Publié le 30 Novembre 2021

 

Lucie a persévéré et dompté les escarpins.

Aujourd’hui, c’est une jolie femme, parfaitement à l’aise, qui déambule sur talons aiguilles, la démarche élégante, la robe virevoltante. Une liberté gagnée. Le choix. Talons hauts, talons plats, tout va ! Un plus si elle décide de changer de métier… Une idée qui trotte… qui galope de plus en plus fort...

Assise sous son chêne, elle fait le bilan.

Son amoureux, l’homme à la rose, est toujours… amoureux mais, pour l’instant, elle tient à son indépendance. Elle a organisé sa vie, partage son temps entre travail, escapades en deudeuche rose et précieux moments de lecture. Depuis quelques mois, elle fait partie d’un club, le « cinq rue droite ». Un club créé dans une autre histoire de ce recueil, un antre réservé aux passionnés de littérature, collectionneurs et amateurs d’ouvrages insolites, de livres oubliés… ainsi que le décrit le narrateur.

Elle le fréquente régulièrement avec son homme. L’autre jour, on lui a parlé d’une librairie à reprendre. François, son ancien propriétaire et personnage d’un autre texte de ce recueil, vient de mourir et Jacques, à qui il l’avait léguée, a refusé l’offre, préférant le sacerdoce de la soutane. Lucie est tentée par cette nouvelle aventure. Depuis qu’elle s’est libérée de ses peurs, qu’elle a gagné tous ses combats, même celui contre les escarpins, elle se sent capable de tout oser. Elle envisage de louer son terrain et sa boutique à l’association de son amie Chantal et se lancer…

Son fiancé – oui, son fiancé car, parfois, Lucie se plaît à penser mariage – l’encourage :

L’important dans la vie, c’est de ne pas avoir de regrets. Si tu as envie de le faire, fais-le. Que risques-tu à essayer ? Si ça ne marche pas, tu reviens à la terre… Et moi, tu sais que je serai toujours là pour toi.

Lucie sourit. Aux arbres, au potager, à son devenir qui vagabonde parmi quelques histoires de ce livre en surfant sur cette citation de Bernard Weber :

‘‘Le secret de la liberté, c’est la librairie.’’

Alors, oui, elle va la rependre cette librairie et devenir un personnage du texte « LE PAVILLON DES PAS PERDUS », là où va se poursuivre sa vie, sous la plume d’un autre.

 

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Rédigé par Mado

Publié dans #Liberté

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Publié le 29 Novembre 2021

 

Entrave et liberté

 

Le besoin de plaire, première restriction de la liberté individuelle

- Jean-Christophe Marion

 

 ATELIER :

Énumération, accumulation, gradation

 

LECTURE :

Préambule de La nuit sacrée, de Tahar Ben Jelloun

Incipit de Le Parfum, de Patrick Süskind

 

SUJET :

En s’inspirant de la citation, racontez les entraves, les restriction de liberté, éventuellement cocasses, que votre personnage rencontre, les sentiments que cela lui provoque, en y incluant quelques énumérations, ou accumulations, ou gradations. 

LES TEXTES

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Rédigé par Atelier Ecriture

Publié dans #Liberté

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Publié le 29 Novembre 2021

 

C’est le soir. Après s’être occupée toute la journée à récolter les pommes, les poires, les figues et les pommes de terre, à les ranger dans des cageots et à servir des clients de passage, Chantal est épuisée. Après le dîner, un rapide coup d’œil sur le journal télé lui apprend que, comme d’habitude, il n’y a rien qui pourrait l’intéresser. D’humeur nostalgique, elle sort ses albums photo.

