Publié le 25 Novembre 2023

 
Goliarda très chère
 
Voici venu notre 3ème jour de croisière ; comme j'aimerais ta présence a mon coté bien que tu sois depuis tant d'années l'essence même des éléments.
 
Barcelone... :
 
-non je ne vais pas me promener sur les Ramblas, je ne gère pas bien les bousculades où les pickpockets auraient ma peau... Me voici dans les pas de Pépé Carvalho le brûleur de livres et détective privé hâbleur et gourmet...Tu te rappelles de nos lectures n'est-ce pas et nos déambulations dans les vieilles rues, les passages humides et tordus fréquentés par des greffiers chassieux couverts de puces, félins faméliques puants frôleurs et miauleurs, magie d'une relation alimentée par l'énergie magnifique de ses créateurs espagnols... la vitalité, le rêve et l'absence engendrent d'autres merveilles... la grâce.
 
-Je commence à mettre des noms sur certains personnages de notre voyage, les ayant côtoyés en faisant la gym sur le pont, ou alors au déjeuner, sans oublier monsieur Lala qui fréquente le pont dans la même tranche horaire que Bibi ; ainsi il fait ses ablutions ou ses prières pendant ma séance de Qi-gong, et puis en échangeant à droite à gauche, je rencontre Dominique qui connaît bien Barcelone...
-...Ma belle, Ça te parle la maison de Kafka perchée sur une colline et qui s'érige bleue rejoignant le bleu du ciel ? Ou encore le sanctuaire de Meritxell d'ardoise noire niché au fond de la montagne dans un foutoir de verts... pour moi toute l'Espagne est là, poinçonnée dans la masse par le divin Bofill.
... Je veux déambuler maintenant dans cette cimenterie désaffectée sublimée par l’âme de l'architecte qui a conçu pour son plaisir hors norme ce lieu génial ouvert à l'humanité, aux idées... à la création ...à la poésie, sa….....  Destruction Créative.. : La Fabrica.
 
-J'essaie de ramener pour l'occasion à la surface de ma mémoire les quelques lambeaux d'espagnol qui traînent dans les recoins de ma conscience parce qu'il va falloir avec çà et un guide écrit échanger avec les services de lignes de bus et tramway, le site en question est excentré de la ville de Barcelone...                                                                             Ay, no soy catalan !
 
-Marchons ma Jolie dans les rues antiques bruyamment silencieuses et fraiches où les feuillages tropicaux des arbustes descendent pour nous jusqu 'à terre et bouffent judicieusement le chaud ainsi que la lumière ; nous voilà de cette manière suave, jetés brutalement sur le marché couvert de la Boqueria où l'air semble tellement saturé de parfums, de bruits et de couleurs que nous y sommes happés comme sucés et ensorcelés.
 
ola, Pensar a comprar algunos platanos... para la comida
 
...Tiens je retrouve Dominique au niveau du labyrinthe déroutant du quartier Gaudi : Elle est accompagnée et ainsi elle me propose d'aller visiter le complexe de la Sagrada familia ; le temps de prendre avec mon sourire irrésistible quelques clichés impromptusn passe à ce moment même mon bus.... hasta pronto Dominique... à tout a l'heure, a tout à l'heure tchao t c h a o o o
 
