Publié le 18 Février 2024

 

Dans un concert de moissonneuses le long de la Seine
Elle se faufile avec sa machine à godet pleine de verdure
Une faucheuse la double, place nette sur l’amitié, Jo entre en scène
Il manifeste, il va se noyer dans le flot des dettes, fluctuat nec mergitur.
 
Loin du bruit des contestations, le Panthéon tourne la boule.
Perpétuel mouvement, il nous vertige la terre sur elle même
On l’a contrarié les forces. Sur son axe, il devient maboule.
Tu pendules de Foucault, régulier au bout de ton fil d ‘acier, à même.
 
Elle gyre de la tête, la belle paysanne, Jo a quitté sa casquette
Dans un mouvement de balancier leurs regards se croisent.
Un rotation suffit souvent pour que des sentiments forts s’apprêtent
Elle l’a embrassé rouge sang sous un ciel turquoise.
 
Puis elle a mis bas le Panthéon et élevé l’honneur de Jo au rang de chevalier.
Ils ont mélangé leur agriculture de valeur et planté le début de leur bonheur
de pied ferme et d’amour de leur métier.
Ensemble, ils parieront sur l ‘avenir, le reste finira en apesanteur.
 
 
Dany-L

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Rédigé par Dany-L

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Publié le 17 Février 2024

 

 

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LA NOUVELLE EN PHOTOS : atelier 3
LA NOUVELLE EN PHOTOS : atelier 3
Atelier 3 :
La description, l'hypotypose. (cf le lien ci-dessous)
 
Sujet :
Choisissez une image, décrivez l'objet, tentez l'hypotypose et faites avancer votre histoire. Rappelez-vous que la semaine prochaine, c’est suite et fin ! Enfin !

LES TEXTES

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Rédigé par Atelier Ecriture

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Publié le 17 Février 2024

 
Voilà presque un mois aujourd’hui que j’habite cette petite maison, dans ce petit village au creux de la vallée au cœur des Alpes. Contre mon aide pour l’entretien de sa ferme, Gustave m’offre le gîte et le couvert pour le temps que je veux. Je suis tombé sur lui en faisant du stop sur la nationale. Nous avons sympathisé de suite. Chaque jour qui passe il me raconte sa vie d’aventures aussi incroyables que rocambolesques. Un jour après avoir parcouru le monde, retour au pays et pour reprendre la ferme de ses parents aujourd’hui disparus.
Je ne sais pas si je dois y voir le fruit du hasard ou un signe du destin, mais cette rencontre mais je me demande si elle était aussi imprévue que ça. Je trouve en lui mon Jiminy Cricket, ma conscience personnifiée qui trouve réponses à tous mes questionnements. Quand je lui raconte mes questionnements, mes tourments, au lieu de jouer les moralistes, lui il éclate de rire.
Le soir, après le dîner, on s’adonne à notre rituel : on sort dehors sous la pergola, on allume une cigarette, il pose sa bouteille de whisky, sur le petit muret, la libère du bouchon cacheté de cire noire, et verse de ce liquide aux reflets caramel ambré dans deux verres. Au début, la première gorgée cogne un peu le palais mais à partir de la deuxième tout s’adoucit, s’assagit, comme si par magie l’alcool de ce breuvage possédait la vérité du monde, de chacun de nous.
Je ne parle pas d’ivresse mais d’évasion. Et Gustave, emporté par son bien être nocturne, me gratifie de nouveau d’un pan incroyable de son existence. Finalement cette flasque de verre, son contenu couleur cuir, devient un vaisseau immatériel pour partir à l’espace et le temps.
 
