pas appréciés. D’autres spécialités niçoises ne lui donnaient même pas envie d’en goûter ; comme « la Socca » qu’elle considérait comme « une moche pâte brunâtre » !
Finalement, elle a décidé d’y aller uniquement pour faire plaisir à ses amis et surtout pas pour manger. Elle s’est dit : « je pourrai à la limite prendre une « salade de mesclun » qui est à la fois délicieuse et bonne pour ma ligne » !
Le groupe s’est mis en route pour le vieux Nice et est entré dans l’une des ruelles. La façade du restaurant était visible du loin. Les amis s’y sont dirigés et ont demandé une table pour six. On les a installés autour d’une table couverte d’une nappe jaune à l’effigie des olives noires et des feuilles d’olivier. Un parfum de la lavande mélangée avec des herbes de Provence envahissait l’espace. De leur côté, les cigales faisaient sentir leur présence depuis un endroit qui n’était pas très loin.
Soudain, Bernard qui n’arrêtait pas de taquiner et de blaguer ses coéquipiers, s’est adressé à Carole :
– Alors Carole, comment va le mimosa que tu avais récupéré à la chambre d’hôtel de tes amis ?
– Il est devenu resplendissant grâce à vos conseils ! J’ai l’impression qu’il a une âme ce mimosa ; je lui parle et il comprend tout ! a répondu Carole.
– Superbe!  Si tu veux plus de conseils, je pourrai te présenter un ami qui cultive des mimosas.
– Avec plaisir ! 
Le serveur est arrivé, calepin et stylo à la main :
– Messieurs- dames, qu’est-ce que je vous sers à boire ?
Etant donné qu’en jouant, ils avaient fini deux bouteilles de pastis que Carole avait apportées, en bons sportifs responsables, ils ont décidé de boire uniquement de l’eau.
– … et à manger ?
Les membres de la bande se sont regardés un instant. Puis, Bernard a répondu :
– On fait comme d’habitude ? On prend des plats à partager ?
Et il a eu la confirmation des autres. Le serveur leur a servi une carafe d’eau. Puis, une assiette de croûtons avec un bol de la tapenade au milieu.
– On a bien picolé, mais qu’est-ce que j’ai faim !  a relevé Bernard.
Les autres ont hoché la tête en signe d’approbation :
– Pareil !
Le serveur est revenu avec un petit bol plein des caillettes. Carole qui avait toujours l’intention de ne rien manger, n’a pas pu résister face à ces ovoïdes perles violets qui n’arrêtaient pas de lui faire des clins d’œil. Les caillettes avaient une texture beaucoup plus fine par rapport aux olives qu’elle avait connues. Elles se fondaient facilement en bouche. Carole s’est extasiée :
– C’est excellent !
– Alors, il faut que tu goûtes de la tapenade aussi ! lui recommande sa voisine de table.
Carole a jeté un regard dégoûté à la tapenade noire qui était posée devant elle.
– C’est quoi cette pâte noire ? on dirait du vomi…
Mais, sa voisine de table qui lui avait préparé une tartine de tapenade, ne lui a pas laissé le temps de continuer sa réflexion. Elle lui a proposé sa tartine et lorsqu’elle a senti que Carole allait la refuser, elle l’a approchée du nez de celle-ci :
– Tiens, hume- moi ça d’abord ! 
L’odeur salée et herbacée de la tapenade, a fait saliver Carole. A la dégustation, elle se sentait étourdie.
– Elle est grisante cette tapenade. J’imagine qu’il y a autre chose que des olives et des anchois là-dedans ! a exprimé Carole.
– Oui, elle est bien parfumée avec de l’ail et des herbes de Provence, lui a répondu sa voisine.
– Ici, c’est notre restaurant favoris. On s’y trouve souvent après les parties, a dit un membre du groupe.
– Tu vas voir ce soir, toi aussi vas devenir adepte de la gastronomie niçoise ! a ajouté un autre.
Quelques minutes plus tard, Bernard a annoncé qu’il voyait la socca arrive
– Attention, c’est chaud ! 
Carole réfléchissait à la manière dont elle allait refuser la socca, bien qu’au fond d’elle, elle commençait à être tentée par son odeur brûlante. L’un des amis l’a avertie :
– Il faut que tu te dépêches, la socca se mange chaude.