Là, elle a 20 ans. Elle était jeune, grande, mince, jolie. Un soupir s’échappe de sa poitrine. Elle tourne la page. Elle a toujours 20 ans, mais elle porte une autre robe. Qu’est-ce qu’elle avait comme vêtements, des robes, des jupes, des chemisiers, des t-shirts, des jeans et autres pantalons, des pantacourts, des bermudas, des shorts, des vestes, des pulls, des sweat-shirts, des manteaux, des parkas, des écharpes. Elle suivait tous les modes, jupes mini, jupes jusqu’aux genoux, jupes jusqu’aux chevilles, jupes plissées, elle utilisait toutes les matières, le cuir, les fausses fourrures, le cachemire, la laine, le coton, la mousseline, le velours, côtelé ou pas, le denim, la soie, le jacquard, les tissus lamés, le lin, le loden. Elle portait toutes les couleurs. Tout son argent passait dans sa garde-robe. Pire, elle était fauchée à partir du 15 du mois. Sa mère, tout en lui faisant la morale, lui donnait en douce un peu d’argent pour qu’elle puisse finir le mois. C’était honteux, humiliant, vexant, mortifiant, mais elle avait un tel besoin de plaire, de charmer, d’attirer l’attention, de surprendre, de faire des envieux, de se mettre en valeur qu’elle ne pouvait pas faire autrement. Elle attendait avec impatience la sortie des nouveaux magazines de mode, les étudia attentivement pour décider de son nouveau look, de ses nouvelles acquisitions, pour être toujours branchée.

S’il lui arrivait à l’occasion – très rarement en fait – de porter des vêtements de l’année précédente, elle se sentait mal à l’aise, minable, elle avait envie de se cacher, de disparaître, d’être invisible. Elle avait l’impression que tout le monde la regardait, la jugeait, avait pitié ou se moquait d’elle.

Cette obsession de plaire lui gâchait l’existence. Elle n’avait pas les moyens de faire du ski, de jouer au tennis, de faire des voyages comme certains de ses amis. Sa belle garde-robe, elle la mettait surtout pour aller travailler, puisqu’elle n’avait pas les moyens d’aller au restaurant, au théâtre, à l’opéra, aux concerts. Parfois, mais pas trop souvent, elle pouvait se permettre un cinéma.

Un jour, un collègue de travail lui parla de sa frénésie vestimentaire. Il lui expliqua que le besoin de plaire est la première restriction de la liberté individuelle. Elle protesta vivement, mais peu à peu, en y réfléchissant davantage, elle a dû lui donner raison. C’était difficile de changer de comportement, d’abandonner cette drogue, de se trouver d’autres centres d’intérêt, d’autres valeurs, mais elle y est parvenue. Comme elle n’était plus obnubilée par son aspect physique, elle a pu s’intéresser davantage à ses amis, à ses collègues de travail, à sa famille. Elle a pu constater que tout le monde avait des problèmes, des défauts, des imperfections. En développant des rapports plus chaleureux avec son entourage, elle a pu se rendre compte que sans ses beaux vêtements, en étant habillée comme tout le monde, elle était mieux appréciée, mieux à l’aise et finalement plus heureuse.

 

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Rédigé par Iliola

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Publié le 29 Novembre 2021

 

La pluie glisse sur les vitres de la chambre. Les gouttes se rejoignent, accélèrent, se rejoignent au bas des fenêtres et s’échappent en autant de petits ruisseaux.

Lucie allongée sur son lit d’hôpital semble dormir. C’est l’heure de la sieste. Elle rêve, sa vie défile…

Les larmes qui perlent aux coins des yeux provoquées par la vitesse, un galop jamais atteint, une ivresse de liberté, la sensation de voler. Et puis, cette branche qu’elle n’avait pas vue, le choc, l’accident, une vie qui bascule en une fraction de seconde. Un hennissement strident, la sensation d’un ballottement entre insouciance et gravité, des cris, le casque qui s’échappe, une lourde chute comme si tout se désagrégeait, s’envolait, s’éparpillait. Un rêve devenu cauchemar, une obsession, un vertige de liberté brutalement bridé.