- je disparais vers mon nouveau délire
 

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Rédigé par Marie-Thérèse

Publié dans #Ecriture collective

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Publié le 25 Novembre 2023

 
Voilà le jour tant attendu ! Aujourd’hui le Comté de Provence fait escale à Barcelone ! Vais-je y retrouver Pablo comme je le souhaite, une des raisons pour moi de faire cette croisière ? L’idée de revoir cette ville fait revenir bien des souvenirs à ma mémoire. Je suis déjà venue à Barcelone il y a de nombreuses années et j’avais été impressionnée par son charme, son animation, son originalité avec ses nombreux édifices architecturés par Antoni Gaudi. L’escale va être trop courte pour que je puisse revisiter les nombreux quartiers pittoresques de cette ville de Catalogne. J’ai fait savoir par message à Pablo que j’étais ici aujourd’hui et lui ai donné rendez-vous au grand marché couvert la Boqueria qui se trouve sur la Rambla. Cette artère principale de Barcelone, bruyante et chaleureuse, large et accueillante, est très fréquentée par les touristes de jour comme de nuit.
Le soir venu en été les petits restaurants qui la bordent installent tables et chaises sur les trottoirs. La vie nocturne y est intense.
Je quitte le bateau avec l’intention de retrouver cette ambiance joyeuse, un bandana fleuri autour du cou. J’ai choisi cette fois une tenue d’automne, pantalon noir et pull-over orange plus propice à la marche et aux visites, pour cette journée que j’espère passer avec Pablo.
Jean, mon voisin de table hier soir au diner de bienvenue, prend la même direction que moi ainsi que d’autres passagers au visage maintenant connu. J’aperçois, loin devant déjà, un dénommé Elliot peu loquace au diner, assis trop loin de moi pour que nous puissions faire connaissance, pas sûre d’ailleurs qu’il en ait eu envie. Juste derrière lui un autre convive, Hector, très différent, plus grand, plus expansif aussi. Je l’ai entendu bien malgré moi durant la soirée, il racontait sans discrétion des blagues à ses voisines pour les amuser, visiblement heureux d’attirer l’attention sur lui.
Valentine, à quelques pas de moi, a troqué sa jolie robe de soirée noire contre un jogging gris et son élégante étole contre un châle rouge.
Nous marchons Jean et moi d’un pas décidé vers la Rambla, moi motivée par mon rendez-vous amoureux et lui je ne sais pas pourquoi. N’a-t-il pas dit qu’il faisait cette croisière pour étudier les vagues ?
Sur la Rambla tout est calme, plusieurs restaurants sont fermés, nous sommes en novembre et puis il est trop tôt pour le déjeuner espagnol. L’heure de mon rendez-vous est encore loin, je propose à Jean de poursuivre notre visite en allant jusqu’à la Casa Batllo, œuvre de Gaudi.
La façade de cette maison est tout à fait originale, par ses couleurs, ses formes, ses balcons qui ressemblent à des masques, sa toiture en écailles colorées. Un ensemble plein de fantaisie et sans doute de symboles.
Jean décide alors de continuer son chemin et je redescends vers le marché couvert. La Boqueria, lieu incontournable pour les touristes, éveille les sens. Les couleurs des fruits et des légumes attirent l’œil et les senteurs des épices chatouillent les narines. La paëlla qui mijote dans de grands plats, embaume le marché. Les chalands ne savent plus où se tourner ni quoi choisir entre les agrumes : oranges, mandarines, citrons, les fruits secs : amandes, noix, noisettes, figues sèches ; le choix est difficile, tout est tentant, donne envie de goûter, sentir, toucher. Je me laisse enivrer par ce spectacle et cette ambiance. Un coup d’œil à ma montre, c’est l’heure ! Mon regard parcourt les alentours, mais pas de Pablo. Mon téléphone se met à vibrer. C’est un message de lui en italien mais je le traduis facilement. Soudain les étalages de fruits et de légumes perdent leurs couleurs et leurs senteurs. Je n’entends plus qu’un brouhaha assourdissant. L’ambiance joyeuse du marché laisse place à une agitation fatigante, je sens la déception monter en moi. Pablo a brièvement écrit : «désolé, je suis à Milan pour un projet professionnel qui pourrait t’intéresser aussi… »
Là tout de suite, j’ai besoin de parler à quelqu’un. Où est passé Jean ? Mes yeux rencontrent ceux de Valentine en train de flâner elle aussi à la Boqueria. Elle semble avoir perçu mon désarroi et s’approche de moi avec bienveillance. Sa présence me fait du bien. Son dynamisme et son amour de la vie me réconfortent. Le temps de faire quelques achats pour un déjeuner rapide, nous décidons d’un commun accord de poursuivre la visite de Barcelone ensemble jusqu’à la Sagrada Familia. Cette basilique, commencée il y a fort longtemps par Antoni Gaudi et toujours inachevée, est un monument emblématique de la ville. Impossible de la décrire tellement l’architecte a inventé de détails à l’extérieur comme à l’intérieur. Je ne sais plus où poser mon regard. Valentine et Jean, qui nous a rejointes, sont subjugués eux aussi par l’édifice aux nombreuses tours d’une hauteur exceptionnelle. Les façades travaillées comme de la dentelle, les styles de construction différents selon les parties du bâtiment, les ornements, les statues et les sculptures cachant de multiples symboles, tout est fascinant.
Il nous faut maintenant retourner au bateau. Comme à chacun de mes voyages, je fais le plein de cartes postales représentant les différents lieux et constructions célèbres de Barcelone. Je choisis entre autres celles qui représentent le parc Güell que je n’aurai malheureusement pas le temps de revisiter cette fois.
De retour dans ma cabine, je repense à cette journée et surtout au message de Pablo, certes décevant mais laissant entrevoir une perspective plutôt agréable. Je reste songeuse.