Ayant été ainsi prise de court, Carole s’est précipitée pour se servir un morceau de la socca qu’elle comptait déguster comme tel. Mais, soudain, l’une des amies l’a informée que la socca poivrée était mille fois meilleure. Finalement, après l’avoir poivrée, Carole a goûté de la socca. Elle était bien croustillante à l’extérieur et moelleuse à l’intérieur. Carole a affirmé :
– Effectivement, le poivre change tout ! Il y a une saveur réconfortante très agréable.
– Alors, tu adhères à la socca ?
– Avec grand plaisir !  D’ailleurs, pour moi qui n’aime pas les pois chiches en entier, ça va être une bonne manière d’en manger de temps en temps !
Il y a eu un moment de silence. Puis, Carole a repris :
– Tout ça est très délicieux. Mais, regardez-moi les couleurs : noir, brun, violette. On n’est pas en enterrement non plus !
– C’est vrai que la gastronomie niçoise n’a pas encore montré ses couleurs !  Mais, ne t’inquiète pas, les farcis vont arriver et au niveau des couleurs, tu seras bien servie ! a fait remarquer l’un des amis.
Carole a répliqué :
– Je n’ai rien contre les légumes mais je ne supporterai pas la farce. La chapelure mélangée avec de la viande, fait une croûte sèche et rugueuse. Et puis, la mauvaise odeur de la viande ne m’en parlez même pas.
– N’importe quoi ! ils sont tellement bons que même moi qui suis végétarienne, j’en mange et je me régale ! a riposté l’une de ses coéquipiers.
Quelques minutes plus trad, un arc-en-ciel de légumes a fait apparition sur la table : des tomates, des aubergines, des oignons et des poivrons tricolores ! Ils étaient pittoresques, dignes d’un tableau de Caravage !
Les amis de Carole ont commencé à se servir des farcis de légumes. Carole a observé qu’ayant été découpés, des légumes farcis formaient également un arc-en-ciel de manière individuelle. Une fois ses amis s’étant servis, Carole a glissé le plateau contenant le reste des farcis en sa direction. Puis, les a reniflés un par un. Contrairement aux farcis qui lui avaient été servis auparavant et l’avait dégoûtée, il n’y avait pas des effluves de rancidité de la viande. En revanche, elle dégageait un parfum ensoleillé méditerranéen du fait d’être marinée dans de l’ail, de l’huile d’olive et des herbes de Provence. Carole a découpé un premier farci. Puis, a examiné la farce qu’elle a trouvée bien homogène. Puis, s’est mise à la dégustation. C’était exquis ! La cuisson des légumes était bien ajustée. La farce, quant à elle, était succulente.
– De beaux arc-en ciels visuels et gustatifs !  Toutes les saveurs y sont présentes !nN’était-ce pas « umami » ?
– Toutes les saveurs y sont et tous les nutriments aussi ! a dit l’un des membres du groupe.
– Mangés avec du pain, ces farcis font déjà un repas complet ! a souligné Bernard.
Un autre membre de l’équipe des Niçois a ajouté :
– Notre bonne cuisine niçoise ravit bien sûr les papilles mais elle fait aussi partie du régime méditerranéen qui est le plus recommandé pour la santé. Regardez-moi la composition des assiettes : au moins cinquante pour cent de légumes, vingt-cinq pour cent de céréales et vingt-cinq pourcent de bonnes protéines ! C’est ce qui est le mieux pour notre corps ! 
Le serveur a demandé qu’on lui fasse un peu de place sur la table pour poser la pissaladière. Carole qui avait dégusté tous les farcis sauf celui d’oignon, étaient en train de penser qu’heureusement que celui-ci ait été mangé par quelqu’un d’autre et qu’elle n’ait pas eu à en déguster. En effet, elle n’appréciait pas trop les oignons cuits sauf lorsqu’ils étaient frits. A ce moment-là, l’une des amies, étant en train de savourer les pissaladières, s’est exclamée :
– Elles sont très bonnes leurs pissaladières.
Puis, a tourné son regard vers Carole et lui a demandé :
– Tu n’en as pas goûté ?
Carole qui craignait que des oignons en si grande quantité lui fassent mal au ventre a déclaré : – Je pense que les oignons ont un goût fort et ne doivent pas être consommés en tant qu’ingrédient principal mais seulement en garniture.
L’une des amies a précisé :
– C’est vrai que l’oignon cru en grande quantité est piquant et indigeste. Mais, là, ça n’a rien à voir. Goûtes-en Carole, tu vas voir.
Carole a manifesté une perplexité. Elle a eu par la suite, l’encouragement d’un autre ami :
