Publié le 16 Novembre 2023

 
J’étais loin de m’attendre à cette invitation. Lorsque Polalydés est venu me l’annoncer, j’ai cru défaillir. Invitée par le Commandant du bateau ? Mais qu’avais-je fait pour mériter un tel traitement ? Déjà mon estomac se tordait dans tous les sens. Rassurez-vous, me dit-il, nous ne serons pas seul et cette invitation est une tradition à bord d’un bateau de croisière. Je ne vous demanderai qu’une chose : Au cours de ce dîner appelez-moi ‘ sir Edward ‘.
- Mais pourquoi ?
Je vous expliquerai ça plus tard. J’ai eu une vie assez remplie et le commandant connaît bien mon existence passée. Nous avons eu l’occasion de nous rencontrer au cours d’événements lointains où nos priorités n’étaient pas les mêmes.
- Comment vais-je m’habiller ? Je n’avais absolument pas prévu de me trouver dans une situation pareille.
- Votre robe rouge, des escarpins noirs et le collier de fausses perles, que vous cachez dans le tiroir de votre salle de bain conviendront très bien pour cette soirée.
- Je suis déjà une fausse blonde, vous ne pensez pas que pour les tromperies ça fasse un peu beaucoup ?
- Pas du tout ! Vous verrez, l’ambiance sera très décontractée. Et puis, qui sait ce qui est faux et ce qui est vrai ?
- Justement ! Parlons-en. Comment se fait-il que vous sachiez tout de moi alors qu’il y a deux jours nous ne nous étions jamais rencontrés ?
- Nous dirons que cela fait partie de mes talents cachés. Je viendrai vous chercher à vingt heures.
 
Nous nous rendîmes au carré des officiers où le dîner devait être donné. J’avoue avoir été éblouie. Ce salon resplendissait de bois précieux et d’ornements en cuivre dorés. Un grand lustre de cristal inondait de rayons violets et rouges, une table de rêve, habillée du blanc le plus pur et chargée d’une vaisselle de porcelaine fine qui conjuguait le bleu de la mer avec celui de l’horizon. L’argenterie se plaisait à compléter ce tableau des mille et une nuit. Par contre le nombre de couverts pour chaque convive m’inquiétait. Saurais-je m’en servir à bon escient, sans me faire remarquer ?
Le nom de chaque invité était précisé sur un bristol blanc à chaque place et le menu du soir était déposé devant chacun d’entre nous. A sa lecture, je croyais tenir entre mes mains une poésie où le seul mot que je connaissais était topinambours. Il faut dire que mes parents en ont gardé un souvenir assez mitigé.
Les discussions allaient bon train, quand le commandant fit son entrée. Il commença par nous demander de bien vouloir excuser son retard dû à un problème de service. Ceci dit il se montra charmant et salua avec gentillesse et simplicité chacune et chacun d’entre nous. Il était assez bel homme. L’uniforme le valorisait et son teint buriné par les embruns lui donnait ce petit côté aventurier qui n’avait pas l’air de déplaire aux dames. Les messieurs présents à la table et pour la plupart célibataires se mettaient en quatre pour se faire remarquer. D’ailleurs, en face de moi un certain Eliott qui était très discret avait choisi de se présenter chapeauté d’un casque colonial. On ne pouvait pas le manquer. A côté de moi mon Cicéron s’ingéniait à m’éviter de faire des bourdes dans ce milieu, qui somme toute, était plutôt bourgeois. A côté d’Eliott, une femme, brune aux cheveux longs prénommée Julie, semblait s’intéresser à son voisin. Assez volubile, celui ci se targuait d’une nationalité suédoise en s’appelant Gino Baldino et d’un statut de retraité EDF tout en étant âgé d’une petite quarantaine d’années. Il parlait si fort que l’on allait finir par le croire. Je me demandais si Julie ne l’avait pas croisé dans la salle des pas perdus au tribunal de Nice. Son allure et son comportement auraient pu le placer dans une catégorie de souteneur et non de soutenu. En bout de table j’avais remarqué un certain Oscar, bien mis de sa personne, assez classe qui jetait des coups d’œil furtifs et calculateurs sur la gent féminine. Sa patience et son air de prédateur à l’affût me faisait douter de la motivation qu’il invoquait pour expliquer son voyage. Il prétendait se rendre à Madagascar pour acheter de la vanille. Si c’est ça, moi je suis Bernadette Soubirou.
Le repas fût un enchantement. Les senteurs aromatiques des plats présentés donnaient du relief à cette soirée. Il va de soi que les topinambours du menu n’avaient rien de commun à ceux qui faisaient l’ordinaire de mes parents quelques années auparavant. Les vins et alcools faussement légers mais vraiment traîtres ont largement contribué à une réussite sans fausse note.
 