Quand je regagne mon lit souvent l’aube arrive. Le soleil annonce sa venue en colorant petit à petit les crêtes des montagnes alentours.
Ce matin, j’ai dormi jusqu’à très tard et empiété sur un après-midi bien entamé. Accoudé au rebord de ma fenêtre, une tasse de café très fort près de moi, je regarde le paysage : les herbes hautes du pré qui ondulent sous l’effet de la brise, le chien qui roupille sous la table du jardin, des pies qui voltigent au-dessus des pommiers fraîchement élagués, tous ensembles de choses qui rendent ce tableau, vivant mouvant et émouvant. Je ne sais pas si le paradis existe mais cela devait être le cas, j’espère de tout cœur qu’il puisse ressembler à tout ça. Mais une chose tout à coup me rend triste. Comme le dit Christopher Mc Candeless dans «  Into the Wild » un bonheur ne vaut rien si on ne peut pas le partager.
Ce soir j’appelle Olga.

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Rédigé par Jean-Michel

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Publié le 17 Février 2024

Basseterre
 
En avançant dans sa conquête du mur, Basseterre exhume de la blocaille des objets fort intéressants et insolites:une guimbarde, une poupée barbie, des pièces de monnaie en cuivre, une médaille dédiée à la sainte vierge, des bracelets en bakélite, des bagues en plastique de toutes couleurs...Des billes... une poche se détache promptement du lot avec un bruit mat il en jaillit de l'or, de l'antimoine et de la turquoise comme en un déploiement d' ailes vigoureux... sous son nez...il est tellement ému !
Subjugué et confondu il ne peut décrire ce phénomène ce bijou en l’occurrence plus...... précisément !!! dans un halo de poussières d'or il entend :
 

JE SUIS HORUS PROTECTEUR DE PHARAON CELUI QUI EST AU-DESSUS DE TOUT-

 
-Basseterre !... je t'ordonne en ces jours de Carnaval, je t'ordonne de me créer un masque d'orpiment par lequel je soufflerai à nouveau le fluide vital à la lumière de Aton-Reh......Et tout s'éteint. Alors qu'il est enfin arrivé à la pierre du mur et sur les genoux, il dégage encore la fenêtre et se jette à l'air libre de l'autre côté et il dit :
- Astre inconçu et puissant allié de Nout, suis-je en hypotypose ? Si tel n'est pas le cas, irradie mon humble personne et permet que j'offre à ta face sublime mes pauvres armes...
Ainsi il fait allégeance à Aton-Râ
Tel l'Oracle, la voix d'un historien célèbre lui parvient alors en ces mots :
 
- 'l'homme qui songe ne peut engendrer un art : ses mains sommeillent ;l'art se fait avec les mains.Elles sont l'instrument de la création mais d'abord l'organe de la connaissance'...Secoue-toi Oh... Basseterre et finis cette œuvre commencée : ce 'carré noir sur fond gris' que veut-tu en dire ?
 
enfin de l'autre côté du mur Basseterre prend de la distance et murmure tout bas : quel rapport entre ce mur et support/surface ou pop culture par exemple ???
 
Mérovée
 
Après des siècles et des siècles d'horreur, Mérovée ouvre un œil, baille les larmes aux yeux, s'étire et se lève ;
-tiens il n'y a plus de soleil... où est mon chrisme ensoleillé...Bah je le retrouverai plus tard, là je n'ai pas le temps de chercher...
-Mais que s'est-il passé ?
Il remet son vêtement et va au travail, il est l'heure...Mérovée est chef de chantier sur un site de rénovation du patrimoine
Ses potes à l'intérieur rassemblent les outils et font du net dans la pièce. On a bien travaillé ce matin, voilà un appareillage de pierres bien régulier, mur propre et convenable !
-Ça va les gars ?
- Rémi ! tu te mets sur les rejointoiements à vérifier et les ragréages au mortier sans oublier d'éponger sur l'humide...On garde le mur tel que, nous avons assez bossé dessus !
-Clotaire ! avec moi il faut dégager les sacs de gravats jusqu'au fourgon
...et c'est parti
…......................................................................................................................................................
Basseterre devient un carré noir sur fond gris car pour l'heure sa pensée a été occultée subitement...
 