– Allez, tu ne vas pas en mourir, je te rassure !
Puis, la menace d’un autre :
– On ne va pas t’adopter comme niçoise si tu ne manges pas de la pissaladière !
Carole a pensé : « ça a l’air sacré pour eux ! allez, je vais faire un effort ! » et a découpé un petit morceau de la pissaladière : la pâte était d’une juste épaisseur. Elle avait une bonne consistance. A la dégustation, les oignons étaient à la fois tendres et croquants. Ils généraient un agréable goût caramélisé.
– C’est vrai que ça n’a rien à voir avec ce que je pensais. D’ailleurs, s’il n’y avait pas d’anchois, ça aurait pu être servi en dessert ! a annoncé Carole
– Ne t’inquiète pas pour le dessert, il y aura « la tourte de blettes » ! l’a prévenu l’un des niçois.
Carole a riposté :
– Hors de question que je prenne du légume vert en dessert. Ils font n’importe quoi aujourd’hui. Des ananas dans la pizza, des légumes en dessert. Je me demande vraiment où on va. A force de vouloir être avant-gardiste, ils font des salmigondis très kitch. Mais, faites-une pause ! Epargnez-nous un peu vos idées novatrices ; je vous assure que l’humanité survivra !
– Oui, mais la tourte de blette ne date pas d’hier quand-même !
Carole a continué :
– Non, mais chaque chose à sa place : les légumes en entrée, les fruits en dessert. Quoique personnellement, je n’adhère non plus aux fruits en dessert. Ça perturbe la digestion du repas.
– Mais, la tourte de blettes n’a rien à voir avec tout ça ! Tu vas voir !
Quelques minutes plus tard, la tourte de blette a fait son atterrissage sur la table. Carole l’ayant à peine regardée, a dit en rigolant :
– Ça va être le dessert le plus vert que je n’aie jamais mangé !
Puis, elle s’est mise à la scruter : des feuilles vertes de blettes étaient interposées entre deux couches de pâtes à tourte rectangulaires. La couche supérieure était couverte du sucre glace : – On dirait un terrain en gazon enrobé dans un terrain enneigé !
Elle avait une senteur légèrement sucrée.
– J’aimerais bien voir la tête du gars qui a eu pour la première fois l’idée de mettre des blettes dans le dessert ! a fait remarquer Carole.
– En effet, au départ, les tourtes étaient souvent carnées. La première recette écrite de la tourte de blettes remonte au XVe siècle et selon le Wikipédia, c’est le cuisinier italien, Martino Rossi qui était à l’origine de cette création, a répondu l’un des Niçois.
– Elle fait partie des treize desserts provençaux de Noël, non ? a demandé la coéquipière de Carole.
– Oui, c’est vrai ! dans sa version niçoise !
Carole a découpé une infime tranche de la tourte de blettes qu’elle s’est mise à déguster avec appréhension. La texture était moelleuse, un peu fibreuse mais aussi croquante grâce aux pignons de pin qu’il y avait à l’intérieur. Le goût sucré était contrebalancé par la touche fruitée que lui avait apporté des raisins secs trempés dans le rhum et des pommes. En effet, le goût de la tourte de blette n’avait rien à envier à une tarte de fruit classique. C’était même mieux ! Car, elle n’avait pas le goût acidulé que la plupart des fruits apportent au dessert.
C’était l’un des meilleurs desserts qu’elle n’ait jamais mangés !
– Un vrai régal ! C’est fou, j’imaginais que la blette l’empêcherait d’avoir un goût de « dessert » mais ce n’est pas le cas du tout ! Personnellement, vue que je ne prends pas de fruit au dessert, j’avais souvent l’habitude de prendre des desserts à base de crème. Mais, là, pour le coup, la tourte de blette est beaucoup plus légère.
La fin du repas s’approchait. Les amis attendaient l’arrivée du serveur pour demander l’addition. Bernard a interpellé Carole :
– Alors, le verdict sur la gastronomie niçoise ?
Carole a répondu tout en souriant :
– C’est un peu le monde à l’envers avec de la blette au dessert. Mais, c’est exactement ça qui me plaît ; le fait de sortir des légumes du rôle qui leur était prédestiné !
– Tu vois que Nice t’avait réservé plein de surprises, l’a fait constater un coéquipier de Bernard avant que celui-ci l’ait prévenue :
– Et tu n’en as vu qu’une partie !