Cet autre cheval qui revenait vers elle, elle ressentait encore le souffle puissant de l’animal qui se penchait vers elle. Des mots qu’elle interprétait dans le désordre : « Je n’aurais pas dû » « elle n’était pas au niveau » et d’autres mots « la colonne vertébrale est touchée, pour ses jambes il faudra attendre »…

Un brouhaha dans le couloir qu’elle ne saisit pas très bien. La porte s’ouvre. Salto, jeune Golden Retriever fonce, saute sur le lit, lèche le visage de Lucie. Il est là, brillant, rayonnant, séduisant. Ses mains voudraient bien le caresser. Pourquoi n’est-il pas là plus souvent ?

-Lucie ! Lucie ! La main de l’infirmière caresse les joues de Lucie. C’est l’heure de la promenade, quelqu’un vous attend au grand salon. Près du lit, son fauteuil à roulettes fidèle parmi les fidèles attend. Après des mois de coma, Lucie s’était réveillée mais les médecins avaient confirmé leurs diagnostics.

L’infirmière stoppe la chaise roulante dans le grand salon et s’éloigne, discrète.

Un homme avec une sacoche en main l’approche, sourire aux lèvres. Lucie reconnaît un membre du club de lecture « cinq rue droite ». On lui apportait régulièrement les perles qu’on y avait découvertes. La lecture, cette seule évasion qui lui restait. Une liberté à laquelle elle tenait plus que tout.

-J’ai voulu vous rencontrer car une chose impensable est arrivée…

Edgar a envoyé un manuscrit à son éditeur après tant de silence. Une œuvre aboutie m’a-t-on dit, certainement le dernier tome de sa trilogie.

Le cœur de Lucie se mit à battre très fort. Elle savait qu’il était en vie. Il ne pouvait pas avoir disparu de la sorte. La pluie avait cessée. Le soleil de retour illuminait les arbres du parc.

Quand il partit, le soir s’installait. Les maisons qui entouraient l’hôpital disparaissaient peu à peu avant que la nuit ne les englobe. L’ombre des arbres du parc s’allongeaient jusqu’à devenir démesurées comme l’espoir de Lucie qui s’accrochait au souvenir d’un homme démesurément absent…

 

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Rédigé par Géralg

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Publié le 29 Novembre 2021

 

Combien de fois s’était-il isolé pour écrire, avec frénésie, fièvre, imprimant en même temps fureur aux passages qui lui semblaient non aboutis. Comme s’il imposait avec force à ces feuilles de papier ses délires par procuration.

Edgar en était abasourdi. Comment une rencontre aussi fortuite, sur une plage, avait-elle autant changé sa vie.

Il existe comme ça des jours à marquer d’une pierre blanche. Des jours qui comptent tant qu’ils font oublier les mois de galère.

Abigail le rendait heureux, en paix avec lui même.

Malgré son apparence effrontée constatée le jour de leur rencontre, justifiée, lui dit-elle, par une pression énorme dans son travail qu’elle avait voulu contrarier, son cœur se révéla tendre, accueillant. Que dire de son corps ? Il l’éblouissait tant que le printemps semblait être la seule et unique saison de l’année.

Un rêve envoûtant, évanescent, une bulle de champagne qui éclatait chaque fois qu’il la revoyait onduler dans sa tenue blanche avec ce petit col rehaussé du sigle coloré du Grand Hôtel. Abigail était cheffe pâtissière au Grand Hôtel de la Plage, elle portait si bien cet uniforme.

Son petit West Highland blanc avait tout de suite adopté Edgar. Ce n’était pas sans lui rappeler Salto, son Golden Retriever. C’était si loin.

Elle, essayait de lui transmettre sa passion, lui expliquait le détail de ses créations. Lui, ne voyait que le miracle de l’objet fini. Il était porté par la mélodie des mots qu’il ressentait comme les notes d’un piano s’envolant et ne laissant dans l’air que sensibilité, harmonie.

Il se sentit de nouveau libéré de ce mal qui le rongeait…

Une ombre, un jour cependant, faillit lézarder cette toile de maître. Le cri qu’Abigail lâcha et qui se solda par :

-Mon Dieu j’ai pris deux cent grammes !

