Publié le 7 Avril 2023

 
Ce soir à la Bibliothèque de Nice, un grand bal est donné. Tous les livres vont se retrouver pour ce bon moment.
Deux amoureux sont particulièrement impatients, Rose de "Je croirai toujours en toi" et Kim de "Dictateur pour les nuls".
Rose sortit du livre avec sa plus belle robe. Elle sentit tous les regards se poser sur elle.
Kim avança et l'invita pour la première valse. Dans ses bras, elle se sentait en sécurité.
Elle pensa "C'est lui, c'est l'homme qu'il me faut."
 
Il se pencha vers elle et lui dit :
- Chère Rose, connaissez-vous les principes de l'autocratie ?
- Non, mais pourriez-vous m'éclaircir ?
- C'est l'autorité sans limite d'un souverain.
- Mon Dieu, j'aimerais tant appartenir à ce souverain.
- Je vous préviens, c'est un régime totalitaire.
- Totalement quoi ?
- Voulez-vous m'épouser et accepter ma discipline ?
- Oui, je le veux, répondit Rose au comble du bonheur.
- Admettrez-vous mes règles strictes ?
- Oui, je vous suivrai dans vos idées.
- Serez-vous capable de maîtriser vos paroles ?
- Je ne parle pas beaucoup.
- Il faudra aussi arrêter de penser.
- Vous savez, je ne pense pas beaucoup.
- Bon, je vous apprendrai tellement de choses. D'abord à me saluer, à m'obéir docilement. Vous porterez les tenues que je vous choisirai.
- Je serai toute à vous.
- Et, je vous apprendrai plein de jolis slogans à réciter devant mes amis.
- Oui, Maître.
 
C'est ainsi que Rose se fiança, puis se maria à un homme convaincu qu'on pouvait manipuler n'importe qui.
 
 

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Rédigé par Ghislaine

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Publié le 7 Avril 2023

 
Un brouhaha intense sur le rayon des livres à l’eau de rose. Une stagiaire de la bibliothèque a surchargé l’étagère, les essais de philosophie, scientifiques et autres sont projetés à terre par le recueil des Fables de la Fontaine. Il se réjouit de se retrouver seul, sur un rayon romanesque. Il ressent une certaine envie de faire connaissances avec ces romans d’amour.
Lui qui vit au milieu d’animaux, il éprouve soudain le besoin de découvrir ce monde inconnu.
Le titre de l’un d’entre eux l’intrigue particulièrement.
Il lit à voix haute : Le délice de succomber …
 
Quelqu’un l’interrompt brutalement :
- Je ne te connais pas toi ? Que fais-tu près de moi ?
- Bonjour et excuse mon intrusion. Je suis un recueil de Fables écrit par un certain Jean de la Fontaine. Je me suis perdu, désolé de t’importuner. Je t’avoue que j’aimerai faire plus ample connaissance !
- Tu connais mon titre, je suis une romance signée par Barbara Cartland. Si je ne me trompe, tu as tout l’air d’un beau parleur. Je t’avertis, je suis méfiante, la flatterie très peu pour moi.
- Beau parleur, flatterie, s’écrit le recueil, tu te prends pour qui ? Mes fables se terminent toutes par une morale ! D’ailleurs ton titre me fait penser à l’une d’elle.
Silence…
- Tu fais la timide, poursuit le recueil en caressant avec délicatesse les pages.
Romance est parcourue par une sensation de plaisir incontrôlable.
- Quel jeu joues-tu ? Est-ce vraiment le hasard qui t’a mis sur ce rayonnage ? répond la romance.
 
Réflexion intérieure «  Adorable et attirante, pense le recueil », il se sent tout à coup comme le renard, rusé, prêt à obtenir sa proie.
- Reconnais que le hasard fait bien les choses, réplique le recueil ! Tu es plus que charmante avec tous tes petits cœurs sur la première page.
Rougissante :
- Tes compliments me gênent ! Ils provoquent un émoi insensé qui font vibrer ma sensibilité. J’ai le cœur qui bat la chamade.
 
Le recueil s’approche, il intensifie ses caresses sur les feuillets. Elle s’aventure à son tour, se souvient d’une certaine page où l’héroïne entrouvre sa bouche humide vers le flatteur. Elle hésite, puis se lance vers le recueil. Ses lèvres se collent sur la couverture dure qui lui provoque une jouissance inattendue.
Dans un sursis de lucidité, le recueil lui murmure :
- Laissons-nous aller encore à ce mélange de nos deux écrits, dans quelques heures je serai peut-être loin de toi !
 