 

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Rédigé par Mireille

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Publié le 24 Novembre 2023

 
Nous devons nous préparer pour la première escale.
BARCELONE, ville emblématique de monuments illustres.
Il fait beau, un peu frisquet, je sors un pantalon, un pull et un blouson, pour être à l’aise mes baskets neuves en prévision de découvrir la ville à pied évidemment.
La mer est calme et l’accostage du paquebot se fait tranquillement, la passerelle est baissée.
Un toc toc, c’est ABBY, mon amie irlandaise qui vient me chercher, elle est accompagnée de VALENTINE et son inséparable Kodak en bandoulière.
La blonde, la rousse et la brune, à nous l’Espagne et les Espagnols, ténébreux aux yeux de braise.
Je ne maîtrise pas cette langue, mais VALENTINE y excelle.
Du coin  de l’œil, j’aperçois HECTOR qui se faufile au milieu des gens, une bousculade, des cris, mais il  arrive enfin près de nous. Bizarre, mais ABBY, très intéressée hier soir,  l’ignore !!! Bon peut être m’en dira-t-elle plus dans la journée !!!
Attendez-moi ! Nous nous retournons comme un ‘seul homme’, c’est ELLIOT, un personnage particulier qui s’essouffle en nous rejoignant « Vous descendez à Barcelone, moi aussi, j’ai toujours rêvé de voir l’œuvre gigantesque de GAUDI et le parc de GÜELL , cela vous ennuierait-t-il que je vous accompagne ? »
D’un regard complice et amusé, nous faisons semblant d’y réfléchir quelques secondes…
-Bien sûr, avec joie, dit ABBY en souriant.
Tous les quatre, d’un pas assuré et les appareils photos à l’affût, nous démarrons notre périple.
A vrai dire l’espagnol est une langue chantante et agréable, les gens se pressent sans se bousculer, on entend de la musique en passant devant les bistrots, les espagnols semblent heureux de vivre.
-Attention à vos sacs, nous dit gentiment une dame âgée, ici à vélo, ils font vite.
Les rues sont très larges, de loin nous apercevons la fameuse SAGRADA FAMILIA de Antoni GAUDI, cet architecte du XIXe siècle.
« Comment faire des photos d’un tout, dit VALENTINE, se contorsionnant, ça y est une, deux, trois de tous les côtés, extérieur, intérieur !!!
Sans qu’il s’en rende compte, ELLIOT, les yeux cernés de khôl et un dentier éblouissant, est pris en photo par VALENTINE, un petit sourire en coin.
-J’ai un plan, s’exclame ABBY, on va suivre des groupes par ci par là !
Nous descendons la RAMBLAS, grande rue remplie de restos/tapas que nous dégustons avec plaisir accompagnés d’un punch, photos !!
Nous arrivons devant le parc GÜELL, avec la grande salamandre à l’entrée, ses magnifiques bancs en mosaïque de toutes les couleurs et, surprise, nous y voyons MAYA détendue, allongée et prise en photo par des touristes….
Une place magnifique, un musée espagnol et encore quelques beautés à découvrir, mais nous ne repartirons pas sans avoir goûté des spécialités comme de petits gâteaux recouverts de sucre glace les Bolduman et Boldugirl, ainsi que les Churros !!! Ah les gourmandes !!!
Nous devons réintégrer le paquebot à 17  heures, à contre cœur..
 
 
 

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Rédigé par Dominique

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Publié le 24 Novembre 2023

 

 

 

 

 

 

