Publié le 26 Mars 2024

Confidences entre nous, c’est une journée paradisiaque, le printemps fait son apparition.
Moi, je suis assise sur un banc en pierre de la place Masséna, regardant passer les gens, les espionnant, guettant leurs moindres faux- pas amusants ou angoissants.
Mon esprit est tellement connecté, au-delà de mes pensées, que regardant les bouddhas du haut de leur 12 mètres, sur leur perchoir, surveillant les passants, je surprends leurs propos indiscrets.
-Je crois que quelqu’un nous regarde, sourit ORANGE, elle est jolie.
-Hum, hum, dis donc toi LA BLEUE, pense plutôt à la grande fête du Carnaval, regarde les estrades qui se montent, prends-toi au « jeu » des Mangas cette année, on va bien s’amuser avec le Roi de la POP CULTURE.
-Qui est cette personne, questionne LE VERT, cette indiscrète, son ensemble jaune poussin ne lui va pas du tout.
-Soit gentil, ronchon, attention, il va se faire écraser le gamin sur sa trottinette, le tram arrive !!
Une troupe d’indous débarque, costumée, en musique et en couleur.
La ROUGE dit :
-En ce moment, c’est la fête de l’OLI ; chez eux, les gens se jettent des poudres colorées à la figue, ceux-là sont des exclus.
-Cela sent bon la socca et autres gourmandises, susurre L’ORANGE
-Je lui ai parlé doucement, dit pôle nord VIOLET timidement. La jeune femme m’a regardé, vous croyez qu’elle m’a entendu ?Que de monde, notre ville est la superbe destination de printemps ; les plages commencent à se remplir tranquillement au soleil.
-Oui, mais, gémit ¨pôle sud L’INDIGO, l’eau est encore fraîche !!!
-Bon, c’est pas tout ça, mais avant les prochaines manifestations, le maire devrait nous nettoyer, vous nous voyez, nous, les SCRIBES de la place, on est incorrectement dégoutants, hurle LE VERT.
Moi, me levant, je les regarde et acquiesce d’un sourire.
Ces conservateurs harmonieux, symboles du dialogue entre les différents peuples et cultures, vont s’illuminer et se transmettre les uns aux autres les sept couleurs de l’arc-en-ciel…
Mes nouveaux « amis » vont continuer à être les gardiens bienveillants de la ville de Nice.
Moi, mon tram arrive, je monte pour de nouvelles aventures…
 
                                                                 Merci Jaume PLENSA
 
 

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Rédigé par Dominique

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Publié le 26 Mars 2024

Mes divagations sur les aphorismes de Ben sont brutalement interrompus par l'arrivée de mon amie Céline. Elle me sourit, mais je perçois un je ne sais quoi d'incertain dans son regard. Dans ce tram bondé, difficile d'avoir une conversation privée ; j'en saurais plus bientôt.

Nous descendons à l'arrêt Valrose-Université pour nous diriger vers la fac de sciences. Conférence d'astronomie au menu de ce soir. Mais, arrivées devant "Le Confident", cette œuvre magnifique de Jean-Michel Othoniel, Céline s'arrête. Dans le soleil déclinant, les perles de verre multicolores qui la couronnent s'irisent comme des vitraux. Je serais bien restée là, quelques instants, à admirer la lumière arc-en-ciel, mais Céline m'entraîne vers le petit banc blotti dans l'arrondi du paravent.
- Viens, on s'assoie là, j'ai quelque chose à te dire.
Son ton est grave, son sourcil froncé ; son regard voltigeant n'annonce rien de bon.
Nous nous installons de part et d'autre des anneaux d'aluminium. A travers la fente de notre refuge de métal, Céline murmure :
- Approche, écoute, c'est important.
Intriguée, je me penche pour cueillir, au plus près, ses paroles.
- Je ne sais pas trop par où commencer, dit-t-elle. Je suis dans une merde effroyable. Je peux avoir confiance en toi ?
- Bien sûr, voyons ! Tu n'as même pas à poser la question. Que se passe-t-il ? J'ai bien vu que tu étais en stress, dès que tu es entrée dans le tram.
- Ça a à voir avec l'argent, me répond-elle.
L'étonnement doit se lire sur mon visage, car elle ajoute :
- Mon train de vie, c'est du bluff.
Je reste sans voix ! Céline et Jean, notre couple d'amis le plus à l'aise socialement et économiquement... Comment peuvent-ils avoir des soucis d'argent ? Céline me laisse digérer ma stupéfaction et me confie :
- Ne le répète à personne, surtout ! Voilà : Jean est joueur, un gros joueur. Il y a quelques temps, au casino de Monte-Carlo, il a perdu, perdu et encore perdu. Toutes nos économies y sont passées. Et, comme si ça ne suffisait pas, soit-disant pour se refaire, il a hypothéqué la maison qui y est passée aussi. Depuis une semaine, je dors chez ma mère, avec les enfants. On n'a plus rien. Je fais semblant pour les amis, le boulot, mais on n'a plus rien.
Un sanglot interrompt sa phrase. Je me sens impuissante devant sa détresse.
- Que puis-je faire pour toi ?
- Je ne sais pas, répond-elle.
Dans la rue, des gens marchent, discutent. Des jeunes gens s'interpellent en riant. Des bribes de conversations anodines me parviennent, un petit chien s'approche, renifle le bas de mon pantalon, repart vers son maître... La vie coule, sereine, devant mes yeux, alors que de l'autre côté du paravent, Céline pleure.
- J'ai tellement honte, murmure-t-elle.
- Tu n'as pas à avoir honte, tu n'y es pour rien. Ecoute, tu as une vraie richesse : tes enfants, ta famille, tes amis, ton boulot. Tu vas rebondir, j'en suis sûre.
Elle me regarde comme si elle s'accrochait à moi.
- Tu crois ? Je suis complètement perdue... Tu crois que je devrais divorcer ?
- Je crois surtout que tu va prendre le temps d'y voir plus clair. Tu es trop dans l'émotion, là. Laisse poser les choses. Viens, on va s'évader sur un chemin d'étoiles...
C'est avec une Céline chancelante, agrippée à mon bras, que nous repartons vers la fac de sciences.
 

