Publié le 25 Novembre 2023
Publié le 25 Novembre 2023
Publié le 24 Novembre 2023
Publié le 24 Novembre 2023
Un cadre évocateur en milieu bucolique.. deux prélats se concertent.
"L'église se meurt de ses atermoiements.. il faut préparer l'avenir, revoir les bulles dogmatiques peut-être."
Pie 3,14 est la cible de nombreuses critiques, ne prenant pas clairement parti dans les nombreux conflits qui ruinent le monde.
Il va falloir argumenter le néant.
Et maintenant les femmes qui se prévalent d'être l'égale de l'homme.. manquait plus que ça !
Le cardinal a convoqué son subalterne, blanc comme neige et chaussé d'amour et de sang, Jean VIL, dont la mâchoire dit l'appétit.
La Scène se passe au cloître privatisé des Bénédictins, un brunch frugal sur chaise austère.
Pie 3,14 se veut jovial et ferme à la fois. Il veut convaincre Jean de suivre la ligne financière de la Curie, préserver le patrimoine du clergé, et donc l'interdiction du mariage des prêtres, tout en feignant de s'ouvrir à l'évolution des mœurs :
"On va dire oui au mariage gay, ça mange pas de pain et c'est dans l'air du temps.."
Jean s'insurge :
"Et pourquoi pas la PMA ou la GPA alors ?"
Les idées fusent et coule l'absinthe, le sol vacille et les mots brassent l'air.
Chacun sa bulle..
Pie 3,14 est le plus réfractaire.
Les femmes au pouvoir, n'importe quoi.. elles vont babiller, gaspiller l'argent pour des sornettes.. sans parler de l'effronterie naturelle, la tentation du diable.. un effroyable cheval de Troie !
En paroles, la nuance apportée :
"Je pense qu'il faut les préserver de toute responsabilité, trop lourde pour elles."
Jean VIL de son côté fait mine de s'inquiéter des conflits qui mettent leur autorité en péril :
"Mieux vaudrait peut-être soutenir une forme de restauration de la monarchie, avec un régent bon chrétien ?"
Pie 3,14 opine du chef.
Cette démocratie, quelle infamie.. des lois, des règles à n'en plus finir, et encore dépenser de l'argent pour les transgresser..
Paroles et pensées se mêlent et s'emmêlent, fustigeant un monde dépravé qui s'éloigne de la rigueur hiérarchique.
Un monde dépravé.. bon Dieu ces vidéos.. est-ce que je les ai bien rangées, avant de venir ici ? Manquerait plus qu'une bonne sœur tombe dessus.. le ciel lui tomberait sur la tête !
Jean VIL sourit.
Quel idiot cet évêque.. il ne pense qu'à l'argent. Moi au moins je sais le dépenser.. et je veux en profiter. Je vais lui cirer les pompes et tout faire pour gagner sa ceinture et sa calotte rouge.. le jackpot !
Pie 3,14 continue sa diatribe contre l'inconséquence et la faiblesse des femmes, mais le mal est fait… Jean VIL rêve.
Les conflits du monde, ma foi ce n'est pas de notre ressort.. plutôt continuer ma formation fiscaliste en gestion de patrimoine.. le ciel est pavé de bonnes intentions.
Il susurre à peine :
"Éthique ou politique ?"
Charité bien ordonnée..
Le concile sera torride.
Publié le 23 Novembre 2023
Publié le 23 Novembre 2023
Publié le 22 Novembre 2023
Julien avait galéré pour obtenir ce rendez-vous. A grands renforts de mails, d'entrevues de bureaux en bureaux, avec moult fifres et sous-fifres. Il avait tapé à toutes les portes au sens propre comme au figuré et, enfin, avait décroché le sésame ! Un rendez-vous avec le big boss de la boîte.
Le grand jour était enfin arrivé. Il avait anticipé pourtant, il était parti bien en avance de chez lui, mais le car avait crevé. Roue indéboulonnable ! Impossible à changer. Fallait attendre qu'un autre bus viennent chercher les passagers agglutinés au bord de la route. Bon sang ! Juste aujourd'hui ! Un car qu'il a pris des centaines de fois ! Ça n'était jamais arrivé. Fallait que ça arrive juste aujourd'hui !
