Publié le 13 Février 2024

 
Après le violent séisme, le petit village de Saïd commençait à se reconstruire. L'armée avait envoyé les soldats pour aider à enlever les décombres. Des tentes s'installaient ci et là. Les habitants rebâtissaient avec courage leurs maisons en terre battue. Saïd aidait à droite, à gauche. Toujours prêt à donner un coup de main. Lorsqu'il travaillait, son regard bifurquait vers la gazelle. Elle était restée avec eux. Elle soignait les blessés.
Chaque jour, après le substantiel repas, tout le monde s'installait en rond autour du feu pour le rituel du thé. Saïd se faisait un honneur de le préparer. La jolie infirmière le suivait des yeux avec intérêt.
Il prenait amoureusement la théière que lui avait laissée sa maman. Argentée, son ventre rond ciselé se casait bien sur les braises. Sur le côté, l'anse était gravée aux initiales de sa famille. Il ne la rinçait jamais pour qu'elle garde son goût de thé vert. Par contre, il adorait la frotter et la faire briller.
Il la posait sur le feu, lorsque l'eau commençait à bouillir, il rajoutait le thé. Ensuite, il prenait le cône de sucre qu'il cassait avec son marteau et le rajoutait à l'eau. Et, en dernier, les feuilles de menthe bien fraîches.
Aussitôt, la théière devenait vivante. Une odeur s'en dégageait. De la fumée sortait de son bec verseur. Les narines des hommes se dilataient. Les regards étaient hypnotisés. Moment de bonheur pour ces pauvres gens.
Un autre cérémonial commençait alors. Saïd prenait un verre, le remplissait de liquide puis le refaisait couler dans la théière. Ceci deux ou trois fois. Puis, il commençait le service en levant bien haut la théière au-dessus du verre. Le liquide doré coulait tout mousseux. Les berbères buvaient avec des grands "slurp!" de satisfaction. La gazelle souriait à Saïd. Théière, tu es magique !

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Rédigé par Ghislaine

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Publié le 13 Février 2024

 
Paul attend la visite de Chloé.
Chloé, c’est la petite fille en fauteuil roulant qui a déboulé dans sa chambre lundi dernier. Il a d’abord été surpris de cette intrusion, puis ennuyé, mais la petite bavarde a vite fait de le séduire. Une joie de vivre intacte, malgré son handicap, l’anime. Une résilience admirable. Elle lui a raconté sa chute de cheval, colonne vertébrale brisée, fauteuil à vie, avec un naturel désarmant. Une leçon de vie et de courage qui l’a galvanisé. Après sa visite, il s’est senti plus fort, prêt à entendre le verdict des médecins. Un état que Chloé a entretenu en venant le voir tous les jours.
Hier, la bonne nouvelle est arrivée : il n’aura aucune séquelle, pourra remarcher. Cri de joie de Chloé ; il a eu l’impression qu’elle se réjouissait encore plus que lui. Généreuse Chloé !
 
Elle a douze ans aujourd’hui ; il s’est débrouillé pour lui faire une surprise. Dans sa chambre, il a fait installer, grâce à la complicité de cette bonne madame Leroy, cinq gigantesques ours en peluche de couleurs vives.
Dès qu’elle franchira sa porte, Chloé sera d’abord accueillie par Nounours rose, le nounours acrobate. Tête en bas, il s’est suspendu par une patte arrière à un anneau fixé au plafond. L’autre patte arrière part joyeusement à l’horizontale, en angle droit avec son gros ventre rond, tout douillet de peluche à longs poils roses vifs, et ses deux pattes avant, largement ouvertes en croix, semblent crier : Bienvenue Chloé !
 
A la droite de Nounours rose, Nounours orange, debout, de profil, est en attente. Ses pattes avant sont prêtes à s’ouvrir pour serrer tendrement contre son torse doux et dodu une Chloé émerveillée, du moins, Paul l’espère… et Nounours orange aussi. Il a l’air si vivant avec sa truffe noire qui semble frémir, son œil vigilant et son oreille aux aguets qui percevra sûrement l’arrivée de la fillette.
A gauche de Nounours rose, Nounours rouge fait le pont inversé. En équilibre sur la patte arrière droite et la patte avant gauche, son ventre rebondi, arrondi vers le plafond, il tend ses deux autres pattes à le verticale. Tout en souplesse ce gros bonhomme-nounours ! Au-dessus de lui vole un chapeau noir. Nounours rouge est un jongleur qui n’a pas peur de la difficulté !
Plus loin, Nounours mauve et Nounours vert, debout face à face, leurs corps légèrement inclinés, jouent à la mourra. Paul en a décidé ainsi. Il expliquera le jeu à Chloé et, si elle veut bien, ils y joueront ensemble. Ce sera une journée d’anniversaire mémorable pour la petite…
 
