Publié le 11 Février 2024

 
A peine arrivé, débarqué de mon train, le pied posé sur le quai, je quitte cette gare anonyme de ma ville étape.
Me voilà à présent en plein centre-ville ; ma quête sur l’instant, trouver un hôtel pour me reposer.
Derrière, soudain, des cris, hurlements, un tintamarre assourdissant.
Je fais volte-face, et face à moi un attroupement en marche lancinante.
A quelques mètres, sur le qui-vive, un cordon de police qui canalise et balise sa progression saccadée.
Sur des pancartes en carton et autres supports de tissus, érigés comme autant d’étendards baroques, peints à la bombe noire, des revendications et slogans pour les droits civiques.
Moi qui voulais de l’espace du calme et du temps pour esquisser ma nouvelle destination, me voilà servi, épinglé sur ce point sur la carte, en pleine tourmente.
 
J’éprouve depuis longtemps une certaine défiance pour tous ces groupes syndicalistes et associatifs qui se lancent sans détour, baïonnettes au canon.
Crier, hurler, vociférer à outrance, renforce-t-il les causes et combats à mener ?
S’exprimer avec calme, mesure, ne serait-il pas plus judicieux ?
L’individu lui-même arrive-t-il à se frayer une place quand il se retrouve submergé par la masse ?
 
Olga mène aussi son combat, sa révolte contre moi, suite à mon départ, mon absence inexplicable.
« Pourquoi me quitter alors qu’il ne cesse de me dire qu’il tient à moi ?
Dois-je être triste, en furie, et subir l’afflux de mes cris qui se bousculent en moi ? »
 
Ici, près de moi, les esprits s’échauffent, la menace de débordement gronde, donc je fais demi-tour. Vite un train pour reprendre ma révolte solitaire, sans heurts, sans clameurs, juste mon silence.
 

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Rédigé par Jean-Michel

Publié dans #Ecrire sur des photos

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Publié le 11 Février 2024

Ludovico Brea

Ludovico Brea

Henri Matisse

Henri Matisse

Raoul Dufy

Raoul Dufy

Ecole de Nice

Ecole de Nice

Deux sujets au choix... ou pas... Vous pouvez faire les deux, bien sûr !
 
– L'ekphrasis, la description d'un tableau
Décrire une des œuvres présentées ci-dessus.
(Cliquer sur les bandes d'images pour les agrandir).
 
La visite culturelle
Raconter une visite dans un musée niçois ou dans une église niçoise. Vous pouvez utiliser les tableaux ci-dessus, les intégrer dans votre récit.
Vous pouvez aussi garder le même personnage qu'aux ateliers déjà effectués et faire le lien avec vos autres récits, ou faire un texte indépendant des précédents. C'est comme vous voulez.

LES TEXTES

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Rédigé par Atelier Ecriture

Publié dans #Patrimoine & Méditerranée

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Publié le 11 Février 2024

Du sol de l’appartement de couleur vive, je plonge dans une géographie terre rouge-feu moelleuse qui est le nouvel ancrage de Matisse. Celui-ci confie, en filigrane, qu’il a trouvé son lieu définitif d’enracinement.
 
La présence, au premier plan gauche, d’un fauteuil de couleur bronze, agrémenté de franges, sur lequel repose, au niveau du dossier, une cotonnade blanche pour la tête, inspire le repos, la tranquillité d’un confort serein trouvé dans cette demeure bourgeoise.
 
Ce fauteuil, dans le tableau, tourne le dos à la fenêtre et à la mer.
C’est la contradiction même du tableau.
 
 
L’artiste m’invite à la fois à vouloir découvrir un paysage extérieur avec la fenêtre en position centrale et pourtant il me met à distance de la fenêtre par ce fauteuil inversé dans lequel je pourrais m’asseoir à l’inverse de la vue de la fenêtre.
 
Comment se préserver de la toute puissance du soleil tout en le magnifiant ? L’excès de couleurs fauves et intensives est contrebalancé par la couleur plus neutre du vert-bronze du fauteuil. Cela rejoint la mise à distance du peintre et du spectateur par la position même de ce meuble.
 
Et pourquoi ne pas ressentir et vivre l’aventure de l’établissement de Matisse à Nice par la simple tranquillité de son appartement ? Ici « tout est calme et volupté ! » et « j’ai trouvé l’endroit idéal de ma créativité » semble-t-il nous confier : « je tiens à la maintenir ».
 