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Rédigé par Mado

Publié dans #Ville

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Publié le 26 Mars 2024

 

– Hé ! Toi !
– … Moi ?
– Oui, toi…
Je me retourne, étonné. Il n'y a personne sur la place Masséna. Coup d’œil circulaire… Je confirme : personne ! Trois heures du matin, c'est trop tôt ou trop tard. Je suis vraiment seul.
 
– Que tu crois…
– Comment ça… que je crois… qui me parle ?
– Lève donc la tête…
Cou tendu vers le ciel, encerclé de statues lumineuses haut-perchées, je ne vois personne ; tous les volets sont fermés, la ville dort. La statue qui me fait face vire au bleu.
– Le bleu, c'est pour te saluer.
– … ?
– Oui, tu as bien entendu. Je suis lumière bleue et je te parle.
– Euh… bonjour…
Est-ce que je suis réellement entrain de parler à une statue ? Je deviens fou !
– Non, tu ne deviens pas fou ; peut-être juste un peu fêlé, comme moi. « Bienheureux les fêlés car ils laisseront passer la lumière. » Lumière en bleu, en vert… oui en vert, c'est joli le vert, c'est la couleur de l'espérance, non ?
– On le dit…
Un vilain torticolis commence à me vriller la nuque. La statue bleue devient verte. On dirait qu' elle me sourit :
– J'ai un service à te demander. Regarde au pied du poteau sur lequel je suis perchée…
Je m'approche, me penche et ramasse une drôle de petite boule à la consistance indescriptible ; la douceur du duvet, la finesse d'une aile se libellule, la transparence de l'air, comme une bulle… une idée romantique de l'âme…
– Tu ne crois pas si bien dire, ou du moins, penser. Car je t'entends penser, tu le sais. C'est bien une âme que tu tiens dans tes mains, c'est la vie échappée de notre ami l’Antarctique. Regarde comme il est pâle.
Je ne l'avais pas remarqué. Au bout de la place Masséna, une statue a perdu sa lumière. Les autres chuchotent en arc-en-ciel. Des bribes me parviennent, ténues. L'Océanie tourne au turquoise dans un murmure de lagon, pleure sur un corail qui se meurt, l'Amérique du Sud, orange comme un soleil couchant, se désespère du saccage de la forêt amazonienne, l'Afrique, rouge de colère, se révolte contre l'injustice, la corruption qui la broie, la guerre qui la tue, contre toutes les guerres du monde, l'Amérique du Nord se lamente en jaune sur ses pollutions. L'Asie médite en vert d'eau et de silence sur le réchauffement climatique, les risques telluriques et les centrales nucléaires.
– Tu les as reconnus, bien sûr ! Moi, je suis l'Europe, verte de forêts fragiles, saturée de pollution lumineuse. Mon ciel s'est éteint, les animaux nocturnes souffrent – les diurnes aussi, pour d'autres raisons – Le monde se meurt. Écoute mes frères. Écoute leurs inquiétudes, leurs détresses. L’Antarctique a vomi son âme. Toi, tu es le seul vivant de la nuit. L'espoir. Fais ta part comme le colibri de l'histoire, rends son âme à l’Antarctique. Fais-le, maintenant.
Je souffle sur la bulle-boule qui s'envole vers la statue Antarctique, se pose délicatement sur sa tête, lui rend sa lumière, nacrée comme les glaces de ses banquises. Elle m'éblouit, je ferme les yeux. Quand je les ouvre à nouveau, c'est un rayon de soleil qui m'aveugle. Il fait grand jour, la place Masséna s'anime. Un policier vient vers moi. Je me lève péniblement du banc de granit sur lequel j'ai passé la nuit. Un clochard ici, ça fait désordre. Alors je repars. Sur mon vieux veston crasseux, une plume douce comme un duvet, fine comme une aile de libellule, transparente comme l'air s'accroche, pleine de lumière. Qui me rendra mon âme ?
 