Cette nuit là, on entendit un bruissement de pages qui fit longuement vibrer l’étagère.
 
La flatterie volontaire, ou non, entraîne une certaine ivresse. Les femmes ont toujours dans l ‘esprit un coin pour l’erreur et dans le cœur une entrée pour les flatteurs.
 
 

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Rédigé par Josiane

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Publié le 7 Avril 2023

 
Cette bibliothèque finira par avoir ma peau. Rien ne s’améliorait. Toujours aussi mal rangés, les livres qui s’empilaient sur les étagères en prenaient à leurs aises et se promenaient en toute liberté dans une obscurité trahie par la flamme d’une bougie oubliée par le préposé des lieux qui, à quatre vingt cinq ans, ne pensait plus qu’à sa retraite.
 
Je remarquai, au fond d’une étagère branlante, un ouvrage particulièrement agité qui faisait des effets de pages comme s’il voulait s’envoler.
 
- Quand je pense à tous ces philosophes qui s’expriment à travers mes mots dans ce temple de la pensée universelle, que je suis, j’enrage d’être obligé de supporter ces nuages de poussière contre lesquels personne ne fait rien.
- Moi aussi, dit une petite voix claire et douce.
- C’est vrai que votre couverture composée d’un paysage rupestre agrémenté de fleurs et de petits oiseaux virevoltant dans un ciel azur et ensoleillé, mérite un autre environnement.
- Oh oui. D’autant plus que mes tendres amoureux sont des êtres délicats et ont du mal à côtoyer un tel voisinage.
- Dites moi, est-il vraiment indispensable que les héroïnes qui animent vos pages soient mannequins ou danseuses étoiles, voire, hôtesses de l’air ? Et que ces messieurs roulent en Ferrari ?
- Non mon cher. Nous en avons aussi des pauvres, mais ils sont tellement beaux. Tenez, à la page dix-sept, j’en ai un qui fauche les blés par une journée de chaleur torride pour gagner une assiette de soupe. Il est torse nu, pas un brin de graisse, ses muscles se dessinent sous sa peau bronzée, la sueur ruisselle sur sa poitrine et dégage une odeur de fauve. Ses yeux bleus vous fascinent quand…
- Eh OH ! Doucement, calmez vous, vous allez tomber en pâmoison. Il est peut-être beau votre minet mais comparé à tous ces anciens, tel que Socrate, Platon, Aristote, Diogene et tant d’autres, qui ont créé la démocratie et essayé de donner l’idée de la liberté aux peuples dans le monde entier, il ne fait pas le poids.
- Je sais, je sais. Mais j’ai aussi des petites qui souffrent d’amours déçus, d’aventures malheureuses sans lendemain et…
- Mes personnages à moi portent la barbe et enseignent à leurs contemporains la sagesse et la valeur du moment à l’instant où ils le vivent. Reconnaissez que c’est autrement plus important qu’un rêve de midinette.
- C’est vrai. Les grands hommes qui ont fait l’histoire méritent d’être, encore, parmi nous mais ceux qui vivent dans mes textes ont aussi le droit d’exister pour faire plaisir à tous ceux qui veulent lire leurs aventures. Tenez, j’en ai un autre à la page trente-deux qui va vous plaire. Celui-ci est riche. Il est à la campagne avec une dame qu’il essaie de séduire. Il l’enlace doucement, ses mains se posent sur ses épaules et il la pousse lentement vers le capot de sa voiture. C’est chaud, dit-elle. En effet le moteur de la Mercedes n’avait pas encore refroidi.
- Oui mais il n’y a pas que le moteur qui est chaud. Mes sentiments pour vous sont plus brûlant que la lave d’un volcan et…
- Excusez mon coté brutal, mais je pense qu’il veut la sauter à la hussarde et que l’histoire du moteur chaud est un prétexte pour préserver l’intégrité du cuir des fauteuils de sa berline.
- Quelle horreur ! Et moi qui vous prenais pour un ouvrage sérieux. Je suis très déçue. Je retourne sur mon étagère que je n’aurai jamais dû quitter.
- C’est ça ! Et si la page trente-deux arrive à ses fins, n’oubliez pas de me tenir au courant.
 
