Publié le 7 Février 2024

 
Julie est assise dans un sofa devant un tableau intitulé « chambre avec vue sur mer » de Matisse, surprise, elle le contemple depuis une petite demi-heure et n'arrive toujours pas à s'en détacher, elle a l'impression de pénétrer dans la chambre et de voler dans la pièce.
 
 
Les couleurs chatoyantes attirent son regard et elle s'en laisse imprégner, une sensation de joie alors la saisit, puis, touchée par la sérénité et le repos que dégage le tableau, elle ne semble plus quitter le sofa où elle s'est installée. Elle survole alors le fauteuil vert dont le dos est recouvert d'un fin drapé, il semble très confortable malgré l'usure du temps. Sur le sol, un tapis rouge où elle aimerait enfoncer ses pieds comme dans le sable d'une plage et s'allonger là pour respirer l'air marin. Les murs sont jaunes avec une rangée de porte-manteaux, débarrassés de tous vêtements, ils ne semblent porter que les rayures de la tapisserie.
 
 
La fenêtre est si haute qu'elle rejoint le plafond garni de fleurs, elle est grande ouverte sur la mer, d'où règne une impression de liberté.
Julie se sent autant dehors que dedans. Elle s'imagine sur la terrasse devant cette immensité azur, où l'impossible serait possible, les rideaux flottent autour d'elle sous l'effet d'une légère brise qui l'incite à poursuivre son voyage.
 
Elle se lève comme à regret et de nouveau attirée par une explosion de couleurs, de traits à peine esquissés, virevoltants comme pour la convier à une fête.
Elle s'y invite, une fête un peu hors du temps, celle de Raoul Dufy, elle se promène à présent sur « la jetée-promenade » parmi des personnes élégantes, gantées et chapeautées, aux manteaux et robes longues qui vont et viennent. Des calèches, fiacres ou carrosses passent, leurs roues sont solaires comme si une terre entière s'était donnée rendez-vous ici. Elle se sent petite et impressionnée par cette foule et ce décor céleste. Des palmiers se dressant devant le casino de la jetée rajoutent un peu plus de féerie à l'ensemble. Elle imagine alors un univers de jeux, de lumière, de rêve, et de richesse mais univers rendu accessible par l'artiste grâce à la légèreté et à la rapidité de ses traits. Subitement Julie a envie de s'amuser et de danser tout en contemplant ce spectacle mouvant de visages et de tenues.
 
Sous cette impulsion et regorgeant d'enthousiasme elle continue sa visite et se voit bondir dans le temps, de la chambre de Matisse, elle pénètre cette fois ci réellement dans « La cambra »de Ben.

Une chambre qui se présente comme une petite maison à la façade noir satinée. Julie se plonge dans l'écriture blanche sur fond rouge oubliant le spectacle du bord de mer pour devenir lectrice, c'est aussi une autre façon de jouer, se laisser apostropher par les maximes « someting is always happening » « où apparaît l'art la vie disparait » et d'autres encore qui résonnent dans sa tête chassant la rêverie pour la réflexion sur l'art, la vérité, l'égo, Dieu, le beau, le doute, thématiques chères à l'artiste.

 
Saisie de questions et envoûtée par les images, Julie s'en va d'un pas hésitant, émue par son voyage spatio-temporelle avec l'envie de revenir sur ces lieux magiques lors d'une prochaine visite.
 
 

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Rédigé par Catherine

Publié dans #Patrimoine & Méditerranée

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Publié le 6 Février 2024

 

Une nouvelle photo m’interpelle ! Une tout autre époque ! Sûrement les années 30 du temps d’Al Capone. Messieurs et dames sont affublés d’un chapeau, beaucoup plus élégant tout de même. Néanmoins j’avoue ne pas trouver le point commun entre ces deux images datées du même jour. Je flotte dans le flou artistique le plus total. Réveille-toi et cherche, ne dit-on pas qui cherche trouve ? Comment accéder à des archives sur les évènements passés ? Internet au secours. L’écran défile année par année pour s’immobiliser sur 1987. Quelle chance ! Parmi les animations de juillet s’affiche « la semaine du cinéma » à tarif réduit. Deux séances dans la même journée. Mais oui bien sûr, suis-je bête ça ne pouvait n’être que ça !