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Rédigé par Fatemeh

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Publié le 27 Janvier 2024

 
Façon Télégramme
Tourte de blettes – stop – préparer 2 portions de pâtes avec farine + beurre, sucre et œufs – stop – mélanger tous les ingrédients – stop – séparer la pâte en 2 – stop – insérer le mélange entre les 2 pâtes – stop – mettre au four pendant 40 minutes – stop
 
Mathématiques
Etant donné que A = 1kg de farine, 2 œufs, 150 g. de beurre et 10g. de sel
Que B = 150g de sucre semoule, 3 œufs, 50 g. de raisins secs, 10cl. De rhum, 50g. de pignons, 2cl d’eau de vie, 2cl. d’huile d’olives, 150g. de feuilles de blettes, 2 pommes.
Indiquez le total de A et celui de B
Si on divise A en 2 et on intègre B soit (A/2)+B = C+B+C
Quel est le résultat de cette opération ?
Vous avez 20 minutes pour vous concentrer et 40 minutes pour donner le résultat final. A vos copies !
 
Procédurier
Monsieur le Président du Tribunal,
Je viens par la présente déposer une réclamation concernant la tourte de blettes sucrée. En effet ma cliente qui, jusqu’à présent, vivait une vie tranquille dans sa belle région niçoise a vu sa vie changer depuis l’apparition des réseaux sociaux et de la nouvelle cuisine.
On l’a vue exposée sans farine, revisitée en glace, en dessert plus ou moins reconnaissable. On lui a enlevé ses ingrédients. Sachez Monsieur, que la Tourte de Blettes est une et inaltérable. Je ne vous ferai pas le déshonneur de vous rappeler la recette avec des ingrédients de nos campagnes : farine, beurre, œufs, sucre, feuille de blettes, raisins, pommes.
Sachez que je n’en resterai pas là. J’irai même jusque devant la Cour Européenne. Cette recette est traditionnelle et doit le rester.
Je vous présente, Monsieur le Président, mes salutations les plus respectueuses.
Brigitte

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Rédigé par Brigitte S

Publié dans #Patrimoine & Méditerranée

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Publié le 27 Janvier 2024

 
Personnage :
Nom-prénom : NEMART Jean
Sexe/âge : Homme de 25 ans
Traits Physiques : Brun, trapu, yeux noirs
Traits psychologiques, caractère : Toujours bougon, râleur, désagréable
Métier : Couturier
Époque : contemporaine, passé, futur ? : Futur
 