Comme pour se protéger d’un dehors où les couleurs brûlent les yeux et la peau, mais où l’on peut aussi perdre son temps en mondanités et rencontres, Matisse peint l’ambiance fraîche qu’apporte l’air qui rentre dans la pièce par la fenêtre ouverte et il jouit de son milieu protégé, celui de son lieu d’habitation, loin de toute contrainte extérieure.
 
Cependant, pas de repos contemplatif pour regarder dehors la Méditerranée ou d’un fauteuil rapproché de la fenêtre, mais au contraire peindre, créer, expérimenter, trouver de nouvelles formes, de nouveaux concepts d'expression et pour cela j'ai besoin « d'être chez moi »...
 
Transposer et transcender les formes par la mise en place des aplats de couleurs chaudes de l’Azur  qu’il a découvert ici à Nice et montrer toute l’importance de cette fenêtre ouverte sur l’ailleurs : la "Mare Nostrum" qu’il chérit.
 
Je suis dans la gratitude de ce partage de vision amoureuse du peintre pour son appartement donnant vue sur mer.
 
La présence du peintre dans la pièce, je la ressens profondément. Pas d’autoportrait, pas de figure de sa personne dans cette peinture mais néanmoins Matisse est là, en train de peindre cet intérieur pour vous, pour nous, pour moi et s’adresse à chacun pour la postérité. Il y a l’omniprésence du peintre dans cette absence et cette mise à distance.
 
Je découvre la spécificité du plafond, les fresques peintes aux motifs de végétaux et les moulures cernées par une frise rose, de même que l’enthousiasmante couleur des tapisseries jaune-ocre en osmose avec l’optimisme criard du soleil.
 
Puis juste en dessous, la douceur des tissus transparents à volutes légèrement tachetées de reflets d’ombre et de lumière des rideaux de son sujet central.
 
Cette fenêtre ouverte sur la grande bleue qu’il chérit, cette Méditerranée prendra encore plus sa place une fois dehors lorsque le soleil sera moins brûlant ; il nous convie, à travers son œil, à  profiter de cette « vue sur mer » dans un instant suspendu et immortalisé du temps réservé à la sieste.
 
Merci l’artiste de nous partager ici, de façon à la fois retenue et criarde, une partie de l’« intime intérieur ».
 
Je remarque à gauche les patères noir sombre, sans manteaux, qui tranchent avec la couleur de fond ocre-jaune du papier peint de la pièce. Comme pour rappeler que la saison ne nécessite aucune protection contre le froid.
 
A gauche, un tissu à fleurs imprimées qui tombe négligemment. Un batik qui ajoute une note exotique de couleurs noire, orange et blanche glissant d’un meuble étroit puis, posé sur ce meuble, une machine à écrire. Elle est en attente avec son couvercle de protection marron posé tout à côté et  semble signifier, je me déplace moi aussi au gré du bon vouloir du Maître.
 
Dans cette « vue sur mer » titre du tableau, Matisse est heureux d’être dans son refuge, il le partage généreusement avec ses amateurs et il a le génie de nous faire vivre une expérience merveilleuse non seulement de son voyage jusqu’à Nice, mais de nous programmer pour toujours un « voyage de couleurs en appartement ».

Hilde
 

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Rédigé par Hilde

Publié dans #Patrimoine & Méditerranée

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Publié le 11 Février 2024

Maintenant bien bio-ressourcée
Depuis l’incartade en champs les chevaux
Avec l’orgeat, sa paille et la grève, je suis tombée
Sur Clément De La Fourrière, style aristo.
 
L’homme menait à mal, les biens
Ceux de la campagne de ses ancêtres.
On écrirait plus l’histoire, les liens.
Les tracteurs se conduisent tout seuls, piètres.
 
Voilà comment jouer aux concours de circonstances,
Le premier prix d’une beauté paysanne, césar du volant
Suffit d’accorder sa cotte avec la machine en toute élégance.
Mais je regrette, tu n’as pas de beaux yeux, Clément.
 
Sur le podium numéro un, elle a gagné le tandem.
Celui de l‘élastique toi et moi rapprochés, ficelés
Je réfléchis, le regard vertige. Entre nous, un dilemme.
Se laisser sauter ou brouter encore les mots de l’atelier ?
 