Julien trépigne, se tord les mains de rage, à l'affût du moindre vrombissement ressemblant de près ou de loin à celui d'un car. Enfin, après une attente interminable, du moins pour Julien, le véhicule sauveur apparait. Pas trop tôt ! Coup d’œil à sa montre... ça va être juste... j'espère que le chauffeur...
Finalement, il arrive en ville, se précipite vers la boîte avec dix minutes de retard. Pourvu que le boss soit occupé... Une hôtesse le fait entrer dans une pièce où un homme imposant l'accueille d'un " Vous êtes en retard, jeune homme !" plutôt glacial. Aïe ! Merde !
Julien présente des excuses, explique la situation. Rester bien droit, concis... Le big boss l'écoute, le jauge, l'invite à s’assoir. Ouf ! Le jeune homme déballe son projet. Le patron pose quelques questions déstabilisantes. Julien n'en mène pas large, mais il évite les pièges et présente son affaire avec calme et rigueur.
Bien, on vous écrira. C'est ainsi que le patron congédie le jeune homme, qui s'en retourne, dépité, vers l'arrêt du car. Mauvais signe, ça... On vous écrira... Tu parles...
L'histoire ne dit pas si le big boss l'a rappelé. Dommage ! Julien avait inventé la roue increvable...
Publié le 22 Novembre 2023
Publié le 22 Novembre 2023
Aujourd'hui première escale ! Marseille... J'avoue que comme la majorité des niçois, Marseille m'est un peu inconnue, alors c'est l'occasion de découvrir cette ville et ses quartiers rénovés bordant le port.
A peine un pied sur le quai la jolie Valentine file droit, son appareil photo en main, je la vois s'éloigner mitraillant bateaux, passants, façades avec un bonheur non feint.
Maya -dont j'ai découvert le prénom avant de débarquer- un brin excentrique dans son accoutrement certes charmant, semble avoir attiré un excentrique d'un autre genre, Oolala -c'est la jounée de découverte des prénoms- ! Les voilà partis comme deux compères vers je ne sais quelle direction mais avec un air bien décidé.
Pour ma part, je commence ma balade en solitaire en direction du quartier du Panier, après avoir longé les quais du Vieux Port, face à Notre Dame de la Garde. J'irai contempler plus tard l'architecture du Mucem. Je me délecte à me perdre dans les petites rues aux escaliers nombreux, aux façades colorées, aux maisons fleuries, regorgeant de petites boutiques accueillantes et d'ateliers d'artistes. De quoi passer la journée entière ! Je m'attable à une minuscule terrasse de café et je me délecte à regarder les passants et la vie de ce quartier auparavant si mal famé, en sirotant un pastis bien tassé accompagné d'olives noires aux herbes. La vie est douce ! Les yeux à moitié fermés par une torpeur due au soleil insistant, j'aperçois Valentine qui débouche d'une ruelle, un brin essouflée, les joues colorées après avoir arpenté mille recoins pour enrichir son trésor numérique. Je l'invite à s'asseoir un instant à mes côtés. Elle n'est pas contre le fait de pouvoir se reposer quelque peu. Un deuxième pastis pour moi, un premier pour elle, accompagnés de mini-toasts de tapenade et de crudités à tremper dans une coupelle remplie d'anchoïade. Elle est pas belle la vie ?
La conversation s'entame doucement, elle me raconte son désir d'escapade, l'envie et surtout le besoin de tirer un trait sur les derniers mois. A mon tour je lui parle de ces deux dernières années difficiles et de la raison pour laquelle je me suis lancé dans cette croisière. La conversation dévie ensuite sur le dîner d'hier et inévitablement sur les personnages attablés autour du commandant. On papote gaiement et elle me propose de la suivre pour aller découvrir la Vieille Charité. Cet ensemble entièrement restauré était à l'origine destiné à rassembler les populations pauvres de Marseille. Chargé d'histoire, il est à présent un centre culturel incontournable, ensemble de quatre bâtiments dans une enclave cernée par des arcades au centre desquelles subsiste une chapelle dont la construction remonte au XVIIème siècle. On déambule et je vois Valentine se régaler de clichés. C'est tout simplement très beau et très sobre.