Il inspecte du regard l’installation, une dernière fois. Chloé lui a confié qu’elle adorait les peluches ; elle va être ravie… Vivement qu’elle arrive… Paul reste attentif aux bruits dans le couloir, surtout ne pas rater l’entrée de la petite, la tête qu’elle va faire… Il criera : Bon anniversaire ! dès qu’elle apparaîtra.
Le ronronnement du fauteuil électrique se fait entendre, il progresse, il approche, il est là, il se tait. Chloé, stoppée net sur le pas de la porte, ouvre des yeux stupéfaits, émerveillés.
Bon anniversaire, Chloé !
 

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Rédigé par Mado

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Publié le 13 Février 2024

Deux sujets au choix... ou pas... Vous pouvez faire les deux, bien sûr !
 
Décrire la musique de Nissa la Bella
Racontez Nissa la bella, décrivez la musique, le chant, ce que vous ressentez en l’écoutant.
 
Raconter un épisode avec Nissa la Bella
Racontez une anecdote où l'on chante Nissa la Bella.
Vous pouvez garder le même personnage qu'aux ateliers déjà effectués et faire le lien avec vos autres récits, ou faire un texte indépendant des précédents. C'est comme vous voulez.

LES TEXTES

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Rédigé par Atelier Ecriture

Publié dans #Patrimoine & Méditerranée

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Publié le 13 Février 2024

 
Julie se rend à la fête de la musique accompagnée de son amie Laurence, elles se dirigent vers le vieux Nice. Bruits, cris, tintamarre et mélodies s'échappent des portes des cafés, cette musique tonitruante fatigue Julie qui à peine à comprendre ce que lui dit Laurence.
Elles traversent la place du Pin, essaient de se frayer un passage au milieu des tables, des danseurs de breaking dance, trouvant une place où s'installer, elles contemplent le spectacle d'acrobaties, s'imprégnant du rythme et des mouvements.
Elles continuent leurs promenades festives croisent des groupes de musiciens jouant de la guitare électrique, plus fort les uns que les autres ce qui a pour effet de les propulser un peu plus loin encore, en direction de la porte d'enceinte de la vieille ville.
Harassées par la foule et le vacarme, elles rentrent dans un café situé à l'écart. Il est déjà très tard et les personnes attablées semblent avoir bu plus que de coutume, elles parlent fort, s’interpellent, mi-français, mi-niçois.
Julie et Laurence sont sur le point de s'en aller quand soudain un grand silence succède au brouhaha ; étonnées elles se rassoient. Un chant jaillit des poitrines, les notes s'élèvent au-dessus des montagnes, disparaissent dans l'air pour plonger en un murmure dans la mer azuréenne et pour s'en retourner comme des vagues s'enroulant sur la plage. Comme baignées par l'ambiance musicale, elles ont moins hâte de repartir et restent encore un peu à flâner, goûtant la fraîcheur de la nuit. Au petit matin elles chemineront parmi les fleurs, les vertes collines, les maisons aux vieilles toitures sous le soleil de l'été.
 

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Rédigé par Catherine

Publié dans #Patrimoine & Méditerranée

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Publié le 11 Février 2024

 

Cliquer sur les bandes d'images pour les agrandir

LA NOUVELLE EN PHOTOS : atelier 2
LA NOUVELLE EN PHOTOS : atelier 2
Atelier 2 :
Le monologue intérieur
 
Sujet :
Choisissez une image et continuer votre histoire en y intégrant un peu de monologue intérieur. Comme à la séance précédente, n’oubliez pas qu’une suite est prévue la semaine prochaine !

LES TEXTES

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Rédigé par Atelier Ecriture

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Publié le 11 Février 2024

 
A peine arrivé, débarqué de mon train, le pied posé sur le quai, je quitte cette gare anonyme de ma ville étape.
Me voilà à présent en plein centre-ville ; ma quête sur l’instant, trouver un hôtel pour me reposer.
Derrière, soudain, des cris, hurlements, un tintamarre assourdissant.
Je fais volte-face, et face à moi un attroupement en marche lancinante.
A quelques mètres, sur le qui-vive, un cordon de police qui canalise et balise sa progression saccadée.
Sur des pancartes en carton et autres supports de tissus, érigés comme autant d’étendards baroques, peints à la bombe noire, des revendications et slogans pour les droits civiques.
Moi qui voulais de l’espace du calme et du temps pour esquisser ma nouvelle destination, me voilà servi, épinglé sur ce point sur la carte, en pleine tourmente.
 