Évidement à force de goûter ses créations…

Les longues balades sur la plage, main dans la main, la communion qui s’installe malgré le fracas de l’océan, le West Highland avec sa joie communicative y apportèrent une réponse. Les corps qui se cherchent, se trouvent, s’adoucissent, glissent vers un apaisement qu’il n’avait pas connu depuis longtemps. La lumière adoucie d’un clair de lune sur la plage… Le reste ne comptait plus, il avait de nouveau vingt ans !

-On ne marche plus ?

-Encore ?

-Pour maigrir, non ?

-Ah oui ! Tu me fais perdre la tête !

 

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Rédigé par Gérald

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Publié le 29 Novembre 2021

 

Je reprends ma route, baluchon sur les ailes, l'œil espiègle et l' âme joyeuse..

Un sac de pacotille qui me chatouille les oreilles. Des chants pour chacun, qui élèvent le destin.

Un coq aimait une pendule

Tous les goûts sont dans la nature..

Un hymne à la curiosité, l'ouverture au monde, l'inconnu, la différence.

Parfois au combat, à la révolte. Et à la bienveillance.

La fleur rouge de l'homme

Se trouve en chaque être humain.

L'esprit, puise dans tes forces

L'esprit, déploie tes ailes

Liberté !

Accroche-toi à moi

Ne me laisse pas partir !

(Freedom, de Pharrell Williams)

 

Je fredonne et souris,

Je parodie, contre l'ennui..

Une robe de cuivre comme un oubli

Qu'aurait du chien sans l'faire exprès

Et dans la musique du silence

Une ville qui tangue et qui se tait..

C'est vrai, ils m'agacent, ces humains qui consentent et s'abaissent, voire fulminent

en silence.. alors je secoue, parfois je heurte.

C'est décidé, je m'expatrie.

Cap au nord vers une lointaine cousine dont on m'a dit le plus grand bien.

Milda, petite sœur lettone, hommage aux combattants de l'indépendance, les deux bras levés qui soutiennent des étoiles, 42 mètres de fierté..

Le combat sans fin pour la paix, la dignité, l'union, l'entraide..

Contre la haine, le rejet, le mépris, l'arrogance.. les craintes.

Je suis du côté de la vie, la curiosité, la surprise… .

Milda et ses étoiles, c'est notre Marianne et son bonnet phrygien.

Elle s'est battue contre la domination militaire allemande, puis contre la propagande soviétique. Un rude combat qui ne laisse pas indemne..

(« Je suis l’œil dans le ciel, qui te regarde

Je peux lire dans vos pensées

Je suis le créateur des règles, je m’occupe des imbéciles

Je peux te tromper sans que tu ne t’en aperçoives »)

(Alan parsons project)

 

Le défaut dans ma cuirasse.. une envie de plaire, maladive, excessive, compulsive.. une faille narcissique ?

Sans doute pour adoucir mon poing levé, brandi comme une arme, ce poing d'exaltation, d'interrogation, parfois de discorde.

Je veux vivre, comme un risque nécessaire, et salvateur.

Séduire, fière et sans crainte, inconsolable et gaie.

Milda soutient les étoiles, une icône plus douce, apaisante, réconfortante.

Moi je m'insurge et monte le ton, face à l'inertie, l'apathie, l'immobilisme, le nombrilisme.

Jouir sans entrave.

Je m'incarne encore et toujours, pour mieux fouiller leurs entrailles. Je m'infiltre dans les veines, m'insinue dans les esprits, m'incruste dans le corps.

Aujourd'hui je pose mes ailes près de ma petite sœur parisienne, sur l'île aux Cygnes, onze mètres de bronze sur une île artificielle, face à la maison de la radio. Une communication permanente, sans trop de mots.

Ici les passants courent dans les rues comme des moineaux effarouchés,

Comment leur dire..?

C'est une chanson. Qui nous ressemble. Toi qui m'aimais. Moi qui t'aimais. Nous vivions tous. Les deux ensemble…

Je revois cet homme au café, accablé de routine, englué d'un confort moribond, réveillé par les rêves du passé. Le désir, moteur de liberté. Briseur de chaînes du carcan quotidien.Va, cours, vole... Là, tout n'est qu'ordre et beauté,

Luxe, calme et volupté.