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Rédigé par Christiane

Publié dans #Ecrire sur des photos

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Publié le 6 Février 2024

 

 

Cette nuit, tout a tremblé. Magnitude 7°9, ils l'ont dit par téléphone arabe car les radios ne marchent plus. Un éboulis monstrueux à la place des maisons, des montagnes. Ça ne change rien pour Saïd. Il dort en plein air. Petit sourire sardonique. - Moi, rien ne m'y tombe sur la gueule !

Autour de lui, tout le monde s'affaire. La moquée est encore debout. Il la regarde ébahi. - Ouili, ouili, ouili, il est encore là-haut, le muezzin !

 

Les berbères tout de blanc vêtus avec leur chèche sur la tête courent de tous les côtés. Ils essaient d'extirper les corps des décombres. On entent hurler. Les chèvres, les moutons sont tous éparpillés. Le puits où les habitants peuvent prendre l'eau est recouvert de rochers. Saïd cherche le caïd du village. Mais il est déjà parti avec sa famille. Tous les quatre sur leur pétrolette. - toi, ties courageux! Toi, ties jamais là quand il faut aider!

La Croix-Rouge est arrivée. La distribution d'eau et de pains a commencé. Une jolie blonde en blouse blanche s'approche de lui. Elle lui sert à boire et à manger toute souriante. Saïd ne comprend rien à ses paroles si douces et réconfortantes. Il se sent heureux malgré le chaos ambiant. Il se remet à rêver. - oh! La belle gazelle. J'y suis sûr, elle m'aime. Elle veut me guérir. Qu'Allah m'écoute pour une fois.

 

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Rédigé par Ghislaine

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Publié le 6 Février 2024

 
Madame Leroy comprend tout de suite le problème. D’un petite voix tremblante, elle chevrote :
– Reculez d’un pas et asseyez-vous…
Paul, tétanisé, en est bien incapable. Bloqué, suis bloqué…
Respirez calmement, comme moi, regar…
Paul tombe du toit. Chute quelque peu amortie par le tas de feuilles et branchages qu’il venait d’entasser devant la maison, mais pas assez pour s’en sortir indemne.
Sirène, ambulance, brancard, hôpital. Paul, perdu un temps entre deux mondes, reviens dans le réel.
Peux pas bouger… Sa jambe plâtrée l’observe à l’autre bout du lit, son bassin est immobilisé, ses souvenirs remontent en désordre jusqu’à la chute. Madame Leroy… le vertige… je tombe…
La terreur dans ses yeux, puis l’angoisse. Paralysé.. ? Du calme, attends le toubib.. Respire…
Appliquant, un peu tard, les bons conseils de madame Leroy, Paul se détend au rythme de sa respiration. Du regard, il explore son environnement. Hyper clean, la chambre. La porte est restée entrouverte. Quelques blouses blanches passent, un chariot couine, des bribes de bavardage traversent, s’estompent.
 
Soudain, un bolide ! Une fillette sur un fauteuil roulant électrique déboule à toute vitesse dans le couloir. Il l’a juste aperçue. Un bruit de cavalcade accompagne le ronronnement du fauteuil ; un gamin court à côté d’elle. Quelques secondes plus tard, le tapage s’arrête net.
 
 
 
Un roulement doux revient vers lui. La petite en fauteuil passe une roue timide dans la chambre.
– Bonjour Monsieur, qu’est-ce qu’il vous est arrivé ?
 
 
 
 

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Rédigé par Mado

Publié dans #Ecrire sur des photos

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Publié le 6 Février 2024

 

 

On est en 1938. La journée illustrée par Raoul Dufy semble ensoleillée. Car, parmi les passants et les contemplateurs de la vue sur « La Baie des Anges », seule une dame brandit un parapluie. Elle semble observer la vue en marchant. Un peu plus loin, on voit un couple qui a également l’air de marcher.