Sir Edward m’a raccompagné, en me soutenant, à ma cabine. Parfait gentlemen, il m’a aidée à retirer mes escarpins, à la suite de quoi je me suis écroulée sur mon lit.
Demain sera un autre jour.
 

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Rédigé par Fernand

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Publié le 16 Novembre 2023

 
3ème jour de croisière – 8 nov
Repas de bienvenue
Quelle soirée ! Je viens de rejoindre ma cabine enfin ! Il est presque minuit et j’aurais bien pris un peu d’air frais après ce repas copieux mais raffiné, bien arrosé et très animé à la table du commandant. J’écris rapidement ces quelques lignes et ensuite je vais aller respirer l’air marin de la nuit sur le pont en admirant le ciel étoilé.
Une quinzaine d’invités à ce repas, tous plus pittoresques les uns que les autres. Celui qui m’a le plus intriguée se nomme Oolala, originaire de Papouasie-Nouvelle Guinée je crois. Mon regard revenait régulièrement sur lui et à chaque nouveau plat je guettais sa réaction. Mes voisins de table, Edward James et Jean, deux messieurs plutôt sympathiques mais très différents, commentaient le « menu de bienvenue » qui nous avait été remis et nous avons échangé nos avis à l’arrivée de l’entrée « œuf poché, mousseline de topinambours, champignons frits… ». A la lecture de ce long titre j’étais déjà rassasiée ! Je savourais toutefois ce début de repas aux arômes délicats, aux saveurs à la fois douces et amères, à la texture délicieusement veloutée. Les convives étaient encore calmes et retenus, on pouvait entendre le tintement des couverts dans les assiettes. Le commandant de bord était assis trop loin de moi, et Gino aussi malheureusement, et j’ai juste pu remarquer sa prestance et son charme.
Lorsque le plat de saumon fut servi, l’ambiance commença à devenir plus animée mais on s’entendait encore aisément. Le saumon poêlé accompagné de lentilles en vinaigrette et nappé d’une émulsion au homard était vraiment un régal. Les saveurs se mêlaient en bouche avec fantaisie ainsi que les textures du poisson et des lentilles, du moelleux, du croquant, du salé, de l’acidulé, tout y était. Edward James en gentleman galant et courtois se préoccupait de remplir régulièrement ma coupe de champagne. Les bulles commençaient à faire leur effet en éclatant dans ma bouche.
Jean, placé à ma droite, peu loquace jusque-là à cause de son problème d’élocution, s’enhardit au moment où le serveur apporta un superbe plateau de fromages. Il est comme moi semble-t-il un gourmand de ces aliments doux, crémeux, persillés ou secs. Son bégaiement disparut peu à peu et définitivement quand il aborda le sujet de la vague d’Hokusai ! C’est alors qu’il me confia qu’il s’appelait Vagues. J’ai éclaté de rire sans aucune retenue et je crois qu’il n’a pas apprécié. Le champagne, l’atmosphère étouffante de la salle de restaurant, les couleurs rouges grenat des tentures et des tapis et la blancheur des nappes me donnaient le tournis. Le son des voix des convives de moins en moins discrets s’amplifiait et devenait un brouhaha désagréable. Edward me servait toujours des bulles alcoolisées tout en me racontant sa vie de commandant de marine, mais sa voix maintenant me parvenait à travers du coton et par politesse je faisais semblant de suivre son discours. Jean me toucha légèrement le bras en me montrant du doigt l’entremets qui venait d’être servi dans mon assiette. Coco, mangue, passion ! Ouf ! Ce délicieux dessert fruité et rafraichissant a clôturé avec bonheur ce repas raffiné mais trop copieux pour moi.
La vue un peu floue, je jetais un regard vers Oolala qui n’avait pas beaucoup touché à ses assiettes et surtout pas bu de champagne ! En face de moi, Anne-Sophie, Marjolaine et Valentine discutaient avec ardeur sur je ne sais quel sujet mais semblaient avoir apprécié la soirée. Des rires énormes fusaient maintenant dans la salle mêles aux voix. Assourdie, je percevais à peine celle de Jean qui, ayant pris de l’assurance, s’était levé et avait entonné un chant niçois. Je me suis alors levée moi aussi et j’ai quitté la salle précipitamment en lançant à la ronde « bonne nuit à tous ».
 