La paix, dans la sobriété. L'amour, la liberté.

 

 

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Rédigé par Nadine

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Publié le 29 Novembre 2021

 

Jacques était songeur. La lettre que Marc lui avait fait parvenir ne lui apportait aucune solution. Tout au plus, une sorte de morale et un rappel à la réalité pour lui faire comprendre qu'il n'avait encore rien compris à la vie et qu'il serait temps pour lui, d'avoir les pieds sur terre. Cela ne le rassurait vraiment pas, car Marc était loin d'être un nigaud, et tout ce qu'il disait méritait d'être pris au sérieux.

Que faire ? Ses souvenirs du petit séminaire étaient encore vivaces. Les déplacements en rang, deux par deux, en silence, les yeux rivés au sol et l'esprit obligatoirement occupé par l'amour et le respect que l'on devait à Dieu et à tous ses saints, était la règle absolue. Heureusement, les récréations dans la cour du patronage, leur permettaient d'échapper aux chaînes du savoir et courir après un ballon leur procurait une sorte d'ivresse et l'illusion d'un sentiment de liberté.

Liberté vite cadenassée par le sifflet strident du père Pascal qui les rappelait à leur devoir. Il fallait vite rejoindre les rangs, retrouver leurs contraintes qui avaient fait semblant de les abandonner, baisser la tête et rejoindre en silence une salle de classe qui sentait la craie, la poussière et l'odeur des vieux livres que des centaines d'enfants avec, plus ou moins, de vocation avaient feuilletés de leurs doigts sales aux ongles noirs. Jacques se rappelait certains de ses camarades avec qui il avait créé une certaine complicité. Il y avait Paul, un grand maigre, qui n'avait pas sa langue dans la poche et qui prétendait tout connaître, on l'avait surnommé "l'asperge". Raymond était plutôt un petit gros, baptisé "bouboule". Il n'avait pas son pareil pour dénicher quelque chose à manger. Son flair pouvait donner des complexes à n'importe quel limier. André, par contre c'était le sérieux de l'équipe. Très légèrement fayot il adorait attirer l'attention sur lui. Pour plaire au père Pascal, il s'accusait des pires péchés que l'on pouvait imaginer. Sa confession durait une éternité, ce qui lui valait des heures de pénitence qu'il subissait avec humilité. Mais ça le remplissait de joie car le père Pascal le citait toujours en exemple.

On leur apprenait la liberté dans la foi. Seulement dans la foi. Rien ne permettait de déroger à ce principe. Il fallait croire point !!!! C'était toute l'éducation qui avait bercé la jeunesse de Jacques, avec pour ambition, la tonsure, la soutane, la barrette et qui sait… la pourpre. Après tout, d'autres y sont arrivés. L'aventure peut même aller plus loin. Pour peu que l'on plaise à ceux qui donnent les responsabilités les plus importantes et que l'on sache se faire apprécier… Prince de l'église ! Chaque fois que je regarde les films de Don Camillo je me dis que "l'espoir fait vivre".

Avec ça, les ors du Vatican, les gardes suisses, et tous les "Monsignori" qui encombrent les couloirs pesaient lourds, comparés à la librairie de François, avec ses étagères croulantes et ses rats aussi gros que des chats, tellement ils étaient bien nourris par le savoir qu'ils grignotaient avec une constance admirable. En définitive, la liberté que m'offrait François me faisait peur. Marc avait raison je ne connaissais pas le mode d'emploi. Toutes les voitures roses ainsi que les plus belles fesses du monde, avec ou sans catalogue bien documenté, ne me créaient que des réponses à des questions que je ne me poserais pas… pour l'instant.

Ma décision est prise. Je vais vite rejoindre mes contraintes et mes chaînes. Je vais essayer de négocier avec ce dieu qui, je le sais, me surveille du coin de l’œil, et j'irai à confesse avec conviction.

Fasse le ciel que je ne change pas d'avis.