 

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Rédigé par Mado

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Publié le 25 Mars 2024

 
 
Atelier : les associations d’idées
 
Sujet : Une citation pour bagage
 
Tout le long du parcours du tram, des tableaux écrits par Ben, les "Aphorismes", accompagnent le nom des stations.
Choisissez une des citations proposées ci-dessous et par associations d’idées, vagabondez durant votre trajet. Laissez-là vous emmener...
LES APHORISMES
LES APHORISMES

LES TEXTES

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Rédigé par Atelier Ecriture

Publié dans #Ville

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Publié le 25 Mars 2024

 
Une chance ! Être née sous le soleil et aimer la vie. Oui, j’aime la vie même si j’ai rencontré des périodes difficiles. Je pense que ces épreuves ont façonné la femme que je suis devenue. Les années ont passé trop vite, mais j’ai inscrit mes plus doux souvenirs dans le jardin secret de mon cœur.
Aqui Nissa la bella, capitale de la Côte d’azur, au bord de la Méditerranée, là où j’ai connu, enfant, les calèches devant la gare et les balades à dos d’ânes autour du jardin Albert 1er.. Je me souviens que certaines rues du centre ville étaient pavées, parcourues de rails : les vestiges d’un tramway.
Jouer c’est vivre, mon adolescence m’a permis de passer du rêve à la réalité et de profiter de toute l’insouciance de la jeunesse.
Aujourd’hui, je suis seule, je prends le temps pour faire ce qu’il me plaît. Je suis assise au soleil, dans un jardin public, je ferme les yeux et j’écoute la rue. Un son familier me ramène à la réalité, le tram annonce son arrivée. Rapide, moderne il a fait son grand retour, no comment !
Le temps glisse entre nos doigts mais j’ai découvert autre chose. Je baigne dans un milieu où tout est poésie. Je joue avec les mots dans un atelier d’écriture ce qui me permet de m’évader ici ou ailleurs.
J'attends l’impossible ! J’ai parfois envie d’y croire mais je sais que mon bonheur est à Nice, entourée de ma famille et de mes amis.
 

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Rédigé par Josiane

Publié dans #Ville

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Publié le 25 Mars 2024

 
 
Atelier : Le poème en prose
 
Sujet :
Rédiger quatre petits poèmes en prose qui commencent par les mots suivants :
- Lumières…
- Sillons...
- Pluie !
- Incendie…

LES TEXTES

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Rédigé par Atelier Ecriture

Publié dans #Divers

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Publié le 25 Mars 2024

 
Lumières douces des étoiles, croissant de lune jouant à cache-cache avec un petit nuage, brise nocturne aux parfums de jasmin, et moi, allongée dans l’herbe, les yeux perdus dans la voute céleste, à la recherche de la paix universelle.
 
Sillons creusés sur ton doux visage, maman, si tes yeux gris – bleu reflétaient ta bonté, dans tes rides on devinait que la vie ne t’avait pas épargnée.
 
Pluie ! Enfin cette nuit la chaleur s’est enfuie ! ce matin tu es absorbée par la terre assoiffée, les herbes grillées, les feuilles ratatinées. Les escargots au corps presque desséché se réjouissent de ton arrivée. Les enfants excités, le visage tourné vers les nuées, essaient de laper cette eau si longtemps espérée. Ce don du ciel est plus doux que le miel !
 
Incendie, tu ne veux pas t’éteindre, encore et encore tu renais, malgré le travail inlassable des pompiers, et les canadairs qui, à travers la fumée, encore et encore larguent de l’eau sans parvenir à t’étouffer. On a tous peur, peur de ne pas arriver à lutter, peur de voir nos maisons flamber, peur de voir nos vies effacées par ce vent qui ne fait que souffler…
 
Annie TIBERIO
 

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Rédigé par Atelier Ecriture

Publié dans #Divers

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Publié le 23 Mars 2024

 
Descente du tram à la libération; c'est l'éjection comme un seul homme... Dehors, il y a deux mots d'accueil : 'je me sens libre ici' . Bon ! déjà si je peux me récupérer, c'est bravissime !!!!
' je me sens libre ici ' TROP DRÔLE !
 