Un cadre évocateur en milieu bucolique.. deux prélats se concertent.
"L'église se meurt de ses atermoiements.. il faut préparer l'avenir, revoir les bulles dogmatiques peut-être."
Pie 3,14 est la cible de nombreuses critiques, ne prenant pas clairement parti dans les nombreux conflits qui ruinent le monde.
Il va falloir argumenter le néant.
Et maintenant les femmes qui se prévalent d'être l'égale de l'homme.. manquait plus que ça !
Le cardinal a convoqué son subalterne, blanc comme neige et chaussé d'amour et de sang, Jean VIL, dont la mâchoire dit l'appétit.
La Scène se passe au cloître privatisé des Bénédictins, un brunch frugal sur chaise austère.
Pie 3,14 se veut jovial et ferme à la fois. Il veut convaincre Jean de suivre la ligne financière de la Curie, préserver le patrimoine du clergé, et donc l'interdiction du mariage des prêtres, tout en feignant de s'ouvrir à l'évolution des mœurs :
"On va dire oui au mariage gay, ça mange pas de pain et c'est dans l'air du temps.."
Jean s'insurge :
"Et pourquoi pas la PMA ou la GPA alors ?"
Les idées fusent et coule l'absinthe, le sol vacille et les mots brassent l'air.
Chacun sa bulle..
Pie 3,14 est le plus réfractaire.
Les femmes au pouvoir, n'importe quoi.. elles vont babiller, gaspiller l'argent pour des sornettes.. sans parler de l'effronterie naturelle, la tentation du diable.. un effroyable cheval de Troie !
En paroles, la nuance apportée :
"Je pense qu'il faut les préserver de toute responsabilité, trop lourde pour elles."
Jean VIL de son côté fait mine de s'inquiéter des conflits qui mettent leur autorité en péril :
"Mieux vaudrait peut-être soutenir une forme de restauration de la monarchie, avec un régent bon chrétien ?"
Pie 3,14 opine du chef.
Cette démocratie, quelle infamie.. des lois, des règles à n'en plus finir, et encore dépenser de l'argent pour les transgresser..
Paroles et pensées se mêlent et s'emmêlent, fustigeant un monde dépravé qui s'éloigne de la rigueur hiérarchique.
Un monde dépravé.. bon Dieu ces vidéos.. est-ce que je les ai bien rangées, avant de venir ici ? Manquerait plus qu'une bonne sœur tombe dessus.. le ciel lui tomberait sur la tête !
Jean VIL sourit.
Quel idiot cet évêque.. il ne pense qu'à l'argent. Moi au moins je sais le dépenser.. et je veux en profiter. Je vais lui cirer les pompes et tout faire pour gagner sa ceinture et sa calotte rouge.. le jackpot !
Pie 3,14 continue sa diatribe contre l'inconséquence et la faiblesse des femmes, mais le mal est fait… Jean VIL rêve.
Les conflits du monde, ma foi ce n'est pas de notre ressort.. plutôt continuer ma formation fiscaliste en gestion de patrimoine.. le ciel est pavé de bonnes intentions.
Il susurre à peine :
"Éthique ou politique ?"
Charité bien ordonnée..
Le concile sera torride.

 