 

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Rédigé par Fernand

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Publié le 27 Novembre 2021

 

Ophélie était, des trois jeunes gens, celle qui était restée enfermée le plus longtemps. Les deux garçons, copains de lycée, avaient fugué ensemble en fin de classe de première, à l’âge auquel la révolte contre les parents entraîne de grosses bêtises. A vingt ans à peine, et après une fugue de quelques mois dans les sous-sols parisiens, ils venaient de passer malgré eux plus de deux ans avec la communauté. C’est au début de leur périple en deux-chevaux qu’ils avaient raconté à Ophélie comment un rabatteur du Grand Maître les avait repérés sur les quais du Métro Parisien, là où ils s’étaient rapidement réfugiés après avoir fui l’Internat du Lycée. Ils s’étaient joints par curiosité à deux ou trois personnes qui écoutaient le discours racoleur de cet homme de belle apparence, ils avaient hoché la tête pour approuver ses paroles, lui avaient souri, avaient échangé entre eux des regards complices : la perspective d’être logés et nourris gratis, de pouvoir enfin se doucher, les avait décidé à le suivre. Ils ne savaient pas que le besoin de plaire à cet inconnu les conduirait en définitive vers une restriction de leur liberté individuelle. Ils en avaient un peu assez de se cacher, de faire la manche pour manger, de se laver rarement. Être libre, un rêve enthousiasment, mais la pénibilité de la vie de SDF leur sautait maintenant au visage. C’est ainsi qu’ils s’étaient retrouvés dans la voiture de l’homme, en route vers les montagnes vosgiennes, vers un lieu sans nom, loin de leurs familles et de la civilisation.

Leur enthousiasme du début s’était brutalement envolé lorsqu’ils avaient réalisé qu’ils étaient véritablement prisonniers, surveillés à tout moment par les gardes du corps qui gravitaient autour du « Grand Maître ». Leur situation s’avérait bien pire qu’à l’Internat de leur Lycée parisien : peu de possibilités d’échanger avec les autres jeunes, de la nourriture juste suffisante pour ne pas mourir de faim, et surtout cette obligation d’étudier des prières et des mantras qui leur faisait regretter les cours de Maths ou de Français de leur professeurs ! Et même s’ils ne voulaient pas l’avouer, ils souffraient d’être privés de leurs familles. Pour qu’on les laisse tranquilles, ils jouaient le jeu de la Communauté : c’était la seule manière de ne pas subir de réflexions ou de punitions… Comme elle était loin, cette Liberté recherchée en fuguant !

Ophélie était heureuse d’être avec ces deux copains, si forts, si courageux, qui la faisaient rire ! Il y avait tellement longtemps qu’elle n’avait pas ri, elle avait presque oublié que ça existait, le rire… Ils essayaient de se diriger vers le Midi en empruntant le plus possible des petites routes pour éviter de rencontrer des gendarmes. Antony leur prouvait jour après jour ses talents de chauffeur. Thomas prenait parfois le volant, ça ne rassurait pas la jeune fille. Il n’était pas un expert de la conduite. En outre, Ophélie ayant fait de la banquette arrière son domaine, il lui adressait constamment dans le rétroviseur des regards énamourés au lieu de se concentrer sur la route. Elle avait un véritable talent pour commenter avec humour la beauté des paysages traversés, ce qui agrémentait leur voyage et les réconciliait avec la Liberté enfin retrouvée. Ils roulaient maintenant au milieu de roches rouges impressionnantes, ils sentaient déjà l’air de la mer. Bien sûr, ils devaient s’arrêter de temps en temps pour faire la manche, avec plus ou moins de succès, mais jusqu’à maintenant ils avaient pu mettre un peu d’essence dans la voiture, et s’acheter du pain, en complément des quelques fruits cueillis sur le bord du chemin. Ils avaient l’intention de rejoindre un oncle d’Antony, qui possédait une ferme dans la vallée de la Roya. Installé là depuis sa jeunesse, il élevait des chèvres, et vendait sur les marchés de la région ses légumes bio et de délicieux petits fromages qui avaient fait sa réputation. Antony était venu deux ou trois fois les étés précédents pour l’aider, bien sûr, mais aussi pour aller se baigner parfois sur la côte avec les jeunes voisins. Il était certain qu’ils seraient bien accueillis, tous les trois, et que le brave homme les aiderait à faire un retour vers une vie plus normale, sans émettre de jugement sur leur fugue. Il servirait de lien avec leurs parents, qui seraient sans doute heureux d’avoir enfin de leurs nouvelles. Ce serait peut-être le début d’une nouvelle vie…