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Rédigé par Mireille

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Publié le 15 Novembre 2023

 
8 novembre 2023
 
Voilà sœurette, comme promis, je commence mon journal de bord que tu pourras lire à mon retour.
Aujourd'hui, nous sommes invités à diner à la table du capitaine. Nous sommes une quinzaine. Je suis de suite aller voir un membre de l'équipage. Je lui ai inventé une histoire de grosse fragilité de santé afin qu'il ne me place pas à côté de gens sales ou encore pire de l'hurluberlu à plumes. Il a bien compris mon problème et m'a en effet placé entre le capitaine et la belle blonde. J'ai discrètement essuyé les couverts, le verre et mon assiette à mon arrivée.
Il faut reconnaître qu'au point de vue odeurs j'ai été gâté. Un fumet appétissant sortait de la cuisine.
Dès le premier plat, je me suis senti transporté par les senteurs d'un œuf cuit avec une purée de topinambours, accompagné de champignons cuits dans une sauce au vin. Mais quelle finesse !!! Un régal.
Du début donc à la fin, les plats se sont succédés, tous aussi suaves. Quel bonheur! En plus, de la jolie blonde à côté de moi émanait également une légère fragrance, il me semble bien que c'était du Dior. J'adore!
J'ai raconté des histoires drôles, elle et le capitaine ont bien ri. Le capitaine m'a même surnommé le boute en train. Tu vois, j'ai été déjà repéré. Comme ça fait du bien. J'ai pris une trentaine de photos de moi avec le capitaine, ma voisine, une certaine Valentine, belle brune et un Gino rigolo aussi. La belle brune m'a beaucoup regardé. Elle a semblé intéressée lorsque je lui ai raconté toutes les connaissances que j'avais dans le monde du spectacle : mes soirées avec Francis Cabrel, mes repas avec Stromae et Arditi…
Ce soir, sœurette, le bal. Je vais les épater avec mon rock and roll, mon chachacha et mon tango langoureux. Femmes, je vous aime. Vous allez enfin connaître, la vie, l'amour, la passion…
PS. Pour te faire rire, j'ai pris une photo avec l'emplumé qui est en train faire un rituel de sorcellerie à la fin du repas. Bien ridicule !
 

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Rédigé par Ghislaine

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Publié le 15 Novembre 2023

 

ATELIER :

Construction d'une nouvelle

LECTURE :

Pauvre petit garçon ! de Dino Buzzati

SUJET :

Écrire une courte nouvelle en respectant les cinq étapes. Choisir une des phrases proposées pour incipit.

- Main dans la main, Samuel et Marion descendaient la rue Belleville, profitant du déclin de la chaleur, et de la sensation fraîche que la douche avait laissé dans leurs cheveux humides.

Nicolas MATHIEU, Une parfaite soirée

- Quelques mètres après avoir franchi l’entrée de la librairie, l’écrivain à succès Benjamin Bloom stoppa net devant l’un des présentoirs.