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Rédigé par Marie-Thérèse

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Publié le 16 Février 2024

Intriguée par les raisons qui ont pu motiver à conserver ces photos aussi longtemps, je poursuis mes recherches. Sur l’étagère, juste derrière moi, un carton, plus volumineux, sur lequel on peut lire « ne pas toucher ». Bien évidemment je suis troublée mais surtout curieuse. Après tout je suis seule, allons y. Et me voilà debout sur une chaise brinquebalante les bras en l’air essayant de braver l’interdit. Visiblement perché bien plus haut que ce que je ne pensais, j’ai du mal à atteindre le colis. Je me hisse sur la pointe des pieds en étirant mon bras à en faire craquer mes os. Mes doigts gesticulent nerveusement dans tous les sens, cherchant un angle d’attaque pour le faire basculer. Quand j’arrive enfin à l’empoigner, des effluves de poussière ancienne me chatouillent les narines et me font éternuer. Sûrement emballé depuis le siècle dernier ! A l’intérieur, quelques petits paquets soigneusement enveloppés d’un papier de soie. D’une main j’entrouvre fébrilement le premier et, sous le bruissement soyeux de l’emballage, l’objet se dévoile.

Un masque ! Bizarre ! Aurait-il un lien quelconque avec l’un des deux films ou serait-ce seulement le souvenir d’un voyage lointain ? J’effleure ce mystérieux visage aux contours vieillis par le temps.  Un ovale presque parfait qui semble raconter une histoire vécue. Je m’approche comme s’il devait me susurrer quelques secrets. Je savoure cette découverte et je me surprends à caresser ce visage orné d’éclats de céramique vernis disposés en quinconce. Cette mosaïque, qui évoque les créations artistiques du parc GUËL à Barcelone, me fascine.  Diapré de vert et de jaune en contrastes, ces couleurs reflètent l’intensité de la lumière naturelle. Au travers de ses yeux béants, surlignés de sourcils affinés, je perçois une certaine tristesse.

 

Mon index frôle l’arrête de ce nez aquilin paré de deux demi-sphères qui lui confèrent un modelé plus harmonieux. Son sourire, figé, me téléporte à Rome devant la « Bocca della Verità », masque de marbre qui trône dans le pronaos de la Basilique de Santa Maria in Cosmedin depuis 1632. Selon la légende cette bouche pouvait mordre la main des menteurs !

Je me souviens de mon hésitation avant d’y insérer craintivement la mienne et le frisson ressenti le long de mon échine, j’en trésaille encore. Les images de mon escapade romaine défilent lorsque, perdue dans mes pensées, je discerne soudain le faible cliquetis d’une clé dans la serrure.  Je sursaute au grincement de la porte qui s’ouvre et, d’un bond, je m’active pour éclipser toute trace de mon infraction. L’aventure se termine mais, ce n’est que partie remise, il me faudra poursuivre mes investigations rocambolesques.

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Rédigé par Chistiane

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Publié le 15 Février 2024

La nuit venue, je monte me coucher au fond de mon lit et réfléchis à ce qui m'arrive.
Cependant, il ne faut pas que j'oublie, malgré le désastre qui me submerge, la commande du mariage de la fille du Maire, qui aura lieu samedi prochain. Je m'étais engagé avant le concours de l'étoile, il faut que j'honore cela dans les meilleures conditions. Il y va de ma réputation.
Aussi, je planche dès mon réveil sur une pièce montée exceptionnelle.

Je dessine un socle, fait d'un biscuit très fin et moelleux, vanillé, entre chaque socle une compote de fruits rouge bien murs de purée de fraises parfumées. De chaque côté des cercles, une guirlande de petites roses en boutons, munies de deux feuilles vertes en pâtes d'amande . Elle monte en tournoyant autour du gâteau jusqu'au sommet, où elle rejoint le couple bras dessus, bras dessous, dans leur beau costume.