J’éprouve depuis longtemps une certaine défiance pour tous ces groupes syndicalistes et associatifs qui se lancent sans détour, baïonnettes au canon.
Crier, hurler, vociférer à outrance, renforce-t-il les causes et combats à mener ?
S’exprimer avec calme, mesure, ne serait-il pas plus judicieux ?
L’individu lui-même arrive-t-il à se frayer une place quand il se retrouve submergé par la masse ?
 
Olga mène aussi son combat, sa révolte contre moi, suite à mon départ, mon absence inexplicable.
« Pourquoi me quitter alors qu’il ne cesse de me dire qu’il tient à moi ?
Dois-je être triste, en furie, et subir l’afflux de mes cris qui se bousculent en moi ? »
 
Ici, près de moi, les esprits s’échauffent, la menace de débordement gronde, donc je fais demi-tour. Vite un train pour reprendre ma révolte solitaire, sans heurts, sans clameurs, juste mon silence.
 

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Rédigé par Jean-Michel

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Publié le 11 Février 2024

Ludovico Brea

Ludovico Brea

Henri Matisse

Henri Matisse

Raoul Dufy

Raoul Dufy

Ecole de Nice

Ecole de Nice

Deux sujets au choix... ou pas... Vous pouvez faire les deux, bien sûr !
 
– L'ekphrasis, la description d'un tableau
Décrire une des œuvres présentées ci-dessus.
(Cliquer sur les bandes d'images pour les agrandir).
 
La visite culturelle
Raconter une visite dans un musée niçois ou dans une église niçoise. Vous pouvez utiliser les tableaux ci-dessus, les intégrer dans votre récit.
Vous pouvez aussi garder le même personnage qu'aux ateliers déjà effectués et faire le lien avec vos autres récits, ou faire un texte indépendant des précédents. C'est comme vous voulez.

LES TEXTES

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Rédigé par Atelier Ecriture

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Publié le 11 Février 2024

Du sol de l’appartement de couleur vive, je plonge dans une géographie terre rouge-feu moelleuse qui est le nouvel ancrage de Matisse. Celui-ci confie, en filigrane, qu’il a trouvé son lieu définitif d’enracinement.
 
La présence, au premier plan gauche, d’un fauteuil de couleur bronze, agrémenté de franges, sur lequel repose, au niveau du dossier, une cotonnade blanche pour la tête, inspire le repos, la tranquillité d’un confort serein trouvé dans cette demeure bourgeoise.
 
Ce fauteuil, dans le tableau, tourne le dos à la fenêtre et à la mer.
C’est la contradiction même du tableau.
 
 
L’artiste m’invite à la fois à vouloir découvrir un paysage extérieur avec la fenêtre en position centrale et pourtant il me met à distance de la fenêtre par ce fauteuil inversé dans lequel je pourrais m’asseoir à l’inverse de la vue de la fenêtre.
 
Comment se préserver de la toute puissance du soleil tout en le magnifiant ? L’excès de couleurs fauves et intensives est contrebalancé par la couleur plus neutre du vert-bronze du fauteuil. Cela rejoint la mise à distance du peintre et du spectateur par la position même de ce meuble.
 
Et pourquoi ne pas ressentir et vivre l’aventure de l’établissement de Matisse à Nice par la simple tranquillité de son appartement ? Ici « tout est calme et volupté ! » et « j’ai trouvé l’endroit idéal de ma créativité » semble-t-il nous confier : « je tiens à la maintenir ».
 
Comme pour se protéger d’un dehors où les couleurs brûlent les yeux et la peau, mais où l’on peut aussi perdre son temps en mondanités et rencontres, Matisse peint l’ambiance fraîche qu’apporte l’air qui rentre dans la pièce par la fenêtre ouverte et il jouit de son milieu protégé, celui de son lieu d’habitation, loin de toute contrainte extérieure.
 
Cependant, pas de repos contemplatif pour regarder dehors la Méditerranée ou d’un fauteuil rapproché de la fenêtre, mais au contraire peindre, créer, expérimenter, trouver de nouvelles formes, de nouveaux concepts d'expression et pour cela j'ai besoin « d'être chez moi »...
 
Transposer et transcender les formes par la mise en place des aplats de couleurs chaudes de l’Azur  qu’il a découvert ici à Nice et montrer toute l’importance de cette fenêtre ouverte sur l’ailleurs : la "Mare Nostrum" qu’il chérit.
 