Romain PUERTOLAS, L’incroyable stylo Bic quatre couleurs de Benjamin Bloom

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LES TEXTES

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Rédigé par Atelier Ecriture

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Publié le 15 Novembre 2023

DEUXIEME JOUR LE REPAS DU CAPITAINE
 
Ce soir il était invité à la soirée du capitaine. Il montrerait sa verve, il en était très fier.
Coco s’apprêtait aussi, perché sur une lampe rose, le bec en courant d’air, maniant ses vocalises hululatoires avec grand panache.
Dans une cocotte en fonte, à son creuset, OOlala dû faire revenir avec ail des ours et quelques gouttes de malice, ses champignons hallucinogènes qui avaient pris un peu d’humidité dans le Cherche Misère.
Ensuite il mis de l’ordre dans son coffret à goupillons. Bien alignés ils seraient plus efficaces.
Restait le maquillage. Il bomba le torse pour mieux faire le tour de ses convictions, un si bel effet peint dans les ocres et les framboises. Il était prêt. Ho, la la, comme il était beau !
 
Dans le grand salon étaient déjà installés quelques invités. Gino tenait La Rousseau sur ses genoux pendant que Valentine faisait la gueule. On lui avait dit qu’elle avait des petits... petons. Jean vague, quant à lui berçait son vague à l’âme.
Oolala peu habitué aux rencontres à rencontrer, pris un léger malaise et il dû, d’urgence
se plier à sa transe habituelle, nommée crise des sentiments et…n’ayons pas peur des mots.
 
Il s’accouda au bar avec une tourmente, son amie sirotait un air soupçonneux
avec une paille, penchée sur une perplexité.
En face une indifférence regardait sans le voir, un apathique aux yeux verts.
Entre deux obstinations, une fureur et son garde du corps se précipitèrent sur
ces tas de jalousie pour remplir la poubelle de table de la méprise.
 
Pendant ce temps, on entendait coco hululer une longue prière en latin tandis qu’OOlala, toujours en transe, brandissait son écouvillon au sel gemme, pour éteindre le feux des ondes crochues qui s’enroulaient autour du capitaine. On voyait que notre sorcier avait les poils, son pagne vibrait d’électricité statique à espaces réguliers.
 
Un opiniâtre s’interposa et bondit sur la négligence. Ils s’allièrent avec la brutalité,
l’ambition entre les dents mais une sensibilité invita des charités pour un banc
et ensemble, avec un conciliant et une intègre, ils menèrent avec bienveillance
la médiocrité à son terme et tous s’effondrèrent sur la pétillante tendresse.
 
Le capitaine, dans des débris de voix et ne pouvant recoller les morceaux,
quitta les lieux rapidement.
 
Alors seulement, Oolala pu s’approcher de Maya et lui murmurer à l’oreille
quelques mots de kukukuku. Elle était tellement troublée qu’elle n’arrivait
même plus à faire l‘abeille mais Oolala se sentait tellement bien avec sa gourmandise
qu’il en remplit son verre.
Ho, la la, quelle ruche !
 
Oolala parlait peut. Il avait quand même fait quelques années de médecine à Marseille avant de revenir aux traditions de son pays d’origine. Ne lui manquait que des compagnes, peut être deux peut être trois ?. Sur ce bateau apparemment, il pourrait se construire un avenir.
 

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Rédigé par Dany-L

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Publié le 15 Novembre 2023

 
La croisière
 
Atelier 1 : personnage - narration
 
Sujet :
Créez votre personnage. Faites une fiche avec nom, prénom, âge, état civil, métier, apparence physique, stéréotype, type, motivation profonde, motivation pour ce voyage.
Puis laissez-le raconter son embarquement et son installation dans sa cabine.