Objet ;
Nom : Moulin à légumes
Age : d’un autre âge
Valeur : objet précieux, usuel, etc. : Objet précieux
Lieu où il se trouve : Sur une étagère, sous l’évier
A quoi il sert : A mouliner les légumes
Caractéristiques : ses défauts, ses qualités : les deux
Époque : contemporaine, passé, futur ? : Futur non
 
« * »* »* »* » * »
 
A vingt cinq ans, il n’était ni beau, ni intelligent ce pauvre Jean ! Ce jeune homme, petit, brun et trapu n’avait pas été favorisé par la nature. Son seul atout, ses grands yeux noirs qu’il cachait, en permanence, derrière des lunettes de soleil. Par timidité peut-être, car il avait peur du regard des autres. Une angoisse permanente qui le faisait bégayer et vivre dans l’isolement.
Il avait la réputation d’être bougon, râleur voir désagréable. Des qualificatifs qui s’associaient, sans nul doute, à son patronyme NEMART. Chacun jouait, à sa façon, avec ce jeu de mots Jean Némart, qui le caractérisait parfaitement.
Orphelin très jeune, élevé par sa grand-mère, il était le « pitchoun » du village.
Mais Jean avait du talent ! Il créait et cousait de très beaux vêtements que l’on qualifiait de futuristes. Des doigts agiles, innovants qui lui avaient permis de gagner un concours, et d’intégrer la haute maison de couture du célèbre Yves Saint Laurent à Paris.
Deux années se sont écoulées depuis son départ. Après un défilé de mode à l’hôtel Négresco de Nice, Jean doit arriver par le train des Pignes. Jour de liesse, la quasi totalité des habitants s’est réunie sur le quai de gare.
L’accueil est triomphal. Le personnage qui descend du train nous laisse pantois.
Toujours petit oui ! Mais quelle prestance, quelle élégance !
Son visage est métamorphosé : Ses yeux noirs ont un éclat étincelant, une barbe naissante soignée, des lèvres sensuelles qui sourient et charment la gente féminine. Il se déplace avec aisance, et s’exprime d’un timbre clair et assuré.
Après quelques échanges avec la foule, il remercie chaleureusement le maire et nous convie au repas prévu le soir, en son honneur.
Il s’éloigne en compagnie d’un ami à l’allure mannequin, qui fait jaser les villageois.
Le portail de sa maison d’enfance est grand ouvert, sa grand-mère l’attend dans la cuisine. En le voyant, émue aux larmes, elle s’essuie les mains sur son grand tablier afin d’étreindre son pitchoun.
Elle l’entraîne devant les fourneaux, relève le couvercle de la grosse marmite fumante. Les gnocchis sont en attente sur la grande planche en bois. L’arôme de la daube lui chatouille les narines…
Soudain Jean sourit à une image. Mémé range, depuis toujours, son moulin à légumes qui lui a servi pour écraser les pommes de terre, sur l’étagère située en dessous de l’évier.
Un objet précieux qui fera certainement partie de son héritage.
 

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Rédigé par Josiane

Publié dans #Divers

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Publié le 25 Janvier 2024

 

Tous les lundis je pars à l’aventure

Vers mon atelier d’écriture

Avec juste comme bagage

Quelques mots et quelques pages

Pour écrire des histoires des poèmes

En fonction et suivant le thème

Dans cet atelier il y a

Brigitte un peu réservée

Dona la lettrée

Dany la farfelue

Et Jean Michel et ses retenues

Elisabeth l’institutrice

Monique droite comme la justice

Fernand et ses amours

Et Louis le roi du calembour

Mireille et ses étoiles

Dominique la peintre sur toile

Mariethé petit bout de femme

Josiane et ses fantasmes

Ghislaine reste encore secrète

Et les incertitudes D’Arlette

J’allais oublier Véronique

Et son coté volcanique

Bernard pas votre serviteur

Poète à ses heures

Tout ce beau monde

Est dirigé par Madeleine dite Mado

Qui nous entraine comme dans une ronde

A écrire de bons mots

 

Bernard

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Rédigé par Bernard

Publié dans #Divers

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