 

 

Deux groupes de passants dont un composé de trois hommes et l’autre, de deux, contemplent la vue de « La Baie des Anges » depuis les balustrades. La Jetée-promenade est pointée en face. La vue est panoramique et donne sur les bâtiments du bord de la mer et ceux des collines niçoises. Les contemplateurs ne sont pas pressés mais animés d’une énergie assez vive.

Les palmiers embellissent l’environnement par leurs feuilles exotiques qui se sont déjà faites intégrer dans le paysage niçois. Ils sont de différentes tailles : un relativement petit, un très grand, un moyen, puis, à mesure qu’ils s’éloignent, ils semblent rapetisser. Le littoral, quant à lui, forme un arrondi visible jusqu’à l’infini.
On voit un peu plus loin de la mer, deux bancs jaunes dont l’un semble occupé par une personne et l’autre est libre. Et puis, des personnes qui se déplacent de manière plus pressée. Deux caléchiers, en train de conduire leurs véhicules, s’opposent. Ils ont l’air détendus et semblent se réjouir de leur environnement et de ce dont ils s’occupent.
 
En une phrase, le tableau « La Baie des Anges » peint par Raoul Dufy en 1938, c’est la réunion du soleil, des palmiers, de la mer, des montagnes, des acteurs humains et toutes les constructions environnantes qui fait circuler un mélange de la sérénité et de vivacité.
 
Fatemeh BAHRANI

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Rédigé par Fatemeh

Publié dans #Patrimoine & Méditerranée

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Publié le 6 Février 2024

 
Ce matin, Léa et Albert ont décidé de se rendre à Cimiez, au Musée Matisse. Ils apprécient ce peintre et la diversité de ses œuvres.
Voilà « Tempête à Nice ».

 

Ce tableau date de la jeunesse de Matisse. Il a su représenter un Nice très sombre, tourmenté, un Nice que l’on peut rarement observer. En se plongeant dans ce tableau, on peut presque sentir les bourrasques de vent faire frissonner les palmiers, pousser les nuages menaçants, ou peut-être tenter d’arracher le parapluie des promeneurs. La Prom’ sous la tempête est bien différente de la Prom estivale connue des touristes, éclatante de lumière…

 

Devant « la Sieste », Léa a presque envie de bailler, et de se pelotonner dans le fauteuil, afin de laisser la nonchalance et le sommeil l’envahir devant la fenêtre ouverte ; c’est bon de se plonger dans une sieste, pour se détendre et se reposer. Maintenant qu’elle vit à Nice, elle comprend qu’on fasse la sieste dans le midi lorsqu’on a le temps, c’est si agréable…Ce tableau est empreint de calme et de douceur…

 

 

 

 

Albert s’arrête devant « Nature morte aux grenades », attiré par les couleurs vives et la simplicité du dessin, presque à la manière d’un collage. Comme le fait remarquer Albert à Léa, les palmiers doivent être importants pour Matisse, puisqu’ils sont présents dans les trois tableaux qui ont retenu leur attention ce jour. C’est vraiment un des symboles de la Côte d’Azur.

 
 
 
 
 
La visite du Musée Matisse s’achève, Léa et Albert sont, comme toujours, satisfaits de leur sortie culturelle. Ils partent en discutant de leur prochaine destination. Peut-être le Musée d’Art Naïf ?
Annie TIBERIO
 
 

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Rédigé par Annie

Publié dans #Patrimoine & Méditerranée

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Publié le 6 Février 2024

La petite ville italienne de Dolce Acqua vient de prêter à la Ville de Nice une œuvre de Ludovico Brea « Sainte Dévote ».On peut admirer de nombreuses œuvres de ce peintre Niçois dans les églises ou les chapelles des Alpes-Maritimes. Le rétable que nous avons sous les yeux rassemble, comme souvent pour ce peintre, plusieurs portraits de personnages religieux. Le personnage principal, nettement plus grand que les autres, représente Sainte Dévote, Sainte patronne de Monaco. Sa robe semble confectionnée dans une dentelle précieuse couleur or, et elle porte une élégante cape rouge. Ses longs cheveux bouclés couvrent ses épaules.