La robe de la mariée s'étale sur toute la surface étroite du biscuit.
Au bas, tout autour, un joli ornement très fin de sucre couleur argenté en roulé boulé, forme une dentelle. Et pour finir le gâteau, je pense mettre des sphères en chocolat gaufrette, brodées en sucre. Pour la présentation, sous le support, un tissu d'étamine blanc ondule en vagues voluptueuses, piqué d'étoiles.
 
 
Demain à la première heure, je présenterai à Monsieur le Maire, mon esquisse pour obtenir son approbation, et me mettre au travail. Malgré cette affaire incroyable.
 
Mon esprit est en transit à cette situation extravagante. Les gendarmes ne laissent rien filtrer. Aussi après réflexion, je termine cette dernière commande et décide de prendre quelques jours de vacances et de poursuivre l'enquête, car j'ai le sentiment que cette sale affaire à un lien avec ma famille.
Je compte descendre vers la Méditerranée au soleil, tout en gardant contact avec mon meilleur ami. Il est journaliste à la « Voix du matin » et me fera parvenir des renseignements au fil de ces recherches.
Un matin, il m'appelle et me dit :
– J'ai son identité, il s'appelle : Mr Jérôme RICARDO 44 ans comptable, il vit chez sa mère, Mme Christiane RICARDO contrôleuse aérienne habite à Marseille.
 
Ce nom ne me dit rien !
Me voilà parti pour Marseille. Je reste prudent, car les gendarmes continuent leurs investigations. Ils n'aimeraient pas me trouver dans leurs pattes.
Après avoir interrogé le voisinage, j'apprends que Madame Ricardo est décédée il y a six mois d'un cancer, le fils n'est plus à cette adresse, aux dernières nouvelles il était très affligé par la perte de sa maman, dont il était très proche. Personne ne l'a jamais plus revu.
Un matin mon ami, m'apprend que mon père a été emmené par les gendarmes, pour être interrogé. Je suis stupéfait ! Ma mère est effondrée !
Il faut que je rentre très vite, elle est perdue car mon père est diabétique et à le cœur malade. Il doit suivre un traitement sérieux.
 
Sitôt arrivé, j'appelle mon avocat, les choses se mettent rapidement en place.
Les questions se bousculent dans ma tête et restent pour l'instant sans réponse.
L'autopsie nous en dira plus.
– Pourquoi les gendarmes s'acharnent-ils sur mon père ?
Un homme sans histoire, il n'a jamais fait parler de lui. Je ne comprends rien.
48 heures après mon père a été relâché. Nous pensions qu'il aurait désiré nous dire quelques détails, mais non rien !
Le vide, l'abîme !!!!!!!!!!
Il reste muré dans le silence, prostré dans sa chambre les yeux fixés dans le vague. Il a subi un gros choc. Ma mère est silencieuse.
– Mais pour quelle raison a-t-il été interrogé ?
Il n'était pas là au moment des faits.
Mystère …
Il a été relâché pour cause «  pas assez d'éléments ».
Son avocat a démontré qu'il n'était pas dangereux pour la société, malgré l'accusation, sa maladie a joué un grand rôle pour sa mise en liberté surveillée. L'enquête continue.
– Que s'est-il passé ?
– Connaît-il cet homme ?
– A-t-il été mêlé à une escroquerie ?
Ma mère se tait......
 