Etre Niçois c'est côtoyer Ben tous les jours parce que Ben fait en quelque sorte partie de la famille niçoise ; depuis des années on entend Ben, on voit blanc/Ben/Noir, on pense Ben.......
... Ben a peur qu'on ne l'aime pas... TOUT EST POÉSIE
 
Assise dans le tram, une chance ! il est 8 heures du matin, le comble c'est que je prends le tram pour aller courir sur la prom; ' j'aime la vie ' aller jusqu'à Carras ' s'asseoir et prendre du soleil ' et...
 
… Arrêt Ste-Hélène - le soleil - les mouettes - la plage - ' fermer les yeux écouter la rue ' - 9 heures du matin – écouter la rue – et marcher - Le soleil - fermer les yeux – et surtout ne pas marcher et ne pas tomber
 
Prendre le tram… Mon ami ' je me sens libre ici ' le temps est fluide comme une jeune fille qui me laisse sa place, je suis vieille quelle chance ! ça circule oui vraiment la pensée circule ' je me sens libre ici' à 14h30 pas trop de monde ah je descends là...' Pas d'art sans liberté '
 
 
16h 30... Tram bondé...' Aujourd'hui je prends mon temps ' marcher ou prendre le tram???
 
Ben et ses ardoises dit au monde entier : ' tout est dans ma tête ' et sa tête dans une écriture d'enfant blanc sur fond noir et comme à l'école son public lit avec légèreté et intègre dans son vécu quotidien le BIG- BEN, une sorte de langue qui veille avec ses brèves de comptoir à la bonne santé du citoyen en l'amenant à penser bien... malgré lui
 
Sur le tableau noir il y a 'Jouer c'est vivre ' : la petite fille interroge maman :       Jouer c'est vivre
Je veux jouer
Et m'amuser
Car demain
Je mourrai et
Vivre c'est jouer
' no comment'
 
19 heure; aller chercher mes légumes à la libération, prendre le tram et ce Ben qui annonce :
' Rien ne se perd '
A cette heure lui répondre : mon vieux tout se transforme et nous aussi : compost? Cendres?
 
 
 
Gil est mort ce soir
' Le temps glisse entre nos doigts '
La fontaine pleure
 

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Rédigé par Marie-Thérèse

Publié dans #Ville

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Publié le 23 Mars 2024

 
Ben, "le temps glisse entre nos doigts". Aujourd'hui prenons le tramway et partons à l'aventure admirer tes œuvres. "Découvrons autre chose " "ici ou ailleurs". Je lui saisis un bras virtuel et l'entraîne sur le parcours des arts. "No comment". "Tout est dans ma tête".
Saut dans le premier tram qui passe vers une direction inconnue. La première citation aperçue "Change the world" me conforte pour ce périple non habituel et je décide de suivre chaque citation lue à la lettre car "jouer c'est vivre". Pour changer le monde, changeons d'attitude : sourire béat et bonjour général en entrant dans le wagon. Coup d'œil surpris des passagers. Je change le monde, je suis donc gaga dans leur regard.
Deuxième arrêt ; "sculpture vivante". Je lève la main et prend une position gracieuse sans mouvement. Deux enfants rient aux éclats. Les passagers me contournent soigneusement. J'arrive à tenir jusqu'au troisième arrêt.
"Changer d'avis". Je descends et prends la direction opposée.
Là "rien ne se perd". Je m'attelle à ramasser les mégots, les papiers et à tout ranger soigneusement dans mon sac. Mais, un peu plus loin "une vérité chasse l'autre", donc tout se jette. Je remets mes saletés dans une poubelle.
Puis "que se passe-t-il ?". Arrêt général de la ligne. Panne. Passant du "rêve à la réalité", je sors "m'asseoir et prendre du soleil". "Fermez les yeux, écoutez la rue. "Je me sens libre ici", "libre et vraie", "tout est poésie".
Je n'attends pas l'impossible, Ben. Je prends mon temps et "j'ai raison d'être". "Lou tems passa passa lou ben".
Merci Ben pour tes écritures artistiques, tes pensées éclairantes, tes vérités qui m'ont accompagnées.

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Rédigé par Ghislaine

Publié dans #Ville

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Publié le 22 Mars 2024

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Rédigé par Atelier Ecriture

Publié dans #Printemps des Poètes

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