Elle tient une plume d’oie dans sa main droite, et un livre ou un manuscrit dans sa main gauche. Dévote, née en Corse à la fin du troisième siècle, est connue en tant que vierge et martyre. Ses riches vêtements et les objets qu’elle tient semblent démontrer qu’elle appartient à une famille aristocrate. Les deux autres saintes représentées ont le même style de vêtements et tiennent aussi une plume d’oie. Peut-être est-ce la palme des martyres ?  Celle de gauche tient une tour, je ne connais pas son identité ; celle de droite, dont les seins sont arrachés, est vraisemblablement sainte Marthe, vierge et martyre. En haut, le personnage de gauche est difficile à identifier. Celui de droite pourrait représenter Saint Marc, qui est souvent accompagné d’un lion : on aperçoit la tête de l’animal…Entre ces deux hommes, on voit la Vierge Marie tenant Jésus sur ses genoux, après la crucifixion. C’est une Piéta. Le visage des femmes dégage un sentiment de paix et une certaine douceur, qui peuvent être apaisants pour les croyants.

Ludovico Bréa fait partie des peintres Primitifs Niçois, aux quinzième et seizième siècles, qui ont peint de nombreux rétables.
Annie TIBERIO

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Rédigé par Annie

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Publié le 6 Février 2024

 
« Mon Dieu toi qui as fait le monde donne-moi une réponse à ce mystère ».
Il resta là un moment, entouré par le silence, lorsqu'il entendit son ami qui s'approchait faisant crisser les pierres du chemin.
Alors Jonathan se leva et, comme un somnambule, il se dirigea vers le sommet de la montagne. Traversant une porte lumineuse encadrée par deux grandes colonnes de pierre rappelant les colonnes d'Hercule.
 
Allait-il trouver au-delà de ce passage la réponse à sa question ?.
Le sablier du temps s'était-il arrêté ?
Jonathan ne le sut pas, la voix de son ami résonnait dans sa tête
  • Ça va réveille-toi
  • C'est moi ton ami
Enfin doucement, il ouvrit les yeux et il sut !
Que le monde son monde ne pouvait exister sans amour ni amitié.
La montagne lui avait parlé en lui montrant sa blessure, ce bloc de neige et de pierres était un appel au secours, il devait la protéger de la folie des hommes.
 

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Rédigé par Bernard

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Publié le 4 Février 2024

 

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Atelier 1 :
L’incipit
 
Sujet :
Choisissez une image et commencez une histoire en soignant votre incipit. Attention, terminez votre texte de façon ouverte car votre histoire n’est pas finie. La suite au prochain numéro !
LA NOUVELLE EN PHOTOS : atelier 1
LA NOUVELLE EN PHOTOS : atelier 1

LES TEXTES

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Rédigé par Atelier Ecriture

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Publié le 3 Février 2024

 
Lou Ray
 
En troupeau, au jour d’aujourd’hui,
Tout le monde est de sortie.
Fini l’enfermement dans cette salle
et nos idées chauffées blanc sale.
 
Dans ce pré d’élevage, à cheval sur les mots,
chacun fait le gros dos, un lourd fardeau.
Quand certaines ruminent
D’autres, en aparté, fulminent.
 
La Mado, l’avion, elle l’a pris,
une petite valise et vive Tahiti,
Laissant là les écrits fumants
Incendier l’atelier de leurs gaz hilarants.
 
Elle reviendra tard dans l’envie,
quand nos nuées de vieilles mouches
auront brisé leurs ailes, saint Nitouche,
le long des écrits plumetis.
 
Marginaux, on broute toujours la consigne
pour ne garder que la racine.
On le vœux, l’herbe sous le pied,
malgré les affaires, entre nous mal lavées,
jamais ne nous sera coupée.
 
Dany-L
 

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Rédigé par Dany-L

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