 

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Rédigé par Fernand

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Publié le 7 Avril 2023

 
Emeline était assise sur le rebord de la fenêtre, regardant l’astre de la nuit, pensive tenant à la main un cadeau. Un livre pris au hasard sur l’étagère du boudoir de son père, lui paraissant vivant, la couleur de la couverture, la texture ancienne d’un vieux monsieur élégant.
Un dialogue s’établit par une pensée évaporée entre cette jeune enfant et ce roman vibrant dans ses mains.
 
- Pourquoi m’as tu choisi, jolie demoiselle, semblait lui dire chaque page tournée, après lecture timide !  
Emeline jetait un coup d’œil approbateur à la lune qui lui chuchota gentiment, continue, lis, tu as fais le bon choix.
Une sucette dans une main, le livre de l’autre, la lecture se fit plus intrusive dans le cœur de l’ouvrage.
- Réponds moi, aimes-tu ce que ma plume a écrit, connais-tu un amour d’enfance ?
- Oui, je connais, marmonna-t-elle, troublée.
- Comment se nomme l’heureux élu de ton cœur ?
- Jérémy, c’est le fils de la meilleure amie de maman, il est doux, une mèche bouclée blonde qui tombe toujours sur ses grands yeux verts, il me fait rire avec ses grimaces.
- C’est l’histoire de mon livre, tu vas voir et peut être retrouver ton aventure, c’est un petit roman tout simple, plein de tendresse écrit durant la guerre, un petit moment de joie.
- Oh monsieur, que je suis contente que ma main ait touché la couverture toute douce de vos écrits. Encore quelques pages et comme un doux rêve, je le poserai près de mon lit, pour en terminer la lecture demain et peut être en parler avec Jérémy.
- Cela serait notre et votre secret, j’en suis très heureux, mes souvenirs sont intemporels, ce sont des amours d’enfance… de jeunesse et pourquoi pas des sentiments éternels, créés, choyés, imaginés par un très jeune soldat en pensant à son aimée, laissée seule et inquiète.
- Oh cher jeune écrivain, que votre plume m’a fait du bien, je ne sais pourquoi mon père le gardait parmi des ouvrages de haute philosophie, certainement y trouva-t-il un intérêt particulier, des souvenirs secrets, l’origine de ma naissance, qui sait, les livres sont troublants, parfois révélateurs de cachoteries.
- Je suis heureux, chère demoiselle, que cette discussion imaginaire se soit déroulée sous le regard indulgent de notre amie la lune douce et pleine d’empathie…
 
                                                                JEAN de TONCOEUR
 

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Rédigé par Dominique

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Publié le 6 Avril 2023

 

- Que faites-vous sur ce rayon, avec votre couverture rose bonbon constellée de cœurs ? Vous détonnez près de Platon, Kant, Nietzsche… ? s’étonna-t-il

- Oh, bredouilla-t-elle en rougissant, j’ai été irrésistiblement attirée par votre couverture et votre titre « De l‘amour en temps de crise ». Je me demandais ce que vous alliez annoncer pour les temps futurs. L’amour sera-t-il toujours l’amour ? Sinon, que deviendrons-nous ?

- Oh moi, je ne représente qu’une modeste contribution à la pensée contemporaine. Je ne resterai peut-être pas dans l’histoire. D’ailleurs, l’histoire n’est-elle pas arrivée à sa fin ? L’humanité même peut-être ? s’interrogea-t-il

Elle balbutia, interdite,

- Mais vous me faites peur ! L’histoire de Steven et Deborah, si romantique, devra-t-elle s’arrêter ? Et celle de Mélanie et Alessandro, sur le point d’être publiée, si émouvante, un amour impossible, mais qui finit bien, va-t-elle rencontrer ses lecteurs ?

- Ma pauvre amie, grommela-t-il d’un ton légèrement dédaigneux, tout cela est complètement dépassé ! Nous sommes dans l’ère postmoderne, toutes les valeurs sont remises en question, notre monde vacille, entre polyamour, indétermination de genre, sex friends, transsexualités et j’en passe... Vous et vos amies feriez bien de sentir dans quel sens souffle le vent, sinon vous ferez périr d’ennui vos lecteurs biberonnés au porno et aux réseaux sociaux, ils se tourneront vers ces médias où ils éprouvent des émotions bien plus fortes.

- Mais que va-t-il advenir de nous ! se récria-t-elle .Je ne comprends rien à ce que vous dites ! Je voudrais seulement que Vanessa et Justin puissent s’aimer et se marier. Nous sommes perdues, mes amies et moi !

Puis elle reprit ses esprits et s’approcha de lui, tout sourire, une légère moue en forme de baiser sur ses lèvres de bristol.