Je suis dans la gratitude de ce partage de vision amoureuse du peintre pour son appartement donnant vue sur mer.
 
La présence du peintre dans la pièce, je la ressens profondément. Pas d’autoportrait, pas de figure de sa personne dans cette peinture mais néanmoins Matisse est là, en train de peindre cet intérieur pour vous, pour nous, pour moi et s’adresse à chacun pour la postérité. Il y a l’omniprésence du peintre dans cette absence et cette mise à distance.
 
Je découvre la spécificité du plafond, les fresques peintes aux motifs de végétaux et les moulures cernées par une frise rose, de même que l’enthousiasmante couleur des tapisseries jaune-ocre en osmose avec l’optimisme criard du soleil.
 
Puis juste en dessous, la douceur des tissus transparents à volutes légèrement tachetées de reflets d’ombre et de lumière des rideaux de son sujet central.
 
Cette fenêtre ouverte sur la grande bleue qu’il chérit, cette Méditerranée prendra encore plus sa place une fois dehors lorsque le soleil sera moins brûlant ; il nous convie, à travers son œil, à  profiter de cette « vue sur mer » dans un instant suspendu et immortalisé du temps réservé à la sieste.
 
Merci l’artiste de nous partager ici, de façon à la fois retenue et criarde, une partie de l’« intime intérieur ».
 
Je remarque à gauche les patères noir sombre, sans manteaux, qui tranchent avec la couleur de fond ocre-jaune du papier peint de la pièce. Comme pour rappeler que la saison ne nécessite aucune protection contre le froid.
 
A gauche, un tissu à fleurs imprimées qui tombe négligemment. Un batik qui ajoute une note exotique de couleurs noire, orange et blanche glissant d’un meuble étroit puis, posé sur ce meuble, une machine à écrire. Elle est en attente avec son couvercle de protection marron posé tout à côté et  semble signifier, je me déplace moi aussi au gré du bon vouloir du Maître.
 
Dans cette « vue sur mer » titre du tableau, Matisse est heureux d’être dans son refuge, il le partage généreusement avec ses amateurs et il a le génie de nous faire vivre une expérience merveilleuse non seulement de son voyage jusqu’à Nice, mais de nous programmer pour toujours un « voyage de couleurs en appartement ».

Hilde
 

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Rédigé par Hilde

Publié dans #Patrimoine & Méditerranée

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Publié le 11 Février 2024

Maintenant bien bio-ressourcée
Depuis l’incartade en champs les chevaux
Avec l’orgeat, sa paille et la grève, je suis tombée
Sur Clément De La Fourrière, style aristo.
 
L’homme menait à mal, les biens
Ceux de la campagne de ses ancêtres.
On écrirait plus l’histoire, les liens.
Les tracteurs se conduisent tout seuls, piètres.
 
Voilà comment jouer aux concours de circonstances,
Le premier prix d’une beauté paysanne, césar du volant
Suffit d’accorder sa cotte avec la machine en toute élégance.
Mais je regrette, tu n’as pas de beaux yeux, Clément.
 
Sur le podium numéro un, elle a gagné le tandem.
Celui de l‘élastique toi et moi rapprochés, ficelés
Je réfléchis, le regard vertige. Entre nous, un dilemme.
Se laisser sauter ou brouter encore les mots de l’atelier ?
 

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Rédigé par Dany-L

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Publié le 11 Février 2024

 

 

Elle les laisse tituber dans le bio de l’eau claire du ruisseau.
De très verts, ils passeront au dorée fané
Elle a rendez-vous à la ville, tracteur en main, tôt.
Le cresson, elle n’a plus le temps de le poêler.
 
Depuis son acné, elle noue ces bouquets de verdure.
Les élastiques n’ont plus de secrets quand elle dépote.
Elle nous exagère l’acide folique et les vitamines pures.
Comme j’aime le nasitort. Je suis toute à sa botte.
 
Elle refuse le saut de l'ange du haut de ses amours
Même au bord du gouffre quand les liens se tendent
Elle préfère écrire la nature de ses doigts gourds,
Libre et cultivée le long des tiges fragiles et tendres.
 
Mais l’aristo insiste, la bouche pleine de babillage,
Clément De La Fourrière se gausse, je le jure primesautier.
Vont-ils tomber dans le velouté du potage
ou échanger ses clés à pipe au fond de l‘atelier ?
 
Dany-L
 
 
 
 

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Rédigé par Dany-L

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