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Rédigé par Arlette

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Publié le 15 Février 2024

– As-tu pensé à faire ton changement d’adresse à la mairie ? Les élections européennes approchent, rappelle Pierre en agitant sa carte d’électeur.
– Oui, c’est fait, répond Laura. Tout est en règle.
Pierre hoche la tête.
– Et si on partait faire un petit tour d’Europe tous les deux ? Dans quelques pays de l’Union, histoire de connaître un peu nos « europatriotes » …
Grand sourire de Laura qui accepte avec enthousiasme.
Les deux jeunes gens s’aiment. Depuis leur premier baiser au monastère de Cimiez, ils se voient tous les jours. Des moments partagés toujours harmonieux, amoureux...
– Une escapade lune de miel, ça te va ?
– Un peu que ça me va ! On pourrait faire quelques capitales : Rome, Athènes, Berlin, et on finirait par Bruxelles, bien sûr !
– Je rajouterais bien un peu d’Irlande à ton programme, mais pas une capitale. Je rêve de me promener sur Giant’s Causeway, bien que l’Irlande du Nord ne fasse plus partie de l’Europe, mais une nouvelle première ministre vient d’être élue et elle est favorable à l’unification de l’Irlande, alors… peut-être… bientôt..., ajoute Pierre, pensif.
– Adopté !
 
Un mois plus tard, nos amoureux sont en admiration devant la fontaine de Trevi.
– Dommage qu’on ne puisse plus jeter une pièce de monnaie par-dessus notre épaule, déplore Laura. Tant pis, ça ne m’empêchera pas de faire un vœu.
Ils ont passé deux jours à Rome, ont visité le Colisée, se sont promenés de rues en places, ont dégoté un restaurant où ils ont dégusté un minestrone extraordinaire et terminent leur séjour comme le veut la tradition, devant la fontaine de Trevi, avant leur prochaine étape, Athènes, où Laura écrit à Fanny :
 
 
Athènes, le 20 juin 2024
 
Chère Fanny
 
Je t’écris depuis l’Acropole. Un truc de dingue !
C’est en m’y rendant que j’ai eu un premier choc : au détour d’une rue d’Athènes, l’Acropole, qui pour moi, jusqu’à ce jour, n’était qu’une image vue dans un bouquin ou à la télé, s’est soudain matérialisée. Le Parthénon trônait, altier, au-dessus des immeubles. Là, je me suis arrêtée un moment pour intégrer cette réalité.
Arrivée sur le site, j’ai d’abord traversé une multitude de vestiges, morceaux de colonnes, pierres de différentes taille, toujours blanches. Le blanc, c’est la couleur d’Athènes, aussi bien l’antique que la moderne. Je suis arrivée devant un théâtre, l'odéon d'Hérode Atticus, datant de l’époque romaine d’après le flyer qu’on nous donné à l’entrée. Un demi cercle de gradins adossé à la colline et fermé par de hauts murs en partie détruits mais qui ont encore, à leur base, deux belle rangées d’arcades. Il est toujours utilisé pour des concerts et des spectacles ; des musiciens faisaient des réglages de balance. Cette musique contemporaine au milieu des vieilles pierres, cette continuité m’a touchée. Un pont de culture de deux mille ans !
En haut de la colline, les escaliers grimpent entre deux rangées de colonnes monumentales vers une porte géante ouverte sur le ciel. Émotion difficile à décrire en franchissant la porte. Je n’ai pas les mots. Là-haut, c’est… je ne sais pas si beau convient. C’est la claque, c’est sûr ! J’en ai des larmes au bord des cils et le cœur étreint. Le Parthénon majestueux, tant de fois vu sur des images, se dresse devant moi sur ses colonnes blanches, cerné de débris. L’Érechthéion, temple aux cariatides magnifiques, en fait de même et Athènes toute blanche s’étale en bas, autour de la colline. Je ne sais pas décrire ce moment. C’est fort, riche, mais je n’ai toujours pas les mots pour le raconter. Je déambule entre les monuments, nourrie de beauté et de légendes. Le soleil décline, la mer se teinte de rose et les pierres blanches s’ornent d’ocre et d’or.
Je n’ai pas envie de redescendre.
Pierre partage la même émotion. On vous montrera des photos, mais ce ne sera pas pareil. Il faut le vivre…
 
Je t’embrasse, ainsi que Lucy et Théo.
 