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Rédigé par Nadine

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Publié le 23 Novembre 2023

 
9 novembre
 
Aujourd’hui, escale à Avignon. La péniche accoste en douceur. Nous sommes sur le pont, Melinda et moi, prêts à débarquer. Devant nous, le Palais des Papes, monumental, tout en pierres blanches, se dresse au-dessus de la ville. D’abord happé par les hautes tours, le regard tombe ensuite sur les toits aux tuiles rouges avant de couler jusqu’au port où s’affairent quelques plaisanciers.
Les moteurs de la péniche se taisent. Paul nous rejoint. Nous partons tous les trois vers le centre ville. Nous traversons des ruelles encombrées d’étals à touristes. Epices colorées aux odeurs exotiques, marchands de foulards, d’éventails bigarrés, pizzerias, kebab… j’ai l’impression de traverser le Vieux-Nice. La cause touristique rend les vieilles villes interchangeables. Dommage ! Au détour d’une venelle, un pan de palais papal bouche le ciel. Melinda ne peut retenir un Oh ! de surprise ravie et presse le pas. Ce palais l’attire plus qu’un aimant, en tout cas plus que moi. Elle ne me calcule guère. Ce qui me console, c’est qu’elle ne semble pas plus intéressée par Paul qui n’a pas hésité à laisser la péniche à la seule garde de la cuisinière pour nous suivre… enfin, pour la suivre...
Nous débouchons devant une immense place peuplée de touristes. Le palais, impressionnant ! Splendeur médiévale parfaite, bâtie d’arcades, de tours, de créneaux, de murs, de pierres, de murs, de pierres, harmonieux et massif à la fois. Je me sens tout petit devant cet édifice, pour un peu, je retrouverais la foi. Melinda semble l’avoir en elle, la foi. Elle est en contemplation, avec une lumière nouvelle dans ses yeux d’émeraude, comme une joie profonde qui la rend encore plus belle.
Elle nous propose de faire la visite du palais. Je décline l’offre. Ça va prendre trois plombes, je préfère tracer vers le fameux Pont d’Avignon, vestige d’un pont médiéval dont il ne reste aujourd’hui que quatre arches et surtout, j’aimerais trouver un moyen d’aller jusqu’à l’écluse d’Avignon. La voir de la rive avant de la franchir demain en péniche. C’est quand même ce qui m’a poussé à faire ce voyage… Melinda sourit devant mon enthousiasme. Il paraît que lorsque je parle d’écluse, je m’illumine, enfin, c’est ce qu’elle m’a dit. Et ça, ça m’illumine encore plus !
Finalement, Paul et elle iront visiter le palais pendant que je fonce vers l’écluse et on se retrouve pour déjeuner ensemble vers 13h devant le Pont où nous danserons ensemble…
J’ai trouvé un bus, je suis arrivé devant l’écluse, en apnée devant des chutes d’eau tonitruantes. Un vacarme d’écume, de vent, d’embruns de rivière auxquels manque le sel. En amont, c’est tout calme. Une étendue d’eau tranquille, des canaux et l’usine hydroélectrique post-art-déco, classée aux Monuments Historiques. Vivement demain sur la péniche !
A 13h, j’ai retrouvé Melinda et Paul, comme convenu, devant le Pont d’Avignon. Nous avons déjeuné d’une pizza approximative, rien à voir avec mon savoir-faire ! Mais j’ai oublié illico l’absence de saveur de la pseudo-pizza quand Melinda nous a raconté le but de son voyage : elle envisage de devenir bonne sœur et profite de cette croisière sur le Rhône afin d’obtenir les bonnes réponses à ce grand choix de vie. J’en reste sur le cul ! Paul aussi !
Deux ou trois verre de vin plus tard, j’ai réussi à intégrer le truc et c’est à peu près rasséréné que je suis mes compagnons vers le pont. Là, j’ai osé ! J’ai esquissé un pas de danse et tenant la main de Melinda du bout des doigts, genre menuet. Sympa, elle a joué le jeu et a fait de même avec Paul. Puis, on s’est promenés sur le pont, le Rhône magnifique sous nos pieds. Le soleil commence à décliner, le fleuve vire au pourpre, les pierres du Palais des Papes se teintent de rose et d’ocre. Nous repartons vers la péniche dans une lumière dorée presque surnaturelle, d’une beauté qui m’étreint le cœur.
Maintenant, à l’abri dans ma cabine, j’écris pour raconter et surtout garder le souvenir de cette journée. Je ne veux rien oublier.

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Rédigé par Mado

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Publié le 23 Novembre 2023

 
Après une nuit bercée par les émanations alcooliques de la veille, j’ai ouvert difficilement les yeux. Lentement, un par un, en prenant le temps de me rappeler où j’étais et permettre aux brumes qui obscurcissaient mon cerveau de se dissiper.
Un copieux déjeuner accompagné d’un café, noir pour la couleur et serré pour l’intensité, me remit d’aplomb. Il était temps que je me prépare car le ‘Comté de Provence‘ avait profité de notre sommeil pour faire escale à Barcelone et Polalydés ou Sir Edward s’était proposé, la veille, pour me faire découvrir tout ce qui devait être vu dans cette belle ville. A quai, les machines du bateau le faisaient ronronner comme un chat en train de faire sa sieste. C’était rassurant et ce calme m’aidait à surmonter ma culpabilité de femme honnête qui me taraudait à l’approche de ce rendez-vous.
Mon chevalier servant vint me chercher aux alentours de dix heures. Il était d’un chic éblouissant. Costume en lin, chemise blanche en soie, col ouvert sur un départ de pilosité des plus virile, barbe de trois jours comme il convient et mocassins beiges de la plus belle facture. Visage aussi buriné que celui du commandant de notre navire, il était franchement... attirant.
- Venez, me dit-il, Barcelone est à nous pour la journée. La plupart des passagers, ce soir à table, vous parleront de la Sagrada Familia, du quartier gothique ou des ramblas. Moi je vais vous faire sentir l’odeur sucrée ou salée des tapas, ou celle d’une vraie paella servie dans un de ces endroits où il faut être né pour y être admis. Nous irons ensuite faire connaissance avec le Flamenco dans une école de danse perdue au fond d’une ruelle. Dans la vieille ville je vous présenterai à des toreros qui ont défié la mort des dizaines de fois devant des centaines d’aficionados, parfois même, devant Pablo PICASSO et qui n’en ont tiré aucune gloire si ce n’est celle d’être sortis vivants de l’arène sous les vivats d’une foule déçue par le sang qu’elle n’a pas vu couler. Mais rassurez-vous, nous visiterons aussi les sites indispensables à connaître pour que vous puissiez les raconter à votre retour. Gaudi n’aura plus de secrets pour vous.
Le programme qu’il me proposait m’avait déjà épuisée avant d’avoir mis un pied à terre.
- Comment se fait-il, Edward, que vous connaissiez si bien cette ville ? Vous en parlez comme si vous l’aviez vécue de nombreuses années.
- Marjolaine, vous êtes très gentille, ne le prenez pas mal, mais si je vous ai pris sous mon aile c’est pour une bonne raison... Il est encore trop tôt pour en parler. Allons ! Ne tardons pas, une longue journée nous attend. Hier est passé. Vivons le présent. Demain sera un autre jour.
 