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Rédigé par Dany-L

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Publié le 11 Février 2024

 

 

Elle les laisse tituber dans le bio de l’eau claire du ruisseau.
De très verts, ils passeront au dorée fané
Elle a rendez-vous à la ville, tracteur en main, tôt.
Le cresson, elle n’a plus le temps de le poêler.
 
Depuis son acné, elle noue ces bouquets de verdure.
Les élastiques n’ont plus de secrets quand elle dépote.
Elle nous exagère l’acide folique et les vitamines pures.
Comme j’aime le nasitort. Je suis toute à sa botte.
 
Elle refuse le saut de l'ange du haut de ses amours
Même au bord du gouffre quand les liens se tendent
Elle préfère écrire la nature de ses doigts gourds,
Libre et cultivée le long des tiges fragiles et tendres.
 
Mais l’aristo insiste, la bouche pleine de babillage,
Clément De La Fourrière se gausse, je le jure primesautier.
Vont-ils tomber dans le velouté du potage
ou échanger ses clés à pipe au fond de l‘atelier ?
 
Dany-L
 
 
 
 

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Rédigé par Dany-L

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Publié le 11 Février 2024

La nuit a été longue. Adeline n’a pas bien dormi et elle est épuisée. Son bébé est encore à la nursery et elle se sent bien seule dans cette chambre vide-A-t-il bien dormi ? A-t-il pleuré ?-A-t-il eu besoin de moi ?- On frappe doucement à la porte et l’infirmière de la veille entre dans la pièce. Elle demande à Adeline si elle va bien et lui donne les médicaments dont elle a besoin. Puis elle l’aide à s’asseoir confortablement. Adeline est un peu perdue devant tant de sollicitude-Pourquoi tant de gentillesse ? Je ne le mérite pas-Elle n’ose même pas demander des nouvelles de son fils même si elle en meurt d’envie.

L’infirmière vient s’asseoir sur le bord du lit. Elle lui demande si elle a réfléchi et si elle a pris une décision concernant son bébé. Adeline ne répond pas. -Pas encore. Souffler un peu juste un peu.-Mais de nouveau l’émotion la submerge et elle éclate en sanglots.

L’infirmière est bouleversée.-Quelle détresse ! Si jeune et si seule.-Elle prend Adeline dans ses bras et la berce comme on le ferait pour un enfant. Peu à peu le calme revient. Adeline désire une seule chose maintenant : voir son fils encore une fois.

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Rédigé par Elisabeth

Publié dans #Ecrire sur des photos

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Publié le 10 Février 2024

 

- MEROVEE - En rêvassant Mérovée caresse le chrisme qu'il porte au cou et une onde intense lui parcourt le cerveau. Il se lève, piétine un nid de fourmis en hurlant, arrache sa tenue de travail et se quitte à l'instant même, atteint par l'acide formique il s'endort !!!

 
-Je rêve ou quoi, j'entends des bruits,cela n'a aucun sens, des gens sont en colère mais bon dieu cela fait des lustres que ça dure, que ça bugge et que ça gueule… je suis fatigué
Mérovée a un songe :
-Dans son rêve il marche, ou plutôt le monde marche pour lui car il atteint l'immobilité parfaite
-dans la rue descend en bataillon serré une armée de bouches qui n'ont plus de visage dans ce 'no-land', des bouches qui de concert vomissent en chœur une ventrée de mots de sons machinalement éructés et balancés à l'air, à la ville, à l'autorité.
-Des siècles et des siècles défilent sous ses paupières, rois, querelles intestines, parentèles toxiques qui s'étripent gaillardement depuis toujours ; et les même revendications, le même combat revient à la surface, peur, faim, quête du pouvoir et du territoire, violences, homicides, infanticides, séquestrations, chaise électrique, conflit sociétal et genré… de l'humain quoi !
-tel un essaim bourdonnant un carré de têtes noires se déploie dans un sens et puis dans un autre innovant une 'novlangue' réducteur de paroles scandées et ressassées.
-Dans son sommeil les images s'entrechoquent, la prise de Poitiers, les Sarrasins, les Burgondes et l'Austrasie, la guerre de Cent ans, Ravaillac et son bon roi de la poule au pot, le roi Soleil jouant avec Lulli encore des images, l'Esclavage et la traite des noirs, 1848, le Résorgimento Italien, la baie des cochons, le Vietnam / Vietkong et le communisme, le fascisme, Fukushi/Nagasaki, des tonnes d'images qui disent des tonnes d'histoires et la rengaine en boucle : j'ai peur, j'ai faim… famines, pestes, palu.., typhoide qui jonchent le chemin en des traces indélébiles, 1936 l'Espagne, les camps, les Afriques etc, etc, des images des histoires notre histoire
…......................................................................................................................................................
-Mérovée sous ses paupières closes entend tintinabuler le son grêle et pur d'une comptine enfantine … Il s'endort... Ils étaient trois petits enfants qui s' en allaient glaner aux champs aux champs aux champs
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- BASSETERRE - - Hé.... un court-circuit, hé... c'est moi qui te regarde depuis mon bureau...
-c'est quoi ce court-jus ?
 