Laura
 
 
Pourtant, il a bien fallu repartir pour arriver à Berlin et son Mur chargé d’Histoire et de drames. Une autre émotion. Une histoire contemporaine.
Laura, bouleversée.
– Ma mère a toujours été fascinée par la RDA, le Mur de Berlin, cette ville coupée en deux, le pont Potsdam où l’on échangeait les espions de l’Est et de l’Ouest. La guerre froide a accompagnée son enfance terrorisée par une éventuelle guerre nucléaire. Elle a suivi à la télé la chute du Mur en 1989, partagé à distance la liesse populaire et la joie des familles qui se retrouvaient, explique Laura.
Du Mur de Berlin, aujourd’hui, il reste quelques pans bariolés à travers la ville. Les artistes de rues s’en sont emparé. Tout en étant gai de ses couleurs vives, il n’en reste pas moins mémoire d’une époque sombre.
Les amoureux passent deux jours à parcourir la ville, avant de repartir pour leur prochaine étape, Bruxelles.
 
A Bruxelles, passage obligé devant le Manneken-Pis. Une adorable petite statue qui daterait du XVIIᵉ siècle.
- Y a-t-il une légende pour ce petit bonhomme ? demande Laura.
- ‘‘Le garçon de la statuette aurait éteint une mèche allumée d'une manière tout à fait originale, évitant ainsi à la ville d'être embrasée par un incendie’’, répond Pierre en consultant son smartphone.
Là aussi, les jeunes gens font du tourisme ; la Grand-Place, la plus belle place du monde selon Victor Hugo, patrimoine mondial de l’Unesco, les émerveille. Le musée de la BD les passionne, le musée Hergé, près de Bruxelles, encore plus. Tintin, Milou, capitaine Haddock, professeur Tournesol, les Dupond et Dupont, ils sont tous là, ces personnages iconiques.
Ils terminent leur visite par le quartier de l’Europe, avec son architecture ultra-moderne, son axe principal, la rue de la Loi, qui aboutit au rond-point Robert-Schuman. C'est ici que se trouvent les institutions européennes, dont le Parlement. C’est ici que sont les députés pour lesquels ils ont voté avant de partir en voyage.
 
Trois jours plus tard, ils arpentent la Chaussée des Géants, en Irlande. Un autre monde, sauvage, magnifique. Laura, subjuguée ;
– Ah, oui ! Je comprends pourquoi tu tenais à venir ici. Grandiose ! Je vais écrire à Fanny tout de suite pour lui raconter mes impressions en direct.
 
 
Giant’s Causeway, le 29 juin 2024
 
Chère Fanny,
 
Je t’écris depuis la Chaussée des Géants, en Irlande. Un paysage de hautes falaises, un escaliers aux milliers de marches, des colonnes dressées, des dalles qui s’enfoncent dans la mer.
Le vent siffle fort, les vagues se fracassent dans un vacarme terrible et les oiseaux de mer, je ne sais pas leur nom, crient au-dessus des lames. Des embruns glacés mouillent mon visage, j’ai les joues qui piquent et un goût salé sur la langue. Ça sent la mer, tu sais, cette odeur d’iode, de varech, de poisson, un peu tout mélangé...
 
Si je ferme les yeux, je pourrais presque imaginer que c’est le géant écossais de la légende qui avance, grondant, hurlant, frappant le sol de ses grands pieds.
La voici, la légende:
Le géant irlandais Finn MacCool, provoqué pour un combat par le géant écossais Benandonner, a accepté le défi. Il construit alors un pont avec des pierres afin de traverser. Il s’approche, se cache, observe Benandonner et réalise que son ennemi est beaucoup plus grand que lui. Finn retourne alors en courant se cacher chez lui. Sa femme décide de le déguiser en bébé et le borde dans le berceau de son vrai fils. Quand Benandonner arrive dans la maison de Finn et voit la taille du «bébé», il estime que son père (donc Finn), doit être un géant parmi les géants. Effrayé, il fuit alors en Écosse et détruit la chaussée derrière lui afin que Finn ne puisse jamais le suivre.
 