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LES TEXTES

 

Cliquer sur les liens pour avoir les infos sur les divers personnages

et les textes sur leur embarquement

 

 

La croisière en Méditerranée

  • Monique :
Personnage : Sir Edward James Nottinghale

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La croisière sur le Rhône

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Rédigé par Atelier Ecriture

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Publié le 15 Novembre 2023

 
Le dîner dans la grande salle est à vingt heures.
Je sors de mon sac à dos deux tenues, une belle robe longue noire le plastron en sequins, et mes talons que je chausse rarement ou bien un ensemble pantalon noir et un bustier en sequin vert.
Un petit coup d’œil par la fenêtre, la nuit est tombée doucement…
De petits coups donnés à la porte, c’est ABBY, la jolie rousse de mon arrivée, qui vient me chercher, vêtue d’une éblouissante robe noire sexy.
Le commandant, très élégant, accueille chacun de nous avec gentillesse et courtoisie, avant d’occuper une place d’honneur.
D’un commun accord, nous prenons place autour d’une table ronde où se trouve déjà Sir Edward un verre de whisky à la main, se levant à notre arrivée, bienvenue chères mesdames.
Nous rejoint Anne Sophie, jeune femme brune, sympathique.
 Le menu est placé à côté de notre assiette.
D’un regard, je découvre cette grande salle, couleur de fond prune et noire, un piano demi-queue blanc se trouve dans un coin où un musicien black commence doucement à élever quelques notes.
Mais revenons au menu, mes papilles se mettent en mouvement à la vue de ces mets raffinés et mon imagination m’emmène autour des couleurs de chacun des plats proposés.
Le vin rouge servi est un millésimé, excellent, proposé par un jeune garçon en livrée.
Des regards discrets fusent de tous côtés, confirmant la réussite du menu.
La femme d’une table voisine a un léger malaise, peut être la chaleur, mais se reprend avec un verre d’eau et son éventail.
Des fragrances subtiles nous émoustillent les narines.
Le repas se termine lentement, certains auront plaisir de se rendre au bar, afin de déguster un digestif.
D’autres lient connaissance avec leur voisins, ou bien se rapprochent du piano qui continue son œuvre de charme, le pianiste MILES joue à demande de certains.
Mon amie ABBY a flashé sur HECTOR, un peu mytho, mais bon c’est... à voir….
Je suis abordée par VALENTINE, de superbes yeux verts, habillée simplement d’un ensemble vaporeux dans les tons brun-doré, un appareil photo porté en bandoulière.
Notre conversation se concentre sur la photo, que j’ai pratiquée, j’ai apporté le mien lui dis-je.
Chemin faisant, nous arrivons au bar, afin de prendre un de leur meilleur whisky.
Sir EDWARD est en grande conversation avec un énergumène noir prénommé OOLALA, relatant de nombreux voyages en commun…
A minuit, je réintègre ma cabine, me jetant sur mon journal de bord, des couleurs, des senteurs, des musiques, hantent encore  mon cerveau tout en ébullition, alors vite à l’ouvrage…..  
 