Soudain il étouffe dans le noir ; et l'humidité très vite lui suce la peau, il s'arrache le vêtement pour respirer un peu, tend les bras, trouve le mur a l'aveuglette le palpe en évalue les aspérités, les trous, le salpêtre, les moisissures, les glaviots qui dégoulinent et s'échappent de ses doigts
 
-Ça pue un max !!!
 
Une telle décomposition le prend à la gorge l'enveloppe et le tétanise ! Alors avec une rare violence il s'empare d'un manche qui traîne - pic ou merlin- ou je ne sais quoi encore et se met à cogner son mur frénétiquement, la chaux cloquée s'en échappe et dépoudre en laissant fuir son sable malodorant ; comme un piétinement de plusieurs corps en colère, à lui tout seul, Basseterre se démène rageusement, blanchi, aveuglé par les poussières et baignant dans son jus il se bouscule et atterrit dans la crasse ; il contemple son travail en souriant.
 

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Rédigé par Marie-Thérèse

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Publié le 10 Février 2024

 

L’orage a plongé les studios, dans le noir, durant quelques instants. Quand la lumière réapparaît, l’ambiance est lugubre, le silence pesant et glacial. Toute la troupe est réunie autour d’Olivier, l’acteur principal de la série.

Le producteur, est là aussi, visiblement contrarié. L’inconnu au chapeau se présente d’une voix calme, mais sonore. Il tient dans sa main droite, une plaque qui brille sous les projecteurs.
 
 
- Commissaire divisionnaire Marc Fontaine.
C’est une blague, avec sa gueule et son pardessus trempé, il a plutôt l’air d’un naufragé des cavaliers de l’apocalypse…
Olivier déchante, quand l’homme qui s’avance, annonce froidement la raison de sa présence.
- J’ai été contacté par le chef d’entreprise du chantier. La destruction d’un mur, au premier étage, a suscité une vive émotion, un corps a été découvert. Les travaux sont arrêtés, le tournage également.
Restez tous à notre disposition.
La stupéfaction se lit sur tous les visages.
Quelques minutes plus tard, sirènes hurlantes, un renfort de police arrive. Un cordon de sécurité se met en place, pour faciliter les investigations.
Une jeune femme, une mallette à la main s’entretient avec le commissaire. Olivier éprouve un choc, il la reconnaît.
Toujours aussi attirante ! Aura-t-elle fait des progrès ? Elle était jeune et inexpérimentée.
Lors d’une affaire interne, elle avait osé m’imposer un test ADN, jugé pourtant inutile. J’avais fini par accepter, faiblesse de l’homme devant la beauté féminine !
Cette pensée amuse Olivier, il avait été, longtemps, la risée de ses collègues.
Vingt ans se sont écoulés. A l’époque, il était inspecteur à la brigade criminelle de Versailles. Il avait intégré la section terroriste, avant de mettre un point final à sa carrière dans la police, pour devenir acteur.
Leurs regards se croisent. Une flamme illumine le visage de Sophie !
Tu t’imagines que je ne t’ai pas reconnu ! Salut beau mec, nul besoin de tes conseils « Trésor » tu n’es plus mon supérieur !...
Elle tourne les talons, s’empresse d’aller sur la scène de crime accompagné du Procureur de la République qui vient d’arriver.
 

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Rédigé par Josiane

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Publié le 10 Février 2024

 

Jacques, malgré son retour dans le cocon réconfortant de son enfance, continuait à trembler intérieurement sans savoir pourquoi.

Il passait ses journées dans le vieil atelier à sculpter des chutes de bois retrouvées sur un monticule d’ouvrages oubliés, certainement destinés à finir en cendres.