- Et si je restais près de vous ? sussura-t-elle  de sa voix la plus langoureuse. Vous pourriez m’enseigner pour que j’apprenne –comment dites-vous ?- l’amour postmoderne, c’est ça ? Je suis sûre qu’on pourra aussi raconter de belles histoires avec ça, n’est-ce pas ? Il faut vivre avec son temps, ajouta-t-elle.

- …..

- Qu’en pensez-vous ?

- Bon, on peut essayer soupira-t-il, mais je ne vous promets rien.

 

Monique

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Rédigé par Monique

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Publié le 6 Avril 2023

 

LE RAYON DES LIVRES PRATIQUES

 

 

 

ATELIER :

Les exercices de style, façon Raymond Queneau

 

Quelques extraits ci-dessous :

SUJET :

Un livre de jardinage, de cuisine, bricolage, etc... se trouve ennuyeux et décide de réécrire un de ses textes de plusieurs manières, en imitant Raymond Queneau dans Exercices de style.

LES TEXTES

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Rédigé par Atelier Ecriture

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Publié le 6 Avril 2023

 
La respiration carrée du yoga est basée sur quatre temps : inspiration- rétention poumons pleins-expiration- rétention poumons vides
Elle permet de retrouver son calme et de se recentrer rapidement.
 
 
Alexandrins
 
Pour le calme intérieur et pour l’apaisement
En quatre temps égaux il vous faut respirer
Inspirez retenez en apnée poumons pleins
Expirez faites encore comme cela revient
Comptez sur quatre temps lorsque vous commencez
Puis peu à peu tentez de tenir plus longtemps
Reviendra l’énergie, vous vous recentrerez
Vous ne tarderez pas à voir tous ses bienfaits
 
 
Familier/argotique
 
Alors j’vais t’dire frère, c’est un truc de malade ! Ca te calme direct, tes soucis y s’cassent ! Tu t’prends plus la tête, sérieux ! C’est plus belle la life ! C’est teubé, j’y crois pas ! Tu aspires l’air un bon coup, mais par le nez, pas comme avec une paille j’veux dire. Tu comptes jusqu’à 4. après tu fais comme les apnéistes, mais fais gaffe à pas t’étouffer ! Y en a qui sont clamsés pour moins que ça ! Après tu souffles, mais tu craches pas, t’as compris ? J’te connais toi ! Tu refais le coup de l’apnée et tu fais gaffe pareil. Tu sais compter jusqu’à 4 mec ? Alors tu y vas ! Après, si t’as pas tourné de l’œil, mais y a pas de raison, tu recommences avec 5,6,7… Enfin tu fais comme tu veux, mais tu contrôles, c’est bon ? Si tu le fais tous les jours, même tes potes, ils vont plus te reconnaître.
 
 
Grossier insultant
 
Ce putain de truc qu’on a appris hier en cours ! Soi-disant c’est pour nous calmer, cette conne de prof, elle nous a gavés pas possible ! Elle voulait nous apprendre à respirer, non mais d’où, elle est débile, depuis notre premier cri on sait faire espèce de pétasse ! Soi-disant on inspire –beurk, j’ai déjà la gerbe- on bloque –on dirait qu’on se retient de caguer- on lâche –c’est pire qu’un pet ça va schlinguer dans toute la classe- et on retient encore – là je vais gueuler ou dégueuler ? Cette pouffe, elle croit que ça va nous sortir de notre binz ? Sérénité mon cul ! Après, on était agités comme des asticots. Yoga de merde, elle peut se le mettre où je pense, qu’elle aille se faire foutre !
 
 

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Rédigé par Monique

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Publié le 6 Avril 2023

 

Que se passe-t-il  à la bibliothèque ? Après le rayon des polars, des livres de contes et des livres pratiques, c’est au tour du rayon des essais de s’animer.

Quelle est cette clameur soudaine ? Qui vocifère ainsi ? Un essai scientifique semble surpris et même très en colère. Il vient d’être replacé sur son propre rayon par un visiteur désœuvré, en même temps qu’un autre livre bien différent de lui, un roman à l’eau de rose ! Il est hors de lui.

— Non, mais qui es-tu toi ? Que fais-tu ici ? Ce n’est pas ta place !

— Bonjour d’abord. Je suis un roman à l’eau de rose. Je m’appelle « Tu seras mon soleil ». Je vois bien que je ne suis pas à ma place mais franchement je n’y suis pour rien. Désolé ! Un visiteur aura peut-être cru que j’avais un aspect scientifique vu mon nom. Ce n’est pas la peine de vous mettre dans un état pareil.