Voilà l’explication de ce site tourmenté sur lequel je me promène, démbulant sur les dalles sombres, caressant d’une main les colonnes ocres, humides et froides.
Le ciel et la mer sont gris, de gros nuages blancs défilent sur l’horizon.
Devant ce paysage... je ne sais comment dire... il y a comme un frémissement, une empreinte invisible, peut-être celles des géants.. ou celle du temps, immuable pour les pierres, fugace pour moi. En tout cas, je repars riche d’un nouveau trésor.
Nous rentrons demain, je te raconterai tout en détail.
 
Je t’embrasse, bises aussi à Lucy et Théo.
 
Laura
 
 
C’est avec l’impression d’avoir une robe de grand vent et des cris d'oiseaux dans les yeux* que Laura est rentrée à Nice. Cette escapade européenne a ouvert son horizon. Elle se sent chanceuse de vivre en Europe et heureuse d’avoir participé, par son vote, à sa vie démocratique.
 
 
* D.-F. Chambrun, De Rimbaud au surréalisme
 

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Rédigé par Mado

Publié dans #Patrimoine & Méditerranée

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Publié le 15 Février 2024

Rome, le 13 février 2024
 
Cher Parthénon,
 
As-tu entendu parler de ce recueil rédigé dans un atelier d’écriture à Nice ?
Il paraît que le thème est « Culture et traditions de Nice à l’Europe ». Il me semble que, toi et moi, avons notre place dans ce livre. Surtout moi ! Je me proclame représentant de l’empire romain, l’immense ancêtre de leur petite Europe ! N’étais-je pas son plus grand amphithéâtre ? Mon nom, Colosseum, parle pour moi.
 
Quelques tremblements de terre au cours des siècles m’ont délabré, mais j’en impose encore avec mes arcades harmonieuses sur quatre niveaux, mon arène à l’ovale parfait. Mes pierres, patinées par le temps, ont pris une douce couleur qui va du beige tendre à l’ocre doucement rosé, selon l’humeur du soleil. La nuit, je resplendis. La lumière qui s’échappe par toutes mes ouvertures sublime ma beauté.
 
Souviens-toi ! J’étais la grandeur de Rome antique, empire bien plus étendu que leur Europe à XXVII, comme ils disent. Rome traversait le monde depuis l’Atlantique jusqu’à Moyen-Orient, jusqu’à l’Afrique du Nord et toute la Méditerranée, mare nostrum. L’Europe ? On l’aurait avalée en une seule bouchée !
J’en ai vu passer des venationes, terribles combats d'animaux sauvages, des munera de gladiateurs aux glaives acérés, des exécutions de condamnés à mort, des reconstitutions de batailles célèbres et des drames racontant la vie de nos dieux. Quelle époque !
 
Aujourd’hui, je ne sais pas ce qu’il en est pour toi, mais pour moi, tout a changé. Plus de jeux, plus de sang, mais des visiteurs par milliers. Je les écoute bavarder, commenter, s’extasier, et tu sais quoi ? Rome vit encore ! A travers leurs langues nationales et régionales ; l’italien, le français, l’espagnol, le portugais, le roumain, le corse, le piémontais, le sarde, le niçois, toutes sont des filles du latin de la grande Rome.
 
En revanche, le gouvernement de cette Europe du XXIᵉ siècle n’est plus à Rome, mais se répartit dans quatre villes : Bruxelles, Luxembourg, Francfort et Strasbourg. C’est sûr ! Il faut bien quatre ville pour égaler Rome ! C’est très bien que cette Europe ne s’y soit pas installée, ni à Athènes d’ailleurs. Nos villes sont mémoires, berceau de l’Europe d’aujourd’hui, bien au-dessus de ces contingences triviales. De ce fait, il est juste que nous intégrions ce recueil, ne crois-tu pas ? Je vais adresser une copie de ma lettre à cet atelier d’écriture. Gageons qu’elle sera publiée !
 
