INSTALLATION

Publié le 13 Novembre 2023

 

Personnage

Melinda de Gallière

Melinda de Gallière est une jeune femme de vingt quatre ans, de longs cheveux noirs bouclés qui lui tombent en bataille aux épaules comme des herbes folles. Une peau diaphane, presque laiteuse, poudrée de rose sur les joues.

Des yeux vert émeraude. Des lèvres fines de couleurs pourpre. De taille moyenne, une stature fine, élancée, des courbes féminines très généreuses, et une poitrine imposante.

Elle est la fille unique de Pierre-Jérôme de Gallière président d’un grand groupe pharmaceutique et Giovanna Montecasillo avocate d’affaires. De ses parents elle a acquis une éducation stricte basée sur le respect, l’importance des études afin d’accéder à une bonne notoriété professionnelle. Au travers ce constant souci d’excellence elle a récolté un caractère inquiet, en perpétuelle remise en question permanente. Et pour parachever tout cela, ces crises existentielles lui procurent de manière incontrôlable et imprévisible, de désagréables flatulences.

Elle appréhende le regard des gens en général et celui des hommes en particulier, dont elle ne peut réprimer qu’une grande timidité et méfiance à leurs égards, vis-à-vis de sa position sociale, familiale et surtout par rapport à ses formes. Elle demeure de nature solitaire et mélancolique. On ne lui connait qu’une seule amie, Natacha dont elle est très proche, sa confidente vers laquelle elle n’hésite pas à se tourner sans crainte.

Elle profite de cette croisière sur le Rhône afin d’obtenir les bonnes réponses à son grand choix de vie déterminant qu’elle s’apprête à entreprendre : consacrer sa vie à Dieu, rentrer dans les Ordres et prononcer ses vœux, d’obéissance, chasteté et pauvreté.

 

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« Coucou Natacha, c’est encore moi, je t’ai appelé déjà 2 fois sans laisser de message, ce coup-ci je le fais.
Je suis bien arrivée à Arles, je me suis fait une petite pause près des Arènes, et là je suis devant le Commedia dell'arte. J’attends pour l’embarquement et…  je te rappelle »
 
« Désolé d’avoir coupé, je devais donner mon billet et je le trouvais plus dans mon sac. Fin de l’alerte. En plus le type qui faisait le contrôle il n’arrêtait pas de me dévisager… Saoulant ! Bon, sinon le bateau il est top, une jolie péniche, sur les photos elle semblait plus petite.
Merci pour m’avoir écoutée toute la soirée hier, j’espère que je ne finis pas par te fatiguer avec mes raisonnements lourdingues. Bon je te laisse, je te rappelle plus tard. Bisous »
 
« C’est encore moi, bon, je vais faire la causette à ton répondeur encore une fois. Je suis dans ma cabine, petite mais je peux bouger. Remarque, si je dois me retrouver dans un monastère ça va m’aider.
Juste avant de rentrer, je n’arrivais pas ouvrir la porte ; un type, il m’a donné un coup de main pour y parvenir, après il a commencé à me faire la causette, bon du genre sympa, j’avoue, il est pizzaiolo, si je me souviens bien, mais au bout de cinq minutes, je voyais son regard faire de discrets allers-retours de haut en bas de mon visage, ça plongeait plus que ça remontait… enfin tu vois ce que je veux dire. Du coup je me sentais de plus en plus mal à l’aise, je l’ai laissé en plan en filant direct dans ma cabine. Il a dû me prendre pour une folle ou je ne sais quoi. Qu’est ce que tu veux, tu me connais, tu le sais, moi quand je stresse, je pète. Bon je te laisse bisous »
 
« Je viens de voir tes deux appels en absence, désolée. J’étais sur le pont je profitais du coucher du soleil sur le fleuve, et mon téléphone est resté sur ma couchette. Je sens que ça recommence à fourmiller dans ma tête, je ne vais pas beaucoup dormir cette nuit. La Mère supérieure qui s’occupe de mon dossier vient de m’appeler, elle m’invite à prendre mon temps avec sagesse pour cette grande décision.
Il va falloir aussi que j’en parle enfin à mes parents, ça m’angoisse déjà. Tu n’as pas idée combien ça gargouille dans mon estomac. Je me retiens, les parois sont fines ici, on risque de m’entendre. En plus mon voisin c’est le pizzaiolo. Double honte sur moi. Bon je te laisse bonne nuit à toi .
Ah oui j’oubliais, je ne sais pas si c’est un signe mais ma cabine c’est la SEPT.
A demain »
 

Rédigé par Jean-Michel

Publié dans #Ecriture collective

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