Que penser de lui ? Est-il, n’est-il pas ? Après tout il a raison, vivons le moment présent.
Carpe diem, quam minimum credula postero.
 
 
 
 
 

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Rédigé par Fernand

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Publié le 22 Novembre 2023

 

 

 

Julien avait galéré pour obtenir ce rendez-vous. A grands renforts de mails, d'entrevues de bureaux en bureaux, avec moult fifres et sous-fifres. Il avait tapé à toutes les portes au sens propre comme au figuré et, enfin, avait décroché le sésame ! Un rendez-vous avec le big boss de la boîte.

 

Le grand jour était enfin arrivé. Il avait anticipé pourtant, il était parti bien en avance de chez lui, mais le car avait crevé. Roue indéboulonnable ! Impossible à changer. Fallait attendre qu'un autre bus viennent chercher les passagers agglutinés au bord de la route. Bon sang ! Juste aujourd'hui ! Un car qu'il a pris des centaines de fois ! Ça n'était jamais arrivé. Fallait que ça arrive juste aujourd'hui !

Julien trépigne, se tord les mains de rage, à l'affût du moindre vrombissement ressemblant de près ou de loin à celui d'un car. Enfin, après une attente interminable, du moins pour Julien, le véhicule sauveur apparait. Pas trop tôt ! Coup d’œil à sa montre... ça va être juste... j'espère que le chauffeur...

Finalement, il arrive en ville, se précipite vers la boîte avec dix minutes de retard. Pourvu que le boss soit occupé... Une hôtesse le fait entrer dans une pièce où un homme imposant l'accueille d'un " Vous êtes en retard, jeune homme !" plutôt glacial. Aïe ! Merde !

Julien présente des excuses, explique la situation. Rester bien droit, concis... Le big boss l'écoute, le jauge, l'invite à s’assoir. Ouf ! Le jeune homme déballe son projet. Le patron pose quelques questions déstabilisantes. Julien n'en mène pas large, mais il évite les pièges et présente son affaire avec calme et rigueur.

Bien, on vous écrira. C'est ainsi que le patron congédie le jeune homme, qui s'en retourne, dépité, vers l'arrêt du car. Mauvais signe, ça... On vous écrira... Tu parles...

L'histoire ne dit pas si le big boss l'a rappelé. Dommage ! Julien avait inventé la roue increvable...

 