Bien à toi,
 
Colesseum, Colisée
 
PS : paraît qu’il y a des élections européennes au mois de juin, es-tu au courant ? Penses-tu que notre sort soit lié au résultat des votes ?
 

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Rédigé par Mado

Publié dans #Patrimoine & Méditerranée

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Publié le 15 Février 2024

 
Je te salue ma belle et noble Europe. Pour toujours tu seras ma bien-aimée.
Quand je t'ai tirée de ta bonne ville de Tyr et soustraite à ta famille et à ton père le roi, je n'ai pas été honnête, c'est vrai. Mais tu étais tellement belle !
Comme j'en ai l'habitude, je me suis transformé cette fois en taureau pour te séduire. Je n'ai pas vraiment réussi, j'ai été brutal, trop brutal envers toi. Il m'a fallu ce déguisement pour échapper à la jalousie de ma femme Héra.
Nous avons fait trois beaux enfants. Puis toi, ma belle Europe, tu as pris le taureau par les cornes et face aux difficultés du monde, aux trahisons, tu as conquis une vaste terre, celle qui se trouve au nord de ma péninsule Grèce.
De ce sud, tu as unifié tout ce qui se trouve au nord, d’Athènes à Oslo, de Brest à Kiev.
Tes vingt-sept petits enfants te tourmentent souvent, se chamaillent entre eux, mais tes grands yeux bleus les tiennent avec douceur et tendresse teintées de fermeté.
Maintenant que je me suis retiré des affaires, dans mon Olympe, j'admire les valeurs que tu portes, qui te différencient du reste du monde.
La démocratie, la liberté, le partage, l'acquisition progressive entre les membres, femmes ou hommes te différencient de tes puissants cousins – Asie, Afrique, Océanie, Amérique .
Toi, la fille aux grands yeux, mon Europe, poursuis ton chemin vers l'unité .
Tes enfants vont bientôt t'envoyer leurs représentants dans ta demeure bruxelloise.
Je forme le vœu que ton charme les attirant toujours plus, ils te respectent, t'aiment comme une maman qui vit les bras ouverts, toujours accueillante mais aussi gardienne de tes valeurs éternelles.
 
Ton aimant, ZEUS
 

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Rédigé par Gérard

Publié dans #Patrimoine & Méditerranée

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Publié le 15 Février 2024

Se rendre dans le vieux Nice. A un croisement, se trouve une soccatière, Acheter une part et s’asseoir à une table en bois pour déguster. Dans ce cas, consommation obligatoire. Il n'y a pas de petit profit !
 
J'ai un rhume. Au lieu d'aller à la pharmacie, je m'offre une socca brûlante et épicée. Ça remplace à bon compte le paracétamol !
 
Avec " The Fork ", 30 % de réduction si vous venez à deux entre 20 h et 20h30 hors menu. C'est à la carte, coût 20 € .
Si menu à deux 15 € !
… de blé…
Vu de Quimper
Faire des crêpes, au lieu de mettre de la farine de blé, mettre de la farine de pois chiche !
 
Vu de Fès
La socca, encore une imitation des Français ! Le couscous aux pois chiche ne leur suffit pas ?
 
Vu de Lille
La socca, c'est bien une spécialité niçoise, il n'y a rien à faire, ça cuit tout seul. Peût-être qu'avec une garniture de maroille, elle aurait un goût présentable.
 
Vu du Sud-Ouest 
La socca pourrait-elle se faire avec des lentilles !
 
Quand je pense à la Bella Nissa
Je rêve de la brûlante socca
C'est farouche et brûlant dans les deux cas
Prêtes à danser place Masséna
 
Je rêve d'ouvrir un Mac Socca, inondé de Coca Cola, à Nissa, place Masséna.
 

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Rédigé par Gérard

Publié dans #Patrimoine & Méditerranée

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