 

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Rédigé par Annie

Publié dans #Liberté

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Publié le 25 Novembre 2021

 

Le besoin de plaire est un sentiment qu’éprouve dès l’enfance la petite fille.

Son père, le premier élément masculin en sa présence, il est beau, gentil, grand, fort, intelligent, c’est mon père dira Aurore tout au long de son enfance.

Adolescente, le besoin de plaire, s’exprimera envers les copains.

Ce qui à l’inverse, énervera le patriarche, le rendant méfiant, soupçonneux désagréable envers un futur « ennemi ». Pouvant amener à une restriction, punition, blâme de la liberté de sa fille.

Plus tard, Aurore, dont le père tenait la librairie ‘‘L’envie de lire’’, depuis sa naissance, découvrait dans les livres que le terme de Liberté était souvent brandi par de grandes voix littéraires, Paul Eluard, des peintres tout aussi virulents dans leurs œuvres quelque fois à la hauteur de leurs envies, de leur mal de vivre.

Les entraves à la liberté n’ont pas fait reculer les plus contestataires, manifestation, discours, prison.

Aurore grandissant se réfugiait dans les conseils de Lisette, cette bonne fée venue de nulle part, trottinant, être invisible des lieux, mais pourtant d’une présence capitale pour la jeune fille.

Des recommandations d’humilité, de sagesse, d’empathie, aimer secourir, sans être aveuglée par l’hypocrisie, la méchanceté, sois circonspecte.

Sois toi, ne te pose pas de questions métaphysiques, compliquées, absurdes.

A tes enfants, enseigne un bonheur simple, aimer ses parents, son prochain, les animaux.

Le besoin de plaire dans tous les domaines de la vie est une réaction normale.

Narcisse pensait, je suis le plus beau, le plus aimé……

Attention de ne pas tomber dans le sentiment d’infériorité ou de suprématie de sa personnalité, la paranoïa qui privera l’humain de sa liberté de penser, de son objectivité de soi.

La contrainte sera de se faire soigner, ce qui lui rendra peut-être sa notion d’être libre et normal.

La liberté d’aimer sa semblable en risquant de choquer, la morale, les convictions le puritanisme, mais être heureux, ne rien demander à personne, mener son existence en essayant d’oublier les maux responsables, en faire son métier, comme pour exorciser les mauvais démons du passé...

 

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Rédigé par Dominique

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Publié le 24 Novembre 2021

 

Elle avait refermé son cahier sur ce dernier mot. Elle ne s’était pas aperçue que la nuit avait fait fuir les dernières lueurs du jour. Un silence, pesant, lourd, angoissant était tombé sur la ville juste troublé par l’appel à la prière du muezzin.

Cette voix monocorde qui comme un éclair déchirait la nuit, était devenue pour Aicha une injonction, un ordre donné à toutes les femmes d’oublier ce qu’elles étaient, d’obéir à la nouvelle loi.

Cette loi qui bafouait le droit à la femme de tout simplement plaire en lui supprimant sa liberté individuelle de choisir comment elle devait et avec qui faire sa vie.

Aicha se réfugia doucement dans son monde où seules ses pensées qui se bousculaient dans sa tête arrivaient à couvrir le son de cette voix.

Certains soirs, elle en arrivait à rejeter toute son éducation.

« Un jour, je partirai » se promit-elle avant de s’endormir.

La nuit était devenue pour elle le refuge de sa liberté.

 

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Rédigé par Bernard

Publié dans #Liberté

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