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Rédigé par Dominique

Publié dans #Ecriture collective

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Publié le 15 Novembre 2023

 
Après la séance photos avec un capitaine blasé, je me dirige vers ma table déjà occupée par d'autres convives.
Je jette un œil distrait au menu qui semble me convenir parfaitement.
Une coupe de champagne plus tard, je regarde ce qui se passe à ma table et surtout je me demande si ma robe n'est pas un brin trop habillée mais bon je l'ai achetée pour l'occasion et me sens bien dedans ce qui est le principal.
Face à moi un gentleman tiré à 4 épingles avec un langage ampoulé me souhaite un bon appétit. Je l'ai plusieurs fois croisé sur le pont en grande conversation avec d'autres passagers mais il dénote de par ses vêtements et ses manières.
De toute façon il est trop vieux pour moi et n'envisage pas de le ramener dans ma cabine !!
L'entrée arrive délicieuse, odorante et on n'entend que le cliquetis des couverts ce qui signifie que tout ce beau monde apprécie.
A ma gauche, une femme d'une cinquantaine d'années semble empotée devant son assiette mais sa gêne s'évanouit rapidement et elle engloutit le plat en quelques bouchées gourmandes.
 Elle  me semble un brin isolée l'ayant croisée plusieurs fois regardant avec envie ce qui se passait sans oser franchir le pas pour participer aux activités, quel dommage !!
Elle porte une robe mal coupée et de grosses boucles d'oreilles dignes d'un perchoir à oiseaux !!
Le plat arrive dans un fumet qui donne l'eau à la bouche, moi qui adore le saumon je me régale.
Le noble face à moi n'arrête pas de se tamponner délicatement la bouche ne n'y laisser aucune trace de  gras, cela m'amuse.
A côté de ce monsieur, une charmante femme la quarantaine parle joyeusement à la tablée et j'apprends qu'elle exerce le même métier que moi mais voyage pour d'autres motivations.
Elle est charmante et d'agréable compagnie car parfois malgré le surbooking des journées, on se retrouve esseulée.
A droite de la décoratrice un homme, la quarantaine lui aussi, a du mal à se faire comprendre car le pauvre bégaie et si on le regarde n'arrive plus à en placer une correctement !!
Il a un regard gentil et me questionne sur ma venue mais mon petit doigt me dit qu'il cherche une nana !!
Le fromage arrive mais passe mon tour préférant me réserver pour le désert.
Je regarde les autres convives, certains se gavent d'autres chipotent mais nombre d'entre eux dégustent les yeux brillant de bonheur;
La femme à ma gauche enfourne fromage et pain ce qui semble lui procurer beaucoup de plaisir.
Je lui souris, elle à l'air heureux et c'est super !
Face à moi l'homme reluque les femmes beaucoup plus nombreuses que les hommes et a l'embarras du choix bien que celles-ci restent indifférentes à ses regards de braise.
Le dessert arrive et même après un bon repas, on a tous tendance à se jeter dessus sauf le british qui chipote avec son petit doigt en l'air ce qui m'agace vraiment !!
Nous ne sommes pas du même monde mais je m'en moque.
La soirée se termine joyeusement pour tout le monde car ce fut un  honneur suprême de  manger à la table du capitaine que j'ai juste entraperçu grâce à sa casquette.
 
 

 

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Rédigé par Véronique

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Publié le 14 Novembre 2023

Quelques mètres après avoir franchi l'entrée de la librairie, l'écrivain à succès Benjamin Bloom stoppa net devant l'un des présentoirs. Celui-ci tenait tout un pan d'un local mal éclairé, cachant toute possibilité de découvrir ce qui se trouvait derrière.
Un seul et unique livre, 55 exemplaires - Benjamin les avait comptés. En lettres blanches sur fond noir « La face cachée d'un usurpateur : Benjamin Bloom »

55 exemplaires comme les 55 personnes, libraire compris, - Benjamin les avait comptés -, qui l'attendaient sagement et silencieusement assis. Sauf la silhouette vague du libraire se tenant debout.

Benjamin, encore mal engagé dans la travée, ne voyait que 54 dos qui tous semblaient de taille et d'épaisseur égale. Il n'était pas du genre à reculer, mais déstabilisé par cette étrange scène, il tentait de se souvenir de ce qui l'avait amené là à 5 heures d'une hivernale fin d'après midi.

Il comptabilisa les nombreux courriers et appels de cet obscur libraire de l'île de Bohème, île qu'il avait eu du mal à localiser sur la carte. 55 en tout.

55 habitants à l'année, 555 au plus fort de l'été, avait scrupuleusement notifié le libraire qui avait su toucher le cœur de l'éditeur de Bloom.

Le libraire avait en effet vanté les charmes de son île mais surtout mis l'accent sur sa spécificité ignorée du reste du monde, car ils tenaient au secret.

Les 55 habitants, les bohémiens, étaient tous de grands lecteurs, et les 500 touristes supplémentaires ne pouvaient mettre un orteil à Bohème que s'ils étaient de grands lecteurs. Minimum requis 55 livres par an.

Benjamin, belle gueule, corps d'athlète, auteur à succès, chef de file du néo polar mathématico-statistique, il en avait inventé le genre, s'avança d'un pas mal assuré, sourire figé regardant droit devant lui.

Au pied du libraire, masque blanc, costume noir, une vasque où brûlaient 55 bougies. Benjamin fit volte face. Devant lui, 54 personnes, 27 à droite masque blanc, costume noir, de grandes bougies blanches à leurs pieds. 27 à gauche masque noir, costume blanc de grandes bougies noires à leurs pieds. Toujours silencieusement, le libraire indiqua l'endroit sombre où il devait prendre place. Un cercle de lumière et il se retrouva aveuglé au centre d'une arène.