Ses mains travaillaient sans lui. Tout à ses réflexions, il finit par s’apercevoir que ses œuvres ressemblaient de plus en plus aux gargouilles qui ornementent Notre Dame de Paris.

 

Sauf aujourd’hui.

Tiens, pensa-t-il... Serais-je capable de reproduire un joli visage d’enfant à la place de ces infâmes démons et autres qui perturbent ma vie ? Qui est-elle ? Je crois bien que je connais cette fillette… Mais oui ! Je sais! C’est la petite fille au vélo qui jouait, ce matin, devant la boulangerie.. Aurais-je du talent ? Je vais le terminer et l’offrir à sa mère, demain, en allant chercher mon pain. Je pourrai peut être lui parler, d’autant plus que cette dame étant veuve, je n’aurais même pas à le confesser à mon ex collègue, quand il vient célébrer l’office chaque Dimanche. Il faut que je retrouve mon âme. Ce portrait va m’y aider, j’en suis sûr.

Cette heureuse circonstance lui redonna une confiance et une sérénité nouvelle. Ses yeux, obstinément fermés sur les choses de la vie, lui offraient maintenant un paysage enchanteur que la rigueur de son passé lui avait interdit d’admirer. Cette lucidité retrouvée lui permit de réfléchir sur son sort… Pourquoi me suis je enfui ? Pourquoi cette hantise que rien ne justifie ? Et si c’était simplement la peur d’exercer un sacerdoce qui n’est pas le mien ? Et si je nettoyais un peu les vitres de mes fenêtres, je verrais défiler les journées du village... Et tout ce qui va avec. J’aurais certainement des réponses à des questions que je n’ose pas me poser pour commencer une vie qui me parle et que je persiste à ne pas entendre.

Jacques en était venu, sans s’en rendre compte, à penser qu’il pourrait devenir un boulanger convenable. Un nouveau futur se dessinait et une flopée d’idées nouvelles se bousculaient dans sa tête. Oui mais...

Peut-être devra-il libérer ses sens, obéir à la nature, faire ce pourquoi il est venu sur terre. Et aussi… Donner la vie, comme on lui a offert la sienne… Mais bon, patience, laissons du temps au temps.

Qui vivra verra. Dieu est là pour ça !

 

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Rédigé par Fernand

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Publié le 10 Février 2024

 
La fenêtre est ouverte. Les jalousies à demi fermées laissent passer l'air et créent un courant d'air. Il fait chaud. Le ciel est bleu comme d'habitude.
Nous sommes dans le sud, deux palmiers bien verts nous ancrent sur la Côte d'Azur.
Une femme, sans doute sa femme, celle qu'aime Matisse, est alanguie dans un fauteuil Crapaud tacheté de couleurs neutres, le bleu profond coexiste avec du beige. Ce qui frappe en premier, la robe ; le déshabillé blanc fluide agrémenté d'un col bleu Matisse comme on dirait un bleu Majorelle, la même époque sans doute. Une fleur jaune, en tissu, accompagneé d'un entourage bleu et non vert comme nous l'offre la nature, rehausse l'ensemble.
 
L'odalisque, spécialité de Matisse, a les yeux noirs mais clos. La main gauche et le bras sont délicatement posés sur l'épaule ; cela donne un sentiment d'abandon malgré le drapé sage. Les cheveux bien mis, au carré, augure d'une femme sage, contrôlée dans son abandon.
Le bas du tableau, un tapis, est rouge, en contraste avec la douceur du haut du tableau bleu pastel et d'azur, vert, beige clair. Le meuble Louis-Philippe en acajou, bois sombre et rouge, par nature, amplifie le contraste pour mettre en valeur la douce odalisque endormie.
L'ensemble des taches de couleurs, modestes en taille, très variées en couleurs, caractérise bien l'inspiration de Matisse et son mouvement Fauviste. On retrouve cette inspiration dans les couleurs abruptes de Van Gogh, la délicatesse de Paul Cézanne, l'incongruité océanienne d'un Paul Gauguin.
Le rêve de couleurs et l'harmonie des tons emmènent à la beauté éternelle de ceux qui s'expriment au delà des réalités grégaires au ras du sol.
 
Gérard

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Rédigé par Gérard

Publié dans #Patrimoine & Méditerranée

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