— Je suis un essai, moi, écrit par un scientifique, rien à voir avec toi ! Regarde sur ma couverture, mon nom est « Réflexions sur l’Univers » !

 

« Tu seras mon soleil » est tout gêné et cherche à se dissimuler le plus possible derrière un de ces livres sérieux, souhaitant que l’orage passe. Il chuchote timidement :

— Effectivement, moi, j’ai pas votre côté sérieux. Mais je donne du rêve à mes lecteurs et un moment de bonheur, c’est important le bonheur !

— Oui du rêve et des fantasmes ! Pauvre de nous ! Mais les gens ont besoin de connaissances et de savoir dans quel monde réel ils vivent ! répond « Réflexions sur l’Univers » avec emphase.

 

« Tu seras mon soleil » ne veut pas en rester là.

— Je vois que tu traites d’astronomie ? Alors toi et moi nous abordons un peu le même domaine non ?

— Quoi ? Que veux-tu dire ? Explique-moi, parce que je ne vois pas bien comment cela est possible.

 

« Réflexions sur l’Univers » est dubitatif, il semble soudain calmé et intéressé par ce petit roman à l’eau de rose. Celui-ci en profite pour reprendre une voix affirmée.

— Et bien, toi comme moi, nous permettons aux lecteurs de s’évader dans un autre monde, de voir s’éclairer mille étoiles dans leurs yeux et dans le ciel, de partir visiter d’autres planètes, de s’inventer une autre vie et un autre futur…

— Vu comme cela…

« Réflexions sur l’Univers » reste pensif, il marmonne :

— C’est pas faux. C’est même beau ce que tu dis là, petit roman, et c’est émouvant aussi.

Il sent son cœur d’essai sérieux s’attendrir et se remplir d’émotions.

— Bon, je vais retourner sur mon rayon de livres pas sérieux et pas scientifiques, soupire le roman à l’eau de rose. Il y a certainement une lectrice ou un lecteur qui a besoin de vivre une histoire d’amour même si elle est fictive. Je vais lui réchauffer le cœur et mettre des pépites dans ses yeux.

— Au revoir « Tu seras mon soleil ». Content de t’avoir rencontré. Un peu de légèreté dans mon rayon n’est pas de trop. Moi aussi, finalement, malgré toutes mes connaissances en astronomie, j’ouvre la porte à un univers imaginaire. Serions-nous donc complémentaires, toi le roman à l’eau de rose et moi l’essai scientifique ?

— Peut-être…. Cela demande réflexion, et les réflexions tu connais bien toi, ironise le roman à l’eau de rose. Au revoir « Réflexions sur l’Univers » !


 

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Rédigé par Mireille

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Publié le 4 Avril 2023

 
Il se passe de drôles de choses dans la bibliothèque.
Aujourd’hui, un roman à l’eau de rose, Baiser sous la lune, est allé fureter sur le rayon des essais.
Le gros Traité d’astronomie appliquée le toise :
Bonjour, il ne me semble pas vous connaître. De quoi traitez-vous donc ?
 
Pris au dépourvu, Baiser sous la lune papillonne de toutes ses pages, signe de grand émoi :
B… bai… sous la lune, bégaie-t-il.
Ah ! La lune ! Oui, je connais bien. Traitez-vous de son aspect géologique ou de son cycle ?
Heu… c’est une belle lune romantique que j’héberge, propice aux amoureux.
 
Traité d’astronomie appliquée se gratte la couverture, interloqué :
Les amoureux ? Je ne connais pas cette particularité. Serait-ce sur la face cachée ?
Au début de leurs amours, ils étaient obligés de se cacher à cause d’un vilain homme jaloux, répond Baiser sous la lune en resserrant ses pages, protecteur. Mais ça s’arrange à la fin.
A la fin du cycle lunaire, pendant les nuits de lune noire sans doute…
Non, la lune est bien ronde, brillante, et éclaire de tendresse irisée leur baiser.
 
Traité d’astronomie appliquée s’ouvre illico à la page 28, paragraphe ALBEDO DE LA LUNE :
Irisée ? Cendrée vous voulez dire. La lune a une lumière cendrée lorsqu’elle est en croissant, mais jamais irisée.
Dans le cœur des amoureux tout s’irise, vous savez…
Non, je ne sais pas. Je n’ai pas ces vocables dans mes feuillets. Je ne sais de quoi vous parlez.
Je vous parle d’amour.
 
