Publié le 9 Février 2024
Publié le 9 Février 2024
Publié le 8 Février 2024
Je me vois regardant le tableau et unique personnage du tableau.
Je n'ai jamais aimé l'hiver. Toute petite déjà, apprenant que les ours hibernaient, je voulais faire de même.
Qu'importe ! Je reste là, fascinée par le tumulte du ciel d'orage, la couleur , la vitesse, le dessin des nuages, ces merveilleux nuages, le chant de la mer tantôt grise, tantôt verte, le mugissement du vent dans les palmiers qui refusent de courber l'échine.
L'écume des jours bondit sur la promenade désertée.
Seule, j'orchestre la symphonie des éléments, leur colère à l'unisson de la mienne.
Publié le 8 Février 2024
Quelques jours après le soir où son reflet dans la vitrine avait laissé Martine songeuse, elle reçut une invitation de son amie Bernadette pour assister à un spectacle de danse contemporaine. Drôle d’idée ça ! Qu’est-ce que je vais aller faire là-bas ? Martine préférait de loin les ballets de danse classique et la grande musique. Bernadette le sait bien pourtant!
L’affiche annonçant la soirée représentait un groupe de danseuses et danseurs, pieds nus, en tee-shirts et pantalons noirs. Effectivement rien à voir avec des tutus et des collants! Elle sentit pourtant la curiosité l’envahir pour ces danses où on se contorsionne, où on tape des pieds sur le sol en cadence, les cheveux suivant les mouvements, où les corps expriment sans retenue leur joie d’être vivants. Tiens, tiens, enfin une occasion de sortir de mon ennuyeux quotidien … Il lui revint comme un éclair l’image de sa silhouette solitaire et triste vue dans la vitrine de la galerie de peintures. En frissonnant, elle se replongea dans l’affiche. Les jeunes danseurs endiablés lui donnaient envie de bouger. Martine accepta l’invitation de Bernadette et attendit la date de la soirée avec une sorte d’impatience. Un peu de nouveauté et d’entrain dans ma vie seront les bienvenus. Elle trouva le spectacle bruyant et déconcertant, si différent de ceux qu’elle appréciait jusqu’à présent. Mais quelque chose dans cette joie partagée qui montait de la scène et cette ambiance chaleureuse qui gagnait le public la remplissait d’une émotion qu’elle avait oubliée depuis longtemps. Elle, qui maîtrisait d’habitude si fort ses paroles et ses gestes, sentait son corps lui échapper, parcouru par un besoin irrépressible de suivre la musique et les mouvements des danseurs et de participer à cette allégresse collective. Ce soir j’ai à nouveau vingt ans !
Publié le 8 Février 2024
Publié le 7 Février 2024
L'étoile incrustée sur la plaque de cuivre, suivie de mon nom brille. Les clients, satisfaits de mon succès, m'ont fait l'honneur de remplir les tables blanches de mon restaurant. Seront-ils plus indulgents avec mes plats, si je vais les saluer ?
Publié le 7 Février 2024
Quatre jours plus tard, soirée de gala pour la remise des prix. Un photographe flache à tout va. Les photos sont visibles aussitôt. L'Une m'intéresse particulièrement. Le premier et le second a la table de la présidente. J'observe ce trio, la ravissante jeune femme ne semble pas intéresser les deux hommes à sa table. Ils se gargarisent de leurs exploits. Un temps d'observation puis elle se fige, son sourire devient sarcasme. Pourtant je savais Antoine attiré par les jolies femmes. Ce soir, seulement deuxième de la course, il semble obnubilé par le vainqueur. Je ne peux détacher mon regard de cette table.
La présidente s'aperçoit de mon intérêt. Les deux candidats sont seuls dans cette salle. Après la remise des prix ils se sauvent ensemble. Je ne suppose plus, j'agis. Je m'approche de la table de la présidente et lui propose un cocktail, son verre étant vide. Je l'interroge.
Publié le 7 Février 2024
Publié le 7 Février 2024
En écoutant Nissa la bella, c’est la nostalgie d’un temps que je n’ai pas connu, d’une époque idéalisée, qui me traverse d’abord. C’est la Regina de li flou* dont les collines d’œillets ont disparu, c’est les verdi campagna*, aujourd’hui bétonnées, qui pleurent dans le premier couplet. Au rythme lent de la musique, je me promène dans un éden perdu.
Et puis, un cri d’amour surgit : Viva, viva, Nissa la Bella !
Les voix s’élèvent vers le ciel, comme une espérance. Alors, ma ville actuelle s’ouvre devant moi et oui, c’est encore Nissa la bella, avec ses places rénovées, ses cafés, ses boutiques, ses trams, sa baie des Anges, éternelle…
Le couplet suivant, entonné par une seule voix d’homme, s’épanouit en bouquet de roses et de lilas quand le chœur la rejoint. C’est une communion, la culture, l’âme de Nice partagées dans une chanson. Les voix modulent les sons. Comme les vagues de la mer, ça enfle, ça s’adoucit, ça remonte, ça vient vous frapper en plein cœur et ça vous laisse une drôle d’écume quand ça se retire...
Nissa la bella, quand on est nissart, ça vous transporte…
Publié le 7 Février 2024
Vingt ans ont passé et, après des études inintéressantes à ses yeux, Andreî devenu plombier décile d'aller vivre à Paris où la demande est importante et grâce à son ancien patron, a trouvé un remplacement. Il arrive avec son modeste bagage gare de l'Est et se retrouve complètement perdu au milieu de la foule.