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Rédigé par Mado

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Publié le 22 Novembre 2023

 
Julie et moi, après avoir sympathisé, décidons de profiter de l'escale ensemble à Tunis avec Alistair son éditeur qui lui a offert la croisière contre la traduction de son roman.
Beau mec le Alistair et il le sait !!
Nous descendons au port de la Goulette qui est très animé avec de grands immeubles en toile de fond.
Le bleu est partout avec le ciel, la mer et les maisons et il règne un bruit infernal entre les chauffeurs de taxi qui hurlent, les vendeurs à la sauvette attirés par le touriste et la foule qui nous entourent, on ne s'entend plus !!
Alistair nous escorte : une femme à chaque bras et nombreux sont ceux qui lui jette des regards envieux !!
Nous nous faufilons dans les rues de Tunis aux noms tels qu'avenue de Carthage, avenue de France et décidons de découvrir les lieux grâce aux ruelles avec de jolies maisons colorées et des portes en bois de toute beauté.
En marchant, nous discutons et Julie me parle de son rêve, celui de devenir écrivaine et peut-être quitter Nice et partir au bout du monde.
Alistair en parfait gentleman nous écoute en souriant et nous propose d'aller déjeuner au restaurant El Mrabet bien connu à Tunis pour sa déco, son personnel accueillant et ses succulents plats.
Je n'ai pas très faim mais me régale d'une brick au thon, d'un tajine aux cinq légumes et d'un mhalabiya aux pêches le tout arrosé d'un délicieux thé à la menthe.
Alistair nous parle de sa vie à New York et nous propose même de lui rendre visite à l'occasion why not !!!
Je me dis que Julie et lui formerait un beau couple et vois bien qu'ils se jettent des regards en coin.
Après le repas nous décidons d'aller à la Grande Mosquée El Zitouna et peut-être au musée national du Bando.
Je suis séduite par la beauté de Tunis et j'ai envie de rentrer dans toutes les boutiques d'où débordent des tissus colorés, de la belle vannerie et des tas de petits objets de déco qui me donnent  envie d'aller dans les souks de la Médina pour m'imprégner  à fond de cette ville et son ambiance si particulière, mais malheureusement avons trop peu de temps.
Je ne regrette nullement la compagnie de Julie et d'Alistair, ils sont d'agréable compagnie et nous avons tous les trois le sourire aux lèvres en rejoignant le bateau.
Julien semble avoir oublié ses tracas quotidien, Alistair remercie le ciel de l'avoir choisi comme traductrice et moi j'admire l'architecture, les couleurs, les matières et compte bien m'en inspirer dès mon retour pour honorer mes prochaines commandes et pourquoi pas changer de déco de mon, appartement.
Retour sur le bateau avec la tête pleine de souvenirs ...
 

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Rédigé par Véronique

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Publié le 22 Novembre 2023

Aujourd'hui première escale ! Marseille... J'avoue que comme la majorité des niçois, Marseille m'est un peu inconnue, alors c'est l'occasion de découvrir cette ville et ses quartiers rénovés bordant le port.

A peine un pied sur le quai la jolie Valentine file droit, son appareil photo en main, je la vois s'éloigner mitraillant bateaux, passants, façades avec un bonheur non feint.

Maya -dont j'ai découvert le prénom avant de débarquer- un brin excentrique dans son accoutrement certes charmant, semble avoir attiré un excentrique d'un autre genre, Oolala -c'est la jounée de découverte des prénoms- ! Les voilà partis comme deux compères vers je ne sais quelle direction mais avec un air bien décidé.

Pour ma part, je commence ma balade en solitaire en direction du quartier du Panier, après avoir longé les quais du Vieux Port, face à Notre Dame de la Garde. J'irai contempler plus tard l'architecture du Mucem. Je me délecte à me perdre dans les petites rues aux escaliers nombreux, aux façades colorées, aux maisons fleuries, regorgeant de petites boutiques accueillantes et d'ateliers d'artistes. De quoi passer la journée entière ! Je m'attable à une minuscule terrasse de café et je me délecte à regarder les passants et la vie de ce quartier auparavant si mal famé, en sirotant un pastis bien tassé accompagné d'olives noires aux herbes. La vie est douce ! Les yeux à moitié fermés par une torpeur due au soleil insistant, j'aperçois Valentine qui débouche d'une ruelle, un brin essouflée, les joues colorées après avoir arpenté mille recoins pour enrichir son trésor numérique. Je l'invite à s'asseoir un instant à mes côtés. Elle n'est pas contre le fait de pouvoir se reposer quelque peu. Un deuxième pastis pour moi, un premier pour elle, accompagnés de mini-toasts de tapenade et de crudités à tremper dans une coupelle remplie d'anchoïade. Elle est pas belle la vie ?