Traité d’astronomie appliquée s’énerve :
Qu’est-ce encore que ce charabia ? Où le trouve-t-on, cet amour dont vous parlez, dans l’Univers ?
On ne le trouve que sur la Terre.
La Terre n’est qu’une planète du Système solaire sur laquelle la vie est apparue.
L’amour aussi.
Pas à ma connaissance, en tout cas.
Votre connaissance a bien des lacunes, me semble-t-il.
 
Outré, Traité d’astronomie appliquée claque ses pages rageusement :
Je suis un livre scientifique, moi. J’ai la connaissance, les équations et les calculs pour prouver ce que j’avance !
Certes, mais vous n’avez que ça. Vous ignorez les émotions, les sentiments. Moi, je connais les émois, les papillons dans le ventre, les étoiles dans les yeux, l’exaltation dans le cœur, la joie, la tristesse, le bonheur, la vie, quoi ! Vous êtes trop rigoureux, ouvrez-vous davantage aux autres, recevez ce qu’ils ont à vous offrir.
 
Traité d’astronomie appliquée réfléchit un instant, aligne deux équations et répond :
Échangeons donc nos savoirs. Nous nous en trouverons enrichis tous les deux.
 
Baiser sous la lune bat des pages en sautillant, ravi :
Chic, peut-être le début d’une nouvelle romance… ?
 
Et c’est ainsi que, depuis, sur le rayon des essais, un gentil roman à l’eau de rose se promène, page dessus page dessous, avec un gros traité d’astronomie.
 
 

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Rédigé par Mado

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Publié le 4 Avril 2023

 
Sur l’étagère, celle que jamais personne ne regarde car placée trop haut, un livre sur la réglementation des accès au bâtiment public (RABP) et un livre de Barbara Cartland (BC) profitent de la fermeture de la bibliothèque pour échanger et philosopher sur leur vie.
 
  • RABP : Moi tu vois, ma vie est triste et stricte j’applique à la règle les consignes.
  • BC : moi c’est tout le contraire je laisse mes sens diriger ma vie.
  • RABP : Comment fais-tu ?
  • BC : simplement je me laisse effeuiller page après page.
  • RABP : moi, derrière cette réglementation, je ne peux laisser mes envies s’exprimer.
  • BC : Mon pauvre, il est vrai que mon auteure est une fleur bleue qui se laisse entrainer par l’amour.
  • RABP : Moi c’est tout le contraire ; mon auteur est revêche, sans état d’âme, qui, sous couvert de textes de lois, se cache derrière un masque d’autorité.
  • BC : c’est sûr que tu ne dois pas avoir la vie facile ! La fonction publique n’incite pas à l’amour.
  • RABP : Si, parfois je dis oui !
  • BC : ah bon, et à quoi si je ne suis pas indiscrète ?
  • RABP : J’autorise, après avoir consulté ma hiérarchie, à laisser l’accès de mes bureaux.
  • BC : Whaou ! c’est une pénétration libre de droit, prends-tu du plaisir au moins ?
  • RABP : Pas toujours car je subis le règlement.
  • BC : Mon pauvre, tu vois moi, je suis peut-être fleur bleue et naïve dans mes écrits, mais au moins mes lecteurs prennent du plaisir.
  • RABP : Tu as raison ; je ne suis qu’une suite de mots pour interdire la vie. Parfois j’aimerais y voir écrit : avec ou sans carte, laissez-vous aller, prenez du plaisir dans mes activités, il sera toujours temps pour réglementer. On devrait demander à ton auteure d’écrire un livre qui s’intitulerait Amour Public.
  • BC : Imagine le début : "Bonjour vous avez la carte ? Non, ce n’est pas grave, laissez-vous aller mon brave, je sais, le règlement est étrange. Rentrez, prenez du plaisir ; ici vous êtes dans une maison du loisir. Demain il sera temps, l’amour c’est important, ne faisons pas de la fonction publique un verset biblique ou tout est arrêté. Entrez et aimez.
  • RABP : oui, ça serait beau, mais mes auteurs sont de vieux beaux qui écrivent depuis le sénat. Eux ils n’ont plus l’âge de l’amour, quoique peut être... un jour...
  • BC : Allez courage, je me referme. Demain si tu le veux nous reprendrons notre discussion.
  • RABP : Merci. Tu vois, ce soir ma vie est moins triste grâce à toi.
 

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Rédigé par Bernard

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