Un coup d'oeil à nos montres nous rappelle à l'ordre. On a encore le temps de redescendre pour passer devant le Mucem et le Fort Saint Jean avant de rejoindre le quai d'embarquement.
Quelle belle journée ! Je pose ces quelques lignes de retour dans ma cabine avant d'aller dîner. J'ai envie d'un dîner léger et d'un grand moment sur le pont supérieur à contempler un ciel d'une clarté incroyable. J'ai l'impression de redécouvrir un peu la vie avec toutes ses choses banales et ses surprises. Je me sens incroyablement bien.
Publié le 22 Novembre 2023
Lundi 13 Novembre
Après ma sortie matinale sur le pont, quelques exercices et de bonnes bouffées d'iode, rien de tel pour se mettre en forme, je regagne ma cabine et quelle surprise de trouver sur la table basse une invitation à dîner à la table du commandant ! Je ne suis pas trop fan de ces mondanités, mais faut assumer mon vieux, ça fait partie de la croisière !
Je fouille dans ma garde-robe et j'y trouve un costume adéquat pour ce genre de sortie. On m'avait bien prévenu qu'il fallait s'habiller dans certaines circonstances sur un paquebot. La voilà l'occasion ! Et puis pourquoi ne pas faire connaissance avec d'autres voyageurs ?....
Retour à ma cabine, il est 23 heures 50 ! Un bon moment finalement ! Quelle découverte !
A mon arrivée dans l'immense salle de restaurant ça brillait de partout : des lustres dignes de salles d'opéra, des tables longues recouvertes d'immenses nappes blanches. Une vaisselle délicate et raffinée, des verres en cristal, des couverts d'argent rutilants, des serviettes blanches artistiquement pliées...
Au milieu de la salle, une immense table ronde, celle du commandant, celle où j'ai trouvé mon nom. Le commandant est impeccable dans son costume, un petit ventre prouve qu'il s'adonne un peu trop aux joies des dîners sur son paquebot.... Un discret sourire en moi-même.
Je m'assois à ma place et observe les convives s'installer autour de la table. A ma gauche, une jeune fille, belle brune aux yeux verts, j'attendrai qu'elle termine la conversation en cours sur sa gauche...
A ma droite, en bout de table, un drôle d'individu, haut en couleurs, Gino, arrivé un chouïa en retard, au fort accent marseillais et au bagout qui va avec. Je sens que la soirée ne sera pas trop morne et le déroulement m'a donné raison. Quel bonhomme ! Bourlingueur et très bon vivant d'après tous ses récits et anecdotes relatés. Il a régulièrement fait les niveaux dans mes différents verres, ce qui fait que je vais avoir besoin de quelques paires d'heures pour dégriser tranquillement dans ma cabine, même si avant de la rejoindre, j'ai arpenté le pont un bon moment pour amorcer la digestion de ce dîner raffiné et abondant, mais oh combien loin de mes habitues alimentaires !!!
Quant à Valentine -j'ai appris son prénom- placée à ma gauche, il s'est avéré qu'elle était de la descendance de Doisneau, elle m'avoue tout d'abord une passion pour la photographie (les chiens ne font pas des chats) et le but de sa croisière : un peu de décompression après un divorce difficile. Elle m'a l'air assez simple, pas du tout excentrique et je pense que j'aurai plaisir à bavarder un peu plus avec elle dans les jours qui viennent.
J'avoue que dans le brouhaha habituel des dîners de ce type, je n'ai pas pu correctement engager une conversation bien suivie mais en observant la quinzaine de convives attablés autour du commandant je pense ma foi que j'arriverai à tisser quelque lien avec quelques-uns et unes. Un panel varié et coloré d'individus. Un grand bain social après les soucis de ces derniers mois et j'avoue que ça me fait un bien fou.