La conversation s'entame doucement, elle me raconte son désir d'escapade, l'envie et surtout le besoin de tirer un trait sur les derniers mois. A mon tour je lui parle de ces deux dernières années difficiles et de la raison pour laquelle je me suis lancé dans cette croisière. La conversation dévie ensuite sur le dîner d'hier et inévitablement sur les personnages attablés autour du commandant. On papote gaiement et elle me propose de la suivre pour aller découvrir la Vieille Charité. Cet ensemble entièrement restauré était à l'origine destiné à rassembler les populations pauvres de Marseille. Chargé d'histoire, il est à présent un centre culturel incontournable, ensemble de quatre bâtiments dans une enclave cernée par des arcades au centre desquelles subsiste une chapelle dont la construction remonte au XVIIème siècle. On déambule et je vois Valentine se régaler de clichés. C'est tout simplement très beau et très sobre.

Un coup d'oeil à nos montres nous rappelle à l'ordre. On a encore le temps de redescendre pour passer devant le Mucem et le Fort Saint Jean avant de rejoindre le quai d'embarquement.

Quelle belle journée ! Je pose ces quelques lignes de retour dans ma cabine avant d'aller dîner. J'ai envie d'un dîner léger et d'un grand moment sur le pont supérieur à contempler un ciel d'une clarté incroyable. J'ai l'impression de redécouvrir un peu la vie avec toutes ses choses banales et ses surprises. Je me sens incroyablement bien.

 

 

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Rédigé par Bernadette

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Publié le 22 Novembre 2023

Lundi 13 Novembre

 

Après ma sortie matinale sur le pont, quelques exercices et de bonnes bouffées d'iode, rien de tel pour se mettre en forme, je regagne ma cabine et quelle surprise de trouver sur la table basse une invitation à dîner à la table du commandant ! Je ne suis pas trop fan de ces mondanités, mais faut assumer mon vieux, ça fait partie de la croisière !

Je fouille dans ma garde-robe et j'y trouve un costume adéquat pour ce genre de sortie. On m'avait bien prévenu qu'il fallait s'habiller dans certaines circonstances sur un paquebot. La voilà l'occasion ! Et puis pourquoi ne pas faire connaissance avec d'autres voyageurs ?....

Retour à ma cabine, il est 23 heures 50 ! Un bon moment finalement ! Quelle découverte !

A mon arrivée dans l'immense salle de restaurant ça brillait de partout : des lustres dignes de salles d'opéra, des tables longues recouvertes d'immenses nappes blanches. Une vaisselle délicate et raffinée, des verres en cristal, des couverts d'argent rutilants, des serviettes blanches artistiquement pliées...

Au milieu de la salle, une immense table ronde, celle du commandant, celle où j'ai trouvé mon nom. Le commandant est impeccable dans son costume, un petit ventre prouve qu'il s'adonne un peu trop aux joies des dîners sur son paquebot.... Un discret sourire en moi-même.

Je m'assois à ma place et observe les convives s'installer autour de la table. A ma gauche, une jeune fille, belle brune aux yeux verts, j'attendrai qu'elle termine la conversation en cours sur sa gauche...

A ma droite, en bout de table, un drôle d'individu, haut en couleurs, Gino, arrivé un chouïa en retard, au fort accent marseillais et au bagout qui va avec. Je sens que la soirée ne sera pas trop morne et le déroulement m'a donné raison. Quel bonhomme ! Bourlingueur et très bon vivant d'après tous ses récits et anecdotes relatés. Il a régulièrement fait les niveaux dans mes différents verres, ce qui fait que je vais avoir besoin de quelques paires d'heures pour dégriser tranquillement dans ma cabine, même si avant de la rejoindre, j'ai arpenté le pont un bon moment pour amorcer la digestion de ce dîner raffiné et abondant, mais oh combien loin de mes habitues alimentaires !!!

Quant à Valentine -j'ai appris son prénom- placée à ma gauche, il s'est avéré qu'elle était de la descendance de Doisneau, elle m'avoue tout d'abord une passion pour la photographie (les chiens ne font pas des chats) et le but de sa croisière : un peu de décompression après un divorce difficile. Elle m'a l'air assez simple, pas du tout excentrique et je pense que j'aurai plaisir à bavarder un peu plus avec elle dans les jours qui viennent.

J'avoue que dans le brouhaha habituel des dîners de ce type, je n'ai pas pu correctement engager une conversation bien suivie mais en observant la quinzaine de convives attablés autour du commandant je pense ma foi que j'arriverai à tisser quelque lien avec quelques-uns et unes. Un panel varié et coloré d'individus. Un grand bain social après les soucis de ces derniers mois et j'avoue que ça me fait un bien fou.

 

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Rédigé par Bernadette

Publié dans #Ecriture collective

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