Un chant entamé par un chœur de 55 personnes s'éleva, voix de sopranos, alto, barytons, ténors à l'unisson : Bon anniversaire Benjamin.

Monsieur Bloom, qui affichait volontairement 47 ans sur son profil Wikipedia, avait 55 ans aujourd'hui.

 

                                                                                                   14 NOVEMBRE 2023

 

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Rédigé par Odile

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Publié le 14 Novembre 2023

 
8 novembre 2023
 
Ce soir, dîner de bienvenue à la table du commandant, comme sur les grands paquebots.
On s’est retrouvés à 20h dans la salle à manger, la belle inconnue qui ne l’est plus car j’ai appris son nom, Melinda, et Paul, le pilote de la péniche, que je n’ose appeler ‘‘commandant’’, tellement il est quelconque. Rien à voir avec l’image de prestige viril d’un uniforme ! Melinda, elle, est resplendissante. C’est fou l’effet qu’elle me fait ! J’ai du mal à ne pas oublier mon regard sur elle.
 
Nous prenons place autour d’une table de fête toute en nappe blanche et couverts délicats. De la cuisine s’échappent bruits de casseroles et appétissants fumets bientôt matérialisés par de œufs pochés et mousseline de topinambour. C’est écrit sur le menu, sinon, je ne l’aurai jamais trouvé tout seul… Pas mauvais… un peu pâteux sur la langue cette mousseline, vaguement sucrée… étonnant… Des champignons rôtis suivent. Quel délice ! Fondants à souhait. L’odeur boisée des champignons précède leur saveur si particulière, j’adore. Humer d’abord, déguster ensuite, je suis au paradis ! Un vin blanc épanoui, dont j’ai perdu le nom, en sublime le goût.
Melinda, face à moi, semble se régaler aussi. Ses yeux pétillent. Paul sauce son œuf sans faire de manières. Pour un peu, il mettrait sa serviette autour du cou. De temps en temps, il zieute discrètement la belle. Faut dire qu’elle ne passerait pas inaperçue même si on était une vingtaine à table.
 
L’arrivée du saumon et son lit de lentilles me ramènent vers mon assiette. Le mélange est plutôt chouette, les saveurs se marient bien. C’est délicieux, cuisson impeccable. Pourrais-je m’en inspirer pour de nouvelles pizzas.. ? Pizza saumon-lentilles ? Cette idée m’amuse, j’ai légèrement pouffé, ce qui a surpris mes deux compagnons. Alors j’ai expliqué pourquoi ; du coup, ça a détendu l’atmosphère un peu guindée et tout le monde s’est marré.
Et puis, j’ai croisé le regard de Melinda, profond, mystérieux. Je ne sais pas ce qu’elle cache, qui elle est, mais j’ai furieusement envie de le découvrir.
 
Au dessert, entremet coco, mangue, passion, crème fouettée, frais et onctueux, saveurs acidulées exotiques qui explosent sur la langue, aussitôt adoucies par la crème… la cuisinière s’est surpassée, ce soir…
Au dessert, donc, j’avais réussi à faire rire Melinda trois fois et lui arracher quelques phrases. Voix mélodieuse qui me fait frissonner alors qu’une chaleur incongrue monte jusqu’à mes joues. J’espère que ça ne s’est pas vu…
Quant à Paul, il est plutôt agréable. On a parlé écluses, ce qui n’a pas eu l’air de passionner Melinda. Ce qui m’inquiète un peu, c’est que j’ai repéré quelques incohérences dans ses explications. J’espère qu’il sait ce qu’il fait… Je vais rester vigilant.
 
En tout cas, j’ai beaucoup aimé cette soirée tranquille. Paul et Melinda sont des compagnons de voyage charmants. Surtout Melinda… serais-je en train de tomber amoureux… ?
 
 

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Rédigé par Mado

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